Boudhors, Charles Henri (1862-1933). Professeur de lettres au lycée Henri-IV

Plus de trente ans professeur de lettres, à Paris, au lycée Henri-IV, Charles Henri Boudhors est d’une famille de normaliens de la rue d’Ulm. Après une carrière classique où il occupe des premiers postes en province, il est, comme son père nommé à Paris. Son nom reste attaché à l’édition savante des Oeuvres complètes du chevalier de Méré et à celle, en sept volumes, de Nicolas Boileau.

Boudhors, Charles Henri [1862-1933]. Né le 11 novembre 1862, à Paris ; mort le 16 août 1933, à Paris.
1873-1881. PREMIÈRES ÉTUDES 
Charles Henri Boudhors est élève du lycée Louis-le-Grand [1873-1881], où son père, Charles Eugène Boudhors [1827-1912], ancien élève de l’École normale [1846], est pendant vingt-six ans [1868-1894] professeur de seconde. 
 
1881. ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE.
Ancien élève de l’École normale supérieure [1881-1884]. Sont définitivement reçus, cette année 1881 dans la section Lettres, sur les soixante-trois admissibles, dans l’ordre alphabétique, les vingt-cinq élèves suivants : Gabriel Audiat [1863-1920] ; Henri Berr [1863-1954], professeur de rhétorique au lycée Henri-IV ; Maurice Blondel [1861-1949], professeur de Philosophie à l’Université d’Aix-Marseille ; Charles Boudhors [1862-1933] ; Charles Bourdel [1861-1904] ; Antoine Calvet ; Albert Carlez ; François Comte ; Alexandre Marie Desrousseaux [1861-1955], directeur d’études à l’École pratique des Hautes-Études ; Maurice Fallex [1861-1929], géographe ; Albert Fournier ; Lucien Gallois [1857-1941] ; Nicolas Julien Anatole Hentgen ; Pierre Laffont ; P. Jean Lorquet ; Léon Manchon [ -1886], professeur de quatrième au lycée d’Orléans ; Léon Hippolyte Morand [1862-1909], professeur de première préparatoire  [1901-1909] ; Hippolyte Parigot [1861-1948] ; Joseph Pératé [1869-1947] ; Jean Pérès ; A. Petit ; Jules Joseph Petitjean ; Georges Radet [1859-1941] ; Frédéric Rauh [1861-1901] ; Georges Savary [1861-1886], professeur d’histoire au lycée de Laval. 
 
1884. AGRÉGATION DES LETTRES.
Agrégation des lettres en août 1884. Sont agrégés des lettres cette année 1884, dans l’ordre de classement : Hippolyte Parigot, ancien élève de l’École normale supérieure ;  Joseph Pératé, ancien élève de l’École normale supérieure ; Jean Maury ; Henri Berr, ancien élève de l’École normale supérieure ; Charles Boudhors, ancien élève de l’École normale supérieure ; François Comte, ancien élève de l’École normale supérieure ; François Thibaut ; Albert Carlez, ancien élève de l’École normale supérieure ; Félix Egger ; Léon Morand, ancien élève de l’École normale supérieure ; Pierre Laffont, ancien élève de l’École normale supérieure ; Gabriel Audiat, ancien élève de l’École normale supérieure ; Jules Combarieu ; Auguste Mas ; Emile Morel ; Paul Prévost ; Maurice Durand ; Constant Rémon.
 
1884-1892. PREMIERS POSTES EN PROVINCE : LE MANS, NÎMES, TROYES.
Après l’École normale supérieure, et l’agrégation des lettres, Charles Boudhors est nommé, en septembre 1884, au lycée du Mans [département de la Sarthe, académie de Caen], dans la classe de rhétorique ; où Joseph Nicolas Fringnet est proviseur [1879-1889] et Souquet, censeur des études.
Il fait éditer, sous forme de brochure le Discours prononcé à la distribution des prix du lycée du Mans, le 3 août 1885 [Le Mans : impr. de E. Monnoyer. In-8, 15 p., 1866].
Il y reste deux ans.
 
Puis est nommé, en septembre 1886, en rhétorique, au lycée de Nîmes [département du Gard, académie de Montpellier] ; où Alfred Abel Chardon [1835-1903] est proviseur [1881-1890] et Bazin censeur. Il n’y reste qu’un an.
Charles Henri Boudhors est nommé, sur sa demande, en septembre 1887, au lycée de Troyes [département de l’Aube, académie de Dijon] ; où Guérin est proviseur et Lavé censeur. Il y reste jusqu’en janvier 1888.
1888-1892. PROFESSEUR AU LYCÉE DE REIMS.
De 1888 à 1890, Charles Henri Boudhors y est professeur de seconde ; puis de 1890 à 1892, professeur de rhétorique.
Fait paraître, en 1891, dans la Revue bleue, un article sur l’Éducation morale dans l’Université.
1892-1894. PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU LYCÉE CHARLEMAGNE.
Est nommé à Paris, au lycée Charlemagne [octobre 1892]. D’abord comme professeur de lettres dans les classes de sciences [octobre 1892-janvier 1893], et ensuite comme professeur de troisième, de janvier 1893 à novembre 1894.
Il fait éditer, sous forme de brochure le Discours prononcé à la distribution des prix du lycée Charlemagne, le 1er août 1893 : « La Fonction morale de l’homme, l’action » [Paris : Impr. nationale. In-8, 12 p., 1893].
 
L’année suivante est nommé professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand. 
1893-1894. PROFESSEUR DE TROISIÈME AU LYCÉE LOUIS-LE-GRAND.
Là encore, Charles Boudhors, nommé en novembre 1893, ne va y rester qu’un an, comme professeur de troisième, et pour l’année scolaire 1893-1894. Ensuite de quoi est nommé, définitivement, pour la rentrée scolaire de 1894, au lycée Henri-IV. 
1894-1927. PROFESSEUR DE SECONDE AU LYCÉE HENRI-IV.
En novembre 1894, Charles Boudhors est nommé à Henri-IV, où George Auguste Bertagne, ancien élève de l’École normale supérieure [1863], agrégé des lettres [1864], est, depuis mars 1893, proviseur ; et Bralley, ancien proviseur du lycée de Nancy, censeur des études [1893-1906].
Il est ainsi l’un des deux professeurs de seconde du lycée Henri-IV. L’autre professeur est Édouard Fouyé, ancien élève de l’École normale supérieure [1859], agrégé des lettres en 1862. 
Le 12 juillet 1917, prononce un discours, à l’occasion de la distribution solennelle des prix au lycée Henri-IV. Le texte est édité.
Charles Boudhors reste à Henri-IV jusqu’en 1927, date de sa mise à la retraite.
L’ÉDITION DES OEUVRES COMPLÈTES DE NICOLAS BOILEAU.
Charles Henri Boudhors, en même temps qu’il prépare l’édition des Oeuvres complètes du chevalier de Méré, consacre la plus grande partie de sa vie intellectuelle à l’édition des Oeuvres complètes de Nicolas Boileau-Despréaux, en assurant à la fois l’établissement du texte et sa présentation.
À partir de 1834, soit un an après sa mort, et jusqu’à 1943, paraissent les sept volumes des Oeuvres, à chaque fois édités par la Société des Belles-Lettres : [Paris : Les Textes français. Collection des Universités de France. Société les Belles Lettres. In-8].
[Tome I]. 1934 : Satires [LXX-377 p., in-8]. Réédité en 1952 et en 1966.
[Tome II]. 1939 : Épîtres. Art poétique. Le lutrin. [375 p., in-8]. Réédité en 1952 et en 1967.
[Tome III]. 1941 : Odes. Poésies latines. Poésies diverses et épigrammes. Prologue d’Opéra. Chapelain décoiffé. Pièces attribuées [295 p., in-8]. 
[Tome IV]. 1942 : Dialogues. Réflexions critiques. Oeuvres diverses [363 p., in-8]. Réédité en 1960.
[Tome V]. 1942 : Dissertation sur la Joconde. Arrest burlesque. Traité du sublime [253 p., in-8]. Réédité en 1966.
[Tome VI]. 1942 : Lettres à Brossette [240 p., in-8]. Réédité en 1967.
[Tome VII]. 1943 : Lettres à Racine et à divers [333 p., in-8]. Réédité en 1966.
CHARLES BOUDHORS CONFÉRENCIER.
1889-1906. De 1889 à 1906, prononce des conférences aux matinées classiques du Théâtre national de l’Odéon.  
1897. Le Génie cornélien dans ″le Menteur″, conférence faite au Théâtre de la République, par Ch.-H. Boudhors […] [Saint-Cloud : impr. de Belin frères. In-8, 25 p., 1897].
1903. Auprès de l’Association philotechnique, participe au Répertoire des lectures populaires : Regnard. Le Joueur. Les Folies amoureuses. Scènes Démocrite [Paris. In-16, 1903].
1909. CHARLES HENRI BOUDHORS POÈTE.
Charles-H. Boudhors. Les Horizons du rêve [Paris, édition de la ‘Revue des poètes’. In-8, 291 p., 1909].
Un compte-rendu, signé E. G. en paraît dans le Mois littéraire et pittoresque : « Les poésies de M. Boudhors témoignent d’une inspiration grave, solennelle, indécise et imprécise. Les aspects de la nature, les souvenirs patriotiques, les bienfaits du soleil, etc, tels sont les sujets où l’auteur cherche l’émotion poétique qu’il trouve parfois. Sa lyre semble de parti pris fuir toute note catholique ».
1919. UN DEVOIR DE MÉMOIRE.
« Le 12 avril 1917, quatre jours avant de tomber en brave, à l’assaut, le sous-lieutenant Louis Mairet, du 8ème Régiment d’infanterie, attestait le désir que ses « notes de combattant » fussent confiées à l’un de ses anciens maîtres du lycée Henri IV pour être publiées « dans la mesure du possible ».
Ces notes paraissent en 1919, sous forme d’un livre, intitulé Carnet d’un combattant [11 février 1715-16 avril 1917]. Avec une Préface de Gustave Geffroy ; une Lettre du général d’Amade et une Préface de M. Ch.-H. B. [Charles Henri Boudhors]. [Paris : Éditions Georges Crès et Cie, 21 rue Hautefeuille. In-16, XV-327].
PUBLICATIONS.
Publie dans les numéros du 1er et du 16 mars 1900 de la revue la Réforme sociale, le texte d’une conférence prononcée à la Société d’économie sociale : L’Enseignement secondaire et les intérêts sociaux. 
Publié en tiré à part [Paris : 54 rue de Seine. In-8, 40 p., 1900].
 
Participe en 1902, au cinquième Congrès des associations régionales et locales des  professeurs de l’enseignement secondaire public, et rédige le Rapport général [Paris : A. Colin. In-16, 152 p., 1902]. 
 
Édite en 1930, les Oeuvres complètes de Antoine Gombaud, chevalier de Méré [1607-1684], publiées en 3 volumes. 
Tome 1. Les Conversations. Discours de la justesse. Texte établi et présenté par Charles Henri Boudhors.
Tome 2. Les Discours. Des agréments de l’esprit de la conversation. 
Tome 3. Les aventures de Renaud et d’Armide, texte posthume. 
[Paris : Éditions Fernand Roches. Les Textes français : Collection des Universités de France, publiée sous les auspices de l’Association Guillaume Budé. In-8, LXIX-183 p. 17 fr. +171 p., 24 f.+ 223 p., 1930].
Réédité en 2008, en fac-similé [Paris : Klincksieck].
DÉCORATION.
Officier de l’Instruction publique.
Chevalier de la Légion d’Honneur [1921]. La décoration lui est remise par Louis Charles Doux, proviseur du lycée Henri-IV.
SOURCE.
M. Prévost et Roman d’Amat. Dictionnaire de biographie française [Paris : Letouzey et Ané. 1954. Tome 6. Notice de M. Prévost].