Thibault, Nicolas (1769-1830), de l’enseignement du latin à l’Inspection générale des études

Passant, semble-t'il sans difficulté apparente, du régime napoléonien à la Restauration, la carrière universitaire de l'abbé Thibault est une réussite. Prêtre, prêtre défroqué, prêtre à nouveau, il parcourt, dans le domaine de l'enseignement, toutes les étapes des fonctions d'autorité jusqu'à devenir, à la veille de la Révolution de Juillet, Inspecteur général des études.

Nicolas Thibault. Né en mars 1769, à Chalons-sur-Marne [aujourd'hui département de la Marne] ; mort le 28 mars 1830, à Paris.
UNE DATE DE NAISSANCE INCERTAINE.
Dans la notice, assez brève, qui est consacrée à Nicolas Thibault [Havelange et al.] deux dates de naissance sont proposées : vers 1755, ou mars 1769.
Pour sa part la « Biographie châlonnaise », tout en lui donnant improprement le prénom Philippe, indique 14 octobre 1769. 
F. X. Feller, dans son Dictionnaire historique, ou histoire abrégée […] ne donne pas d' année de naissance.
Par contre une date assurée est celle de la nomination de Nicolas Thibault comme Inspecteur général des études : 11 novembre 1828.
En 1828, en dehors des cas extrêmes des autres inspecteurs des études : Delamalle [76 ans] ; Noël [72 ans] ; Daburon [70 ans] ; les âges des inspecteurs des études varient de 42 ans [Delens] à 61 ans [Laborie].
Si on supposait Nicolas Thibault né en 1755, cela lui ferait 73 ans en 1828 ; et seulement 59 ans, si on le supposait né en 1769.
C'est cette date de 1769 qui est la plus vraisemblable. D'autant qu'elle est en cohérence avec un épisode de la vie de Nicolas Thibault, évènement que rapporte  Le Journal L'Ami de la religion et du roi [21 avril 1830, n°1639]. Nicolas Thibault, selon l'auteur de l'article, n'avait que 22 ans et cinq mois, quand il fût ordonné prêtre par un évêque constitutionnel. S'il est né en 1769, nous sommes pour cette ordination en 1791, date parfaitement  vraisemblable : les prestations de serment à la Constitution civile du clergé sont effectives dès le début de l'année 1791.
Enfin cette date de 1759 conforte l'idée d'une carrière en accéléré.
UNE CARRIÈRE EN ACCÉLÉRÉ.
Engagé volontaire dans les armées de la République, prêtre défroqué, Nicolas Thibault a donné au départ suffisamment de gages au régime, pour obtenir, grâce à l'appui de quelques puissants, un premier poste d'enseignant de latin au lycée impérial de Bourges.
Une fois supprimés, par le décret du 18 août 1792, les ordres religieux séculiers, qui constituaient jusqu'alors le vivier du personnel enseignant [essentiellement la Congrégation de la Doctrine chrétienne], les Écoles centrales [au nombre de soixante-six en activité en décembre 1797, un peu plus nombreuses par la suite], puis les Lycées [quarante-cinq prévus dans la loi du 1er mai 1802, un peu plus nombreux par la suite], constituent, dans un temps court, un appel sans précédent d'enseignants. 
Les Facultés, qui se mettent en place à partir de 1810 [au nombre de vingt-neuf], forment une occasion supplémentaire de développer sa carrière, les autorités étant amenés à faire très souvent appel, pour l'une ou l'autre des cinq chaires prévues [Philosophie, Littérature latine, Littérature grecque, Littérature française, Histoire], à des professeurs de lycées. C'est ce mouvement général qui explique que Nicolas Thibault, qui connaît le grec et le latin, puisse devenir, sans avoir besoin des diplômes qui seront exigés par la suite, professeur suppléant dans la chaire de Littérature latine de la Faculté des Lettres de Bourges [1811], puis professeur titulaire de Littérature grecque à la Faculté des Lettres d'Amiens [1812-1813]. 
Cependant le véritable ressort d'une carrière ultérieure passe par les fonctions administratives d'autorité : censorat des études [Amiens, 1812-1813], marchepied pour le provisorat [Nancy, 1813-1820].
D'autant que le retour dans la fonction ecclésiastique effectué fin 1814-début 1815 est le moyen de passer sans encombre la période de recomposition des trajectoires personnelles que représente pour beaucoup la Restauration politique et religieuse. Pour l'abbé Nicolas Thibault la progression est importante : c'est la nomination à Paris, au poste de proviseur du lycée Saint-Louis, au moment de sa création [1820]. Et très rapidement, après quatre ans d'exercice, sa désignation dans le corps restreint des Inspecteurs de l'Université de Paris [1824-1828] sorte d'antichambre pour devenir, une fois encore dans le délai bref de quatre ans, seulement interrompu par la mort, Inspecteur général de l'Université [1828-1830].
LES DÉBUTS DANS LA VIE.
Après des études au séminaire, Nicolas Thibault est ordonné prêtre au commencement de la Révolution, par Nicolas Diot [1744-1802], évêque constitutionnel du diocèse de Reims, sans doute au cours de l'année 1791.
S'engage comme volontaire. Blessé, il est réformé et obtient une pension. C'est à cette époque [autour de 1793] qu'il quitte la prêtrise. Ultérieurement, vers septembre-octobre 1815, il reprend son état de prêtre.
Entre temps, Nicolas Thibault entre dans l'enseignement, en 1805, au moment de la constitution des lycées, décidée en 1802.
L'INTITULÉ DES ENSEIGNEMENTS DANS LES LYCÉES.
L'enseignement qui est assuré dans les lycées, en pratique le plus souvent à partir de la rentrée scolaire 1805, est encore marqué par l'enseignement des anciennes Écoles centrales [1795-1802], supprimées dans la loi du 1er mai 1802. 
Ainsi, jusqu'en 1809, les enseignements des lycées se répartissent encore, sur huit professeurs, en Belles-Lettres [un enseignant] ; Latin [trois classes de chacune un enseignant] ; Mathématiques transcendantes [un enseignant] ; Mathématiques [trois classes de chacune un enseignant]. 
Il faut attendre 1809, pour que les intitulés se modifient. Il y a une classe de Philosophie [matière introduite tardivement par le règlement du 19 septembre 1809] ; une classe de Rhétorique [correspondant à la classe de Belles-Lettres, qui deviendra plus tard, en 1902, à la classe de première] ; deux classes d'Humanités [deuxième année, première année] ; deux classes de Grammaire [deuxième année, première année] ; un professeur de Mathématiques transcendantes ; un professeur de Sciences physiques ; un professeur de Mathématiques spéciales ; un professeur de Mathématiques élémentaires. L'introduction d'un enseignement de Sciences physiques, et de Philosophie, fait passer le nombre d'enseignants de huit à dix.
1805-1809. LE LATIN COMME PREMIER ENSEIGNEMENT À BOURGES.
L'abbé Nicolas Thibault est l'un des trois professeurs de latin du lycée impérial de Bourges, qui vient d'être créé, avec Joseph Aignan-Sigaud de Lafond [1730-1810], comme premier proviseur et René Joseph Varinot [1762-1835], comme censeur des études.
En effet, les trois professeurs de latin sont, dans l'ordre de leurs classes :  pour la première classe, correspondant aux élèves les plus jeunes, Nicolas Thibault [1769-1830] ; pour la deuxième classe Claude Gilles Godin [1768-1846] ; pour la troisième classe Pierre Blondeau [1765- ]. Pierre Chaudru de Raynal [1768-1849] est professeur de belles-lettres [1805-1807], avant d'être nommé proviseur [1807-1809], en remplacement de Joseph Aignan-Sigaud de Lafond. 
Le remaniement dans la dénomination et la répartition des matières amène Nicolas Thibault à devenir au lycée  professeur de seconde année d'humanités, la première année étant prise en charge par Christophe Montjoie [1746-1816], tandis que Claude Gilles Godin devient professeur de rhétorique et Pierre Blondeau professeur de philosophie.
1809-1810. CENSEUR AU LYCÉE DE RENNES.
L'abbé Nicolas Thibault est nommé, pour quelques mois [1809-1810], censeur des études au lycée de Rennes, auprès de  Delarue, ancien principal du collège de Reims [1788], surveillant général du collège d'Harcourt [1801-1803], premier proviseur du lycée de Rennes [1805-1811]. Nicolas Thibault est censeur en remplacement de Vitar, premier censeur.
Nicolas Thibault revient à Bourges en 1810, au moment de la création des Facultés. Il est remplacé comme censeur au lycée de Rennes par Huillet.
1811. LA FACULTÉ DES LETTRES DE BOURGES.
Comme la plupart des trente Facultés des Lettres qui voient le jour [en prenant en compte les Facultés crées dans les territoires annexés], dans le cadre de l'Université impériale, la Faculté des Lettres de Bourges est créée en 1810. Elle prend appui sur le personnel enseignant du lycée pour désigner les professeurs de la Faculté.
En 1811, Nicolas Thibault, qui semble avoir repris son enseignement au lycée, est nommé officiellement professeur suppléant dans la chaire de Littérature latine de la Faculté. Le professeur en titre est Pierre Chaudru de Raynal [1768-1849], ancien professeur de Belles-lettres à l'École centrale du Cher, professeur de belles-lettres au lycée [1805-1807], proviseur du lycée [1807-1809], nommé professeur de Littérature latine à la Faculté, mais plus encore recteur de l'académie de Bourges, qui comprend dans son arrondissement les trois départements du Cher, de l'Indre et de la Nièvre. 
Mais cette fonction de professeur suppléant ne semble pas être une trop lourde charge, puisqu'on retrouve, quelques mois plus tard, l'abbé Nicolas Thibault, à nouveau censeur, mais cette fois au lycée d'Amiens.
Dans cette même prise en compte des enseignants du lycée, Pierre Blondeau [1765- ], ancien professeur de Grammaire générale à l'École centrale du département du Cher est professeur à la Faculté des Lettres dans la chaire de Philosophie. 
Claude [Gilles] Godin [1768-1846], ancien professeur suppléant de Langues anciennes à l'École centrale des Quatre-Nations, à Paris, est professeur de Littérature grecque, et secrétaire de la Faculté [1809-1815]. 
Le professeur de Littérature française est Christophe Galart de Montjoie [1746-1816], ancien journaliste à l'Ami du Roi, professeur de troisième au lycée de Gand, professeur de la première année d'humanités du lycée de Bourges. 
Quant au professeur d'Histoire, il s'agit de François Marie Chalumeau [1741-1818], ancien professeur d'Histoire à l'École centrale du département de l'Indre [Châteauroux], puis procureur-gérant, c'est à dire économe, du lycée de Bourges.
Ainsi, dans le cas de la Faculté des Lettres de Bourges, c'est tout le personnel enseignant qui est exclusivement constitué des professeurs du lycée impérial, dont un certain nombre étaient déjà enseignants avant la Révolution [Blondeau, Chaudru de Raynal, Godin] ou encore  professeurs dans une École centrale [Blondeau, Chaudru de Raynal, Godin, Chalumeau] 
1812-1813. PROFESSORAT ET CENSORAT AU LYCÉE D'AMIENS.
En 1812-1813, on retrouve l'abbé Nicolas Thibault à Amiens, où il est tout à la fois censeur des études au lycée impérial d'Amiens, et professeur de Littérature grecque à la Faculté des Lettres d'Amiens. 
Au niveau du lycée, il est, en tant que censeur des études, le collaborateur du proviseur, l'abbé Louis Charles  Gorin [1744-1833]. Ce dernier n'est pas seulement proviseur, il est en même temps professeur de Littérature française et doyen de la Faculté.
Au niveau de la Faculté, Nicolas Thibault est le professeur adjoint de Louis Crépin Hacq de Lamarre [1756- ], titulaire de la chaire de Littérature grecque.
Ce poste de censeur des études à Amiens, ne dure que quelques mois, Nicolas Thibault étant nommé, de manière plus durable, proviseur au lycée de Nancy. 
1813-1820. PROVISEUR AU LYCÉE DE NANCY.
L'abbé  Nicolas Thibault reste près  de sept ans à Nancy, comme proviseur du lycée royal de Nancy. En remplacement de Henry.
Il y a d'abord Daguin, puis Pierre Desnanot [1777-1857] comme censeur des études. Ce dernier, ancien professeur de mathématiques, est nommé le 19 octobre 1815, au lendemain de la seconde Restauration, et reste en poste jusqu'au 26 février 1820. Il deviendra recteur de l'académie de Clermont [juin 1832-octobre 1841].
Lorsque Nicolas Thibault, en 1820, est nommé proviseur à Saint-Louis, il est remplacé comme proviseur à Nancy, par l'abbé Jean Paul Alexandre Gironde [1751-1847], qui cumule cette nouvelle fonction avec celle d'inspecteur d'académie [1817-1823]. L'abbé Hablot est alors censeur des études, en remplacement de Pierre Desnanot.
1820-1824. THIBAULT, PREMIER PROVISEUR DE SAINT-LOUIS.
Compris dans le décret de la Convention du 15 septembre 1793, qui supprime les établissements de l'Université, le collège d'Harcourt, rue de La Harpe à Paris [en partie aujourd'hui le boulevard Saint-Michel], ferme ses portes pendant la Révolution française. Nicolas François Charles Daireaux [1759-1836] en est, de 1790 à 1793, le dernier proviseur.
En 1812, un décret de Napoléon ordonne sa réouverture comme lycée impérial, qui viendrait s'ajouter aux quatre lycées parisiens déjà existants : Louis-le-Grand ; le lycée impérial Napoléon [Henri-IV] ; le lycée Charlemagne ; le lycée impérial Bonaparte [Condorcet]. Mais ce n'est qu'en 1820, sous la Restauration, que, sur l'emplacement de l'ancien collège d'Harcourt, le collège royal de Saint-Louis voit le jour et commence à accueillir des élèves.
En étant nommé en 1820, l'abbé Nicolas Thibault devient le premier proviseur du collège royal de Saint-Louis. Il en organise la mise en route [1820-1823] et assure le provisorat jusqu'en 1824.
Il est accompagné dans son travail par Clerc [écrit aussi parfois Clère], lui aussi le premier censeur des études du lycée Saint-Louis, de 1820 à 1823. 
Clerc étant nommé en 1823, censeur des études au collège royal Bourbon [Condorcet], Nicolas Thibault bénéficie alors du concours de François Emery, nouveau censeur des études, qui était censeur du collège de Nantes, qui restera en poste à Saint-Louis après son départ, jusqu'en 1839.
En 1820, L'Ami de la religion: journal ecclésiastique, politique et littéraire rend compte de la cérémonie d'ouverture, le 23 septembre 1820, avec les officiels, les discours et les messes d'usage. 
Nommé inspecteur de l'académie de Paris, l'abbé Nicolas Thibault est remplacé comme proviseur par l'abbé Valentin Ganser [1775-1842], qui restera en poste, pendant presque six ans, jusqu'en septembre 1830.
LES PROVISEURS DES LYCÉES PARISIENS EN 1820.
En étant nommé au lycée Saint-Louis, l'abbé Nicolas Thibault s'inscrit dans la brève liste des proviseurs des cinq lycées parisiens de l'époque.
Dans l'ordre officiel de l'époque : pour le collège royal Louis-le-Grand, François Christophe Malleval [1785-1845], proviseur de 1819 à 1823 ; pour le collège royal de Henri-IV, Étienne Augustin De Wailly [1770-1821], proviseur de 1804 à 1821 ; pour le collège royal de Saint-Louis, l'abbé Nicolas Thibault [1815-1874], proviseur de 1820 à 1824 ; pour le collège royal de Bourbon [Condorcet], l'abbé Jean Louis Théodore Chambry [1756-1832], proviseur de 1812 à 1823 ; pour le collège royal de Charlemagne, Joseph Dumas [1755-1837], proviseur de 1815 à 1837.
1809. LA CRÉATION DU CORPS DES INSPECTEURS DE L'ACADÉMIE DE PARIS.
Les inspecteurs de l'académie de Paris ont une mission de contrôle des établissements et des enseignants du second degré situés dans le ressort territorial de l’Académie de Paris, à savoir, en 1809-1810, les départements de la Seine, de l’Aube, de l’Eure-et-Loir, de la Marne, de la Seine-et-Marne, de la Seine-et-Oise et de l’Yonne.
Les premiers inspecteurs de l'académie de Paris, dont les noms figurent dans l'Almanach impérial, sont au nombre de quatre : Frayssinous, Chambry, Frédéric Cuvier, Ruphy.
Mais, un arrêté du Conseil de l’Empire, en date du 16 mars 1810, en fixe à six le nombre. En 1813-1814, ils ne sont effectivement qu'au nombre de cinq. Aux quatre précédents s'ajoute le nom de François Becquey [1759-1834].  
Il faut attendre 1815-1816, pour que le nombre d'inspecteurs soit effectivement porté au nombre de six. Avec les remaniements de l'ensemble des instances dirigeantes, liés à la seconde Restauration, la liste des inspecteurs de l'académie de Paris s'établit comme suit : Hippolyte Rousselle ; Frédéric Cuvier ; Vincent Campenon ; l'abbé André René Pierre Daburon ; Castel ; François Becquey. Frédéric Cuvier et François Becquey ont été maintenus par ordonnance royale du 17 février 1815.
LES  INSPECTEURS DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS EN 1824.
En 1824, année de la nomination de l'abbé Nicolas Thibault, les inspecteurs de l'académie de Paris sont au nombre, relativement constant, de sept. 
Il s'agit de Frédéric Cuvier [1773-1838], nommé initialement en 1810, en fonction pendant dix-huit ans, jusqu'en mai 1828 
De François Becquey [1759-1834], nommé initialement en 1809, en fonction pendant vingt-deux ans, jusqu'en 1831. 
De l'abbé Louis Gabriel Taillefer, nommé en mars 1819, en fonction pendant vingt-quatre ans ans, jusqu'en octobre 1843.
De L'Étendard, nommé en 1820, en fonction pendant treize ans, jusqu'en 1833.
De Charles Marie de Féletz [1767-1850], nommé en 1820, en fonction pendant dix ans, jusqu'en 1830.
De Pierre Louis Marie Bourdon [1779-1854], nommé en octobre 1821, en fonction pendant quatorze ans, jusqu'en 1835.
De Charles Marcel Tranchant [1764-1831], nommé en 1821, en fonction pendant trois ans, jusqu'en septembre 1824.
Entre temps, Hippolyte Rousselle [1785-1863] est devenu Inspecteur général des études [1821], puis en 1824 Inspecteur général de l'Université [1824] et chargé, en coiffant les inspecteurs, de l'administration de l'académie de Paris.
SEPTEMBRE 1824. NOUVELLES NOMINATIONS.
Charles Marcel Tranchant en étant nommé, Inspecteur général des études, par ordonnance du 22 septembre 1824, libère une place parmi les Inspecteurs de l'académie de Paris.
Ce n'est pas un, mais deux inspecteurs d'académie de Paris qui sont nommés.
D'une part, l'abbé Marie Nicolas Silvestre Guillon [1749-1857], aumônier de la duchesse d'Orléans [1820], aumônier du collège royal de Louis-le-Grand, qui va rester en poste pendant quatorze ans jusqu'en septembre 1838.
D'autre part, l'abbé Nicolas Thibault, qui va rester seulement quatre ans en poste, jusqu'au 11 novembre 1828, date à laquelle il culmine sa carrière en étant nommé Inspecteur général des études.
En effet, dans presque un cas sur deux, la nomination au poste d'Inspecteur de l'académie de Paris [le titre exact est Inspecteur de l'Université de Paris] est un marchepied pour la nomination ultérieure d'Inspecteur général des études.
On l'a vu pour Rousselle et pour Tranchant. En regardant la liste des Inspecteurs de 1824, on constate que deviennent aussi ultérieurement Inspecteur généraux des études : Frédéric Cuvier [nommé le 31 mars 1831] ; Pierre Louis Marie Bourdon [nommé le 4 octobre 1835].
Alors qu'il est un des six Inspecteurs de l'Université de Paris, et pendant tout le temps de cette fonction, Nicolas Thibault est désigné comme membre la Commission chargée de l'examen des livres classiques, dont chacun des membres travaille séparément, commission dans laquelle on trouve les noms de Barthélemy Philibert d'Andrezel [nommé en 1824], Vincent Campenon [nommé en 1823], Jean Jacques Ordinaire [nommé en 1825], Nicolas Thibault [nommé en 1824], André Marie Ampère [nommé en 1824], Létendard [nommé en 1826], Germain Joseph Delebecque [nommé en 1827], J. B. Mablin, Fabien Pillet, Rio.
Nicolas Thibault est remplacé par Jean Louis Burnouf [1775-1844]. Ce dernier, qui était déjà inspecteur-adjoint en 1827, va rester en poste jusqu'au 21 septembre 1830, date à laquelle il sera lui aussi nommé, par arrêté, Inspecteur général des études. 
BREF HISTORIQUE DE L'INSPECTION GÉNÉRALE DES ÉTUDES.
Appellations [Inspecteurs généraux de l'Instruction publique, Inspecteurs généraux de l'Université, Inspecteurs généraux des études, Inspecteurs généraux], nominations et leur mode juridique [décision, arrêté, ordonnance, décret], confirmations et mises à la retraite des Inspecteurs généraux s'inscrivent dans l'histoire institutionnelle du corps, évidemment en rapport avec les évènements historiques et les situations politiques.
En 1802, afin d'assurer la mise en place des lycées décidée dans la loi du 11 floréal an X [1er mai 1802], qui se substituent aux Écoles centrales, c'est un arrêté du 22 prairial an X [11 juin 1802] qui désigne, pour la première fois, trois Inspecteurs généraux de l'Instruction publique : Delambre, Despaux, Noël ; ainsi que trois commissaires pour la formation des lycées, tous les trois membres de l'Institut : Coulomb, Georges Cuvier, Villar.
En 1804, c'est un décret du 10 brumaire an XIII [1er novembre 1804], qui nomme les inspecteurs généraux des Écoles de Droit : Jaubert, Viellart, Perreau, Sédillez, Beyts. 
En fonction de remplacements nécessaires, sont nommé un peu après Lefèvre-Gineau [janvier 1803] ; Marie Joseph Chénier [mars 1803] ; Domairon [1805].
En 1808, alors que Louis de Fontanes est devenu Grand-Maître de l'Université [décret du 17 mars 1808], les Inspecteurs généraux de l'Instruction publique deviennent Inspecteurs généraux de l'Université.
Par un arrêté du 21 septembre 1808 leur nombre est porté à dix-huit [ils seront vingt-six en 1813]. Parmi ceux-ci, trois sont encore en fonction au début de l'année 1828 [année de la nomination de Nicolas Thibault comme Inspecteur général] : Budan de Boislaurent, de Coiffier, Daburon.
En 1815, avec la Restauration, changement de régime politique d'importance, un profond remaniement touche le corps des Inspecteurs.
Par l'ordonnance du 21 février 1815 [ordonnance prise pendant la première Restauration, et qui ne pourra pas être intégralement appliquée], les Inspecteurs généraux de l'Université [selon l'appellation sous l'Empire] deviennent Inspecteurs généraux des études [cette mesure sera effective après la seconde Restauration]. Il n'y a plus alors, selon la volonté du pouvoir, une seule <Université> mais dix-sept université provinciales [Paris, Angers, Rennes, Caen, Douai, Nancy, Strasbourg, Besançon, Grenoble, Aix, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Poitiers, Bourges, Poitiers, Bourges, Clermont, Dijon], gouvernées chacune par un recteur et un conseil, composé du recteur, de l’évêque, du préfet, des doyens des facultés, du proviseur du collège royal et de trois notables [cette mesure ne sera pas appliquée après la seconde Restauration].
Le nombre des Inspecteurs des études est primitivement réduit à douze : Chabot, Sedillez, Royer-Collard, Dupuytren, l'abbé Frayssinous, Noël, Rendu, Roger, Coiffier, Poinsot, d'Andrezel, Budan. 
Puis, en mars-avril 1819, porté à quinze. Aux douze précédents inspecteurs s'ajoutent les noms de Chaudru de Raynal [déjà inspecteur de l'académie de Paris], l'abbé Guairard, Letronne. 
Cette réduction du nombre des Inspecteurs des études, amène la mise à l'écart d'un certain nombre d'Inspecteurs de l'Université, parmi lesquels Despaulx, Villar, Joubert, Izarn. 
D'autres anciens Inspecteurs généraux de l'Université sont nommés, avec un rang moins élevé, Inspecteurs de l'Université de Paris : Castel, Daburon, Lefèvre-Gineau, Marignié, Petitot. Quitte à ce que des nominations ultérieures les replacent comme Inspecteurs des études [Daburon, en 1824], ou à des fonctions plus importantes [Petitot, conseiller de l'Université, en 1821].
En 1824, avec l'ordonnance du 22 septembre 1824, il y a un très fort renouvellement de personnel.
Les nominations sont en relation avec l'accentuation de la reprise en main de l'Université par le pouvoir, au lendemain de l'assassinat du duc de Berry [février 1820]. Reprise en main effective sous le gouvernement ultra-royaliste de Joseph Villèle, marqué de manière spectaculaire par la suppression de l'École normale [6 septembre 1822], la fermeture de l'École de Médecine [21 novembre 1822].
Cette réorientation, visant à « catholiciser» l'Université, s'accélère lorsque Denis Frayssinous [1765-1841], déjà Inspecteur des études [21 février 1815], Grand-Maître de l'Université [1er juin 1822] devient Ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique [26 août 1824].
LES NOMINATIONS DU 22 SEPTEMBRE 1824.
L'ordonnance du 22 septembre 1824 nomme toute une série de nouveaux Inspecteurs généraux des études, qu'on retrouve dans la liste des Inspecteurs généraux de l'année 1828 : Blanquet du Chayla, Delens [pour la médecine], Delamalle, Deluynes, Dinet, Esquirol [pour la médecine], Hua, Mazure, Tranchant.
Des Inspecteurs ne sont pas reconduits : Ampère [qui sera réintégré à nouveau en 1828], Andrezel, Chaudru de Raynal, Poinsot.
1828. THIBAULT INSPECTEUR GÉNÉRAL DES ÉTUDES.
François Antoine Joan* Mazure [1776-1828], Inspecteur général des études, l'un des dix nommés par l'ordonnance du 22 septembre 1824, décède le 8 novembre 1828. C'est à son poste que se trouve nommé l'abbé Nicolas Thibault, dans les trois jours qui suivent, le 11 novembre. Alors que, dans le gouvernement Martignac, Antoine Lefebvre de Vatimesnil [1789-1860] est Ministre secrétaire d'État au département de l'Instruction publique, en exercice [10 février 1828-8 août 1829]. 
1828. LE CORPS DES INSPECTEURS GÉNÉRAUX.
L'abbé Nicolas Thibault rejoint ainsi le corps des Inspecteurs généraux des études, composé en 1828, après sa propre nomination, de dix-huit personnes.
Dans l'ordre des nominations, le plus ancien des Inspecteurs est François Joseph Michel* Noël [1756-1841], nommé par l'arrêté du 11 juin 1802