Le Priol, abbé Constantin Julien (1763-1849), un recteur sous la Restauration

Prêtre émigré, ce qui donne confiance aux autorités universitaires de l’époque, l’abbé Le Priol, quittera des fonctions enseignantes à Strasbourg, pour devenir proviseur à Pontivy [1808], puis à Rouen [1810], et finalement recteur de l’académie de Rennes [1816-1822].

Le Priol, abbé Constantin Julien. Né le 27 mai 1763, à Le Scaouët, commune de Baud [aujourd’hui département du Morbihan] ; mort le 7 octobre 1849, à Hennebont [Morbihan]. [Fierville indique : Né le 29 mai 1763].

Études au collège de Vannes [ancien collège des Jésuites], dirigé par des prêtres du diocèse. Entre au grand séminaire de Vannes. Reçoit la prêtrise en août 1785.

Voyage en Allemagne avant la Révolution française.

  1. PROFESSEUR AU COLLÈGE DE VANNES.
    En 1784, est nommé professeur de cinquième, puis de mathématiques au collège de Vannes [aujourd’hui département du Morbihan].
    Reste en poste jusqu’au 11 juin 1791.

ÉMIGRATION.
Après l’adoption de la Constitution civile du clergé [décret du 12 juillet 1790], l’abbé Constantin Julien Le Priol refuse de prêter le serment constitutionnel [janvier/février 1791].
Aussi perd-il son emploi d’enseignant au collège de Vannes. Il émigre en Suisse, en Bavière puis en Angleterre.

Le Concordat adopté en 1801, Constantin Julien Le Priol ne retourne cependant en France qu’en novembre 1803.

  1. PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES TRANSCENDANTES À STRASBOURG.
    Quelques jours après l’ouverture officielle du lycée de Strasbourg [1er fructidor an XI, 19 août 1803], l’abbé Constantin Julien Le Priol est nommé, le 21 novembre 1803 professeur de mathématiques transcendantes au lycée de Strasbourg [département du Bas-Rhin, académie de Strasbourg], fondé par le décret du 19 frimaire an XI [10 décembre 1802].
    Jean Joseph Bedel [1767-1832], antérieurement professeur de mathématiques à l’École centrale du département des Vosges [Épinal] ; Louis Goureau ; Nicolas Joseph Saladin [1733-1829] sont les trois professeurs de mathématiques au lycée , de la classe la plus petite à la classe la plus haute.
  2. PROVISEUR DU LYCÉE DE NAPOLÉONVILLE.
    Nommé le 7 janvier 1808, proviseur du lycée de Napoléonville (Pontivy), en remplacement de Claude Appert [1774-1831], chronologiquement le premier proviseur, de 1806 au 7 janvier 1808, qui vient d’être nommé promu proviseur du lycée impérial de Versailles [département de Seine-et-Oise ; académie de Paris].
    L’arrondissement du lycée de Pontivy est composé du département du Morbihan et du département du Finistère.

L’abbé Le Priol est assisté par Charles Émile Desaudray [1740-1832], censeur des études de 1806 au 15 décembre 1809, et par Georges Kaiser [1759-NNN], censeur du 14 décembre 1809 au 16 novembre 1812.
L’abbé Constantin Julien Le Priol reste en poste jusqu’au 11 octobre 1810.
Est remplacé par l’abbé Emmanuel Polonceau [1763-1857], proviseur du 18 octobre 1810 au 24 octobre 1812, et antérieurement censeur des études au lycée de Moulins [14 décembre 1809].

  1. PROVISEUR DU LYCÉE IMPÉRIAL DE ROUEN.
    Nommé le 10 octobre 1810, proviseur du lycée impérial de Rouen [Seine-Inférieure], en remplacement de Dugardin [NNN-1818], admis à la retraite, chronologiquement le second proviseur, d’octobre 1804 au 11 octobre 1810.

Est assisté successivement par Devins des Ervilles, censeur en 1810-1811 ; par
Garbay, censeur de 1811 au 4 octobre 1814 ; et enfin par Jean Baptiste Lerond [1771-1848], censeur du 4 octobre 1814 au 22 décembre 1822.
Reste en poste jusqu’au 16 juillet 1816. Est alors remplacé par l’abbé Robert François Beaufils [1764-1833], proviseur d’août 1816 au 1er octobre 1820, antérieurement principal du collège d’Évreux [1811-1816].

  1. MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES ET ARTS DE ROUEN.
    Installé à Rouen, comme proviseur du lycée, l’abbé Constantin Julien Le Priol fait partie du petit cercle des plus importantes personnalités de la ville.
    À ce titre il est élu à l’Académie des Sciences, Belles-lettres et Arts de Rouen, comme membre titulaire.

La cérémonie de réception se déroule le 6 décembre 1811, cérémonie au cours de laquelle sont également reçus le recteur Armand de Laporte-Lalanne [1758-1843], chronologiquement le premier recteur de l’académie de Rouen, de 1809 à juillet 1814 ; le procureur général auprès de la Cour d’appel Guillaume Armand Fouquet de Flammars [1748-1827] ; ainsi que le Premier président de la Cour d’appel François Asselin de Villequier [1759-1833].

  1. RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE RENNES.
    L’abbé Constantin Julien Le Priol est nommé recteur de l’académie de Rennes, le 16 juillet 1816 en remplacement de l’abbé Augustin François Germé [1745-1824], recteur de l’académie de Rennes de 1809 à 1816, admis à la retraite, pour raisons de santé.

L’arrondissement de l’académie s’étend sur les cinq départements : Côtes-du-Nord [Saint-Brieuc] ; Finistère [Quimper] ; Ille-et-Vilaine [Rennes] ; Loire-Inférieure [Nantes] ; Morbihan [Vannes].
Les deux inspecteurs qui travaillent auprès de lui sont, en première ligne, l’abbé Pierre Michel Lesage [1760-1819] ; en deuxième ligne, Louis Marie Coatpont [1768-1827], ancien avocat, remplacé rapidement par Delamarre, antérieurement premier avocat général près la Cour royale de Rennes.

Ultérieurement un troisième poste d’inspecteur est créé en 1821, poste où est nommé Étienne Rabillon [1769-1840], antérieurement l’un des trois professeurs de latin, au lycée impérial de Rennes, et professeur de Littérature grecque, à la Faculté des Lettres de Rennes, poste qu’il occupe jusqu’en 1812.
Poillevé Laguérinais est secrétaire de l’académie [et secrétaire-caissier de la Faculté de Droit].

L’abbé Constantin Julien Le Priol reste en poste à l’académie de Rennes jusqu’au 14 novembre 1822. Est alors admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Est remplacé comme recteur de l’académie de Rennes par l’abbé Pierre Charles Toussaint Blanchard [1755-1830], antérieurement proviseur du collège royal de Rennes [1815-1823], recteur du 11 janvier 1823 au 24 août 1830.

PUBLICATION.
Introduction à la physique et particulièrement à la mécanique, par C.-J. Le Priol, professeur de mathématiques transcendantes au lycée de Strasbourg.
[Strasbourg : De l’Imprimerie de Levrault, imprimeur du Lycée. In-8, XII-284 p., planches, 1806]. Préface. Table des matières.

  • https://archive.org/details/introductionlap00priogoog

SOURCES.

  • https://data.bnf.fr/10317741/constantin_julien_le_priol/
  • Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II. Dictionnaire biographique. [Paris : Service d’histoire de l’éducation/INRP. In-8, 411 p., 2006].
    https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_2006_ant_12_2_4453
  • Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles.