Mathieu, Étienne (1767-1840), doyen de la Faculté des Lettres de Dijon

Il est déjà dans sa vingt-huitième année, lorsqu’Étienne Mathieu est désigné pour suivre à Paris, en 1795, avec plus d’un millier d’autres élèves, les cours de la première École normale. C’est sans doute cette formation complémentaire qui explique le succès ultérieur de sa carrière : professeur de Faculté et doyen d’Université.

Étienne Mathieu [1767-1840]. Né le 8 mai 1767, à Sainte-Ménehould ou Châtrices [Champagne ; aujourd’hui département de la Marne] ; mort le 27 août 1840, à Dijon [Côte-d’Or].

1790
PROFESSEUR D’HUMANITÉS À SAINTE-MÉNEHOULD
En 1790, professeur d’Humanités au collège de Sainte-Ménehould [département de la Marne ; ultérieurement académie de Paris], alors que Léger est le principal.

1795
ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE DE L’AN III
Désigné par son district de Sainte-Ménehould, Étienne Mathieu est nommé élève boursier de la première École normale, dite École normale de l’an III, du 1er pluviôse au 30 floréal an III [20 janvier-19 mai 1795]. Suit pendant quatre mois les cours à Paris, dans les locaux du Muséum national d’Histoire naturelle.

1797
PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES À L’ÉCOLE CENTRALE DE LA MARNE
À partir de 1797, Étienne Mathieu est nommé professeur de Belles-Lettres latines et françaises à l’École centrale de la Marne [Châlons].
Compte tenu de la structure en vigueur, il fait partie du groupe des professeurs de la troisième section, chargés de l’enseignement sur deux ans auprès des élèves âgés de seize à dix-huit ans : Ambroise François Perrin [1768-1830], pour la Grammaire générale ; Étienne Mathieu [1767-1840], pour les Belles-Lettres ; Claude Léger, pour l’Histoire ; Constantin Victor Grandami [1766-1857], pour la Législation.
Reste en poste jusqu’en An XII.

1805
PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES AU LYCÉE IMPÉRIAL DE REIMS
Après la fermeture définitive de l’École centrale de la Marne le 1er floréal an XII [21 avril 1804], Étienne Mathieu est nommé professeur de Belles-Lettres au lycée impérial de Reims [département de la Marne ; académie de Paris].
Le lycée de Reims a été fondé par décret du 16 floréal an XI [6 mai 1803] et établi le 1er floréal an XII [21 avril 1804]. A son ouverture accueille un peu moins de deux cents élèves.
À cette date les enseignements de lettres [latin] se répartissent de la classe la plus basse à la classe la plus élevée : l’abbé Emmanuel Polonceau [1763-1857] ; Jean Baptiste François Géruzez [1763-1830] ; Perrin.

Puis, fin 1809, après la refonte des enseignements, les classes se répartissent : Grammaire, première année : Charpentier ; Grammaire, deuxième année : Delacroix ; Humanités, première année : Chanzy ; Humanités, deuxième année : Jean Baptiste François Géruzez [1763-1830].
Pour quelques semaines Étienne Mathieu assure l’enseignement de rhétorique, jusqu’au 30 décembre 1809, date de sa promotion comme professeur de Littérature latine à la Faculté des Lettres de Dijon. Il est remplacé en rhétorique par Farant.

1809
PROFESSEUR DE LITTÉRATURE LATINE À LA FACULTÉ DE DIJON
Le 30 décembre 1809, Étienne Mathieu est nommé professeur de Littérature latine à la Faculté des Lettres de Dijon.
Les cinq chaires d’enseignement, à la Faculté des Lettres de Dijon se répartissent de la manière suivante : Philosophie, avec l’abbé Zacharie Colombot [1762-1821]. professeur de philosophie au lycée impérial de Dijon, en même temps secrétaire de la Faculté ; Littérature grecque, avec Jean Baptiste Guéneau de Mussy [1787-1831], antérieurement professeur suppléant du Collège de France ; Littérature latine, avec Étienne Mathieu [1767-1840], antérieurement professeur de rhétorique au lycée impérial de Reims ; Littérature française, avec Pierre Baillot [1752-1815], en même temps professeur de rhétorique au lycée impérial de Dijon ; Histoire, avec l’abbé Jacques Fleury [1741-1815].
L’abbé Jacques Fleury assure la charge de Doyen, jusqu’au 11 avril 1815.
L’abbé Zacharie Colombot [1762-1821] est en même temps secrétaire de l’académie.

1815
MAINTIEN DE LA FACULTÉ DE DIJON
Un arrêté de la Commission royale de l’Instruction publique du 31 octobre 1815, présidée par Pierre Paul Royer-Collard [1763-1845], confirmé par l’ordonnance royale du 18 janvier 1816, décide de la suppression de Facultés au sein de dix-sept académies : Amiens ; Bordeaux ; Bourges ; Cahors ; Clermont ; Douai ; Grenoble ; Limoges ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Poitiers ; Rennes ; Rouen.
Mais, dans le cadre de l’académie de Dijon, sont maintenues une Faculté de Droit, avec Victor Proudhon [1758-1838] comme doyen ; une Faculté des Sciences, avec Pierre Jacotot [1756-1821] comme doyen ; une Faculté des Lettres, avec Frédéric Guéneau de Mussy [1787-1831] comme doyen.
Sont maintenues, en Lettres, seulement six Facultés : les Facultés de Besançon [Lettres] ; Caen, [Droit, Sciences, Lettres] ; Dijon [Droit, Sciences, Lettres] ; Paris [Théologie, Droit, Médecine, Sciences, Lettres], Strasbourg [Droit, Médecine, Sciences, Lettres] ; Toulouse [Théologie, Droit, Sciences, Lettres, Médecine].

1831
SECRÉTAIRE DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON
Le secrétariat de la Faculté des Lettres de Dijon est assuré à la création de la Faculté par l’abbé Zacharie Colombot [1762-1821], en même temps qu’il est professeur de Philosophie à la Faculté.
L’abbé Zacharie Colombot travaille auprès du Doyen de la Faculté des Lettres, l’abbé Jacques Fleury [1741-1815], titulaire de la chaire d’Histoire, jusqu’à son décès survenu le 11 avril 1815, à Dijon. Il continue d’assurer ses fonctions de secrétaire auprès du second Doyen : [Jean Baptiste] Frédéric [Hugues] Guéneau de Mussy [1787-1831], Professeur de Littérature grecque, en charge du décanat, jusqu’à son décès survenu le 31 janvier 1831. 
L’abbé Zacharie Colombot reste en fonction comme secrétaire jusqu’en 1819, année à laquelle il est mis à la retraite.
Après quoi, la fonction de secrétaire de la Faculté de Dijon disparaît jusqu’en 1830 inclus. En 1831, c’est Étienne François Mathieu [1767-1840], Professeur de Littérature latine, qui assure pour quelques mois cette fonction, avant d’être nommé doyen.

1831
DOYEN DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON
Étienne Mathieu est nommé doyen de la Faculté des Lettres de Dijon en début 1831, en remplacement de Jean Baptiste Frédéric Hugues Guéneau de Mussy [1787-1831], professeur de Littérature grecque, doyen de 1818 à 1830, décédé le 31 janvier 1831 en fonction .

Étienne Mathieu reste à son poste de doyen jusqu’à son décès survenu le 27 août 1840. Est alors remplacé comme doyen de la Faculté des Lettres de Dijon par Jean François Stiévenart [1794-1860], docteur ès lettres [Strasbourg, 1827], professeur de Littérature grecque, puis de Littérature ancienne, doyen de 1840 à 1860.

1841
LES PROFESSEURS DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON
En 1841, Étienne Mathieu est remplacé comme professeur de littérature latine par Jean François Raison [1799-1868], antérieurement professeur de rhétorique à Paris au collège royal Charlemagne.
Les différents enseignants de la Faculté sont Joseph Tissot [1801-1876], qui a succédé à Charles Gardaire [1795-1856], pour la Philosophie ; Jean François Stiévenart [1794-1860], qui a succédé à Jean Baptiste Guéneau de Mussy [1787-1831] pour la Littérature grecque ; Jean François Raison [1799-1868], qui a succédé à Étienne Mathieu [1767-1840] pour la Littérature latine ; Théophile Lodin de Lalaire [1797-1896], qui a succédé à Amédée Daveluy [1798-1867], pour la Littérature française ; Théodore Derôme [1796-1879], nommé en 1840, professeur suppléant, puis en 1841, professeur titulaire, pour l’Histoire, après une très longue interruption du poste entre 1815 et 1840.

1809-1892
LES DOYENS DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON
L’abbé Jacques Fleury [1745-1815], professeur d’Histoire, assure la charge de doyen, de 1809/1810 jusqu’au 11 avril 1815, date de son décès.
Succède dans la fonction : Jean Baptiste Guéneau de Mussy [1787-1831], professeur de Littérature grecque, en poste comme doyen de 1818 à 1830.
Puis Étienne Mathieu [1767-1840], professeur de Littérature latine, doyen de 1830 au 27 août 1840, date de son décès.
Jean François Stiévenart [1794-1860], professeur de Littérature grecque, puis de Littérature ancienne, doyen de 1840 à 1860.
Joseph Tissot [1801-1876], professeur de Philosophie, chargé des fonctions en 1860, doyen de 1861 à 1871.
Iehuda Benloew [1818-1900], professeur de Littérature ancienne, doyen de 1871 à 1878.
Charles Henri Joly [1839-1925], professeur de Philosophie, doyen de 1878 à 1885.
Auguste Bougot° [1842-1892], professeur de Littérature grecque, doyen de 1885 à 1892.

RÉFÉRENCES

  • Françoise Huguet et Boris Noguès. Les Professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880).
    facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=1155