Laocoon de Gotthold Ephraim Lessing, premières traductions en français

Il existe, en français, au cours du XIXe siècle, trois traductions différentes du Laocoon, ouvrage de Lessing, publié initialement en allemand en 1766. Celle de Charles Vanderbourg en 1802 [chez Renouard] ; celle d’Albert Courtin en 1866 [chez Hachette] ; celle de Louis Eugène Hallberg en 1875 [chez Delalain].

Parallèlement à ces éditions, le texte allemand lui-même est également publié plusieurs fois, au cours du XIX ème siècle, par des éditeurs français, dans le cadre d’éditions scolaires.
En 1866, par Benjamin Lévy, chez Hachette ; en 1875, par H. Grimm, pseudonyme de Louis Eugène Hallberg, chez Delalain.

  1. LAOKOON ODER ÜBER DIE GRENZEN DER MALEREI UND POESIE.
    C’est au début de le seconde moitié du XVIII ème siècle, en 1766, que Gotthold Ephraim Lessing [1729-1781], alors âgé de trente-sept ans, de retour à Berlin après son séjour à Breslau, comme secrétaire du général de Tauenzien, fait paraître, chez l’imprimeur-libraire berlinois Christian Friedrich Voss [1722-1795] :
    Laokoon : oder/ über die Grenzen/ der/ Mahlerey und Poesie./ [citation] Mit/ beyläufigen Erläuterungen/ verschiedener Punkte/ der alten Kunstgeschichte ;/ von/ Gotthold Ephraim Lessing/. Erster Theil
    [Berlin : bey Christian Friedrich Voß. In-8, [4] 298 p., 1766].
    Sur la page de titre une citation en grec.
    • https://books.google.je/books?id=QdxWAAAAcAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false

Soit en français, si on traduit la page de titre :
Laocoon : ou Des frontières de la peinture et de la poésie [citation] Avec quelques explications sur différentes questions d’histoire de l’art antique. De Gotthold Ephraim Lessing. Première partie.
La citation, en grec, est une phrase de Plutarque, empruntée à La Gloire des Athéniens. 3 [347 a] : Elles diffèrent par la matière et par le mode d’imitation.

Cette édition de 1766, en allemand, qui se donne pour une première partie [Erster Theil] semble appeler une seconde partie, qui cependant ne voit pas le jour.

En 1788, un peu plus de vingt ans plus tard, et sept ans après la mort de Gotthold Ephraim Lessing, Karl Lessing [1740-1812], son frère cadet, fait paraître chez le même éditeur [Christian Friedrich Voß] une édition augmentée du Laokoon, qui donne comme deuxième partie des extraits de documents préparatoires laissés dans les papiers personnels de Gotthold Ephraim Lessing [Paralipomena].

Enfin, en 1792, Karl Lessing dans la volume IX des Oeuvres choisies [Vermische Schriften], republie la première partie, complétée d’une seconde partie < fictive > sur la base de Paralipomena complémentaires.

  1. PREMIÈRE TRADUCTION DU LAOKOON DE LESSING EN FRANÇAIS.
    La première traduction du Laokoon, de l’allemand en français, vingt-et-un ans après la mort de Gotthold Ephraim Lessing [1729-1781], et trente-cinq ans après son édition à Berlin [1766], est celle de Charles, vicomte de Vanderbourg [1765-1827], en 1802.*

Sous le titre : °Du Laocoon, ou des limites respectives de la poésie et de la peinture : traduit de l’allemand de G. E. Lessing, par Charles Vanderbourg.
[À Paris : chez Antoine-Augustin Renouard. In-8, XVI-384 p., An X-1802].
Marque de l’éditeur Antoine-Augustin Renouard [1765-1853] sur la page de titre : ancre marine, autour de laquelle s’enlacent deux serpents, surmontée de la pétase de Mercure.
En exergue, au revers de la page de faux-titre, une phrase de Plutarque, citée en grec. [la même que celle de l’édition originale en allemand, de 1766 : Elles diffèrent par la matière et par le mode d’imitation].
De l’imprimerie de Charles Crapelet. 
Avertissement du traducteur. Préface. Notes [pages 331-384].
• https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56883287

Le texte de la traduction du Laocoon occupe les pages 1-271.
Le supplément du Laocoon, composé des matériaux destinés à la continuation de cet ouvrage, qui ont été trouvés parmi les manuscrits de l’Auteur après son décès, occupe les pages 273-330.
Les notes, avec le numéro de la note et la page à laquelle elles se rapportent, occupent les pages 331-384.
En frontispice, dessin de l’anatomiste Jean Galbert Salvage [1772-1813] représentant la sculpture, gravée par Augustin de Saint Aubin [1736-1807], reproduisant le groupe de Laocoon et ses enfants. Ce groupe en marbre, jusqu’alors conservé au Musée du Vatican, avait été confisqué sur ordre de Napoléon et amené à Paris en juillet 1798, au Musée du Louvre.

NOTE BRÈVE SUR CHARLES VANDERBOURG.
Sur Charles, vicomte de Vanderbourg [1765-1827], consulter :
Un < germanisant > sous l’Empire et la Restauration : Charles Vanderbourg [1765-1827], par Roland Mortier. Revue belge de Philologie et d’Histoire. Année 1951. 29/4. pages 1003-1027.
• https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1951_num_29_4_2113

[Martin Marie] Charles de Boudens, vicomte de Vanderbourg [1765-1827].
Né le 8 juillet 1765, à Saintes [Saintonge, plus tard Charente-Inférieure] : mort le 16 novembre 1827, à Paris.
Élu, le 20 mars 1814, membre de la troisième classe de l’Institut national [Classe d’Histoire et de Littérature ancienne]. Nommé, par l’ordonnance royale du 21 mars 1816, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

  1. DEUXIÈME TRADUCTION PAR ALBERT COURTIN.
    La deuxième traduction du Laokoon de Lessing, de l’allemand en français, est celle d’Albert Courtin, en 1866, qui paraît chez Hachette sous le titre :
    °Lessing. Laocoon, ou des Limites de la peinture et de la poésie. Traduction française par A. Courtin, avec le texte allemand et des notes ; [avec une notice sur Lessing et un argument analytique par B. Lévy].
    [Paris ; Librairie de L. Hachette et Cie. Boulevard Saint-Germain, n° 79. In-18, 499 p., 1866]. Notes bibliographiques. Index.

La Notice sur Lessing et l’Argument analytique qui précèdent cette traduction sont empruntés à l’édition du texte allemand du Laocoon qui a été publiée en même temps en 1866 chez Hachette avec des notes en français par M. B. Lévy.
Les notes en bas de page sont de Lessing.
Le volume contient à la fois le texte allemand [en écriture gothique] et la traduction française en regard.

Rééditions.
Réédité en 1877. [Deuxième édition. In-16, XXIV-235 p.].

Réédité en 1880 [Troisième édition].
°Lessing. Laocoon ou Des limites de la peinture et de la poésie. Traduction française par A. Courtin, avec le texte allemand et des notes. Troisième édition [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie. Boulevard Saint-Germain, n°79. In-16. V-XXIV, 235 p., 1880].
• https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=hvd.32044105551527&view=1up&seq=7

Réédité en 1887 [Quatrième édition].
Lessing. Laocoon ou Des limites de la peinture et de la poésie. Traduction française par A. Courtin. Quatrième édition. Paris : Librairie Hachette et Cie. 79, Boulevard Saint-Germain, 79. In-16, XXIV-235 p., 1887].
• https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=gri.ark:/13960/t60607463&view=1up&seq=5

L’édition Courtin de 1866 fait aussi l’objet d’une édition électronique par les éditions Garnier [cf. Sudoc :https://www.sudoc.fr/177691379].

  1. TROISIÈME TRADUCTION PAR LOUIS EUGÈNE HALLBERG.
    La troisième traduction du Laokoon, de l’allemand en français, est celle de Louis Eugène Hallberg en 1875, qui paraît chez Delalain, sous le titre :
    Laocoon, par Lessing. Nouvelle traduction française, par E. Hallberg, Professeur de Littérature étrangère à la Faculté des Lettres de Dijon.
    [Paris, Imprimerie et Librairie classiques de Jules Delalain et fils. Rue des Écoles, vis à vis de la Sorbonne. In-12, XVIII-120 p., 1875].

Louis Eugène Hallberg [1839-1921], sous le pseudonyme de H. Grimm, alors qu’il est professeur de Littérature étrangère à la Faculté des Lettres de Dijon [1872-1878], publie la même année le texte allemand de Laocoon, précédé d’une notice littéraire sur Lessing.
[Paris : Jules Delalain et fils. In-18, XX-239 p., 1875].

  1. REPRISE DE LA TRADUCTION D’ALBERT COURTIN CHEZ HERMANN.
    °En 1964, paraît, à Paris, une nouvelle édition du Laocoon de Lessing, sous le titre :
    Lessing. Laocoon, suivi de Lettres concernant l’antiquité et Comment les Anciens représentaient la Mort. Textes réunis et présentés par J. Bialostocka avec la collaboration de R. Klein.
    [Paris : Hermann. Collection Miroirs de l’Art. 115, boulevard Saint-Germain. VI ème. In-8, 177 p., 1964].
    Couverture illustrée.
    La traduction est celle d’Albert Courtin, revue et corrigée. L’édition ne fournit pas l’intégralité du texte de Lessing traduit, mais seulement des extraits.

Réédité en 1990.
Lessing. Laocoon, suivi de Lettres concernant l’antiquité et Comment les Anciens représentaient la Mort. Textes réunis et présentés par J. Bialostocka avec la collaboration de R. Klein.
[Paris : Hermann. Collection Savoir. Sur l’Art. 115, boulevard Saint-Germain. VI ème. In-8, 239 p., 1990].
La traduction est celle d’Albert Courtin, revue et corrigée.
Avant-Propos de Hubert Damisch [1928-2017]. Introduction par Jolanta Bialostocka [1924-2016] avec la collaboration de Robert Klein.

  1. TRADUCTION DE FRÉDÉRIC TEINTURIER.
    En 2011, paraît, à Paris, chez l’éditeur Klincksieck une nouvelle édition du Laocoon de Lessing, sous le titre :
    Laocoon ou Des frontières respectives de la peinture et de la poésie. Gotthold Ephraim Lessing ; traduit et commenté par Frédéric Teinturier.
    [Paris : Klincksieck. Collection L’Esprit et les formes. 35. In-8, 332 p., 2011].
    Couverture illustrée.
    En annexe. Notes de travail de G. E. Lessing : Paralipomènes du Laocoon.