Les premiers professeurs de la Faculté des Lettres de Paris, âges et fonctions

En 1809, les professeurs de la Faculté des Lettres de Paris sont recrutés à partir de fonctions qu'ils assument déjà, soit comme professeurs du collège de France, soit comme professeurs de Belles-Lettres dans l'un des quatre lycées impériaux de Paris.

Ces recrutements concernent neuf personnalités : Jacques Delille, Emmanuel Pastoret,  Pierre Charles Levesque, Jean Charles Julien Luce de Lancival, Ange François Fariau de Saint-Ange, Jean Nicolas Marie de Guerle, Pierre Henri Larcher,  Jean Denis Barbié du Bocage, Pierre Laromiguière.
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Soit, dans l'ordre des chaires : 
1. Histoire littéraire et Poésie française, avec Jacques* Delille [1738-1813].
2. Philosophie et Opinions des philosophes, avec Emmanuel* Pastoret [1755-1840].
3. Histoire et Géographie anciennes, avec Pierre Charles* Levesque [1736-1812].
4. Poésie latine, avec Jean Charles Julien* Luce de Lancival [1764-1810].
5. Éloquence latine, avec Ange François Fariau de* Saint-Ange [1747-1810].
6. Éloquence française, avec Jean Nicolas Marie* de Guerle [1766-1824]. 
7. Littérature grecque, avec Pierre Henri* Larcher [1726-1812].
8. Histoire et Géographie moderne, avec Jean Denis* Barbié du Bocage [1760-1825].
9. Philosophie, avec Pierre* Laromiguière [1756-1837]. 
10. Puis, en avril 1812, Histoire moderne [Histoire de la civilisation européenne], avec François Guizot [1787-1874]., 
D'abord comme professeur adjoint [11 avril-25 juillet 1812], puis comme professeur titulaire [25 juillet 1812-5 juillet 1849].
11. Enfin, en mai 1814, Histoire de la philosophie ancienne, avec Charles Millon [1754-1839].
Comme premier titulaire, de mai 1814 jusqu'en 1830, date de sa mise à la retraite.
Déjà suppléant d' Emmanuel Pastoret en mai 1809.
PIERRE HENRI LARCHER, DOYEN D'ÂGE DES PROFESSEURS DE LA FACULTÉ DE PARIS.
Le plus âgé de ces professeurs est Pierre Henri Larcher [1726-1812], né le 12 octobre 1726 à Dijon [Bourgogne, aujourd'hui département de la Côte-d'Or], nommé professeur de Littérature grecque, qui au 6 mai 1809 a dépassé de quelques mois ses quatre-vingt deux ans. Il est ainsi le doyen d'âge des différents professeurs de la Faculté des Lettres de Paris, qui viennent d'être nommés à cette date. 
Louis de* Fontanes [1757-1821], Grand-Maître de l'Université impériale, a conscience de ce grand âge. Et Pierre Henri Larcher lui-même « se trouvait trop âgé pour exercer les fonctions qui lui étaient confiées, et ne voulait point accepter. Mais M. le Grand-Maître insista, et, pour lever les scrupules du vénérable professeur, il le dispensa formellement de toute espèce de leçons ; pensant que ce serait un grand honneur pour l'Université naissante, que de pouvoir orner la liste de ses fonctionnaires de ce nom européen ». 
Un suppléant, en la personne de Jean François* Boissonade [1774-1857] est nommé dès le début, et a en charge de prononcer les leçons. Après la mort de Pierre Henri* Larcher, survenue le 22 décembre 1812 à Paris, Jean François Boissonade deviendra à son tour, et pour plusieurs décennies, professeur titulaire de Littérature grecque [28 décembre 1812-24 janvier 1855].  
JEAN NICOLAS MARIE DE GUERLE, LE PLUS JEUNE DES PROFESSEURS. 
Au contraire, des huit nominations de professeurs faites au 6 mai 1809, le plus jeune des enseignants est Jean Nicolas Marie de Guerle [1766-1824].
Né le 15 janvier 1766, à Issoudun [Berry, aujourd'hui département de l'Indre], professeur de Belles-Lettres au lycée Bonaparte [Condorcet] pour le cours de Poésie, il a seulement quarante-trois ans au moment de sa nomination à la Faculté comme professeur d'Éloquence française.
JEAN DENIS BARBIÉ DU BOCAGE : ÉGALEMENT LA QUARANTAINE.
D'autres professeurs ont également la quarantaine : c'est le cas de Jean Denis* Barbié du Bocage [1760-1825], né le 28 avril 1760, à Paris, qui a quarante-huit ans, au moment de sa nomination comme professeur de Géographie ; et de Jean Charles Julien* Luce de Lancival [1764-1810], né le 28 avril 1764, à Saint-Gobain [aujourd'hui département de l'Aisne], qui a quarante-quatre ans, au moment de sa nomination comme professeur de Poésie latine.
Julien* Luce de Lancival [1764-1810] reste en poste jusqu'au 17 août 1810, date de son décès en fonction. Il est remplacé par Nicolas Eloi* Lemaire [1767-1832], deuxième titulaire de la chaire de Poésie latine à la Faculté des Lettres de Paris, du 23 décembre 1810 au 3 octobre 1832, et futur doyen, du 30 mai 1826 au 3 octobre 1832. 
Jean Denis Barbié du Bocage [1760-1825], géographe du Ministère des Affaires étrangères, premier titulaire de la chaire d’Histoire et géographie moderne, du 6 mai 1809 à 1812. Il restera titulaire de la chaire, jusqu’au 28 décembre 1825, alors qu’elle est transformée en chaire de Géographie. 
Désigné comme doyen, du 16 novembre 1815 au 28 décembre 1825. Il est le troisième en charge du décanat, après Emmanuel de Pastoret [1755-1840], premier doyen du 6 mai 1809 au 24 octobre 1810 ; et après Pierre Paul Royer-Collard [1763-1845], second doyen du 24 octobre 1810 au 15 août 1815.
Après son décès survenu le 28 décembre 1825, Jean Denis Barbié du Bocage est remplacé par son fils Alexandre François Barbié du Bocage [1798-1835], deuxième titulaire de la chaire de Géographie à la Faculté des Lettres de Paris, du 30 mai 1826 au 25 février 1835.
EMMANUEL PASTORET : CINQUANTENAIRE.
Sur les huit nominations du 6 mai 1809, il y a deux cinquantenaires : Emmanuel Pastoret [1755-1840], né le 24 décembre 1755, à Marseille [Provence, aujourd'hui département des Bouches-du-Rhône], qui a cinquante-quatre ans, au moment de sa nomination comme professeur dans la chaire Philosophie et opinions des philosophes.
PIERRE LAROMIGUIÈRE : ÉGALEMENT CINQUANTENAIRE.
Pierre Laromiguière [1756-1837], né le 3 novembre 1756, à  Livignac-le-Haut [écrit aussi Lévignac] [Guyenne, aujourd'hui département de l'Aveyron], qui a cinquante-deux ans, au moment de sa nomination comme professeur dans la chaire Philosophie [non pas le 6 mai, mais quatre mois après, le 19 septembre 1809]. 
ANGE FRANÇOIS FARIAU DE SAINT-ANGE : SOIXANTENAIRE.
Sans compter Pierre Henri Larcher qui a plus de quatre-vingt ans, il y a trois professeurs qui ont soixante ans et plus : Ange François Fariau de Saint Ange [1747-1810], né le 13 octobre 1747, à Blois [Touraine, aujourd'hui département du Loir-et-Cher], professeur de Belles-Lettres au lycée Charlemagne, pour l'enseignement de l'Éloquence, qui a soixante-et-un ans, au moment de sa nomination comme professeur d'Éloquence latine à la Faculté des Lettres. 
JACQUES DELILLE : SOIXANTE-DIX ANS.
Jacques Delille [1738-1813], né le le 22 juin 1738, à Clermont-Ferrand [Bas-Pays d'Auvergne, aujourd'hui département du Puy-de-Dôme], qui a soixante-dix ans, au moment de sa nomination comme professeur d'Histoire littéraire et Poésie française. 
PIERRE CHARLES LEVESQUE : PLUS DE SOIXANTE DIX ANS. 
Pierre Charles Levesque [1736-1812], né le 28 mars 1736, à Paris, qui a soixante-douze ans, au moment de sa nomination comme professeur d'Histoire et de Géographie anciennes. 
PROFESSEURS DE FACULTÉ ET PROFESSEURS DU COLLÈGE DE FRANCE.
De tous les professeurs nommés le 6 mai 1809, c'est certes Pierre Henri Larcher qui a la charge de travail la moins lourde : il est tout simplement déchargé de toute fonction, son cours étant assuré en totalité par son suppléant Jean François Boissonade.
Mais d'autres enseignants cumulent les fonctions à la Faculté des Lettres et au collège de France.
Il en est ainsi pour trois enseignants nommés à la Faculté des Lettres qui sont déjà professeurs du collège de France. Ceci conformément à l'article 15 du décret en date du 17 mars 1808, article qui indique que la Faculté des Lettres, à Paris, sera formée de trois professeurs du collège de France et de trois professeurs de belles-lettres des lycées. 
En fait, huit professeurs seront nommés le 6 mai 1809 par Louis de Fontanes [1757-1821] devenu Grand-Maître de l’Université depuis le décret impérial du 17 mars 1808. Une neuvième chaire, celle de Philosophie attribuée à Pierre Laromiguière, est créée quelques mois plus tard, le 19 septembre 1809.
CHARLES LEVESQUE AU COLLÈGE DE FRANCE.
C'est le cas de Pierre Charles Levesque [1736-1812], qui depuis l'hiver 1790-1791, est titulaire de la chaire d’Histoire et Morale du collège de France.
Membre de l'ancienne Académie des Inscriptions et Belles-Lettres [1789-1793], il est à la création de l'Institut national, depuis sa nomination par un arrêté du Directoire exécutif le 20 novembre 1795 [29 brumaire an IV], membre résidant de la deuxième classe de l'Institut [Sciences morales et politiques], dans la section d’Histoire. 
Cette classe ayant été supprimée par l’arrêté consulaire du 3 pluviôse an XI [23 janvier 1803], Pierre Charles Levesque est maintenu à l'Institut, dans la troisième classe de l'Institut [Histoire et Littérature ancienne, préfiguration de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres reconstituée plus tard, par l’ordonnance royale du 21 mars 1816] de 1803 à 1812. De 1795 à 1812, il y communique plusieurs rapports.
Pierre Charles Levesque est suppléé à la Faculté des Lettres par Charles Jean Dominique de* Lacretelle [1766-1855], dit Lacretelle jeune, professeur adjoint de 1809 à 1812. 
Puis, après le décès de Pierre Charles Levesque, survenu le 12 mai 1812, à Paris, Charles Jean Dominique de Lacretelle est nommé deuxième titulaire de la chaire Histoire et Géographie anciennes [25 juillet 1812 au 1er juillet 1853], dont l'intitulé est devenu Histoire ancienne.
JACQUES DELILLE AU COLLÈGE DE FRANCE.
C'est le cas de Jacques Delille [1738-1813], qui depuis 1778 est professeur du collège de France, où il est titulaire de la chaire de Poésie latine de 1778 à 1795, et après son exil, de 1802 au 1er mai 1813. 
Mais, à partir de 1809-1810, Jacques Delille se fait suppléer au collège de France par Gabriel* Legouvé [1764-1812] ; par Nicolas Éloi* Lemaire [1767-1832], de 1807 à 1810 ; puis par Pierre François* Tissot [1768-1854], de 1810 à 1813.
Jacques Delille, dès le départ, est supplée à la Faculté des Lettres par Joseph* Esménard [1769-1811], professeur  adjoint.
Jacques Delille est aussi membre de l'Institut national, où il a été élu le 12 décembre 1795, membre de la troisième classe [Littérature et Beaux-arts], section de Poésie. Mais, en 1795, Delille s'étant exilé, n’est pas maintenu dans la Classe, sous prétexte de non-résidence.
Au moment de la recomposition de l’Institut national, qui voit la suppression de la classe de Sciences morales et politiques et la réorganisation de l’Institut non plus en cinq classes mais en quatre classes, par l’arrêté des consuls du 28 janvier 1803, Jacques Delille devient de 1803 à 1813, membre de la deuxième classe [Langue et Littérature française, préfiguration de l'Académie française reconstituée plus tard par l’ordonnance royale du 21 mars 1816].  
EMMANUEL PASTORET AU COLLÈGE DE FRANCE.
C'est également le cas d'Emmanuel Pastoret [1755*-1840]. Depuis le 18 février 1804 [28 pluviôse an XII] il est élu professeur du collège de France, titulaire de la chaire Droit de la nature et des gens, chaire qu’il occupe de 1804 à 1821, succédant à Mathieu Antoine* Bouchaud [1719-1804], titulaire de la chaire de 1773 jusqu’à sa mort, le 1er février 1804. Emmanuel Pastoret y commente les juristes du droit naturel Hugo Grotius [1583-1645] et Samuel von Puffendorf [1632-1694].
Emmanuel Pastoret est aussi membre du tout récent Institut national, organisé le 25 octobre 1795, où il a été élu le 10 décembre 1795, membre de la deuxième classe [Sciences morales et politiques], section de Science sociale [fauteuil 4]. Exclu de l’Institut, en exécution de la loi de déportation du 5 septembre 1797, prise au lendemain du coup d'État du 18 fructidor contre les royalistes, réintègre l’Institut national le 5 floréal an VIII [25 avril 1800] à la suite d’une amnistie prise fin 1799. 
La classe de Sciences morales et politiques ayant été supprimée par l’arrêté consulaire du 3 pluviôse an XI [23 janvier 1803], Emmanuel Pastoret est maintenu à l'Institut et nommé par arrêté du 28 janvier 1803, membre de la troisième classe [Histoire et Littérature ancienne]. 
De 1795 à 1840, Emmanuel Pastoret y communique plusieurs rapports, et contribue, pour ce qui concerne la législation, en 1807 au «Rapport historique sur les progrès de l’histoire et de la littérature ancienne  depuis 1789, et sur leur état actuel », rédigé par Bon Joseph Dacier [1742-1833], pour être remis à l'Empereur, le 20 février 1808.
Nommé professeur à la Faculté des Lettres le 6 mai 1809, et en titre pour quelques mois jusqu'à son élection au Sénat conservateur le 14 décembre 1809, Emmanuel Pastoret n’assure personnellement aucun cours. C'est Charles Millon [1754-1839], professeur de philosophie au lycée Charlemagne, qui est nommé professeur adjoint de Pastoret ; puis Charles Millon sera titulaire [de 1814 à 1830] d'une nouvelle chaire Histoire de la philosophie ancienne créée en mai 1814. 
Emmanuel Pastoret est en même temps nommé Doyen de la Faculté [c'est le premier doyen], en charge du décanat pour quelques mois, également du 6 mai au 14 décembre 1809. Il est remplacé, comme doyen, par Pierre Paul Royer-Collard [1763-1845], deuxième titulaire de la chaire Philosophie et opinion des philosophes, dont l’intitulé est devenu Histoire de la philosophie, puis deviendra en 1814, Histoire de la philosophie moderne, à la Faculté des Lettres de Paris, du 24 octobre 1810 au 4 septembre 1845 ; doyen du 24 octobre 1810 au 15 août 1815.
JEAN MARIE NICOLAS DE GUERLE, CENSEUR DES ÉTUDES À CONDORCET.
Le cumul de fonctions est évident pour Jean Marie Nicolas de Guerle [1766-1824], le plus jeune des professeurs de la Faculté des Lettres. Non seulement il est en poste à la Faculté pour la chaire d'Éloquence française, mais en même temps, après avoir été professeur de Belles-Lettres au lycée Bonaparte [Condorcet] pour le cours de Poésie, alors que Jean Baptiste* Dumouchel [1748-1820] enseigne l'Éloquence, il assure, pendant presque quinze ans, la charge quotidienne de censeur des études au Lycée Impérial [Louis-le-Grand], du 10 octobre 1809-11 novembre 1824. 
Charge de censeur que Jean Marie Nicolas de Guerle conserve, alors qu'après 1815, remplacé par François Villemain [1790-1870], il devient professeur honoraire de la Faculté des Lettres.
ANGE FRANÇOIS FARIAU DE SAINT-ANGE, MEMBRE DE L'INSTITUT.
Ange François Fariau de Saint-Ange [1747-1810], mais pour un temps assez court, cumule les fonctions. En effet, quelques mois après avoir été nommé professeur d'Éloquence latine à la Faculté des Lettres de Paris, il est élu à l'Institut dans la classe de la Langue et de la Littérature françaises, le 4 juillet 1810, en remplacement de François Urbain Domergue [1745-1810], décédé le 28 mai 1810, à Paris. 
Ange François Fariau de Saint-Ange est suppléé à la Faculté des Lettres par François de La Place [1757-1823], professeur adjoint, professeur de Belles-Lettres au lycée Napoléon [Henri-IV], pour l'enseignement de la Poésie .
Mais Ange François Fariau de* Saint-Ange meurt le 8 décembre 1810, à Paris. Il est remplacé comme professeur d'Éloquence latine à la Faculté des Lettres par Pierre Antoine* Guéroult [1749-1816], deuxième titulaire de la chaire, du 23 décembre 1810 au 14 décembre 1816.
Pierre Antoine Guéroult est lui aussi professeur du collège de France, titulaire de la chaire d'Éloquence latine de 1809 à 1816, succédant à Charles Dupuis [1742-1809] professeur de 1787 à 1809. Ainsi, cumule-t'il, comme son prédécesseur les deux fonctions, d'une part au collège de France, d'autre part à la Faculté des Lettres.
JEAN CHARLES JULIEN LUCE DE LANCIVAL, ET LE LYCÉE LOUIS-LE-GRAND.
Quant à Jean Charles Julien* Luce de Lancival [1764-1810], nommé le 6 mai 1809 titulaire de la chaire de Poésie latine à la Faculté des Lettres de Paris, il est depuis l'ouverture du Lycée impérial [Louis-le-Grand], ordonné dès le 2 thermidor an XI [21 juillet 1803], professeur de Belles-Lettres, pour le cours d'Éloquence et Poésie latine, tandis que René Richard* Castel [1758-1832] est professeur d'Éloquence et Poésie française. 
Mais le cumul de fonction, du Lycée et de la Faculté est relativement de courte durée : Jean Charles Julien* Luce de Lancival décède le 17 août 1810.
Il sera remplacé comme professeur à la Faculté par Nicolas Eloi* Lemaire [1767-1832], deuxième titulaire de la chaire de Poésie latine à la Faculté des Lettres de Paris, du 23 décembre 1810 au 3 octobre 1832, futur doyen de la Faculté des Lettres de Paris [1826-1832].  
PIERRE LAROMIGUIÈRE BIBLIOTHÉCAIRE ET PROFESSEUR.
Enfin, dans le cas de Pierre Laromiguière [1756-1837], premier titulaire de la chaire de Philosophie, du 19 septembre 1809 au 12 août 1837. Au moment de sa nomination, il ne cumule pas avec une autre fonction, si ce n'est celle de Bibliothécaire à la Bibliothèque des Lycées de Paris [dans les locaux du Prytanée français, futur lycée Louis-le-Grand, à l'époque siège de la Faculté des Lettres de Paris], qui deviendra bibliothèque de l'Université de France, puis bibliothèque de la Sorbonne. Pierre Laromiguière est nommé à cette fonction par l'arrêté du 9 frimaire an XII [1er décembre 1803], en remplacement d'Antoine Sérieys [1755-1819], ancien conservateur du Dépôt littéraire de la rue de Lille établi à l'Hôtel de Thiroux-Mauregard, déjà bibliothécaire à l'Institut des Boursiers-Égalité en 1797. 
En 1811-1812, Pierre Laromiguière est, pour un an, maître de conférences de philosophie à l'École normale, qui vient tout juste d'accueillir en 1810 sa première promotion d'une cinquantaine d'élèves boursiers et pensionnaires. Il sera remplacé, de 1812 à 1815, comme maître de conférences de Philosophie, par Georges Gabriel* Mauger [1774-1861].
Mais, les cours de la Faculté se mettent lentement en place : Laromiguière inaugure son enseignement à la Faculté des Lettres, seulement le 26 avril 1811, avec une conférence sur les principes de l'intelligence ou les origines des idées.
De plus, dès la fin de l'année 1812, il renonce à l'enseignement et prend Jean François* Thurot [1768-1832] pour suppléant [1811-1812] puis adjoint de 1812 à 1823. Les chargés de cours et les suppléants se succèdent : André Marie Ampère [1775-1836], chargé de cours en 1819 ; Jean Jacques Séverin* de Cardaillac [1766-1845], de 1828 à 1829, comme professeur suppléant ; Aristide Valette [1794-signalé en 1857], de 1829 à 1838, comme professeur suppléant.
Après sa mort survenue le 12 août 1837, à Paris, Pierre Laromiguière sera remplacé comme professeur par Théodore Jouffroy [1796-1842], deuxième titulaire de la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, du 28 novembre 1837 au mardi 1er mars 1842.