Rabanis, Joseph François (1801-1860), historien, maître de conférences à l’École normale

Historien, Joseph François Rabanis connaît en province le parcours universitaire classique proportionné à ses diplômes : agrégation des lettres [1826], docteur ès-lettres [1840].

Professeur de rhétorique à Lyon, d'histoire à Bordeaux, puis professeur de Faculté à Bordeaux [1838-1843]. 
Comme couronnement de sa carrière devient maître de conférences d'Histoire à l'École normale supérieure [1844-1854]. 
Joseph François Rabanis [1801-1860]. Né le 22 pluviôse an VIII [11 février 1801], à Chambéry [département du Mont-Blanc, aujourd'hui département de la Savoie] ; mort le 13 novembre 1860, à Paris [certaines biographies donnent la date du 14 novembre].
 
1821-1824. DÉBUT DE CARRIÈRE À SARREGUEMINES.
Joseph François Rabanis débute sa carrière d'enseignant le 8 décembre 1821, comme régent de quatrième et de troisième au collège de Sarreguemines [département de la Moselle, académie de Metz]. 
Selon l'usage il y enseigne toutes les matières scolaires et fait étudier la langue latine par l'usage intensif des thèmes, de la versification, et de l'éloquence.
Il y reste jusqu'en mars 1824, puis est nommé au collège d'Alençon.
1824. COLLÈGE D'ALENÇON.
Le 7 mars 1824, Joseph François Rabanis est nommé au collège d'Alençon [département de l'Orne, académie de Caen], où il occupe la chaire de seconde en remplacement de Philippe Lebailly [ou Le Bailly], nommé à Périgueux comme régent de rhétorique, et qui sera l'un des neuf agrégés des lettres en 1828. 
Joseph François Rabanis reste un peu moins d'un an à Alençon, jusqu'en novembre 1825, puis est nommé au collège d'Avignon. Il est remplacé à Alençon par Benoît Vacquerie [1794-après 1877].
1825.  COLLÈGE D'AVIGNON.
Le 5 novembre 1825, Joseph François Rabanis est nommé au collège royal d'Avignon [département du Vaucluse, académie d'Aix]. Il y remplace Auguste Nouseilles [1798-1881], futur recteur d'académie.
À Avignon, Joseph François Rabanis prépare l'agrégation des Lettres, où il est reçu en 1826,s'étant présenté à la Faculté des Lettres de Montpellier.
Joseph François Rabanis reste deux ans à Avignon, puis, compte tenu de son agrégation, est promu dans un autre collège royal plus important, celui de Lyon [département du Rhône, académie de Lyon]. 
1821-1830. L'AGRÉGATION DES LETTRES EN PROVINCE.
En 1826, le concours de l'agrégation des Lettres, créé depuis 1821 [en même temps que l'agrégation de Grammaire] continue d'avoir lieu dans différentes académies. 
Ainsi en 1826, à Caen, un candidat reçu : Louis Antoine Alexandre Dupont [1792-1827] ; à Montpellier, trois candidats reçus : Benezet-Roulland ; Joseph François Rabanis [1801-1860] ; Guillhou ; à Paris, trois candidats reçus : Louis Quicherat [1799-1884], ancien élève de l'École normale [1819] ; Victor Bétolaud [1803-1879] ; Achille Chardin, maître d'études au collège royal de Louis-le-Grand, futur professeur de troisième au collège Saint-Louis ; enfin à Toulouse, quatre candidats reçus : Thomas Dizy [1799-1887], ancien élève de l'École normale [1819] ; Jacques Méric ; Victor Joseph Dandré, futur professeur de troisième au collège royal de Toulouse ; Guillaume Anne Patru [1798-1879], futur professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Grenoble, après la reconstitution de la Faculté des Lettres de Grenoble, par ordonnance du 2 avril 1847.
À partir de 1830, les concours d'agrégation [philosophie, lettres, grammaire, sciences, puis histoire et géographie en 1831] se dérouleront uniquement à Paris.
1826. AGRÉGATION DES LETTRES.
Agrégation des classes supérieures des lettres [Montpellier, 1826]. Sont reçus la même année à Montpellier, dans l'ordre de classement : Benezet-Roulland, futur professeur de troisième, puis de seconde [1833], au collège royal de Montpellier ; Joseph François Rabanis [1801-1860] ; Guillhou.
1827-1831. PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU COLLÈGE ROYAL DE LYON. 
Après l’agrégation des lettres Joseph François Rabanis est nommé professeur de rhétorique au collège royal de Lyon, le 31 mars 1827.
Le collège de Lyon dispose de deux classes de rhétorique, tenues en 1827, l'une par Jean Baptiste Idt [1771-1855], dans sa cinquante-sixième année, l'autre par Eusèbe Corbin [1801-1855], ancien élève de l'École normale [1818].
Eusèbe Corbin, d'une trentaine d'années plus jeune que Jean Baptiste Idt, lui sert d'assistant, d'autant qu'il peut, contrairement à Jean Baptiste Idt, enseigner le grec. 
À Lyon, Joseph François Rabanis remplace Eusèbe Corbin, et reste en poste jusqu'en 1830.
1827. DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX.
En tant que nouveau professeur de rhétorique est amené à prononcer le Discours à la distribution des prix du collège. 
Le texte est édité : Discours prononcé à la distribution des prix du collège royal de Lyon, le 27 août 1827.
1828. POÈME COURONNÉ : LE MAJOR GÉNÉRAL MARTIN.
Joseph François Rabanis participe au concours organisé, en 1827 et en 1828 par l'Académie de Lyon, concernant la célébration du major général Martin : Éloge, en vers ou en prose, de M. le major-général Martin, lyonnais, mort aux Indes.
Le poème qu'il compose est couronné par l'Académie de Lyon, dans sa séance du 4 septembre 1828. 
Le prix de cinq cent francs est partagé entre J. F. Rabanis, professeur au Collège de Lyon, et François Coignet [1798-1866], secrétaire de la mairie et créateur de la Bibliothèque municipale de Saint-Chamond, dont il est bibliothécaire. 
Une médaille est accordée à M. P. Benoît.
Le texte de François Joseph Rabanis est publié sous le titre : Le  major général Martin, Poème couronné par l'Académie de Lyon, dans sa séance du 4 septembre 1828, par F. J. Rabanis, Agrégé pour les classes supérieures des lettres, membre de la Société asiatique de Paris et du Cercle littéraire de Lyon [Lyon : imprimerie de J. M. Barret, Place des Terreaux. 1828].
En épigraphe : Dulces moriens reminiscitur Argos. Virgile. Énéïde X, 782 [Sa pensée en mourant lui retrace sa douce Argos].
Numérisé par Google Books.
1828. NOTICE HISTORIQUE SUR LE COLLÈGE ROYAL DE LYON.
En 1828, François Joseph Rabanis publie : Notice historique sur le collège royal de Lyon, d'après les documents authentiques et les pièces originales [extraites du tome VII des Archives historiques et statistiques du département du Rhône] [Lyon : imprimerie de J. M. Barret, place des Terreaux. In-8, 21 p., 1828].
Numérisé par Google Books.
1829. MEMBRE TITULAIRE PUIS CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DE LYON.
Déjà, en 1828, membre de la Société historique, archéologique et littéraire de Lyon [1828-1830] François Joseph Rabanis est élu membre de l'Académie royale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, en 1829.
Mais, en 1830, alors qu'il vient d'être nommé professeur de rhétorique au collège royal de Bordeaux François Joseph Rabanis, quittant la ville de Lyon, pour Bordeaux, devient correspondant de l'Académie royale de Lyon.
Sont désignés correspondants la même année : Bignon [Paris] ; l'abbé Rendu, chanoine de la métropole à Chambéry ; Cap, pharmacien, ancien titulaire à Paris ; l'abbé Greppo, vicaire-général [Belley].
1830-1838. PROFESSEUR D'HISTOIRE AU COLLÈGE ROYAL DE BORDEAUX.
À partir de la fin de 1830, Joseph François Rabanis est professeur d'histoire au collège royal de Bordeaux.
Il inaugure cette chaire, qui n'existait pas encore au début 1830, en étant le premier à l'occuper. Il reste en poste jusqu'à sa nomination comme professeur d'Histoire à la Faculté des Lettres de Bordeaux, recréée par l'ordonnance du 24 août 1838.
Il est remplacé au collège par Léopold Monty [1811- 1877], ancien élève de l’École normale [1832], agrégation d’histoire et géographie en 1838, futur recteur d'académie de Besançon [1860-1862], de Dijon [1862-1873].
1835. HISTOIRE DE BORDEAUX.
EN 1835, Joseph François Rabanis publie une Histoire de Bordeaux : Histoire de Bordeaux par M. J. Rabanis, professeur d'histoire au collège royal de Bordeaux [Bordeaux : chez A. Laplace, éditeur, allées de Tourny, n°5. In-8, 94 p., 1830].
Seul paraît le premier volume, avec une longue introduction de XXXIX pages sur les quatre-vingt quatorze de l'ensemble. 
• Numérisé sur BNF Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6517449g.r=Rabanis%2C%20Fran%C3%A7ois-Joseph
Joseph François Rabanis est [depuis fin 1839] membre de la Commission des Monuments et documents historiques et des bâtiments civils des départements de la Gironde. Il y reste en fonction jusqu'en 1851.
1839. MEMBRE DE LA COMMISSION DES MONUMENTS HISTORIQUES.
Cette commission a été créée, par un arrêté du Préfet en date du 26 mars 1839, à la suite d'un vœu du Conseil général, du 5 septembre 1838, pour la recherche et la conservation des monuments et documents historiques du département. Cette Commission publie une revue annuelle. 
Joseph François Rabanis rédige la circulaire qui sera adressée aux membres correspondants de la Commission. Elle est publiée dans le numéro de 1840 de la revue  éditée par la Commission. 
• Le numéro est édité par BNF Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k203249m/f3.image.r=Rabanis,%20Fran%C3%A7ois-Joseph
Puis en 1841 [21 août 1841], Joseph François Rabanis publie dans le numéro de 1841 de la revue  éditée par la Commission, le Rapport d'activités rédigé à l'intention du baron Sers, préfet de la Gironde [Bordeaux : Deliège aîné, Imprimeur de la Préfecture, rue Royale, 13. 1841]. 
• Le numéro est édité par BNF Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2091306/f2.image.r=Rabanis,%20Fran%C3%A7ois-Joseph
De même en 1842, les Rapports destinés au Conseil général.
• Le numéro est édité par BNF Gallica : 
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k34025w.r=Rabanis%2C%20Fran%C3%A7ois-Joseph
Joseph François Rabanis, en tant que Président de la Commission des Monuments et documents historiques et des bâtiments civils du département de la Gironde, rédige avec Léonce de Lamothe, secrétaire de la commission, le Rapport présenté au Préfet de la Gironde [Paris : Librairie archéologique de Victor Didron, Place Saint-André des Arts, 30. In-8, 72 p., 1849].
1840. DOCTEUR ÈS-LETTRES
*Docteur ès-lettres [Bordeaux, décembre 1840], avec une thèse latine : De Franco-Galliae gentis unitate a septimidecimi seculi eruditis controversa [Burdigalae : ex typographia H. Faye. In-8, 32 p.,1840].
La thèse, en français [4 décembre 1840], a pour titre : °Saint Paulin de Nôle. Études historiques et littéraires, par M. Rabanis, professeur d'Histoire à la Faculté des Lettres de Bordeaux [Bordeaux : imprimerie de P. Coudert, rue Porte-Dijeaux, 83. In-8, 86 p., 1840].
La thèse n'est pas dédiée.
Numérisé sur Google Books.
La préparation de la thèse par Joseph François Rabanis est effectuée en rapport avec sa nomination comme professeur de Faculté. 
1838. CRÉATION À NOUVEAU DE LA FACULTÉ DE BORDEAUX.
La Faculté de Bordeaux, avec vingt-deux autres facultés [si l'on fait le décompte seulement à l'intérieur des frontières initiales de la France au moment de la Révolution française], est créée en 1810, dans le cadre de l’Université impériale. 
Mais, en octobre 1815-janvier 1816 avec la seconde Restauration, dix-sept académies sont supprimées par l’arrêté du 31 octobre 1815 de la nouvelle Commission de l’Instruction publique, présidée par Paul Royer-Collard [1763-1845], arrêté confirmé par l’ordonnance royale du 18 janvier 1816. Les dix-sept Facultés des Lettres supprimées sont : Amiens ; Bordeaux ; Bourges ;  Cahors ; Clermont ; Douai ; Grenoble ; Limoges ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Poitiers ; Rennes ; Rouen. C’est donc le cas de la Faculté de Bordeaux. 
Cependant, la Faculté des Lettres de Bordeaux est recréée en 1838, sous le premier ministère d’Achille de Salvandy [1795-1856], ministre de l'Instruction publique [15 avril 1837-31 mars 1839], dans le deuxième ministère Molé [15 avril 1837-31 mars 1839].
D'autres Facultés des Lettres sont recrées par l'ordonnance royale du 24 août 1838 : en plus de Bordeaux, Lyon, Montpellier, Rennes. À Strasbourg est créée une chaire de Littérature étrangère.
LE MOUVEMENT DE RE-CRÉATION DES FACULTÉS EN PROVINCE.
Cette re-création des Facultés en août 1838, amorce un mouvement plus général de mise en place de nouvelles Facultés, mouvement lent qui se déroule jusque, et avec le second Empire. 
En 1845, reconstitution de la Faculté de Poitiers. 
En 1846, création de la Faculté d'Aix.  
En 1847, reconstitution de la Faculté de Grenoble. ; 
En 1854, reconstitution de la Faculté de Clermont, de Douai, de Nancy, dans le cadre d'une réorganisation de la carte universitaire décidée par Hippolyte Fortoul [1811-1856]  Ministre de l’Instruction publique et des Cultes, avec seize grandes circonscriptions académiques maintenues, crées ou recréées, dont les chefs-lieux sont : Aix ; Besançon ; Bordeaux ; Caen ; Clermont ; Dijon ; Douai [transféré à Lille en 1888]  ; Grenoble ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Paris ; Poitiers ; Rennes ; Strasbourg [qui disparaît en 1870] ; Toulouse.
Chambéry est créée en 1860 ; Alger en 1875.
1838. PROFESSEUR D'HISTOIRE A LA FACULTÉ DES LETTRES DE BORDEAUX.
Joseph François Rabanis est nommé Professeur d’Histoire à la Faculté des Lettres de Bordeaux. Tout d'abord comme chargé de cours [1838-1840], puis, après la soutenance de sa thèse, comme professeur titulaire [1841-1843].
Joseph François Rabanis reste en poste jusqu'en fin décembre 1843, date à laquelle il est appelé à Paris, comme maître de conférences d'Histoire à l'École normale supérieure [1844-1854]. 
Il reste professeur d'Histoire en titre à Bordeaux jusqu'en 1854. De fait son enseignement est assuré en 1849 par François Combes [1816-1890], puis de 1852 à 1854, par Mathieu Geffroy [1820-1895], ancien élève de l'École normale [1840], chargé de cours. Ce dernier sera professeur titulaire de la chaire de 1854 à 1861. 
1839. PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE POUR LA CONSERVATION.
Le 26 mars 1839, le Préfet de la Gironde prend un arrêté concernant la création d'une Commission départementale pour la conservation des monuments historiques. Joseph François Rabanis est le président de cette Commission.
Le texte en est édité, sous le titre < Département de la Gironde : Commission instituée par arrêté de M. le Préfet du 26 mars 1839 et d'après le vœu du conseil général pour la recherche et la conservation des monuments et documents historiques du département [circulaires signées du président de la Commission, J. Rabanis, et arrêtés du préfet]. [Bordeaux : Delèze imprimeur. In-8, 64 p., 1840]. 
1841-1843. LE DÉCANAT DE LA FACULTÉ DES LETTRES.
Par un arrêté ministériel en date du 5 avril 1841*, Joseph François Rabanis, à partir du moment où il est devenu professeur titulaire, est nommé [et non pas élu] doyen de la Faculté des Lettres de Bordeaux [1841-1843].
Mais en réalité occupe la fonction de doyen dès la fin de l'année 1838.
À ce titre prononce un discours, édité : Discours prononcé à l'installation des Facultés des sciences et des lettres [de Bordeaux], le 16 novembre 1839, par M. Rabanis, doyen de la Faculté des lettres [Bordeaux : imprimerie de P. Coudert. In-8, 7 p., 1839].
Joseph François Rabanis reste en poste à Bordeaux jusqu'à la fin de l'année 1843. Il reçoit le titre de professeur honoraire à la Faculté des Lettres de Bordeaux, tandis qu'il est nommé à Paris, maître de conférences d'Histoire à l'École normale supérieure.
Il est alors remplacé comme doyen par Jean Dabas [1810-1878], professeur de Littérature ancienne à la Faculté [18 septembre 1838-août 1875], qui restera en fonction comme doyen jusqu'en 1875, puis qui sera nommé recteur de l'académie de Bordeaux [1875-1878]. 
Le troisième doyen de la Faculté des Lettres est Philippe Roux [1808-1887], professeur de Littérature française.
HISTOIRE DE LA CHAIRE D'HISTOIRE À LA FACULTÉ DES LETTRES DE BORDEAUX.
La chaire d'Histoire  est l'une des cinq chaires de la Faculté rétablies par l'ordonnance du 24 août 1838 : chaire de Philosophie avec Paul Jean Ladevi-Roche [1794-1871] ; Littérature ancienne avec Jean Chrysostome* Dabas [1810-1878], futur recteur de l'académie de Bordeaux ; Littérature française, avec Philippe Roux [1808-1887] ; Littérature étrangère, avec, pour quelques mois, Gustave Planche [1808-1857] ; Histoire avec Joseph François Rabanis [1801-1860].
Joseph François Rabanis occupe la chaire de 1838 à la toute fin de l'année 1843.
La chaire d'Histoire semble pratiquement inoccupée pendant quelques années. 
En 1849, François Combes [1816-1820] y est professeur suppléant. Mathieu Geffroy [1820-1895] y est chargé du cours [1852-1854], puis professeur titulaire [1854-1861], mais sans activité d'enseignement.
1841. RECHERCHES SUR LES DENDROPHORES.
Écrit en 1841, un long article de soixante-dix pages concernant un bas-relief trouvé en 1837 sous d'anciens remparts de la ville de Bordeaux et représentant un groupe de quatre hommes presqu'entièrement nus, qui soulèvent ou transportent, au moyen de cordes, un tronc d'arbre ébranché. Ce sont des dendrophores, autrement dit des ouvriers du bois.  
L'interprétation de Joseph François Rabanis est publiée sous la forme d'un opuscule, avec le titre : ° Recherches sur les dendrophores et sur les corporations romaines en général, pour servir d’explication d’un bas-relief trouvé à Bordeaux, par J. Rabanis, doyen de la Faculté des Lettres de Bordeaux, Président de la commission des Monuments historiques de la Gironde [Bordeaux : H. Faye, imprimeur de l'Académie et des Facultés, rue du Cahernan, 44. In-8, 71 pp, 1841]. 
• Numérisé par Hathi Trust : https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=nyp.33433081550604;view=1up;seq=11
L'article fait l'objet en 1842, par l'économiste Théodore Fix [1800-1846] d'un compte-rendu très favorable dans le Journal des économistes, revue mensuelle de l'Économie politique [pages 351-363].
« Les investigations et la critique judicieuse de M. Rabanis nous semble avoir établi d'une manière péremptoire : 1° que les dendrophores avaient, comme corporation civile et industrielle, leurs divinités spéciales et leurs cérémonies, et qu'une fois qu'ils avaient obtenu du sénat ou de la curie l'autorisation de se réunir, ils concouraient aux solennités du culte en se chargeant de tous les frais de la dendrophorie ; que dès lors il a dû devenir difficile de distinguer entre eux les affiliés des artisans et la confrérie du collège ; 2° qu'il n'y avait jamais eu de dendrophores qui appartinssent exclusivement à la religion, et dont la pratique des cérémonies du culte fût la seule fonction ; 3° que les dendrophores n'étaient point une corporation industrielle libre, mais qu'elle était, comme toutes les autres corporations, étroitement liée à l'administration romaine et aux services publics. […].
Le travail de M. Rabanis éclaircit un point fort important de l'économie politique des Romains, et le résultat de ses études nous paraît mériter d'autant plus de confiance, qu'il est remonté aux sources, qu'il a consulté les textes originaux, et qu'aucun document important ne lui a échappé. […] ».
1841. ESSAI SUR LES MÉROVINGIENS D'AQUITAINE ET LA CHARTE D'ALAON.
En 1841, Joseph François Rabanis  fait paraître : Essai historique et critique sur les Mérovingiens d'Aquitaine et la charte d'Alaon, par J. Rabanis, doyen de la Faculté des lettres de Bordeaux, Président de la Commission des monuments historiques de la Gironde [Bordeaux ; chez Faye, imprimeur de l'Académie et des Facultés, rue du Cahernan, 44. In-8, 184 p., 1841].
• Numérisé par Hathi Trust : https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=nnc1.1002561603;view=1up;seq=7
La Revue de Bibliographie analytique [ou compte rendu des ouvrages scientifiques et de haute littérature, publiés en France et à l'étranger, paraissant tous les mois, par MM. Miller et Aubenas] [on s'abonne à Paris : au bureau, rue de La Rochefoucault, n°12 ; chez Benjamin Duprat et Cie : rue du Cloître Saint-Benoît, 7] en fait une critique détaillée et très favorable [année 1842, tome troisième, janvier 1842, pages 74 sq.]. 
« J'ai cru voir une immense méprise dans le système qui a prévalu depuis la publication de l'histoire du Languedoc, relativement aux faits des provinces méridionales pendant la période carlovingienne. Ce système porte de l'unité et du lien où il n'y en eut jamais. Il groupe en un même ensemble, il soumet aux mêmes passions, il entraîne dans le même mouvement, des localités et des races qui pensaient, voulaient, agissaient chacune à part. Cette transformation, qui équivaut à un mensonge, m'a paru appuyé sur des bases trop frêles. Je devais le dire, et je l'ai dit. Après cela, j'abandonne bien volontiers à la critique la forme de mon travail : on y trouvera des redites, des longueurs, des détails d'une grande monotonie, des explications pénibles, et qui auraient besoin elles-mêmes d'être expliquées. Une partie de ces défauts était inhérente à la matière ; l'autre m'appartient, et je la revendique en toute humilité. Mais on me permettra de me rendre ce témoignage, que je n'ai rien omis ni négligé de ce qui pouvait éclaircir la question, et en voyant le travail auquel je me suis livré sur les sources de cette partie de nos annales, on conviendra peut-être que je n'ai pas fait reculer la critique historique depuis le temps où le grand historien d'Espagne, Ferreras, disait de la charte d'Alaon : Cette pièce, dont quelques personnes font si grand cas, me paraît trop suspecte pour que je l'admette sans scrupule.J » Ces lignes de M. Rabanis sont une analyse succincte mais juste, quoique trop modeste, de son travail, et une indication du point de vue où il s'est placé dans ses recherches historiques.
L'existence d'une race de Mérovingiens dans le midi a été admise par les savans bénédictins, historiens de la province du Languedoc. Cette existence se basait sur une charte dite d'Alaon, qui est censée avoir été rédigée la cinquième année du règne de Charles le Chauve. Elle présentait les ducs et les princes d'Aquitaine et de Gascogne, dont les noms nous ont été transmis par les chroniqueurs connus entre le règne de Dagobert et celui de Charles le Chauve, comme héritiers d'une dynastie dépossédée par les Carlovingiers. En effet, dans ce document, tous ces comtes aquitains reprennent les droits de leur naissance et de leur rang ; ils prennent chacun leur place dans un ordre généalogique régulier et complet. Cette charte enfin a pour elle les savans bénédictins qui l'ont les premiers fait connaître, et de notre temps, l'autorité fort respectable  et très-compétente du savant historien de la Gaule méridionale, M. Fauriel. Mais M. Rabanis ne craint pas d'aller à l'encontre de ces autorités, car la charte d'Alaon a, suivant lui, une plus grande autorité contre elle ; c'est elle-même, c'est à dire les caractères non douteux d'invraisemblance qu'elle offre aux yeux d'une saine critique. En prenant seulement les faits pour argumens, il a donc espéré démontrer 1° que les auteurs et documents avec lesquels la charte d'alaon paraît s'accorder pour les faits de l'histoire d'Aquitaine, n'ont eux-mêmes aucun caractère d'authenticité, et ne pourraient pas, seuls, être employés comme témoignages historiques ; que d'ailleurs ils ne disent sur les faits rien d'assez explicite  pour qu'on doive en inférer la réalité des détails contenus dans la charte ; 2° que tout concourt à établir que la charte a été fabriquée du XIVe au XVIIe siècle, soit au moyen des documens et des passages dont on vient de parler, soit d'après les traditions des légendes aquitaines et espagnoles ; 3° que, pour ce qui est du fond, la charte d'Alaon pèche continuellement contre la vraisemblance, tandis que, pour le style et les caractères extérieurs, elle est en désaccord formel avec l'époque qui lui est assignée par sa date. En résumé, le travail historique de M. Rabanis sur la charte d'Alaon est un modèle de discussion critique. Malgré l'estime que nous professons pour les publications de la province, nous devons avouer que nous sommes peu habitués à rencontrer des historiens aussi habiles que le doyen de la Faculté des Lettres de Bordeaux. Ses ouvrages se distinguent par un talent précieux d'analyse et un grand charme de style, qualités qui se rencontrent bien rarement dans les ouvrages d'érudition.
En 1856, l'ouvrage fait l'objet d'une nouvelle publication, augmentée, sous le titre : Les Mérovingiens d'Aquitaine. Essai historique et critique sur la Charte d'Alaon, par M. Rabanis [Paris : Durand, libraire-éditeur. 5, rue des Grès. In-8, 234 p., 1856]. Avec un Avant-Propos.
• Numérisé par Hathi Trust : https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=hvd.32044019574078;view=1up;seq=9
1842. LETTRE À M. VICTOR COUSI