Talbert, Emile (1820-1882), de l’Ecole normale au Club alpin

La carrière d'Emile Talbert le mena de l'Ecole normale à la direction du collège municipal Rollin à Paris.  Il édita les Fables de Phèdre, et fut également membre du Club alpin français qui avait été créé en 1874.

Émile Talbert [1820-1882].
Né le 20 février 1820, à Blois [Loir-et-Cher] ; mort le 3 mars 1882, à Paris.
Études au collège royal d’Orléans, où il a, en 1838, Louis Dumaige [1810-1864], ancien élève de l’École normale [1827. École préparatoire] comme professeur de rhétorique.
1838. ACCESSIT AU CONCOURS ENTRE LES COLLÈGES.
Dans un concours général institué par Achille Narcisse de Salvandy [1795-1856], ministre de l'Instruction publique [avril 1837-mars 1839], concours entre les collèges de Paris et ceux de province, Émile Talbert [1820-1882] obtient un accessit.
À ce même concours de 1838, un des élèves de Marie Nicolas Bouillet [1798-1864], Gustave Vapereau [1819-1906], futur auteur du Dictionnaire des contemporains, remporte le premier prix de philosophie
1838. ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE.
Émile Talbert est reçu dix-septième, à demi-bourse.
Sont déclarés reçus au concours d'entrée de l'École normale, au 25 octobre 1838, comme élèves pensionnaires, section Lettres, dans l'ordre alphabétique, les dix-huit élèves suivants :
*Bonnet Bonnieux [1815- ], futur professeur de seconde au lycée de Saint-Etienne ;
Félix Bouchot [1819-1855], futur professeur d'Histoire au collège royal Henri-IV ;
Pierre Carré [1818-1872], du collège royal Charlemagne ; futur professeur libre à Paris ; Jean Hippolyte David [1819-1869], du collège royal de Saint-Louis ; futur professeur de seconde au lycée d’Orléans ; Eugène Despois [1818-1876], du collège royal de Saint-Louis ; agrégation pour les classes supérieures des lettres [1841], futur bibliothécaire de l'Université de Paris ; Louis Favié [1818-1905], du collège royal Louis-le-Grand ; futur professeur de philosophie au collège de Cherbourg ; Jean Gaïetta [1814- ], du collège royal de Bourges ; futur professeur de Philosophie au collège de Montauban ; Charles Galuski [1817- ] futur avocat, et traducteur ; Jean Grégoire [1819-1897], du collège royal de Saint-Louis ; futur professeur d'Histoire au lycée Condorcet ; Jacques Hervieux, du collège royal de Rouen ; futur médecin à l'hospice de la Maternité ; Henri* Hignard [1819-1893], du collège royal de Lyon ; futur professeur de Littérature ancienne à la Faculté des Lettres de Lyon ; Charles Lévêque [1818-1900], du collège royal de Bordeaux ; membre de la première promotion de l'École française d'Athènes, futur professeur d’Histoire de la philosophie grecque et latine du collège de France ; Jean Baptiste Maximilien Maucourt [1814-1891], futur inspecteur d'académie à Arras ; Louis Victor de Pontavice [ou Dupontavice] [ -1897], du collège royal de Rennes ; futur inspecteur d'académie à Alger ; Emmanuel Roux [1819-1879], du collège Stanislas ; Émile Talbert [1820-1882], du collège royal d’Orléans, futur directeur du collège Rollin ; Claude Tanesse [1818-1910], du collège royal de Dijon ; futur professeur au lycée d'Évreux ; Gustave Vapereau [1819-1906], futur Inspecteur général de l'Instruction publique ; Charles Pendrell Waddington [Kastus] [1819-1914], futur professeur d’Histoire de la philosophie ancienne à la Faculté des Lettres de Paris.
1840. AGRÉGATION DE GRAMMAIRE.
Après deux ans d’étude à l’École normale, Émile Talbert [1820-1882], se présente au concours de l’agrégation de grammaire. Il est reçu cinquième sur huit.
Quatre-vingt-cinq candidats ont été autorisés à concourir. Soixante-quatorze ont pris part aux cinq compositions qui forment à l’écrit la première épreuve. Aux termes du règlement, les concurrents qui ont mérité les seize premières places, d'après le résultat comparé de ces compositions, ont seuls été admis à soutenir ses épreuves écrites. Huit seront définitivement reçus.
 
Alors que Jean Louis Burnouf [1775-1849], Inspecteur général des études [1830-1840], titulaire de la chaire d’Éloquence latine du collège de France [1816-1844], est président du jury, par arrêté du ministre en date du 2 octobre 1840, sont nommés agrégés des classes de Grammaire, dans les collèges, dans l'ordre du classement : Bonnet Bonieux [1815-NNN], élève sortant de l'École normale [1838] ; Jean Joseph Laprade [NNN], maître d'études au collège royal Louis-le-Grand [décembre 1836] ; Emmanuel Roux [1819-1879], élève de l'École normale [1838] ; sera également reçu à l'agrégation des classes supérieures des lettres [1842] ; Jean Antoine Pantaléon Brouzès [1811-1856], maître élémentaire au collège royal Louis-le-Grand, futur censeur des études au collège royal de Nantes ; Émile Talbert [1820-1882], élève de l'École normale [1838] ; Jean Jacques Louis Lesage [NNN], chargé de la chaire de sixième au collège royal de Besançon ; Onésime Dupont [1811-NNN], répétiteur à Paris, futur professeur à Henri-IV ; Caron [NNN], ancien maître de pension.
1840. PROFESSEUR À ORLÉANS.
Après l’agrégation de grammaire, Émile Talbert est chargé de cours, le 5 octobre 1840, au collège royal d’Orléans [département du Loiret ; académie d’Orléans].
L’année suivante [27 septembre 1841] Émile Talbert est le deuxième divisionnaire pour la classe de cinquième, le premier divisionnaire étant Adolphe Henri César Bigo [1801-1875] ; puis l’année d’après [octobre 1842] est nommé professeur de sixième, en remplacement de Jean Antoine Pantaléon Brouzès [1811-1856], nommé censeur au collège royal de Nantes. 
Émile Talbert reste en poste en sixième à Orléans, jusqu’en 1844, année de sa 
nomination à Paris, au collège de Charlemagne.
1844. ENSEIGNANT À PARIS AU COLLÈGE CHARLEMAGNE.
En 1844, sont enseignants en sixième, au collège Charlemagne : Antoine François* Bonvalot [1784-1872], professeur en titre, et en deuxième position Joseph Collin, agrégé. 
En avril 1844, Émile Talbert est nommé à Charlemagne, en tant qu’agrégé pour suppléer Antoine François Bonvalot, qui a obtenu un congé. En même temps Alexandre Cartault [1813-1918], agrégé, remplace Joseph Collin.
L’année suivante, le 10 décembre 1845, Émile Talbert est nommé divisionnaire en sixième, puis au 16 septembre 1848, divisionnaire en cinquième.
1850. ÉDITION DES FABLES DE PHÈDRE.
Publie en 1850, en latin, les cinq livres des Fables de Phèdre : Phaedri fabularum libri quinque, cum fabellis novis. Nouvelle édition, publiée avec des notes en français et les imitations de La Fontaine et de Florian. Avec des notes en français. 
[Paris : Nouvelles éditions classiques. In-12. 164 p., 1850].
Il s’agit évidemment des cinq livres de Fables de Phèdre, et non du livre cinq des fables [Liber quintus]. 
En tête d’ouvrage : Notice sur Phèdre. En fin d’ouvrage : Index.
L’ouvrage est composé de vingt-neuf fables pour le Livre I ; de huit fables pour le Livre II ; de dix-sept fables pour le livre III ; de vingt fables pour le livre IV ; de dix fables pour le Livre V. En Appendice : cinq fables. 
Sont données dans cette édition dix-neuf fables nouvelles.
En fin d’ouvrage l’auteur donne dans une Table la liste, livre par livre, des fables de Phèdre imitées par Jean de La Fontaine et imitées par Florian.
Puis réédité, en 1858, par la Librairie Hachette. De même en 1861, en 1865.
L’édition de 1865 est numérisée Hathi Trust.
https://catalog.hathitrust.org/Record/008910920
1854. CENSEUR AU LYCÉE DE ROUEN.
Le 21 septembre 1854, Michel Talbert est nommé censeur au lycée de Rouen [Seine-Inférieure ; académie de Caen], en remplacement de Henri [Valéry Marc] Druon [1819-1908], censeur du 20 août 1853 au 24 août 1854 
Il travaille auprès de Guillaume Cabrié [1801-1859], proviseur du 30 août 1850 au 19 août 1857.
Michel Talbert reste en poste jusqu’au 4 septembre 1855, date de sa nomination à Paris, au lycée Louis-le-Grand. Il est alors remplacé à Rouen par Isidore Jean Alliou [1813-1887], censeur du 4 septembre 1855 au 23 septembre 1856.
1855. CENSEUR AU LYCÉE LOUIS-LE-GRAND.
Le 4 septembre 1855, Michel Talbert est appelé à Paris, comme censeur au lycée Louis-le-Grand. Il y succède à Jean Paul Delorme [1799-1866], censeur de 1852 à 1855, lui aussi ancien élève de l’École normale [1819, section Sciences], appelé à faire valoir ses droits à la retraite. 
Il travaille auprès de Bernard Forneron [1797-1886], proviseur de février 1853 au 21 août 1856, puis auprès de Jean Baptiste Jullien [1802-1886], proviseur du 21 août 1856 au 6 août 1864.
Émile Talbert reste censeur à Louis-le-Grand, jusqu’au 6 août 1864, date à laquelle il est nommé directeur du collège Rollin. Il est alors remplacé par Charles Maréchal [1825-1877], ancien proviseur du lycée d’Angers, en poste à Louis-le-Grand jusqu’en mars 1871.
1864. DIRECTEUR DU COLLÈGE MUNICIPAL ROLLIN.
Émile Talbert est nommé directeur du Collège municipal Rollin, établi au quartier latin rue des Postes [rebaptisée à partir de 1867 : rue Lhomond]. 
Il est nommé en remplacement de Victor Paret [1811-1864], décédé le 3 août 1864. 
Ce dernier, antérieurement préfet général des études au Collège avait été nommé directeur du collège municipal le 26 mars 1864, en remplacement de Charles Auguste Defauconpret [1797-1865], directeur du Collège depuis le °16 avril 1829, ancien préfet des études, faisant valoir ses droits à la retraite. 
Mais Paret décède en fonction quelques mois après sa nomination.
Émile Talbert est alors nommé, le 10 août 1864, Directeur du collège municipal Rollin. Il y reste en fonction jusqu’en septembre 1876, date à laquelle il est admis à faire valoir ses droits à la retraite.
C’est après son remplacement par Léonce Grenier [1830-1924], antérieurement proviseur du lycée de Bordeaux, nouveau directeur en fonction jusqu’au 21 septembre 1878, que le Collège Rollin, quitte la rue des Postes, pour occuper ses nouveaux locaux, avenue Trudaine [actuellement lycée Jacques Decour] .
LE CLUB ALPIN ET L’AMOUR DE LA MONTAGNE. 
Adhérent du Club alpin français [créé en 1874], Émile Talbert prend l’initiative de caravanes scolaires, excursion en commun d’écoliers en vacances. Elles sont destinées d’abord aux élèves du collège Rollin, puis étendues ultérieurement aux autres lycées parisiens. « Ces petites expéditions, dit-il, ont pour but de développer chez la jeunesse française le goût des voyages et surtout des voyages à pied, et de lui faire connaître la France ». 
Émile Talbert, alors qu’il est à la retraite, consacre un article sur ce thème dans le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire de Ferdinand Buisson [Hachette. 1878]. 
Il publie en 1880 : Les Alpes, études et souvenirs. 
[Paris : Hachette. Bibliothèque des écoles et des familles. In-8, 224 p., figures, 1880]. Réédité à de nombreuses reprises, avec la même pagination. 
La neuvième édition [1904] numérisée sur Gallica.
En 1881 succède à Adophe Joanne [1823-1881] comme vice-président du Club alpin français.Il publie de nombreux articles dans les différents Annuaires du Club alpin. 
DÉCORATION. 
Officier de l’Instruction publique [1856].
Nommé chevalier [11 août 1859], puis promu officier de la Légion d’honneur [24 avril 1875]. 
SOURCE. 
1883. Annuaire de l’Association des anciens élèves de l’École normale.
Notice rédigée par Eugène Manuel [1820-1901], ancien élève de l’École normale [1843], Inspecteur général de l'Instruction publique [enseignement secondaire].
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles, page 497.
1925. Gustave Dupont-Ferrier. [La Vie quotidienne d’un collège parisien pendant plus de trois cent cinquante ans] Du collège de Clermont au lycée Louis le Grand [1563-1920]. Tome 3. 
[Paris : E. de Boccard, éditeur, 1925]. 
2002. Patrick Dubois, avec la collaboration d’Annie Bruter. Le Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire de Ferdinand Buisson. Répertoire biographique des auteurs. [Paris : Institut national de la recherche pédagogique. In-8, 202 p., 2002].
SITOLOGIE.
Léonore. Base de données Légion d’honneur.
La fiche de l’État des services d’Émile Talbert est numérisée :
www2.culture.gouv.fr/LH/LH265/PG/FRDAFAN83_OL2564085V007.htm