Willm, Joseph (1792-1853) et le troisième concours sur la Philosophie allemande

En avril 1845, Joseph Willm, alors qu'il est Inspecteur de l'Académie de Strasbourg, obtient le prix de l'Académie des Sciences morales et politiques [prix du Budget] sur l'Examen critique de la philosophie allemande. Le sujet avait été proposé par Victor Cousin dès novembre-décembre 1836. Presque neuf ans, délai anormalement long, séparent donc le lancement du concours avec la déclaration des résultats.

 
LE TROISIÈME CONCOURS DE PHILOSOPHIE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES.Dès sa reconstitution, en octobre 1832, l'Académie des Sciences morales et politiques veille à renouer, avec sa tradition de concours richement dotés, pour chacune de ses cinq  sections : Philosophie ; Morale ; Législation,droit public et jurisprudence ; Économie politique et statistique ; Histoire générale et philosophique.

Le premier concours de philosophie proposé en juin 1833, et remis en avril 1835, décerné à Félix Ravaisson [1813-1900], portait sur l'Examen critique de l'ouvrage d'Aristote, intitulé : Métaphysique.

Le deuxième concours proposé en mars-avril 1835, et remis en novembre 1837, décerné à
Jules Barthélemy Saint-Hilaire [1805-1895], portait sur l'Examen critique de l'Organum d'Aristote.

UN ORDRE BOUSCULÉ.
Le délai exceptionnel entre l'annonce du troisième concours [novembre-décembre 1836] et la remise du prix [avril 1845] vient bousculer l'ordre qu'on pouvait imaginer, compte-tenu du déroulement des deux premiers concours.
Ainsi le quatrième concours [Examen critique du cartésianisme], proposé en juin 1838 voit son prix remis en avril 1841 ; le cinquième concours [Examen critique de l'Ecole d'Alexandrie], proposé en avril 1841 voit son prix remis en avril 1844.
La remise du troisième concours se fait donc un an après la remise du cinquième concours.

LE SUJET PROPOSÉ.
Le sujet : Examen critique de la philosophie allemande, sur proposition de Victor Cousin, est mis au concours le 26 novembre et le 3 décembre 1836. Le terme est fixé initialement au 31 décembre 1838.
Le montant du prix est fixé à mille cinq cents francs.

DÉFINITION DU PROGRAMME.
Le programme est défini de la manière suivante :
1. Faire connaître par des analyses étendues les principaux systèmes qui ont paru en Allemagne depuis Kant inclusivement jusqu’à nos jours.
2. S’attacher surtout au système de Kant, qui est le principe de tous les autres.
3. Apprécier la philosophie allemande ; discuter les principes sur lesquelles elle repose, les méthodes qu’elle emploie, les résultats auxquels elle est parvenue ; rechercher la part d’erreurs et la part de vérités qui s’y rencontrent, et ce qui, en dernière analyse, peut légitimement subsister, sous une forme ou sous une autre, du mouvement philosophique de l’Allemagne moderne.

PREMIÈRE PROROGATION.
Le terme du concours est fixé initialement au 31 décembre 1838. Six mémoires ont été remis. En un peu plus de trois mois, la section de Philosophie fait son travail de lecture et d'appréciation. Et Victor Cousin effectue un premier rapport en date du 13 avril 1839.
Il conclue à la prorogation du prix au 30 septembre 1840.

« Six mémoires furent, en 1838, envoyés à l'Académie. Ils parurent n'être encore, pour la plupart, que des essais ; deux seulement étaient étendus et d'un mérite incontestable. Mais il n'y avait là cependant que le germe de bons ouvrages ; afin que le germe se développât, l'académie remit la question au concours pour deux ans encore » [Rapport de Rémusat].

DEUXIÈME PROROGATION.
Le terme du concours a été reporté au 30 septembre 1840. Sept mémoires ont été remis.
La section de Philosophie met environ un an et demi à porter une appréciation. Et Joseph Marie Gérando effectue un rapport [c'est donc le deuxième rapport qui concerne l'Examen critique de la philosophie allemande].
Le rapport de Gérando est publié dans Compte-rendu des Séances et travaux de l'Académie des Sciences morales et politiques. Année 1842. Tome 1, pages 435-440.
Il conclue à la prorogation du prix au vendredi 1er septembre 1843.

« Votre section eut sept mémoires à comparer. Elle jugea ce concours fort et brillant. Plusieurs compositions, distinguées à des titres divers, obtinrent des éloges ; aucune cependant ne parut encore assez complète pour remporter le prix » [Rapport de Rémusat].

AJOURNEMENT DE LA DÉCISION.
Le terme du concours a été reporté au 1er septembre 1843. Trois mémoires ont été remis.
Huit mois après, la section de Philosophie n'a toujours pas porté son appréciation.

Et dans la séance publique annuelle du 25 mai 1844, Joseph Naudet, alors qu'il est président de l'Académie des Sciences morales et politiques pour l'année 1844, indique : « Quelle que soit la légitime impatience des concurrents, ils accepteront l'ajournement de la décision à l'année prochaine, comme une garantie de l'équité scrupuleuse de leurs juges ».
La notification est ajournée au 30 septembre 1844.

L'indication de cet ajournement est donnée dans Compte-rendu des Séances et travaux de l'Académie des Sciences morales et politiques. Année 1844. Tome 5, page 309.

RAPPORT FINAL DE CHARLES DE RÉMUSAT.
Le rapport de Charles de Rémusat, est lu dans les séances des samedis 15 février, 1er, 8, 15 mars, 5 et 12 avril 1845. Et fait l'objet d'une seconde lecture les 29 mars, 5 et 12 avril 1845.

Publié dans Compte-rendu des Séances et travaux de l'Académie des Sciences morales et politiques. Année 1845. Tome 8, pages 209-241.
La première partie de ce rapport a été insérée : Année 1845. Tome 7, pages 291-344.

Publié également dans les Mémoires de l'Académie royale des Sciences morales et politiques de l'Institut de France. Année 1847. Tome 5 [deuxième série], pages 223-377. [Paris : de l'Imprimerie de Firmin Didot frères et Cie. Imprimeurs de l'Institut, rue Jacob, n° 56. In-4, 638 p., 1837].

Charles de Rémusat, dans son discours prononcé dans la Séance publique annuelle de l'Académie des Sciences morales et politiques, le 17 mai 1845, fait à nouveau état du concours sur l'Examen critique de la philosophie allemande.
Concernant le Mémoire de Joseph Wilm [Mémoire n°2] il déclare :
« [L'œuvre que vous aviez demandée] nous la trouvons, cette œuvre, presque entièrement
réalisée dans le Mémoire n°2. C'est une histoire développée des grands systèmes depuis Kant, étudiés dans leurs principaux monuments. Des analyses instructives qui prouvent une connaissance exacte de la langue et de la littérature philosophique de nos voisins ; des résumés substantiels, suivis d'appréciations toujours raisonnables, si elles ne sont pas toujours décisives ; un amour éclairé de la vérité, uni à cette largeur de vue, sans laquelle la critique n'est pas intelligente, faute d'être impartiale ; un style simple, ayant plus de propriété que de couleur, plus de justesse que d'éclat, mais qui jamais n'obscurcit ou n'altère la pensée ; un jugement droit et sûr encore que bienveillant, qui respecte à la fois la liberté de la science et l'autorité de la raison : tels sont les principaux mérites qui distinguent ce Mémoire ou plutôt ce livre, dont la publication serait fort désirable, et porterait le jour dans les avenues un peu sombres de la philosophie allemande.
On sait que nos voisins ajoutent rarement le mérite de la forme à celui de la pensée, et, si l'on excepte notre illustre confrère M. de Schelling, ils prennent peu de soin d'embellir la vérité par le style. Ils s'élèvent dans le nuage sans arriver jusqu'à la lumière. De là l'extrême difficulté, de là l'extrême utilité du travail que vous couronnez. Il pourra, dans plus d'un cas, suppléer et même éclaircir les originaux. L'auteur fait passer le Rhin à la pensée allemande, et lui conserve sa nationalité tout en lui prêtant notre langue ».

Le Rapport est également édité sous forme d'un ouvrage, sous le titre de la Philosophie allemande, Rapport à l'Académie des Sciences morales et politiques, précédé d'une Introduction sur les doctrines de Kant, de Fichte, de Schelling et de Hegel, par C. de Rémusat [Paris : Librairie philosophique de Ladrange. Quai des Augustins, 19. In-8, 209 p., 1845].

Le Rapport de Charles de Rémusat est l'occasion pour Émile Saisset [1814-1863], maître de conférences de philosophie à l'École normale, de publier dans la Revue des Deux-Mondes [1846, tome 13, pages 608 sq.] un très long article intitulé : La Philosophie allemande, des derniers travaux sur Kant, Fichte, Schelling et Hegel, qui rend compte non seulement du Rapport de Charles de Rémusat, mais aussi de la traduction par Jules Barni de la Critique du Jugement ; de la traduction par Francisque Bouillier de la Méthode pour arriver à la vie bienheureuse de Fichte ; de la traduction par Claude Husson de Bruno, ou du Principe divin et naturel des choses de Schelling ; de l'ouvrage de Auguste Ott sur Hegel et la philosophie allemande.
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PRIX DÉCERNÉ À JOSEPH WILLM.
Le prix, de mille cinq cents francs, est décerné à Joseph Willm « Inspecteur de l'Académie de Strasbourg ».

Mémoire n°2. Manuscrit in-quarto de 670 p. [Archives de l'Institut].

MENTION TRÈS HONORABLE À FORTUNÉ GUIRAN.
Une mention très honorable est décernée à Fortuné Guiran qui reçoit un encouragement de cinq cents francs du ministre de l'Instruction publique, Achille de Salvandy [1795-1856], pour la deuxième fois ministre de l'instruction publique [1er février 1845-23 février 1848].

Mémoire n°3. Manuscrit in-folio de 491 feuillets [Archives de l'Institut].

Dans son Rapport, Charles de Rémusat déclare :
« L'auteur se déclare pour la philosophie allemande, en tant qu'elle comprend la série d'idées qui a produit la doctrine de l'absolu, celle de Schelling et de Hegel ; ou, d'un seul mot, l'auteur est hégélien.
Votre section se refuse péremptoirement à se placer dans le même point de vue. Mais elle loue l'auteur d'avoir un avis, et d'oser le dire ; elle le loue de s'exprimer sans détour, sans vains ménagements, avec cette franche indépendance qui est le devoir du philosophe. Elle estime aussi en lui ce courage d'intelligence qui le porte vers l'idéal de la philosophie, cette aspiration à l'unité systématique de la connaissance, cette foi entière dans la science, si fort ébranlée aujourd'hui, ainsi que tout ce qui s'appelle foi.
[…] Il ne fait pas assez d'efforts pour se dégager des entraves du langage scientifique. Il ne manque pas cependant d'expressions fortes et vives, mais de précision, de facilité, de simplicité. On trouve ça et là quelques traits brillants ; d'autres sont amenés de trop loin, ou nous semblent d'un goût hasardé. L'auteur paraît plus maître de sa pensée que de sa parole ; les preuves de talent sont mêlées dans son Mémoire à des preuves d'inexpérience. Il y a un peu de confusion dans le choix des mots, des images, des moyens de donner du relief à l'idée ; mais on aperçoit dans l'auteur les qualités d'un écrivain philosophe. Le travail et le temps les développeront.
Par tous ces motifs, votre section distingue cet ouvrage d'une manière toute particulière, mais ne vous propose pas de lui donner le prix ».

LE MÉMOIRE QUI NE REÇOIT AUCUNE DISTINCTION.
Dans son Rapport, Charles de Rémusat, selon l'usage, rend compte de la valeur des Mémoires remis selon un ordre croissant.
Il traite donc d'abord du Mémoire n° 1 qui ne reçoit aucune distinction :
Le manuscrit est un in-quarto de 379 pages.
« L'auteur s'est mis lui-même hors concours, en laissant de côté des parties essentielles du programme ; et celles qu'il a traitées le sont en général trop brièvement. Son ouvrage ressemble  à un discours sur la philosophie allemande, servant d'introduction à un autre ouvrage, discours écrit avec facilité, avec clarté, avec justesse, avec l'intelligence des systèmes et des questions. Le plan est bon, les jugements raisonnables ; le style n'a guère que le mérite de la simplicité : au reste, on ne doit pas juger cette esquisse comme une composition achevée. L'auteur a bien fait cependant de vous la soumettre ; car on est toujours heureux de lire l'œuvre d'un esprit sage et distingué ».

PUBLICATION DE JOSEPH WILM EN LIAISON AVEC SON MÉMOIRE.
Joseph Willm commence à publier son travail en 1846, sous le titre :
Histoire de la philosophie allemande depuis Kant jusqu'à Hegel, par J. Willm, Inspecteur de l'Académie de Strasbourg. Ouvrage couronné par l'Institut [Académie des Sciences morales et politiques] [Paris : Librairie philosophique de Ladrange, quai des Grands Augustins, 19. Strasbourg : chez Derivaux, libraire. Rue des Hallebardes, 24. In-8, XI-528 p., 1846].

Cette histoire de la philosophie allemande paraît en quatre volumes, de 1846 à 1849.

Le tome I paraît en 1846. Son sous-titre : Règne de l'idéalisme critique et transcendantal. Philosophie de Kant. [Paris : Librairie philosophique de Ladrange, quai des Grands Augustins, 19. Strasbourg : chez Derivaux, libraire. Rue des Hallebardes, 24. In-8, XI-528 p., 1846].

Le tome II  paraît en 1847. Son sous-titre est :  Règne de l'idéalisme critique et transcendantal. Philosophie de Fichte, de Jacobi. [Paris : Librairie philosophique de Ladrange, quai des Grands Augustins, 19. Strasbourg : chez Derivaux, libraire. Rue des Hallebardes, 24. In-8, XI-634 p., 1847].

Le tome III  paraît également en 1847. Son sous-titre est :  Règne de  l'idéalisme absolu et objectif. Philosophie de Schelling, Hegel. [Paris : Librairie philosophique de Ladrange, quai des Grands Augustins, 19. Strasbourg : chez Derivaux, libraire. Rue des Hallebardes, 24. In-8, XI-466 p., 1847].

Le tome IV  paraît en 1849. Son sous-titre est :  Règne de l'idéalisme absolu et objectif. Philosophie dissidente – Philosophie de Herbart [Paris : Librairie philosophique de Ladrange, quai des Grands Augustins, 19. Strasbourg : chez Derivaux, libraire. Rue des Hallebardes, 24. In-8, 1847].

NOTICE BIOGRAPHIQUE BRÈVE SUR JOSEPH WILLM.
Joseph Willm [1792-1853], après ses études au Gymnase puis au Séminaire protestant de Strasbourg, se rend à Lyon. Il y est d'abord instituteur, puis précepteur, en relation avec la colonie genevoise et protestante établie à Lyon.
De retour à Strasbourg, Joseph Willm est en charge des enseignements de Langue et de Littérature française au gymnase [1821], puis professeur agrégé de philosophie au Séminaire protestant [1826], et enfin professeur titulaire [1832].
De 1829 à 1837 est le directeur de la Revue germanique. En 1833, Joseph Willm obtient la chaire de Morale chrétienne à la Faculté de Théologie de Strasbourg.
En 1836, Joseph Willm est nommé Inspecteur d'Académie de Strasbourg, tout en gardant des enseignements de Philosophie et de Littérature française au Séminaire protestant.
Élu correspondant de l'Académie des Sciences morales et politiques, section de Philosophie, le 13 février 1847.

NOTICE BIOGRAPHIQUE BRÈVE SUR FORTUNÉ GUIRAN.
Fortuné Guiran, en 1845, est déjà connu pour avoir traduit, de l'allemand en français, Briefe aus Paris de [Karl] Ludwig Börne [1786-1837] : Lettres écrites de Paris, pendant les années 1830 et 1831, par M. L. Börne, traduites par F. Guiran, et précédées d'une notice sur l'auteur et ses écrits, extraite de la Revue germanique [Paris : Paulin, libraire-éditeur, Place de la Bourse. in-8, XLIII-193 p., 1832].
Germanophile qui a effectué un séjour à Berlin, Fortuné Guiran a également écrit une pièce de théâtre Le fils de Faust, drame en cinq parties et en prose, paru dans la Revue nouvelle, d'août , septembre, octobre1846.
Lié au courant proudhonien, Fortuné Guiran édite un journal Le Démocrate du Vaucluse, politique, littéraire, scientifique, commercial et industriel, bi-hebdomadaire qui paraît à Avignon entre le 16 janvier 1850 et le 3 décembre 1851.

KARL LUDWIG MICHELET ABSENT DU CONCOURS.
Karl Ludwig Michelet [1801-1893] avait obtenu, en avril 1835, un deuxième prix pour le premier concours de l'Académie des Sciences morales et politiques, proposé par Victor Cousin, sur l'Examen critique de l'ouvrage d'Aristote intitulé Métaphysique, alors que Félix Ravaisson [1813-1900], dans sa vingt-deuxième année, recevait le premier prix.
Victor Cousin avait rencontré une première fois Karl Ludwig Michelet, en 1825, au cours de son troisième voyage en Allemagne.
Depuis lors, une correspondance est échangée. Comme à son habitude, Cousin lui envoie ses tirés à part. Et Karl Ludwig Michelet de son côté espère pouvoir venir enseigner en France dans une chaire à créer, par exemple au collège de France, sur la philosophie d’Aristote.
Il manifeste son souhait de concourir sur l’Examen critique de la philosophie allemande. Peut-être a-t-il été de ceux qui ont envoyé leur Mémoire avant le 31 décembre 1838.
Mais, dès juin 1837, les liens se distendent entre Michelet et Cousin. Ce dernier a fait élire
Christian Auguste Brandis [1790-1867] comme correspondant de l'Académie en juin 1837, alors même que  Karl Ludwig Michelet aurait aimé être élu.
Il est vraisemblable que Karl Ludwig Michelet n'ait pas continué à concourir lors des prorogations du concours.
On sait aussi le discrédit que Victor Cousin a tenté de porter à la philosophie allemande, plus particulièrement à l'encontre de la philosophie hégélienne, accusée en 1847, d'être responsable de tous les maux « dont la France et surtout l'Allemagne sont maintenant atteintes ». Ce qui provoquera la Lettre ouverte que Karl Ludwig Michelet fait publier dans la revue La Liberté de penser (http://pages.textesrares.com/index.php/Philo19/Hegel-ou-le-malheur-de-la-philosophie.html)

SOURCES.
Depuis janvier 1842, soit un peu moins de dix ans après sa reconstitution, sur proposition de François Guizot, et par ordonnance royale de Louis-Philippe du 26 octobre 1832, l'Académie des Sciences morales et politiques, publie chaque année un Compte rendu très détaillé des « Séances et travaux de l'Académie des Sciences morales et politiques ». 

Le dépouillement de ces comptes rendus, parus annuellement, rédigés par Charles Vergé et M. Loiseau, puis par Charles Vergé seul, sous la direction de François Mignet, secrétaire perpétuel de l'Académie [Paris : Alphonse Picard, libraire-éditeur, 82 rue Bonaparte], permet d'accéder aux informations concernant l'ensemble des concours proposés régulièrement par les différentes sections [Philosophie ; Morale ; Législation, droit public et jurisprudence ; Économie politique et statistique ; Histoire générale et philosophique].

Par ailleurs, en décembre 1901, l'Académie des Sciences morales et politiques a fait paraître, sous le titre Concours de l'Académie, la liste intégrale des « sujets proposés, prix et récompenses décernés, liste des livres couronnés ou récompensés », pour la période 1834-1900 [Paris : Imprimerie nationale. in-8, 260 p., décembre 1901]. avec une Table des rapporteurs, une Table du nom des auteurs couronnés, une Table des matières.



C'est à partir de ces deux sources, complétées succinctement d'informations biographiques et bibliographiques, que sont repris les renseignements portant sur le troisième concours de Philosophie de l'Académie concernant l'Examen critique de la philosophie allemande.

© JJB, 10-2011