Les inspecteurs d'académie sont chargés de la visite et de l'inspection des écoles de leurs arrondissements, spécialement des collèges, des institutions, des pensions et des écoles primaires. Les nominations portent le plus souvent sur des enseignants, qui ont déjà exercé une fonction d'autorité : censeur, proviseur. La carrière de Charles Taïée suit ce schéma classique.
Les inspecteurs d'académie sont chargés de la visite et de l'inspection des écoles de leurs arrondissements, spécialement des collèges, des institutions, des pensions et des écoles primaires.
Les nominations portent le plus souvent sur des enseignants, qui ont déjà exercé une fonction d'autorité : censeur, proviseur. La carrière de Charles Taïé suit ce schéma classique.
Charles Taïée. Né en 1803 ; mort le 25 novembre 1889, à Laon [Aisne].
1836. RÉGENT DE RHÉTORIQUE À LAON.
En 1836, Charles Taïée est régent de rhétorique au collège de Laon [Aisne], dans le ressort de l'académie d'Amiens.
Il y reste jusqu'en 1838, date à laquelle il est chargé des fonctions de censeur au collège de Pontivy.
1838. CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE DE PONTIVY.
En septembre 1838, Charles Taïée est chargé des fonctions de censeur des études au collège de Pontivy [Morbihan], dans le ressort de l'académie de Rennes. En remplacement de François Pierre Doucin [1805-1886], nommé censeur des études à Avignon [septembre 1838-septembre 1846], futur recteur départemental.
Charles Taïée reste en poste au collège de Pontivy quelques années [il l'est encore en 1840].
VERS 1845 [?]. PROVISEUR DU LYCÉE DE MOULINS.
Charles Taïée est proviseur du lycée de Moulins [Allier], dans le ressort de l'académie de Clermont.
Il y reste jusqu'en 1853, date à laquelle il est nommé inspecteur d'académie à Caen.
En 1852, Charles Taïée fait partie de la commission d'examen pour l'aptitude aux fonctions d'inspecteur primaire.
1853. INSPECTEUR D'ACADÉMIE À CAEN.
Charles Taïée est nommé inspecteur de l'académie départementale du Calvados, créée en août 1850. Il réside à Caen, chef-lieu de l'académie, auprès du recteur Augustin François Théry [1796-1878] nommé en janvier 1853, pour succéder au recteur Eugène Desroziers [1802-1876], devenu recteur de l'académie départementale de Saône-et-Loire.
Il remplace Léon Lèques, agrégé des lettres [1844], ancien professeur de rhétorique au collège d'Albi [Tarn], en poste comme inspecteur d'académie à Caen, depuis 1850.
Charles Taïée reste en poste comme inspecteur à Caen jusqu'en août 1854, date qui marque la fin des <petits rectorats>.
1854. CLERMONT ET LES ACADÉMIES RÉGIONALES.
C'est dans le mouvement général de redéploiement de la carte universitaire, que Charles Taïée est nommé inspecteur d'académie à Clermont, chef-lieu académique de l'académie de Clermont.
Les académies régionales [regroupant comme par le passé plusieurs départements] sont rétablies par la loi Fortoul du 14 juin 1854 et le décret impérial du 22 août de la même année.
Elles sont fixées au nombre de seize [alors qu'il y avait vingt-sept académies au début de la Restauration] : Aix ; Besançon ; Bordeaux ; Caen ; Clermont ; Dijon ; Douai ; Grenoble ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Paris ; Poitiers ; Rennes ; Strasbourg ; Toulouse.
Chacune des académies est administrée par un recteur, assisté d’autant d’inspecteurs d’académie qu’il y a de départements dans la circonscription académique. Dans ce cadre les inspecteurs d'académie deviennent de <véritables directeurs départementaux de l'enseignement primaire> [www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire].
Antérieurement, la loi organique du 15 mars 1850, inspirée par Alfred de Falloux [1811-1886], et mise en oeuvre par le ministre de l’Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851] Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], avait modifié profondément la fonctionnement universitaire : les académies, jusqu’alors regroupement de départements, avaient vu leur ressort restreint, selon le principe [article 7] d'une académie par département, soit quatre-vingt six académies.
La suppression de cette mesure, en vigueur sur un peu moins de quatre ans, va amener un fort redéploiement du personnel académique : recteur, inspecteur. Un certain nombre de recteurs départementaux seront réemployés comme inspecteurs en résidence dans le chef-lieu d'un des départements d'un nouveau rectorat régional.
En même temps que lui sont inspecteurs de l'académie de Clermont : Louis Dubief [1821-1891], pour le département de l'Allier, résidant à Moulins ; Levêque, pour le département du Cantal, résidant à Aurillac ; Decours de Robert de Labarthe, pour le département de Corrèze, résidant à Tulle ; Henri Hautôme, pour le département de la Creuse, résidant à Guéret ; François Camille Dunglas [1797-1869], pour le département de Haute-Loire, résidant au Puy.
En 1855, Charles Taïée est nommé à Montpellier. Il est remplacé à Clermont par Laurent.
1855. INSPECTEUR D'ACADÉMIE À MONTPELLIER.
Quelques mois après, Charles Taïée est nommé, en 1855, inspecteur d'académie à Montpellier, académie reconstituée, auprès du recteur Alfred Marie François Donné [1801-1878], nommé le 22 août 1854. Charles Taïée succède comme inspecteur d'académie à Montpellier à Charles Louis Roussel, nommé pour quelques mois.
Le ressort de l'académie reconstituée comprend les départements de l'Aude ; du Gard ; de l'Hérault ; de la Lozère ; des Pyrénées-Orientales.
Dans un premier temps, Charles Taïée est en résidence à Montpellier, chef-lieu de l'académie de Montpellier [Hérault].
En même temps que lui sont inspecteurs dans l'académie de Montpellier : Pendiarès, pour le département de l'Aude, résidant à Carcassonne ; Dominique Deloche [1806-1871], ancien recteur départemental de l'académie du Vaucluse [1850-1854], pour le département du Gard, résidant à Nîmes ; Barré, pour le département de la Lozère, résidant à Mende : Jacques François Jubinal [1791-1862], ancien recteur départemental de l'académie des Pyrénées-Orientales [1853-1854] pour le département des Pyrénées-Orientales, résidant à Perpignan.
Charles Taïée reste en poste à Montpellier jusqu'en septembre 1856. Après quoi, il est nommé à Douai. Il est remplacé à Montpellier par E. Mondot, ancien inspecteur à Albi.
1856. INSPECTEUR D'ACADÉMIE À DOUAI.
Le 15 septembre 1856, Charles Taïée est nommé inspecteur d'académie à Douai [Nord], auprès de Jean Jacques Guillemin [1814-1870], ancien recteur départemental de l’académie d’Ille-et-Vilaine [septembre 1853-août 1854] recteur de l’académie de Douai du 22 août 1854 à juin 1865.
L’académie de Douai a été rétablie en 1854. Son ressort s’étend s'étend sur les cinq départements suivants : Aisne ; Ardennes ; Nord ; Pas-de-Calais, Somme.
Charles Taïée réside à Douai [département du Nord], chef-lieu académique.
Il succède à Victor Fèvre [1816-1876], ancien inspecteur d'académie de Seine-Inférieure [1853-1854] qui vient d'obtenir un congé pour raisons de santé.
Les autres inspecteurs d’académie [un par département] sont :
pour le département du Nord, Charles Louis Constant Camus [1797-1865], ancien recteur départemental de l’académie de la Moselle [septembre 1853-août 1854], nommé quelques jours inspecteur d’académie à Nancy, en résidence à Lille ; pour le département de l’Aisne, Jean François Adolphe Dumouchel [1804-1870], ancien recteur départemental de la Haute-Savoie [mars 1851-août 1854] en résidence à Laon [août 1854-avril 1864] ; pour le département des Ardennes, Bonnin-Dubessay en résidence à Mézières ; pour le département du Pas-de-Calais, Ch. Lavocat, ancien principal du collège de Chaumont, en résidence à Arras ; pour le département de la Somme, Jean Baptiste Ferdinand Allou [1805-1876], en résidence à Amiens [août 1854-janvier 1865], ancien recteur de l’académie de la Somme, futur recteur de l’Académie de Clermont [janvier 1865-août 1868].
1860. INSPECTEUR D'ACADÉMIE À ARRAS.
En juillet 1860, Ch. Lavocat, inspecteur d'académie en résidence à Arras, est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il est alors remplacé par Charles Taïée, qui quitte Douai, pour s'installer à Arras [département du Pas-de-Calais].
Charles Taïée est alors remplacé à Douai, par Maurice Poinsignon [1814- 1899], ancien inspecteur d'académie de Toulouse.
Charles Taïée reste en poste à Arras jusqu'en 1862.
A sa retraite reçoit le titre d'inspecteur honoraire.
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE LAON.
Charles Taïée est membre de la Société académique de Laon, dès son premier séjour dans cette ville, en 1836-1838. Il en est membre honoraire, après son départ pour Pontivy.
A son retour à Laon, au moment où il y prend sa retraite, est reçu à nouveau dans la Société académique.
Il contribue à la vie de la société, y assure des communications dont il publie certaines sous forme d'ouvrages.
1869. L'ABBAYE ET L'ORDRE DE PRÉMONTRÉ.
En 1869-1870, sans doute d'abord sous forme de communication, publie dans le Bulletin de la Société académique de Laon : Étude sur l'abbaye et l'ordre de Prémontré, dans le Bulletin de la Société académique de Laon. Tome XIX, 1869-1870 ; et Tome XX, 1871-1873.
Cette Étude sur l'abbaye et l'ordre de Prémontré est reprise sous forme d'ouvrage : Prémontré, étude sur l'abbaye de ce nom, sur l'ordre qui y a pris naissance, ses progrès, ses épreuves et sa décadence, par Ch. Taiée […] 1e partie : 1120-1512-2e partie : 1512-1793 [Laon : impr. de H. de Coquet. Deux volumes in-8, 1872-1873].
Réédité en 2010, en un volume [Paris : Le Livre d'histoire]. Dans la collection : Monographies des villes et villages de France.
1875. L'ABBAYE SAINT JEAN DE LAON.
De même, Charles Taïée publie en 1875 : L'abbaye de St Jean de Laon ; ses transformations, ses péripéties, sa décadence [640-1789] [Paris : Leroux. in-8, 137 p., 1875].
L'Hôtel de la Préfecture de l'Aisne est à cette époque installée dans cette ancienne abbaye.
1877. L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE À LAON.
En 1877-1878, Charles Taïée fait une communication sur l'Enseignement secondaire à Laon. Publiée d'abord dans le Bulletin de la Société académique de Laon, 1877-1878. Tome XXIII, p. 76 sq.
Repris sous forme d'un ouvrage : L'Enseignement secondaire à Laon, par Ch. Taiée [Paris, E. Leroux. In-8, 224 p., 1878].
AUTRE PUBLICATION.
Importance des études philosophiques au point de vue de l'éducation [Tourcoing : impr. Vve Prouvost. In-8, 12 p., s.d.].
DÉCORATION.
Officier de l’Instruction publique.
Chevalier de la Légion d’honneur [11 août 1859].
SOURCE.
Jacques Effroy [1929-1994]. L'Inspecteur d'académie : en résidence départementale hier, aujourd'hui, demain […] [Pontoise : Jacques Effroy. In-8, 797 p., 1986].