Reydellet, Jean François (1741-1817), premier censeur du Lycée de Marseille

Jean François Reydellet fait partie de ces religieux et enseignants formés dans le giron de l'ancienne Université, largement ré-employés par le Consulat [1799-1804] et l'Empire [1804-1814]. Ils sont investis dans des fonctions d'autorité [proviseurs, censeurs] s'exerçant parmi la trentaine de Lycées impériaux, se substituant aux Écoles centrales, et qui se mettent en place à partir de la fin de l'année 1802.

Jean François Reydellet [1741-1817]. Né en 1741, dans le diocèse de Genève ; mort le 21 janvier 1817.
Ordonné prêtre en 1777. Chanoine auprès de la cathédrale Notre-Dame de Noyon [Oise]. Censeur des études.
1769. AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE.
Bachelier en théologie [grade supérieur à celui de maître ès-arts], Jean François Reydellet échoue à l'agrégation de grammaire [agrégation de troisième ordre] en 1766, année de la création de ce concours ouvert aux maîtres ès-arts de l'Université de Paris [en grammaire ; en lettres ; en philosophie]. 
Mais il est l'un des neufs reçus trois ans plus tard, en 1769 à l'agrégation de philosophie [agrégation de premier ordre].  
1771. PROCUREUR DE SA NATION UNIVERSITAIRE.
Deux ans plus tard, en 1771, Jean François Reydellet est le procureur élu de sa « Nation universitaire [France] », l'une des quatre « nations » qui envoient des étudiants à Paris, et qui composent la Faculté des Arts [France, Picardie, Normandie, Allemagne].
En tant que procureur, placé directement auprès du recteur, et au-dessus du doyen, Jean François Reydellet est amené à présider les assemblées de sa « nation », à en rédiger les délibérations, à la représenter dans les assemblées générales et dans les cérémonies publiques officielles. 
Il fait également partie du Tribunal de l'Université, composé des trois doyens des Facultés de Théologie, de Droit, de Médecine et des procureurs des quatre nations de la Faculté des arts.
1781. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE D'HARCOURT.
Enseignant, selon la coutume, en latin, Jean François Reydellet est professeur de philosophie au collège d'Harcourt, en l'Université de Paris [1781-1788]. Est remplacé par Pierre Coutures, en poste comme professeur de philosophie jusqu'à la suppression du collège en 1793, suppression commune à tous les  établissements de l'Université de Paris, décidée par le décret du 15 mars 1793.
1802. CENSEUR DES ÉTUDES AU LYCÉE DE MARSEILLE
Jean François Reydellet est nommé le premier censeur des études au lycée de Marseille [département des Bouches-du-Rhône ; académie d'Aix], par arrêté [bulletin 223, numéro 2039]  de Bonaparte, premier Consul, en date  du 24 vendémiaire an XI [16 octobre 1802]. 
Le lycée [aujourd'hui Lycée Thiers, depuis 1930] est installé dans l'ancien couvent de la communauté religieuse des Bernardines, et reçoit une centaine de pensionnaires. L'effectif atteint rapidement deux cents élèves, puis trois cent cinquante en 1811.
Il travaille auprès de l'abbé Jacques Roman [1744-1823], ancien membre de la congrégation de l'Oratoire, ancien supérieur du Collège de l'Oratoire à Marseille [1788], premier proviseur du lycée de Marseille, nommé à la même date, par le même arrêté.
Le lycée de Marseille a été organisé et supervisé par une commission d'Inspecteurs généraux [Commissaires pour la formation des lycées] composée de Dom Raymond Despaulx [1726-1818] et de Georges Cuvier [1769-1832]. 
Jean François Reydellet reste en poste à Marseille jusqu'au 19 septembre 1804, date de sa nomination comme censeur des études au lycée de Nîmes.
Est remplacé comme censeur à Marseille par Pierre Raynal [1755-1833], ancien bénédictin de la Congrégation de Saint-Maur.
1804. CENSEUR DES ÉTUDES AU LYCÉE DE NÎMES. 
Nommé le 19 septembre 1804, comme troisième censeur des études au lycée impérial de Nîmes [département du Gard ; académie de Nîmes], créé en février 1804. 
Jean François Reydellet est nommé en remplacement d'Antoine Joseph Reboul [1738-1816], en poste du 17 mai au 19 septembre 1804, second proviseur du lycée de Marseille, chargé de remplacer Vincent, qui également n'est resté que quelques mois [février-mai 1804].
Travaille auprès de l'abbé Pierre Tédenat [1755-1832], proviseur du lycée de Nîmes, du 27 octobre 1806 au 24 août 1809 ; puis auprès de Jean Joseph Béraud [1764-1830], proviseur du lycée de Nîmes du 14 novembre 1809 à octobre 1811.  
Jean François Reydellet reste en poste à Nîmes jusqu'au 1er janvier 1810.
1814. AUTEUR DE MÉMOIRES EN MATHÉMATIQUE. 
En 1814, Jean François Reydellet fait paraître : Mémoires pour la solution des problèmes, 1°: du Rapport de la diagonale, avec le côté du quarré ; 2° : du Rapport de la circonférence du cercle avec son diamètre, par M. Reydellet, chanoine de Noyon, ancien professeur de philosophie au collège d'Harcourt [Paris : Brunot-Labbe. In-8, 23 p., 1814]. Avec une planche.
SOURCE. 
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles, page 235 sq.
SITOLOGIE.
Boris Noguès « Répertoire des professeurs et principaux de la faculté des arts de Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles », novembre 2008 
http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=pfap-record/5872