Ravaud, Pierre Marie (1798-1876), la carrière hésitante d’un normalien

Passant de la fonction d’enseignant à celle, plus importante, de censeur, la carrière de P. M. Ravaud semble rétrograder avec ses dernières affectations comme simple chargé de cours dans des collèges de province.

Pierre Marie Ravaud. Né le 9 frimaire an VII [29 novembre 1798], à Paray-le-Monial [Saône-et-Loire] ; mort le 29 juin 1876, à Paray-le-Monial.

  1. ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE.
    Ancien élève de l’École normale [30 octobre 1817].
    Sont déclarés reçus au concours d’entrée de l’École normale, en 1817, comme élèves pensionnaires, section Lettres, pour une durée de scolarité de trois ans, dans l’ordre alphabétique, les treize élèves suivants :
    Charles Bariseau, professeur au lycée de Douai ; Louis Bolly [ -1823], agrégation des lettres en 1821, professeur au lycée de Rouen ; Rémy Delaître [ -1857], agrégation des lettres en 1829, professeur de rhétorique au lycée de Poitiers ; Gayard ; Eugène Mathieu Gillette [1801-1859], médecin du lycée Louis-le-Grand et à l’hospice des Enfants-malades ; Émile Alexandre Lefranc [1798- ], agrégation des lettres en 1821, homme de lettres ; Paul Lorain [1799-1861], agrégation des lettres en 1828, recteur de l’académie de Lyon [1845-1848] ; Michel Marie, professeur de lettres au collège Stanislas ; Jean Baptiste Perdrix [1798-1851], professeur de seconde au lycée de Clermont ; Henri Pottier [ -1855], agrégation des lettres [1823, Toulouse], professeur de seconde au lycée Bourbon [1832] ; Pierre Marie Ravaud [1793-1876], censeur des études au lycée de Bordeaux ; Jean Sorin [1799-1881], agrégation de grammaire [1821, Caen], inspecteur de l’académie d’Angers ; Jules Thibaud, professeur de lettres au collège de Cambrai.

Au sortir de l’École, selon l’usage, Pierre Marie Ravaud est reçu à son examen de licence ès-lettres.

  1. RÉGENT AU COLLÈGE DE BEAUNE.
    En tant qu’ancien élève de l’École normale, titulaire d’une licence, Pierre Marie Ravaud est nommé régent, position qui, dans la hiérarchie des postes d’enseignement se situe immédiatement au-dessus de celle de maître d’études, qui elle exige seulement le baccalauréat.
    Ainsi est-il nommé régent de seconde au collège communal de Beaune [département de la Côte-d’Or ; académie de Dijon], le 20 octobre 1820.
    Il y reste en fonction jusqu’au 15 avril 1822.
  2. RÉGENT AU COLLÈGE DE CLUNY.
    Pierre Marie Ravaud, maintenu dans l’académie de Dijon, reçoit au bout de deux ans une promotion en étant nommé régent de rhétorique [et non plus de seconde] au collège communal de Cluny [département de Saône-et-Loire ; académie de Dijon], le 15 avril 1822.
    Il y reste en fonction jusqu’au 3 septembre 1828.
  3. RÉGENT AU COLLÈGE DE DÔLE.
    Puis nommé régent de rhétorique au collège communal de Dôle [département du Jura ; académie de Besançon], le 3 septembre 1828.
    Il y reste en fonction jusqu’au 24 septembre 1832.
  4. CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE ROYAL DE CAHORS.
    Après douze ans comme régent dans trois établissements différents, Pierre Marie Ravaud reçoit une promotion en passant d’une fonction d’enseignant à une fonction administrative.
    Il est en effet désigné comme censeur des études au collège royal de Cahors [département du Lot ; académie de Cahors], le 24 septembre 1832, en remplacement de Joseph Laroche [1799-après 1848], censeur du 6 décembre 1830 au 24 septembre 1832.
    Pierre Marie Ravaud reste en fonction comme censeur jusqu’au 2 octobre 1833. Il travaille cette année auprès de Pierre Henry [1802-1885], proviseur du collège, du 27 octobre 1831 au 29 avril 1834.

Après sa nouvelle nomination au collège de Bordeaux Pierre Marie Ravaud est remplacé, comme censeur des études à Cahors, par André Alexandre Clément du Metz [1795-1855], censeur du 14 octobre 1833 au 29 avril 1834.

  1. CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE ROYAL DE BORDEAUX.
    Pierre Marie Ravaud est nommé censeur des études au collège royal de Bordeaux [département de la Gironde ; académie de Bordeaux] le 2 octobre 1833, en remplacement de Stanislas Mondelot [1792-c.1858], censeur du 28 septembre 1831 au 20 septembre 1833, qui vient d’obtenir un congé pour raisons de santé.
    Pierre Marie Ravaud reste en fonction comme censeur jusqu’au 17 novembre 1834. Pour cette année scolaire, il travaille auprès de l’abbé Jean Claude Perret [1793-1850], proviseur du collège du 30 septembre 1830 au 2 mai 1842.

Après sa nouvelle nomination au collège de Metz, Pierre Marie Ravaud est remplacé, comme censeur des études à Bordeaux, par Alexandre Mouillard [1807-1871], censeur suppléant, du 12 novembre 1834 au 18 septembre 1838.

  1. CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE ROYAL DE METZ.
    Pierre Marie Ravaud est nommé censeur des études au collège royal de Metz [département de la Moselle ; académie de Metz] le 17 novembre 1834, en remplacement de Geffroy, censeur du 20 septembre 1832 au 17 octobre 1834
    Pierre Marie Ravaud travaille d’abord auprès de Joseph Charles Chenou [1799-1888], proviseur du 28 septembre 1831 au 12 octobre 1838 ; puis, pour quelques mois, auprès d’Antoine Alexandre Boullier [1794-après 1848], proviseur du 18 septembre 1838 au 12 septembre 1842.
    Pierre Marie Ravaud reste en fonction à Metz comme censeur jusqu’au 2 octobre 1839.
  2. PROFESSEUR DE TROISIÈME AU COLLÈGE DE DOUAI.
    Chargé le 2 octobre 1839, au titre de suppléant, de la classe de troisième au collège royal de Douai [département du Nord ; académie de Douai], en remplacement de Benoît.
  3. PROFESSEUR DE QUATRIÈME AU COLLÈGE DE TOURNON.
    Professeur de quatrième au collège royal de Tournon [département de l’Ardèche ; académie de Nîmes], comme chargé de cours, le 5 octobre 1840, en remplacement de Louis Leproult [1804-1858], nommé censeur au collège.
  4. CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE DE PONTIVY.
    Censeur des études au collège royal de Pontivy [département du Morbihan ; académie de Rennes], le 23 septembre 1841, en remplacement de Charles Taïé [1803-1889], censeur du 28 septembre 1838 au 24 septembre 1841.
    Pierre Marie Ravaud travaille auprès de François Périer [1784-1847] proviseur du 21 septembre 1830 au 22 septembre 1847.
    Au 5 juillet 1844, obtient un congé jusqu’à la fin de l’année scolaire.
    Pierre Marie Ravaud reste en fonction à Pontivy jusqu’au 6 septembre 1844. il est alors remplacé comme censeur par Tarot, antérieurement sous-principal et régent de rhétorique au collège de Saint-Brieuc, en poste comme censeur à Pontivy, du 5 juillet 1844 au 1er octobre 1847.
  5. CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE DE RODEZ.
    Chargé des fonctions de censeur des études au collège royal de Rodez [département de l’Aveyron ; académie de Montpellier], le 6 septembre 1844, en remplacement d’Armand Félix Gandon [1803-1844], censeur du 2 octobre 1839 à fin août 1844, décédé en fonction.
    Pierre Marie Ravaud travaille auprès de l’abbé Joseph Victor Vinay [1787-1853], proviseur du 24 août 1840 au 7 septembre 1847.
    Il y reste en fonction jusqu’au 3 octobre 1845, date à laquelle il est chargé de la classe de quatrième à Mâcon.
    Est remplacé comme censeur à Rodez par Jean Baptiste Riton [1804-NNN], antérieurement censeur au collège royal du Puy.
  6. PROFESSEUR AU COLLÈGE DE MÂCON.
    Par arrêté en date du début octobre 1845, Pierre Marie Ravaud est chargé de la classe de quatrième au collège royal de Mâcon, en remplacement de Rudolf.
    Mais il ne semble pas avoir occupé ce poste, ayant obtenu au 8 octobre un congé d’un an.
    C’est Barrault, antérieurement chargé de la classe de cinquième qui est nommé pour remplacer Pierre Marie Ravaud.
  7. ADMIS À LA RETRAITE.
    Obtient sa retraite le 11 novembre 1848. Pierre Marie Ravaud est alors dans sa cinquantième année.
  8. DE LA NÉCROLOGIE À L’HAGIOGRAPHIE.
    Dans chacun des numéros annuels du Bulletin de l’Association amicale des Anciens élèves de l’École normale, dont le premier numéro paraît en 1846, année de la création de la Caisse de secours mutuels, une place assez importante est donnée aux nécrologies.
    Certes tous les anciens, décédés dans l’année précédente, ne font pas l’objet d’une notice. Pour ceux qui vont laisser un souvenir plus durable grâce à l’article nécrologique, certains bénéficieront d’une notice brève, d’autres d’une notice extrêmement détaillée et signée. Le lyrisme a souvent sa place. Parfois même le dithyrambe. Avec une exquise subtilité de style, un parfum hagiographique mêlé de religiosité exhale son odeur.
    On peut en juger par cet extrait de la notice consacrée à Pierre Marie Ravaud
    « Ravaud s’est fait estimer, dans les nombreux postes qu’il a occupés, par une grande droiture. Sa carrière eut été moins inégale et plus facile, s’il avait réussi à calmer les délicatesses exagérées de sa conscience et à dominer l’impétuosité de son tempérament. […]. Après 1847, il ne quitta plus Paray-le-Monial que rarement pour quelques visites faites de loin en loin à son compatriote, son patron, son ami fidèle, M. Guigniaut ; pour un voyage à Rome, qui fut le grand évènement de sa vie, et avec les pèlerinages de ces dernières années, la grande joie de sa piété simple et naïve. Il passa les longues années de sa retraite saintement dans les œuvres charitables et la méditation chrétienne. »

SOURCE.

  1. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois.
    [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles, page 464.
  2. Bulletin de l’Association amicale des Anciens élèves de l’École normale.
    Pages 18-19. Non signée.