Mablin, abbé Jean Baptiste, « le savant et modeste Mablin ».

C’est dans son Tableau historique et critique de la Poésie française et du Théâtre français au XVIème siècle [1828], que Sainte-Beuve, cite, comme en passant le nom
francisé du Piémontais [et non Toscan, comme il l’écrit] en renvoyant au Mémoire de Giovanni Battista Mabellini sur la Poésie < mémoire, plein d’idées neuves et profondes, et d’une érudition aussi forte qu’ingénieuse >.

Abbé Jean Baptiste Mablin [1774-1834] [autre forme du nom : Mablin, J. B. ; ou encore Mablini, selon les documents, correspondant à une francisation de son prénom et de son nom italiens : Giovanni Battista (Carlo Maria Pacifico) Mabellini].
Né le 5 juin 1774, à Savigliano, près de Cunéo, en Piémont ; mort le 13 août 1834, à Paris.
Citoyenneté française obtenue en décembre 1822.

PREMIÈRES ÉTUDES.
Après avoir fait ses études dans sa ville natale, à Savigliano, obtient une bourse au collège royal des Provinces de Turin.
Après le baccalauréat, suit les cours de droit pour pouvoir succéder à son père, dans la profession d’avocat.

ÉTUDES DE THÉOLOGIE.
Mais il abandonne la voie juridique, et embrasse la vie ecclésiastique. Dès lors, il s’oriente vers l’étude de la théologie.
Docteur en théologie en avril 1792, à l’Université de Turin.

ÉTUDES DES LANGUES ANCIENNES ET ORIENTALES.
Se consacre à l’étude des langues anciennes et modernes, européennes et orientales. Il approfondit ses connaissances plus particulièrement en arabe, en grec et en hébreu. À la demande de son professeur G. Fea, il enseigne quelques mois à Savigliano.
Mais sa parfaite connaissance de l’hébreu, sa familiarité avec la Bible le fait se rapprocher de la communauté israélite de Turin, à tel point qu’il est injustement accusé de s’être converti à la religion juive.
Il reprend ses études de théologie, et est ordonné prêtre en 1797.
Il est nommé professeur de théologie au collège royal de la province. Mais après l’annexion de Nice et de la Savoie par les armées françaises [1792] s’ouvre au Piémont une période de confusion : le gouvernement sarde, craignant des troubles étudiants, ferme le collège des Provinces et l’Université de Turin. Mabellini perd son emploi d’enseignant.

  1. BIBLIOTHÉCAIRE DE L’UNIVERSITÉ DE TURIN.
    Cependant, grâce au soutien d’un de ses protecteurs, l’abbé Giuseppe Matteo Pavesio [1757-1800], vice-bibliothécaire de l’Université de Turin, Mabellini devient bibliothécaire assistant puis bibliothécaire de l’Université de Turin [1798-1800]. Il continue d’occuper cette fonction plusieurs années après l’annexion du Piémont à la France ; annexion à la suite de laquelle, après le 11 septembre 1802, et selon le modèle universitaire français, Turin devient le chef-lieu académique de l’Université de Turin, dont le ressort s’étend sur le département du Pô [Turin] ; de la Doire [Ivrée] ; de Stura [Coni].
  2. INSTALLATION DÉFINITIVE À PARIS.
    Giovanni Battista Mabellini vient une première fois à Paris en avril-mai 1807, avec une lettre de recommandation de C. M. Arnaud à l’abbé Carlo Denina [1731-1813], établi depuis peu à Paris, comme bibliothécaire de Napoléon. Mais il est conseillé à Mabellini de retourner à Turin, en attendant une meilleure occasion. Au cours de ce premier voyage se rend à Lyon, et visite la Bibliothèque publique, dont Antoine Delandine [1756-1820] est le conservateur.
    Revient définitivement à Paris, en 1808 comme secrétaire de l’évêque Jean Chrisostôme de Villaret [1739-1824], ancien aumônier du collège de Brienne, ancien évêque d’Amiens, évêque de Casale Montferrato [province d’Alexandrie dans la région du Piémont], qui vient d’être nommé [décret du 17 mars 1808] par l’empereur Napoléon, chancelier de l’Université de Paris, alors que Louis Marcellin Fontanes [1757-1821] est Grand-Maître et Jean Baptiste Delambre [1749-1822], trésorier.
    Mabellini est nommé secrétaire de l’Université impériale [1808-1814].

1810-1814 . MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L’ÉCOLE NORMALE.
Au moment de la création de l’École normale, qui reçoit sa première promotion de pensionnaires en décembre 1810, pour une scolarité d’une durée de deux ans, Mabellini [appelé Mablini dans les documents de l’École] est nommé maître de conférences de Langue grecque,
En même temps que lui sont nommés : Jean Louis Burnouf [1775-1844], maître de conférences de Littérature latine ; François Villemain [1790-1870], maître de conférences de Littérature française ; Charles François Antoine Leroy [1780-1854], maître de conférences de Mathématiques ; Pierre Laromiguière [1756-1837] maître de conférences de Philosophie [1811-1812].
L’École est d’abord installée dans un réduit fort modeste, dans les combles de l’ancien collège Louis le Grand, puis est installée, à partir de la rentrée 1814, dans ses propres locaux, dans l’ancien séminaire de la congrégation du Saint-Esprit, rue des Postes [aujourd’hui rue Lhomond].
Il a, en 1810, parmi ses élèves Mathurin Aubert-Hix [1791-1855], Louis Magloire Cottard [1790-1871], Victor Cousin[1792-1867], Raoul-Rochette [1789-1864] ; et en 1811, Joseph Daniel Guigniaut [1794-1876], Henri Patin [1793-1876], Jean Baptiste Meuzy, etc.
Mais en 1814, au retour des Bourbons, en vertu de l’ordonnance du 4 juin 1814, Mabellini est exclu de son poste comme étranger.

  1. ENSEIGNANT À L’INSTITUTION MASSIN.
    Giovanni Battista Mabellini est embauché, comme professeur de grec, par l’institution Massin. Depuis 1810, l’un des meilleurs pensionnats du quartier du Marais, à Paris, dans les locaux de l’ancien couvent des Minimes, au 12 rue des Minimes, assurant des répétitions à ses pensionnaires qui dans la journée suivent normalement l’enseignement du collège impérial Charlemagne, qui ne reçoit que des externes.
  2. LAURÉAT DE L’INSTITUT DE FRANCE.
    C’est à cette époque que Giovanni Battista Mabellini publie son « Mémoire sur ces deux questions : Pourquoi ne peut-on faire des vers français sans rime? Quelles sont les difficultés qui s’opposent à une traduction du rhythme des anciens dans la poésie française ? »
    Ouvrage qui obtient une mention honorable à la seconde classe de l’ < Institut de France >, le 5 avril 1815. Par J. B. Mablin, ancien maître de conférences à l’École normale, secrétaire de M. le chancelier de l’Université impériale. [Paris : Chez Debray, libraire, rue Saint Nicaise, n°1. In-8, [2] 74 p., s. d.].
    • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56785047/f80.item.texteImage
    L’ouvrage comporte, hors pagination, le texte du Programme mis au concours par l’Institut :
    « Quelles sont les difficultés réelles qui s’opposent à l’introduction du rhythme des Grecs et des Latins dans la poésie française ? Pourquoi ne peut-on faire des vers français sans rimes ?
    Supposé que le défaut de fixité de la prosodie française soit une des raisons principales, est-ce un obstacle invincible ? et comment peut-on parvenir à établir à cet égard des principes sûrs, clairs et faciles ?
    Quelles sont les tentatives, les recherches et les ouvrages remarquables qu’on a faits jusqu’ici sur cet objet ? En donner l’analyse ; faire voir jusqu’à quel point on est avancé dans cet examen intéressant. Par quelles raisons, enfin, si la réussite est impossible, les autres langues modernes y sont-elles parvenues ? ».

AUTOUR DU MÉMOIRE SUR LA POÉSIE.
C’est à la suite d’une donation de mille francs à la seconde Classe de l’Institut de France, par une personne qui ne s’est pas fait connaître, qu’un concours extraordinaire, annoncé dans la séance du jeudi 1er avril 1813, a été mis en place sur le sujet : « Quelles sont les difficultés réelles qui s’opposent à l’introduction du rhythme des Grecs et des Latins dans la poésie française ? », etc.
Le prix est une médaille d’or, d’une valeur de mille francs.
Treize Mémoires ont été admis au concours.
Le Mémoire couronné par l’Institut [Mémoire n°11] est celui de l’abbé Antoine Scoppa, sicilien, employé extraordinaire à l’Université royale de France. Ouvrage publié sous le titre Des Beautés poétiques de toutes les langues, considérées sous les rapports de l’accent et du rythme [Paris : Firmin Didot. In-8, 268 p., 1816].
Le Mémoire n° 10 a obtenu un accessit.
Enfin, le Mémoire n°9 [celui de Giovanni Battista Mabellini], a obtenu une mention honorable. Il a pour épigraphe : « Nam veneres habet et charites vox undique vestra ;
Sed veneres alias, atque alias charites », vers emprunté à Thomae Valpergae di Caluso. Latina carmina [1807].

La proclamation des prix a lieu dans la séance publique du 25 août 1815, par Jean Baptiste Antoine Suard [1732-1817], secrétaire perpétuel de l’Académie française [1803].
Le rapport détaillé, fait à l’intention de la Classe de la Langue et de la Littérature française, de l’Institut, rédigé par le Comte Daru, à l’intention de ses collègues, sur les ouvrages envoyés au Concours ouvert par le décret du 14 avril 1813, est reproduit dans son intégralité dans le Magasin Encyclopédique, 1815, tome III. Mai 1815.
Ce rapport expose les conclusions de la Commision, chargée d’examiner les treize Mémoires admis à concourir, commission composée de Jean Baptiste Antoine Suard [1732-1817], François Andrieux [1759-1833], Roch Sicard [1742-1822], Parseval-Grandmaison [1759-1834], Pierre Bruno Daru [1767-1829].
Le Mémoire n° 9 [celui de Giovanni Battista Mabellini] est examiné pages 68 sq.

1816-1822. À NOUVEAU MAITRE DE CONFÉRENCES.
Giovanni Battista Mabellini est rappelé à l’École normale en 1816 et garde sa conférence de Langue grecque jusqu’à la suppression de l’École, en 1822.
L’École normale est alors accusée par le gouvernement Villèle [formé le 14 décembre 1821] d’être < un foyer de pestilence et d’agitation libérale >. L’École est fermée, par ordonnance royale du 6 septembre 1822, signée Corbière, ministre secrétaire d’état au département de l’Intérieur, tandis que l’abbé Denis Frayssinous [1765-1841, nouveau Grand-Maître depuis le 1er juin 1822, reprend en mains l’Université au profit des ultras.
Les cinquante huit élèves, de première et de deuxième année sont licenciés. Tous les enseignants, dont Jean Louis Burnouf [1775-1844], Victor Cousin [1792-1867], Daniel Guigniault [1794-1876], Théodore Jouffroy [1796-1842], Jean Louis Larauza [1793-1825], Épagomène Viguier [1793-1867], Joseph Naudet [1786-1878], Guillaume Patin [1793-1876], Giovanni Battista Mabellini [1774-1834], etc. perdent leur emploi.

  1. À LA BIBLIOTHÈQUE DE LA SORBONNE.
    La suppression [de 1822 à 1826] de l’École normale, amène, par un arrêté pris en 1823, le tranfert de la bibliothèque de l’École, désormais sans emploi, vers la Bibliothèque de l’Université, placée d’abord dans les bâtiments du collège royal Louis-le-Grand, puis enfin en Sorbonne.
    Mabellini est chargé d’assurer le catalogage des livres transférés. En juillet 1824 il est, avec Théodore Lebrun, l’un des deux conservateurs adjoint [sous-bibliothécaire] de la bibliothèque de la Sorbonne, dont le conservateur est depuis 1808 Pierre Laromiguière [1756-1837], titulaire, depuis la création de l’Université impériale, de la chaire de < Philosophie > à la Faculté des lettres de Paris [1809-1837].
    Un peu plus tard, Mabellini est nommé inspecteur d’académie, chargé de l’évaluation pour l’enseignement des ouvrages provenant de l’étranger.
  2. LETTRE SUR LE TEXTE DES LUSIADES DE CAMÖENS.
    C’est à cette époque [1826], que Giovanni Battista Mabellini publie [en la signant à la fin de son texte : Mablin, sous-bibliothécaire de l’Université de France, 15 mars 1826] sa Lettre à l’Académie royale des sciences de Lisbonne, sur le texte des Lusiades. [Paris : chez Treuttel et Würtz, libraires, rue de Bourbon, n°17 ; à Strasbourg et à Londres, même maison de commerce. In-8, 77 p., 1826].
    Dans le compte-rendu qu’il publie en 1826 dans le Bulletin des sciences historiques, antiquités, philologie, édité par les Champollion, C. Landresse écrit :
    « Les deux éditions originales du poëme des Lusiades, qui seules peuvent en établir le texte d’une manière incontestable, parurent dans la même année (1572), chez le même imprimeur. Tout doit faire présumer que le Camoëns a surveillé et dirigé l’impression de l’une et de l’autre; cependant elles diffèrent en plusieurs endroits, et la seconde, plus correcte que la première, contient des leçons plus conformes au génie de la langue portugaise, et des variantes plus poétiques. Cela devait être, si l’on suppose, ce qui est vraisemblable, que le chantre de Gama, en surveillant l’impression de la seconde édition de son poëme, a rectifié quelques locutions qui lui semblaient peu correctes, et a changé quelques tournures peu poétiques ou peu harmonieuses, pour leur en substituer de plus élégantes et de plus euphoniques. Quoi qu’il en soit, il ne paraît pas que ces variantes aient jamais été un objet de discussions avant la publication de la lettre de M. Mablin. M. de Souza, qui le premier a donné un relevé exact et complet de ces variantes, dans son excellente édition des Lusiades, paraît avoir trop négligé ces secondes leçons, dont il n’a adopté qu’un petit nombre, et il se montre, dans plusieurs endroits de son avertissement, partisan déclaré des premières. M. Mablin prend parti, contre M. de Souza, pour la seconde édition. Il prouve que les changemens qu’elle contient ne peuvent avoir été faits que par l’auteur lui-même, et que toutes les variantes qui en résultent, ont une supériorité plus ou moins marquée sur les leçons qu’elles remplacent, d’où doit résulter l’obligation de les adopter.
    Cette brochure, qui annonce une connaissance profonde de la langue et de la littérature portugaise, est rédigée avec beaucoup de précision et de clarté ; et il est impossible d’apporter dans la discussion, plus d’urbanité, de bonne foi et de modestie que ne l’a fait M. Mablin ».

Un compte-rendu élogieux du travail de Giovanni Battista Mabellini paraît dans la livraison de septembre 1826 du Journal des Savants, sous la plume de François Just Marie Raynouard [1761-1836], secrétaire perpétuel de l’Académie française.

  1. EXAMINATEUR AU CONCOURS D’ENTRÉE DE L’ÉCOLE PRÉPARATOIRE.
    Une circulaire, en date du 19 juillet 1826, définit l’organisation et la nature des épreuves du concours d’entrée à l’École normale, approximativement reconstituée sous le nom d’École préparatoire et dont la première rentrée est fixée au 1er novembre 1826. Rédigés à Paris, les sujets sont envoyés aux différents rectorats, où les aspirants, au nombre de soixante-seize, pour les lettres et les sciences, se sont fait inscrire.
    Il y a six épreuves écrites : un discours latin [six heures] ; un développement français [six heures] ; des vers latins [six heures] ; une version latine [quatre heures] ; une version grecque [quatre heures] ; une question de philosophie [traitée en français] .
    Les copies sont corrigées à Paris :
    Le discours latin, la version grecque et le développement français, par l’abbé Beato Mablini [1774-1834], ancien maître de conférences à l’École normale .
    Les vers latins et la version latine, par Jean Louis Burnouf [1775-1849], ancien maître de conférences à l’École normale [1810-1822] et titulaire de la chaire d’Éloquence latine du collège de France [1816-1844].
    La question de philosophie par l’abbé André René Pierre Daburon [1758-1838], Inspecteur général des études.
    Sont déclarés reçus au concours du mois d’août 1826, dans la section Lettres, comme élèves pensionnaires de l’École préparatoire, pour une durée de scolarité de deux ans [de 1826 à 1829 inclus] treize élèves.
  2. MEMBRE DU JURY D’AGRÉGATION DES LETTRES.
    Dans le cadre de l’Université impériale l’agrégation des lettres est instituée en 1821. A partir de cette date elle se déroule chaque année : en 1821, à Paris ; en 1822, à Paris, à Strasbourg, à Toulouse ; en 1823, à Paris, à Toulouse ; en 1824, à Cahors, à Grenoble, à Paris, à Rouen ; en 1825, à Aix ; en 1826, à Caen, à Montpellier, à Paris, à Toulouse ; en 1827, à Dijon ; en 1828, à Paris ; en 1829, à Paris.
    A partir de 1830, toutes les agrégations sont centralisées à Paris.
    Le jury d’agrégation se réunit, sur plusieurs jours, pour examiner les concurrents déjà admissibles ayant à soutenir plusieurs épreuves orales, le nombre des admissibles étant généralement le double des places mises au concours.
    Giovanni Battista Mabellini est membre du jury d’agrégation des lettres en septembre 1832. Sous la présidence d’Abel François Villemain [1790-1870], vice-président du Conseil royal de l’instruction publique, sont membres du jury : Joseph Naudet [1786-1858], inspecteur général des études depuis le 21 septembre 1830 ; Paul François Dubois [1793-1874], Inspecteur général des études depuis le 21 septembre 1830 ; Épagomène Viguier [1793-1867], inspecteur de l’académie de Paris ; Charles Alexandre [1797-1870], professeur de réhtorique au collège royal Saint-Louis ; l’abbé Jean Baptiste Mablin [1774-1834], maître de conférences à l’École normale.
    Sont reçus au 21 septembre 1832 sept candidats.
    Giovanni Battista Mabellini est également membre du jury d’agrégation des lettres en août-septembre 1833. Sous la présidence d’Abel François Villemain [1790-1870], sont membres du jury : l’abbé Jean Baptiste Mablin [1774-1834], maître de conférences à l’École normale ; Charles Alexandre [1797-1870], professeur de rhétorique au collège royal Saint-Louis ; Eugène Géruzez [1799-1865], suppléant de la chaire d’Éloquence française à la Faculté des Lettres de Paris ; Paul François Dubois [1793-1874], Inspecteur général des études à partir du 21 septembre 1830 ; Jean Pierre Charpentier [1797-1878], suppléant de Joseph Victor Leclerc [1789-1865] dans la chaire d’Éloquence latine à la Faculté des Lettres de Paris.
    Sont reçus au 11 septembre 1833 cinq candidats.

1830-1834. MAÎTRE DE CONFÉRENCES EN LITTÉRATURE GRECQUE.
Après la Révolution de juillet, au moment du rétablissement du nom de l’École normale [partiellement rétablie en 1826 sous le nom d’École préparatoire], obtient à nouveau [octobre 1830] la maîtrise de conférences de Langue et Littérature grecques, assurée de 1826 à 1830 par Joseph Daniel Guigniaut [1794-1876], qui a été son élève en 1811-1812.
Après sa mort soudaine, en août 1834, Mabellini est remplacé comme maître de conférences par Philippe Le Bas [1794-1860] qui assume ses fonctions de 1834 à 1860.
Légion d’honneur. 1832.

PUBLICATIONS POSTHUMES.
Est publié avec le commentaire de Mablini, le texte grec de la première Idylle de Théocrite *[Parisiis : Apud L. Hachette bibliopolam. In via dicta Pierre Sarrazin, n°12. In-12, 1841]. Réédité en 1847.

Le texte intitulé en grec Théocrite, première idylle, a sans doute été édité à part. Il fait partie, par ailleurs, d’un recueil « classiques grecs » de cinq textes grecs publiés à des dates différentes par Hachette : Première Idylle de Théocrite, édité par Mablini [1841] ; Œdipe-roi de Sophocle, édité par L. de Sinner [1841] ; Iphigénie en Aulide d’Euripide, édité par Th. Fix et Ph. Le Bas [1843] ; Hécube d’Euripide, édité par A. Régnier [1844] ; Œdipe à Colonne de Sophocle, édité par L. de Sinner [1842].
À chaque fois le texte est édité en grec, avec aussi une traduction du titre en latin ; les notes, souvent très nombreuses, sont rédigées en latin.
La première Idylle de Théocrite, sur les 162 pages de l’édition du recueil, occupe les dix premières pages. La page de titre comporte le titre en grec et sa traduction latine : Theocriti Idyllum primum. Notis instructum maximam partem haustis ex faliliari interpretatione qua hoc idyllum in schola normali. Olim illustravit Beatus Mablinus.

En 1842, paraît le texte grec du Second Alcibiade, revu sur les meilleures éditions et accompagnées d’un choix de notes en français recueillies en 1820 dans le cours de feu Mablin [Paris : Hachette. In-12].

En 1842, paraît le texte grec d’une pièce d’Eschyle, annoté par Mablin [Paris : Hachette. In-12].

JUGEMENT DE GUIGNIAUT SUR MABELLINI.
Dans un article inséré au Moniteur du 19 août 1834, quelques jours après la mort de Mabellini, survenue le 13 août, Joseph Daniel Guigniaut, son élève, puis son collègue à l’École normale, et son ami, lui rend cet hommage : « Tous ceux qui l’ont connu ne se lassaient pas d’admirer son immense érudition et son extrême modestie, souvent embarrassante pour ceux qui avaient recours à ses lumières. M. Mablin n’a laissé que quelques mémoires ; mais ces mémoires sont des chefs-d’œuvre d’érudition ingénieuse et de clarté. Au reste, ses élèves sont le témoignage vivant de sa science ; son oeuvre se perpétuera par les rejetons qu’il a formés, et son nom, peu connu pendant sa vie, obtiendra avec le temps une célébrité durable ».

SOURCES.
• Biographie universelle, ancienne et moderne. Supplément […]. Ouvrage entièrement neuf, rédigé par une société de gens de lettres et de savants. [Paris : L. G. Michaud, in-8, 1843]. Notice signée René Alby et de Grégory, tome 72, pages 257-258. Mabellini est appelé abbé Louis Mablini.

• Sous la direction du Dr. Hoefer. Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. [Paris : Firmin Didot. Vers 1857]. Notice signée N. Tome 31, pages 434-435, sur deux colonnes. L’auteur est appelé Mabellini, Giovanni Battista Carlo Maria Pacifico.

• Dizionario Biografico degli Italiani. Instituto della Enciclopedia Italiana. Fondata da Giovanni Treccani. Roma. In-8, 2006 [notice de Gerardo Bianco, tome 66, pages 761-762, 2 colonnes. Donne des sources et une bibliographie].

• Rapport de Daru, concernant le Mémoire de Giovanni Battista (Carlo Maria Pacifico) Mabellini, sur la Poésie.
https://books.google.fr/books?id=E2W7lDmEn5cC&pg=PA7&lpg=PA7&dq=magasin+encyclop%C3%A9dique+rapport+Daru&source=bl&ots=G9dISdU0pP&sig=ACfU3U2uZ6kLI9HeML2tAFrhOQM77jQ6WA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiLk-X74ub5AhU_hc4BHRjEAEM4PBDoAXoECBEQAw#v=onepage&q=Daru&f=false

• Témoignage de Paul Dupuy [1856-1948], Surveillant général à l’École normale, dans la Revue internationale de l’enseignement. 1887, n° 13, pp. 559-565. Sous le titre : Vieux souvenirs de l’École normale. M. Mablin.
https://education.persee.fr/doc/revin_1775-6014_1887_num_13_1_2197