L’École centrale du département de l’Ain (Bourg)

Présentation

MODESTE PROPOSITION.
Écrire l'histoire d'une École centrale, c'est dans le cadre de la loi rapportée par Pierre Claude François Daunou [1761-1840], adoptée à la suite de très nombreux et profonds remaniements, recomposer l'articulation entre la structure générale des Écoles et les évènements particuliers propres à chacun des enseignants. Le tout se situant dans l'évolution des formes de gouvernement [Directoire, Consulat] et des réformes administratives [création du corps préfectoral, février 1800]. 
Mais on se contentera ici seulement de fournir la liste des enseignants. 
IDENTITÉ GÉNÉRALE ET VARIATIONS PARICULIÈRES.
Dans une vue cavalière, toutes les Écoles centrales, qui remplacent les collèges royaux supprimés le 15 septembre 1793, ont strictement la même structure, et à peu près la même histoire. 
Les professeurs sont nommés, soit directement, soit le plus souvent après un examen, par un Jury d'Instruction désigné à l'échelle départementale, et dont la composition sera presque toujours remaniée. 
La division en trois sections est identique pour toutes les écoles et les neuf chaires ont toutes le même libellé. Les Écoles disposent presque toutes d'une bibliothèque gérée par un Bibliothécaire, payé comme le sont les professeurs. Un concierge est nécessaire pour le contrôle de l'accès des élèves. Presque toutes les Écoles ont l'usage d'un jardin botanique, ce qui implique un jardinier,  et d'un cabinet de sciences expérimentales, ce qui implique du matériel et des collections. 
Quelques écoles ont obtenues l'autorisation d'ouvrir un pensionnat. Dans certains cas il y a des cours de langues vivantes. 
Les professeurs s'organisent comme ils l'entendent, sans être soumis à l'autorité administrative d'un proviseur, personnage qui, avec le censeur et le procureur-gérant, n'apparaîtra qu'avec les lycées napoléonniens. La plupart des professeurs participent aux fêtes de fin d'année, au cours desquelles, à côté des discours d'usage, les meilleurs élèves sont interrogés publiquement.
Mais évidemment, au niveau de bien des évènements, des différences apparaissent. 
Les dates d'ouverture, avec une séance solennelle où les enseignants sont installés, les débuts des cours, la date de clôture effective, varient d'une École à l'autre. Dans une même École, tous les enseignants ne commencent pas exactement à la même date. 
Certains gardent leurs chaires sur toute la durée de fonctionnement de l'institution. D'autres, à peine nommés, démissionnent. Beaucoup à la suite d'une nomination dans un poste administratif plus prestigieux, en raison d'une élection au Conseil des Cinq-Cents, voire d'une destitution, un décès, et ne peuvent continuer d'assurer leur enseignement. Il sont  le plus souvent remplacés. 
Malgré les questionnaires, les enquêtes, et les directives diligentées par les différents ministres de l'Intérieur, il y a bien des différences dans les méthodes et les contenus de l'enseignement, dans les ouvrages scolaires utilisés. Restent aussi, pour marquer des différences, les qualités propres à chacun.  . Et également, intérêt porté à sa tâche, variété des expériences antérieures, notoriété manifeste par l'appartenance à des Sociétés savantes, départementales ou nationales.
DURÉE DE L'ÉCOLE CENTRALE DE L'AIN.
L'École centrale du département de l'Ain, établie à Bourg, est « installée » le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jour de son inauguration officielle, dans les locaux de l'ancien collège des Jésuites, aujourd'hui lycée Lalande.
À la suite de la loi du 2 floréal an X [1er mai 1802], votée sous le Consulat, d'après un projet d'Antoine François Fourcroy, établissant les lycées, l'École centrale de l'Ain est fermée en ventôse an XI [février-mars 1803].
RÉPARTITION DES ENSEIGNEMENTS.
Selon l'Almanach national de France de 1799, les chaires de l'École centrale de l'Ain sont distribuées, selon trois sections, de la manière suivante : 
PREMIÈRE SECTION.
Première section ouverte aux élèves ayant au minimum douze ans.
Dessin, Gastel ; Histoire naturelle, Texier ; Langues anciennes, Beauregard. 
DEUXIÈME SECTION.
Deuxième section ouverte aux élèves ayant au minimum quatorze ans.
Élements de mathématiques, Clair ; Physique, Tissier. 
TROISIÈME SECTION.
Troisième section ouverte aux élèves ayant au minimum seize ans.
Grammaire générale, Durand ; Belles-Lettres, Mermet ; Histoire, N… ; Législation, Grindon ; Bibliothécaire, Chapuis.
LES TITULAIRES DES CHAIRES.
LE DESSIN.
Claude François Xavier Gastel [1773- ]. 
Premier titulaire de la chaire de Dessin à l'École centrale du département de l'Ain.
Innocent Goubaud [1780-1847]. 
Second titulaire de la chaire de Dessin à l'École centrale du département de l'Ain. Assure son enseignement jusqu'à la fermeture de l'École en ventôse an XI [février-mars 1803].
L'HISTOIRE NATURELLE.
Texier. 
Premier titulaire de la chaire d'Histoire naturelle à l'École centrale du département de l'Ain. Commence son enseignement à partir de l'inauguration de l'école, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796]. 
Luc, Jean Claude  [1754- ]. 
Second titulaire de la chaire d'Histoire naturelle à l'École centrale du département de l'Ain. Assure son enseignement jusqu'à la fermeture de l'École en ventôse an XI [février-mars 1803].
LES LANGUES ANCIENNES.
Beauregard, Honoré [1770-1827]. 
Premier titulaire de la chaire des Langues anciennes à l'École centrale du département de l'Ain, commence son enseignement  à partir de l'inauguration de l'École, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jusqu'en 1800.  Date à laquelle il assure l'enseignement de Grammaire générale, en remplacement de Pierre François Durand, destitué.
Valençot, Claude [1765- ]. 
[écrit aussi Valensot]. 
Second titulaire de la chaire de Langues anciennes à l'École centrale du département de l'Ain. Commence son enseignement en 1800, en remplacement d'Honoré Beauregard [1770-1827], et le poursuit jusqu'à la fermeture de l'École en ventôse an XI [février-mars 1803].  
LES ÉLÉMENTS DE MATHÉMATIQUES.
Clerc, François [1769-1847].
[improprement : Clair]. 
Nommé titulaire de la chaire de Mathématiques le 19 brumaire an V [9 novembre 1796]. Est en fonction, de l'ouverture de l'École, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jusqu'à sa fermeture en ventôse an XI [février-mars 1803].
LA PHYSIQUE.
Tissier, Philippe. 
Premier titulaire de la chaire de Physique et Chimie expérimentales à l'École centrale du département de l'Ain. Il est en fonction, de l'ouverture de l'École, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jusqu'à sa révocation, le 24 frimaire an X [16 décembre 1801].
Ampère, André Marie [1775-1836]. 
Second titulaire de la chaire de Physique et Chimie expérimentales à l'École centrale du département de l'Ain. Nommé le 30 pluviôse, an X [19 février 1802], est en fonction jusqu'à la fermeture de l'École, en ventôse an XI [février-mars 1803].
LA GRAMMAIRE GÉNÉRALE.
Durand, Pierre François. 
Titulaire de la chaire de Grammaire générale à l'École centrale du département de l'Ain, est en fonction, de l'ouverture de l'École, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jusqu'à sa destitution en 1800. Est alors remplacé par Honoré Beauregard [1770-1827].
Beauregard, Honoré [1770-1827].
Second titulaire de la chaire de Grammaire générale à l'École centrale du département de l'Ain. Il commence cet enseignement, à partir de 1800,  à partir de l'inauguration de l'École, le en remplacement de Pierre François Durand, destitué, premier titulaire de la chaire.
LES BELLES-LETTRES.
Mermet, Louis François Emmanuel [1763-1825]. 
Titulaire de la chaire de Belles-Lettres à l'École centrale du département de l'Ain, est en fonction, de l'ouverture de l'École, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jusqu'à sa fermeture en ventôse an XI [février-mars 1803].
L'HISTOIRE.
Riboud, Thomas Philibert [1755-1835]. 
Titulaire de la chaire d'Histoire à l'École centrale du département de l'Ain, après le coup d'État du 18 brumaire an VIII [9 novembre 1799]. Il y assure son enseignement seulement pendant une durée très courte, étant nommé un peu moins de quatre mois après, le 9 germinal an VIII [30 mars 1800], conseiller de préfecture de l'Ain. 
LA LÉGISLATION.
Grindon, Jean François Marie. 
Nommé titulaire de la chaire de Législation à l'École centrale du département de l'Ain, le 18 germinal an VII [7 avril 1799]. Il assure son enseignement jusqu'à la fermeture de l'École en ventôse an XI [février-mars 1803].
LE BIBLIOTHÉCAIRE.
Chapuis, Étienne [1741-1818]. 
Bibliothécaire de l'École centrale du département de l'Ain. Il est en fonction, de l'ouverture de l'École, le 1er nivôse an V [21 décembre 1796], jusqu'à sa fermeture, en ventôse an XI [février-mars 1803].