Les Écoles centrales

Quatre-vingt dix-huit écoles centrales furent établies dans les départements de la France [aux frontières élargies], entre 1796 et 1802. Conçues sous la Convention Nationale [1792-1795], elles sont mises en place sous le Directoire [1795-1799]. Après quelques années de fonctionnement, elles subissent un effet en retour du coup d'État du 18 brumaire an VIII [1799] ouvrant la période du Directoire ; puis sont supprimées par la loi du 2 floréal an X [1er mai 1802].

 
MODESTE PROPOSITION.
Écrire l'histoire d'une École centrale, c'est dans le cadre de la loi rapportée par Pierre Claude François Daunou [1761-1840], adoptée à la suite de très nombreux et profonds remaniements, recomposer l'articulation entre la structure générale des Écoles et les évènements particuliers propres à chacun des enseignants. Le tout se situant dans l'évolution des formes de gouvernement [Directoire, Consulat] et des réformes administratives [création du corps préfectoral, février 1800]. 
Mais on se contentera ici seulement de fournir la liste des enseignants. 
IDENTITÉ GÉNÉRALE ET VARIATIONS PARTICULIÈRES.
Dans une vue cavalière, toutes les Écoles centrales, qui remplacent les collèges royaux supprimés le 15 septembre 1793, ont strictement la même structure, et à peu près la même histoire. 
Les professeurs sont nommés, soit directement, soit le plus souvent après un examen, par un Jury d'Instruction désigné à l'échelle départementale, et dont la composition sera presque toujours remaniée. 
La division en trois sections est identique pour toutes les écoles et les neuf chaires ont toutes le même libellé. Les Écoles disposent presque toutes d'une bibliothèque gérée par un Bibliothécaire, payé comme le sont les professeurs. Un concierge est nécessaire pour le contrôle de l'accès des élèves. Presque toutes les Écoles ont l'usage d'un jardin botanique, ce qui implique un jardinier,  et d'un cabinet de sciences expérimentales, ce qui implique du matériel et des collections. 
Quelques écoles ont obtenu l'autorisation d'ouvrir un pensionnat. Dans certains cas il y a des cours de langues vivantes. 
Les professeurs s'organisent comme ils l'entendent, sans être soumis à l'autorité administrative d'un proviseur, personnage qui, avec le censeur et le procureur-gérant, n'apparaîtra qu'avec les lycées napoléoniens. La plupart des professeurs participent aux fêtes de fin d'année, au cours desquelles, à côté des discours d'usage, les meilleurs élèves sont interrogés publiquement.
Mais évidemment, au niveau de bien des évènements, des différences apparaissent. 
Les dates d'ouverture, avec une séance solennelle où les enseignants sont installés, les débuts des cours, la date de clôture effective, varient d'une École à l'autre. Dans une même École, tous les enseignants ne commencent pas exactement à la même date. 
Certains gardent leurs chaires sur toute la durée de fonctionnement de l'institution. D'autres, à peine nommés, démissionnent. Beaucoup à la suite d'une nomination dans un poste administratif plus prestigieux, en raison d'une élection au Conseil des Cinq-Cents, voire d'une destitution, un décès, et ne peuvent continuer d'assurer leur enseignement. Il sont  le plus souvent remplacés. 
Malgré les questionnaires, les enquêtes, et les directives diligentées par les différents ministres de l'Intérieur, il y a bien des différences dans les méthodes et les contenus de l'enseignement, dans les ouvrages scolaires utilisés. Restent aussi, pour marquer des différences, les qualités propres à chacun.  Et également, intérêt porté à sa tâche, variété des expériences antérieures, notoriété manifeste par l'appartenance à des Sociétés savantes, départementales ou nationales.