François 1er et les premiers lecteurs royaux de grec, 1530-1829

A la suite de requêtes formulées pendant plus d’une douzaine d’années par des humanistes de son entourage, dont Guillaume Budé [1467-1540], « son maître en librairie », François 1er institue en 1530, hors la tutelle de l’Université, six lecteurs royaux.

Trois lecteurs royaux pour l’hébreu : Agathias Guidacerius, François Vatable et Paul Paradis ; deux pour le grec : Pierre Danès et Jacques Toussain ; un pour les mathématiques, Oronce Finé.

Pour le grec, l’un des enseignements, avec l’abbé Pierre Danès [1497-1577], est consacré à la langue grecque et donnera ultérieurement naissance à la chaire de Langue et littérature grecques.
L’autre enseignement, avec Jacques Toussain [NNN-1547], est consacré à la littérature grecque et donnera ultérieurement naissance à la chaire de Philosophie grecque et latine.

On trouvera ici, de 1530 à 1829, la succession d’une des chaires, celle initiée par Pierre Danès, dont l’enseignement est effectif de 1530 à 1535.
L’autre lignée est initiée par Jacques Toussaint [NNN-1547], dont les premiers successeurs sont Jean Chéradame ; Denis Coroné ; Pierre Galland ; Adrien Turnèbe ; Denis Lambin ; etc.

1530-1534.
DANÈS.
Abbé Pierre Danès [1497-1577].
[autre forme du nom : Danetz].
Né en 1497, à Paris ; mort le 23 avril 1577, à Saint-Germain des Prés.
Commence son cours, comme lecteur royal en grec, en mars 1530.
Remplacé comme lecteur royal en 1535 par Jean Strazel [NNN-1559].

En 1523, curé de l’église Saint-Josse, à Paris.
Lecteur royal en langue grecque en mars 1530 est autorisé à quitter son enseignement dans l’été 1534, pour se rendre à Venise [1534-1535], puis à Rome [1536], en accompagnement de l’ambassadeur Georges de Selve [1508-1541], dont il avait été le précepteur.
De retour en France, en 1537, l’abbé Pierre Danès est un des commissaires chargé d’examiner l’affaire de Pierre Ramus.
L’abbé Pierre Danès sera nommé par le Roi ambassadeur auprès du Concile de Trente, convoqué le 33 mai 1542 et qui s’ouvre le 13 décembre 1545.
Précepteur, aumônier et confesseur du Dauphin [futur François II].
Évêque du diocèse de Lavaur [Tarn] de 1557 à 1577, dans le poste que Georges de Selve avait occupé de 1526 à 1540.
• https://data.bnf.fr/fr/12133568/pierre_danes/

1535-1559.
STRAZEL.
Jean Strazel [NNN-1559].
[autre forme du nom : Stracel ; Stracelle ; Strazeel].
D’origine flamande.
Succède en 1535, comme < lecteur en langue grecque > au Collège royal, à l’abbé Pierre Danès [1497-1577], sur la recommandation de ce dernier. Est d’abord choisi provisoirement pour la durée du voyage de l’abbé Pierre Danès en Italie, puis maintenu à titre définitif.
Remplacé en 1560, par Jean Dorat [1508-1588].1

Vers 1539, est également indiqué comme lecteur de grec, en plus de du nom de Jean Strazel et de celui de Jacques Thouzan [Toussain], le nom de Denys Arron [les Registres du Parlement disent Corron]. Selon Jean Eudes Girot, Dorat aurait succédé à Denis Corron, comme lecteur royal en 1556.
En 1545, est également indiqué comme lecteur de grec, en plus de Jean Strazel, le nom de Denis Arras.

1560-1567.
DORAT.
Jean Dorat [1508-1588].
[autre forme du nom : d’Aurat]
Né le 3 avril 1508, à Limoges [Limousin, aujourd’hui Haute-Vienne] ; mort le 1er novembre 1588, à Paris.
Succède en 1560 à Jean Strazel [NNN-1559], comme Professeur royal de langue grecque.
Démissionne de son poste en 1567, au profit de son neveu Nicolas Goulu[1530-1601].
• https://data.bnf.fr/fr/11900415/jean_dorat/

1567-1601.
[ou 1567-1592].
GOULU.
Nicolas Goulu [1530-1601].
[autre forme du nom : Nicolaus Gulonius ; Nicolaos Goulonios].
Père de Jean, avocat au Parlement de Paris, puis général de la Congrégation des Feuillants ; et de Jérôme, Professeur Royal en langue grecque, à la place de son père.
Né en 1530, près de Chartres ; mort en 1601.
Autre date de décès : 1598.
Succède en 1567 à Jean Dorat [1508-1588], son beau-père, dont il a épousé la fille Magdeleine.
Est remplacé en 1603, par Jérôme Goulu [1581-1630]< lecteur ordinaire du Roi, en Lettres Grecques en l’Université de Paris >.

Rémy Belleau, Ronsard, du Baïf font partie du jury d’examen de Nicolas Goulu, gendre de Dorat, qui postule au Collège royal l’une des deux chaires de grec que son beau-père allait laisser vacante.

• https://www.persee.fr/doc/xvi_1774-4466_2007_num_3_1_924
• https://data.bnf.fr/fr/12462226/nicolas_goulu/

1603-1623.
GOULU.
Jérôme Goulu [1581-1630].
Second fils de Nicolas Goulu
Succède en 1603 à son père Nicolas Goulu [1530-1601].
Se démet de ses fonctions en 1623. Remplacé en 1623, par Pierre de Montmaur [1576-1650].
Lecteur ordinaire du roi Henri-IV en lettres grecques en l’université de Paris.
Docteur de l’Université [1620].

1623-1648.
MONTMAUR.
Pierre de Montmaur [1576-1648].
Né en 1576 ; mort le 7 septembre 1648.
Succède en 1623 à Jérôme Goulu [1603-1623].
Remplacé en 1648, par l’abbé Jean Aubert [NNN-1650]
• https://data.bnf.fr/fr/12240730/pierre_de_montmaur/
• https://www.fabula.org/actualites/colloque-l-affaire-pierre-de-montmaur_57450.php

1648-1650.
AUBERT.
Abbé Jean [Louis] Aubert [NNN-1650].
Né à la fin du XVI ème siècle, à Laon ; mort le 1er novembre 1650.
Succède le 10 février 1648 à Pierre de Montmaur [1576-1648].
Remplacé fin décembre 1650, par Jacques Pigis [NNN-1676].
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Aubert_(abb%C3%A9)

1650-1676.
PIGIS.
Jacques Pigis [NNN-1676].
NNN ; mort le 29 juin 1676.
Succède fin décembre 1650 à l’abbé Jean Aubert [NNN-1650].
Remplacé en 1676, par Jean Baptiste Cotelier [1631-1689].

Bachelier de théologie.
Régent en philosophie au collège de Navarre.
Doyen des professeurs.

1676-1686.
COTELIER.
Jean Baptiste Cotelier [1629-1686].
Né en décembre 1629, à Nîmes ; mort le 12 août 1686, à Paris.
Succède en 1676 à Jacques Pigis [NNN-1676]
Est remplacé en 1686, par l’abbé Jean Gallois [1632-1707].
• https://data.bnf.fr/fr/12072556/jean-baptiste_cotelier/

1686-1707.
GALLOIS.
Abbé Jean Gallois [1632-1707].
Né le 14 juin 1632, à Paris ; mort le 17 avril 1707, à Paris.
Succède en 1686 à Jean Baptiste Cotelier [1631-1686].
Remplacé en 1707, par l’abbé Guillaume Massieu [1665-1722].

Garde de la Bibliothèque du Roi [18 octobre 1683-1684], en remplacement de Pierre de Pierre de Carcavi [1600-1683], commis de la Bibliothèque du Roi.
Inspecteur du Collège royal [1688], fonction qui vient d’être créée le 23 janvier 1688
par le Roi, sous l’administration du marquis de Seignelay, fonction cumulée avec celle de Syndic [1689], élu pour deux ans, renouvelable.
Élu membre de l’Académie française, le 5 décembre 1672, au fauteuil 26 rendu vacant par le décès d’Amable de Bourzeys [1606-1672], survenu le 2 août 1672. Reçu le 12 janvier 1673.
Membre de l’Académie des Sciences [1668], dont il est secrétaire en 1692 et 1693.
Secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres [dont il n’est cependant pas membre] de 1683 à 1691, en remplacement de Charles Perrault, secrétaire perpétuel de 1663 à 1682.
• https://data.bnf.fr/fr/10499650/jean_gallois/?vid=rss
• https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/327-jean-gallois

1707-1722.
[ou 1710-1722]
MASSIEU.
Abbé Guillaume Massieu, s. j. [1665-1722].
Né le 13 avril 1665, à Caen ; mort le 26 septembre 1722, à Paris.
Succède en 1707 à l’abbé Jean Gallois [1632-1707].
Est remplacé le 22 octobre 1722, par Claude Capperonnier [1671-1744].

Prononce son discours d’installation en 1710.
Élève de l’Académie des Inscriptions [1705] ; Associé ; Pensionnaire [1710].
Élu membre de l’Académie française le 19 novembre 1714, au fauteuil 24, rendu vacant par le décès de Jules de Clérambault [1660-1714] survenu le 17 août1714. Reçu le 29 décembre 1714.
• https://data.bnf.fr/fr/10605511/guillaume_massieu/

1722-1732.
CAPPERONNIER.
Abbé Claude Capperonnier [1671-1744].
Né le 1er mai 1671, à Montdidier [Picardie ; aujourd’hui département de la Somme] ; mort le 24 juillet 1744, à Paris.
Succède le 22 octobre 1722 à l’abbé Guillaume Massieu [1665-1722].
Est remplacé en 1732, par l’abbé René Vatry [1697-1770].
• https://data.bnf.fr/fr/12001966/claude_capperonnier/

1732-1754
[ou 1735]
VATRY.
Abbé René Vatry [1697-1769].
[autre forme du nom : Vatri].
Né le 21 octobre 1697, à Reims [Champagne ; aujourd’hui département de la Marne] ; mort le 16 décembre 1769, à Paris.
Succède en 1732 à Claude Capperonnier [1671-1744].
Est remplacé le 17 juin 1757, par Jean Vauvilliers [c.1698-1766].

Professeur royal en langue grecque.
Inspecteur-syndic du Collège royal [1741].
Associé de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres [7 février 1727] ; Pensionnaire [8 décembre 1753].
L’annuaire de l’AIBL donne 1770 comme année de décès.
• https://data.bnf.fr/fr/14318083/rene_vatry/

1757-1766.
VAUVILLIERS.
Jean Vauvilliers [1698-1766].
Né à Noyers [Bourgogne ; aujourd’hui département de l’Yonne] ; mort en 1766, à Paris.
Coadjuteur et survivancier de l’abbé Vatry.
Succède le 17 juin 1757 à l’abbé René Vatry [1697-1754].
Est remplacé en 1766, par son fils Jean François Vauvilliers [1737-1801].
• https://data.bnf.fr/fr/15559082/jean_vauvilliers/

1766-1791.
VAUVILLIERS.
Jean François Vauvilliers [1737-1801].
Fils de Jean Vauvilliers [1698-1766].
Né le 24 septembre 1737, à Paris ; mort le 23 juillet 1801, à Saint-Petersbourg [Russie].
Succède en 1766 à Jean François Vauvilliers [1737-1801].
Est remplacé en 1791, par Jean Baptiste Gail [1755-1829].

Suppléé en 1791 par Jean Baptiste Gail [1755-1829].
• https://data.bnf.fr/fr/12297613/jean-francois_de_vauvilliers/

1791-1829.
GAIL.
Jean Baptiste Gail [1755-1829].
Né le 4 juillet 1755, à Paris ; mort le 5 février 1829, à Paris.
Succède en 1791 à Jean François Vauvilliers [1737-1801].
Est remplacé en 1829, par Jean François Boissonade [1774-1857].

Il est suppléé en 1805-1806 par Jean Baptiste Polyeucte Humbert [1773-1846]
En 1794 son cours porte sur La Retraite des Dix-mille de Xénophon.
Elu membre de la troisième classe [Histoire et Littérature ancienne] de l’Institut national le 21 juillet 1809, au fauteuil 29 rendu vacant par le décès de l’abbé Gaspard Michel, dit Le Blond [1738-1809], ancien membre du Corps Législatif.
Au moment de la seconde Restauration, est maintenu et nommé membre ordinaire de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres reconstituée par l’ordonnance royale du 21 mars 1816. Il occupe le fauteuil 26.
• https://data.bnf.fr/fr/12512968/jean-baptiste_gail/

SOURCE.
• Abbé Claude Pierre Gouget. Mémoire historique et littéraire sur la Collège royal de France.
[A Paris : Chez Augustin Martin Lottin, l’aîné, Imprimeur et Libraire, rue Saint-Jacques, près St Yves, au Coq. In-4, 220 p., 1758]. Approbation. Privilège.
https://books.google.fr/books?id=KJ8O8B-MC_MC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_book_other_versions_r&cad=4#v=onepage&q&f=false