Anot, Cyprien, Dissertatio philosophica de Logica, thèse latine, 1818

On trouvera ci-contre le texte des six pages imprimées de la thèse latine, rédigée en 1818, par l’enseignant rémois de vingt-six ans Cyprien Anot [1792-1879], pour l’obtention, auprès de la Faculté des Lettres de Paris du titre de docteur ès-lettres.

TITRE DE LA THÈSE LATINE.
Dissertatio philosophica/ De Logica [Parisiis : E Typographia A. Egron, Ducis Engolismensis typographi. In-4, 7 p., 1818].

LES DEUX THÈSES DE CYPRIEN ANOT.
Depuis, le décret impérial du 17 mars 1808, portant sur l’Organisation générale de l’Université [Titre III, article 21], et le statut du 16 février 1810 du Conseil de l’Université, pour obtenir le diplôme de doctorat ès-lettres, l’impétrant doit produire son titre de licencié [ce qui implique qu’il ait obtenu antérieurement le baccalauréat] et avoir déposé en même temps une thèse en latin [sur un sujet de philosophie] et une thèse en français [sur un sujet de littérature ancienne et moderne].
A la suite de quoi, il est autorisé, ou non, à soutenir publiquement l’une après l’autre ses deux thèses.

Dans le cas de Cyprien Anot, déjà licencié ès-lettres [jam in Facultate litterarum licenciatus], la thèse en français a pour titre : De l’Influence de la morale sur l’éloquence. La soutenance a lieu, pendant deux heures, de deux heures à quatre heures, le lundi 10 août 1818.
La thèse en latin [Dissertatio philosophica/ De Logica] est soutenue le lendemain, le mardi 11 août [Augusti undecimâ die], de midi à deux heures [ab meridie usque ad secundam horam].

Cette même année 1818, seules quatre thèses de lettres [thèse latine et française confondues] sont soutenues à Paris, seule Faculté cette année ayant reçu des thèses.

EN TRÈS PETIT NOMBRE D’EXEMPLAIRES.
A cette époque les deux thèses requises pour le doctorat [en latin aussi bien qu’en français] sont imprimées à un très petit nombre d’exemplaires.
Pour le moins cependant en autant d’exemplaires que de membres qui constituent le jury de soutenance. Soit au moins trois personnes, dont le doyen de la Faculté, où la thèse a été déposée.
On peut raisonnablement supposer que cette thèse n’a pas été imprimée à plus d’une dizaine d’exemplaires. Ce qui en fait un texte assez rare. Et du même coup difficile à trouver en bibliothèque.

UN EXEMPLAIRE À LA BIBLIOTHÈQUE DE L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE.
Un exemplaire doit être à la disposition du doyen de la Faculté, qui fait paraître à chaque fois, sur la thèse latine, la mention : vidi ac perlegi [j’ai vu et j’ai lu].
Dans le cas présent : Jean Denis Barbié du Bocage [1760-1825], professeur de géographie ancienne et moderne, doyen de la Faculté des Lettres de Paris, depuis le 16 novembre 1815, nommé en remplacement de Pierre-Paul Royer-Collard, professeur d’histoire de la philosophie, premier doyen [1810-1814].
Denis Barbié du Bocage restera en poste jusqu’au 28 décembre 1825, date de son décès en fonctions. Sera remplacé par Nicolas Lemaire [1767-1832], professeur de poésie latine, doyen de 1826 à 1832.

La soutenance effectuée, les exemplaires utilisés sont soit conservés dans les bibliothèques personnelles des autorités et des professeurs qui ont formé le jury, soit remis à la Bibliothèque de l’Université.

Dans le cas présent, un exemplaire de la thèse en latin de Cyprien Anot se trouve, à Paris, dans la Bibliothèque de l’École normale supérieure, 45 rue d’Ulm, sous la cote : ULM LSH, salle 4 [Thèse 43]. En accès libre, les exemplaires des thèses, sont disposées sur les rayonnages, dans l’ordre chronologique de leur publication [et du même coup de leur soutenance].
La bibliothèque de l’École dispose de la presque totalité des thèses soutenues depuis 1810. Très exceptionnellement il n’y a pas pour Cyprien Anot d’exemplaire de la thèse en français. Ne figure que la thèse en latin.

Le numéro 43 porté dans la cote indique, avec exactitude, qu’il s’agit de la quarante-troisième thèse [latine et française confondues] soutenue depuis le dépôt de la première thèse déposée en 1810 auprès de la Faculté des Lettres de Besançon par le grammairien Pierre Fontanier [1757-1821] professeur d’humanités au lycée impérial de Besançon.

UN AUTRE EXEMPLAIRE À LA BIBLIOTHÈQUE DE L’INSTITUT DE FRANCE.
Un autre exemplaire de la thèse latine se trouve à Paris, à la Bibliothèque de l’Institut de France, 25 bis, quai de Conti. Sous la cote : 4° M 32 c* (n° 7).
Cette cote renvoie à un recueil de différents textes qui s’échelonnent de 1748 à 1834.
Y figurent les thèses latines de Nicolas Lecouturier [De hominum testimonio, thèse d’août 1818] ; Jean Chrysostome Dabas [De gnomica Graecorum philosphia, thèse de juillet 1832] ; Jacques Dominique Chopin [De facultate morali, thèse d’août 1818] ; Jean Baptiste Félix Descuret [De Suicidio, thèse de mars 1818] ; Cyprien Anot [De Logica, thèse d’août 1818].

SUDOC.
Le catalogue du Système Universitaire de Documentation [http://www.sudoc.abes.fr]
parmi de multiples services, fournit la possibilité de localiser un ouvrage dans l’une des très nombreuses bibliothèques affiliées au réseau.
Dans la cas des thèses de Cyprien Anot, seule la thèse en français [De l’influence de la morale sur l’éloquence] est référencée deux fois.
D’une part à la Bibliothèque d’Aix-Marseille, Lettres Sciences humaines ; d’autre part à Paris-Bis Réserve, autrement dit à la Bibliothèque de la Sorbonne, salle de Réserve [l’une des pièces d’un recueil factice de thèses]. Aucune trace de la thèse en latin [Dissertatio philosophica/ De Logica].

NUMÉRISATION.
La Bibliothèque Nationale de France [BNF], par l’intermédiaire de Gallica a numérisé la thèse de logique en latin :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5328475v/f1.item.item
De même elle a numérisé la thèse de littérature en français :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k53280653
La numérisation de la thèse française est faite, comme en témoigne l’estampille, à partir de l’exemplaire déposé initialement à la Bibliothèque de l’Université de France.

BRÈVE BIOGRAPHIE DE CYPRIEN ANOT DE MAIZIÈRES
Cyprien Anot [1792-1879], né le 27 avril 1792, à Saint-Germainmont [Ardennes] ; mort le le 5 janvier 1879, à Rennes [Ille-et-Vilaine] est le frère aîné d’Auguste Anot [1799-1879], élève de l’École normale [1818], ultérieurement professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Poitiers [1845-1863].

Un décret impérial du 4 août 1860, autorise Cyprien Anot à ajouter à son nom le nom < de Maizières >, du nom de son épouse Jeannette de Maizières, fille d’un professeur de mathématiques transcendantes au lycée impérial de Versailles, puis au collège royal de Reims.

Docteur ès-lettres [1818] professeur de lettres à Reims, puis à Versailles, inspecteur d’académie du département de la Seine-et-Oise [chef-lieu : Versailles] en octobre 1851. Révoqué en mars 1852, par le ministre Fourtoul, pour un article de journal où sont affirmées ses opinions royalistes.
Auteur prolifique, publie des ouvrages littéraires [poésie, pièce de théâtre, essai], des manuels scolaires. Nombreux articles dans la presse légitimiste [Le Siècle, l’Union].