Weiss Charles (1812-1881), professeur et historien du protestantisme

Sa carrière universitaire [École normale en 1833 ; agrégation d’histoire en 1836 ; doctorat en 1839] le conduit à devenir professeur d’histoire à Paris, au lycée Condorcet. Son nom reste attaché à l’Histoire des réfugiés protestants de France depuis la révocation de l'édit de Nantes.
Charles Weiss [1812-1881]. Né en 1812, à Strasbourg [Bas-Rhin] ; mort le 27 décembre 1881, à Vanves [Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine].

À distinguer de Charles Weiss [1779-1866], Conservateur-administrateur de la bibliothèque de la ville de Besançon [1812-1866], qui publie de 1841 à 1852 : Papiers d'état du cardinal de Granvelle, d'après les manuscrits de la bibliothèque de Besançon.

Ancien élève du Gymnase protestant de Strasbourg.

1833. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE.
Ancien élève de l'École normale en 1833.
Sont reçus cette année 1833, pour la section Lettres, comme élèves pensionnaires dans l’ordre alphabétique, pour une scolarité de trois ans :
Jean Arnault [1814-1858], professeur de rhétorique à Cahors ; Eugène Barroux, professeur de sixième au lycée Henri-IV ; Pierre Boutron [1813-1874], professeur au collège de Moulins ; Vincent L. Joguet [1815-1874]; Joseph Landry, chef d'institution à Paris ; Alfred Lorquet [1815-1883] ; Gustave Madol ; Louis Monnier [ -1855], professeur de quatrième au collège de Nîmes [1837] ; Numa Morel [ -1885], professeur de seconde au lycée de Limoges ; Eugène Édouard Morin [1814-1876] ; Émile Saisset [1814-1863], professeur d'Histoire de la philosophie à la Faculté des Lettres de Paris ; Jules Simon [1814-1896], futur président du Conseil des ministres ; Joseph Vignot ; Charles Weiss [1812-1864], professeur d'histoire au lycée Bonaparte [lycée Condorcet] à Paris ; Jean Yanoski [1813-1851], professeur d'histoire au collège Henri-IV.

Au cours de sa troisième année, Charles Weiss est un des élèves de Jules Michelet [1798-1874], maître de conférences d'histoire [1827-1836] à l'École normale.

1835-1836. ENSEIGNE L'ALLEMAND À L'ÉCOLE NORMALE.
Alors qu'il est élève de troisième année à l'École normale, dans la spécialité de l'histoire, Charles Weiss enseigne l'allemand à ses camarades plus jeunes, à raison de deux cours par semaine d'une heure et demie [cours supérieur].

1836. AGRÉGATION D'HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE.
À la sortie de sa scolarité de trois ans à l'École normale, Charles Weiss est reçu en 1836, le second à l'agrégation d'Histoire et de géographie, créée pour la première fois en 1831.

Sont reçus cette année, le 16 septembre 1836, dans l'ordre de classement : Achille François [1809-1865], régent de seconde au collège de Saint-Omer, futur professeur d'Histoire, à la Faculté des Lettres de Lyon [1838-1847] ; Charles Weiss [1812-1864], ancien élève de l'École normale [1833], futur professeur d'histoire au lycée Bonaparte [Condorcet] ; Jules Petitjean [1808-1885], préfet des études à l'institution Sainte-Barbe, futur procureur général [1871] ; Jacques Gisquel-Boissières, préfet des études au collège Rollin ; Jean Yanoski [1813-1851], ancien élève de l'École normale [1833], futur professeur d'histoire au collège Henri-IV [1845-1848].

1836. PROFESSEUR D'HISTOIRE AU COLLÈGE ROYAL DE TOULOUSE.
Au sortir de l'École normale, et après l'agrégation, Charles Weiss est nommé professeur d'histoire au collège royal de Toulouse [département de Haute-Garonne ; académie de Toulouse] en remplacement d'Alexandre Olleris [1808-1895], agrégé d'histoire en septembre 1834, qui vient d’être nommé à Paris, suppléant d’histoire au collège Charlemagne.
Charles Weiss reste à Toulouse jusqu'au 19 octobre 1838, date de sa nomination provisoire à Strasbourg.
Est remplacé par Jean Peyrot [1813-1889], ancien régent d’histoire au collège d’Aix.

1838. PROFESSEUR D'HISTOIRE AU COLLÈGE ROYAL DE STRASBOURG.
Charles Weiss est nommé, le 19 octobre 1838, professeur d'histoire au collège royal de Strasbourg, en remplacement d'Achille François [1809-1865], lui aussi agrégé d'histoire et géographie en 1837, qui vient d'être chargé des fonctions de professeur à la Faculté des Lettres de Lyon.
Charles Weiss y reste un an, jusqu'au 4 octobre 1839, date de sa nomination à Paris. Charles Weiss est remplacé à Strasbourg par Louis Rosey [1810-1848], auparavant professeur d'histoire au collège royal de Clermont.

1839. DOCTORAT ÈS-LETTRES D'HISTOIRE.
Charles Weiss est docteur ès-lettres [Paris, juin 1839], avec une thèse latine : Hugonis de Sancto Victore methodus mystica. Dissertatio philosophica quam examini facultatis litterarum parisiensis subjecit Carolus Weiss, olim scholae normalis alumnus, in Facultate literarum.
[Argentorati : typis viduae Berger-Levrault. In-8, 67 p., 1839].
La thèse n'est pas dédiée.
Numérisé : Google Books.
https://books.google.fr/books?id=7jbAgyrMrL8C&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

La thèse, en français, a pour titre : Des Causes de la décadence de l'industrie et du commerce en Espagne, depuis le règne de Philippe II jusqu'à l'avènement de la dynastie des Bourbons. Thèse présentée à la Faculté des Lettres de Paris, par Charles Weiss, Ancien Élève de l'École normale, Licencié ès lettres.
[Strasbourg : Impr. de Vve Berger-Levrault, rue des Juifs, n° 33. In-8, 87 p., 1839].

En dernière page est imprimée la mention : Vu et lu, à Paris, en Sorbonne, le 22 juin 1839, par le Doyen de la Faculté des lettres de Paris, J. Vict. Le Clerc.
Permis d’imprimer : L’Inspecteur général des études, chargé de l’administration de l’académie de Paris, Rouselle.
La thèse n'est pas dédiée.
Numérisé : Gallica BNF.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62221963

1839. PROFESSEUR D'HISTOIRE À PARIS AU COLLÈGE BOURBON.
Le 4 octobre 1839, Charles Weiss est nommé à Paris, au collège royal Bourbon [Condorcet], pour suppléer Charles Merruau [1807-1882], agrégé spécial d'histoire, auquel un nouveau congé d'un an vient d'être accordé.

Ainsi Charles Weiss est chargé des fonctions d'agrégé spécial d'histoire au collège Bourbon. Il est en seconde position auprès d'Adrien Jarry de Mancy [1796-1862], ancien élève de l'École normale. A côté de lui, en troisième position, se trouve Marc Petit [1805- ] « agrégé », reçu à l'agrégation d'histoire et géographie en septembre 1832.
En août 1845, Charles Weiss prononce le discours de distribution des prix du collège Bourbon.

En décembre 1845, Charles Weiss est nommé second professeur d'histoire au dit collège.
En 1851, il y a trois professeurs d'histoire et géographie au lycée Bonaparte [nouveau nom de Condorcet] : en première position Adrien Jarry de Mancy ; en deuxième position Charles Weiss ; en troisième position Camille Rousset [1821-1892], agrégé d’histoire en 1843, futur membre de l’Académie française.
En 1853, il n'y a plus que deux professeurs : Charles Weiss est passé en première position ; Camille Rousset est en deuxième position.

1842. COLLABORATION AU PRÉCIS D’HISTOIRE DE PHILIPPE LE BAS.
Charles Weiss collabore à la publication du Précis d'histoire des temps modernes, depuis la formation du système d'équilibre des États européens jusqu'à la Révolution française, par Ph. Le Bas, membre de l’Institut, maître de conférences à l’École normale.
[Paris : Firmin-Didot frères, Libraires. Imprimeurs de l’Institut de France, rue Jacob, 56. Deux volumes in-18, 884+774 pp., 1842].

L’helléniste Philippe Le Bas [1794-1860], au moment de cette publication est depuis 1834, maître de conférences de langue et littérature grecques à l’École normale.
Il sera chargé, en 1842, d’une mission scientifique en Grèce et en Asie mineure qui s’étendra sur deux ans.
A son retour est nommé conservateur adjoint, le 3 décembre 1844 ; puis administrateur, le 20 novembre 1846, de la Bibliothèque de la Sorbonne.

1844. L'ESPAGNE SOUS LE RÈGNE DE PHILIPPE II.
Charles Weiss fait paraître en 1844 : L'Espagne sous le règne de Philippe II jusqu'à l'avènement des Bourbons, par M. Ch. Weiss, Professeur d'Histoire au collège royal de Bourbon.
[Paris : Chez L. Hachette. Libraire de l'Université royale de France, Rue Pierre Sarrazin, n° 12. Deux volumes in-8, 1844]. Table des matières.
Numérisé : Hathi Trust.
https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=uc1.$b541534;view=1up;seq=7

1844. COMPTE RENDU À L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES.
Dans la séance du 27 juillet 1844, François Auguste Alexis Mignet [1796-1884], secrétaire perpétuel de l'Académie fait, auprès de ses collègues de l'Académie des Sciences morales et politiques, un Rapport verbal sur cet ouvrage de Charles Weiss.
Le Rapport verbal est publié [pages 75-95] dans les Comptes rendus des Séances et travaux de l'Académie des Sciences morales et politiques. Tome sixième [Paris : au Bureau du Moniteur universel. Rue de Poitevins, n° 6. 1844].

Le rapport de Mignet commence par ces mots : « Je dois dire tout d'abord que son travail est excellent et fort bien fait. Fruit de longues, de savantes, de judicieuses recherches, il est nettement conçu, exécuté avec méthode et talent, écrit d'une manière ferme et élégante ».

1845. ATLAS ÉLÉMENTAIRE DE GÉOGRAPHIE MODERNE.
Atlas élémentaire de géographie moderne approprié à toutes les méthodes, dessiné par M. Charle, sous la direction de M. Ch. Weiss.
[Paris : E. Duverger. In-4, 1 p., cartes.1845]
Les contours principaux de quelques cartes ont été coloriés. Procédés typographiques d'Eugène Duverger….

1852. COMMUNICATIONS AUPRÈS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES.
Janvier 1852.
Extrait du compte rendu de l'Académie des sciences morales et politiques rédigé par M. Charles Vergé, livraison de janvier 1852. Tome XXI :
Mémoire sur les protestants de France au 17e siècle par M. Ch. Weiss.
IV. Des principales Industries dont le Refuge a doté l'Angleterre.
[Paris : Impr. de Panckoucke. In-8. Pièce. 1852].

Février 1852.
Extrait du compte rendu de l'Académie des sciences morales et politiques rédigé par M. Charles Vergé, livraison de février 1852, paginé 167-173.
Mémoire sur les protestants de France au 17e siècle par M. Ch. Weiss.
V. De la Constitution religieuse et politique du parti protestant en France depuis la promulgation de l'édit de Nantes jusqu'à la prise de La Rochelle.
[Paris : Impr. de Panckoucke. In-8. Pièce. 1852].

1853. PRÉFACE À L’HISTOIRE DE NAPOLÉON DE MARTIN DE GRAY.
Charles Weiss préface l’Histoire de Napoléon de Martin de Gray :
Histoire de Napoléon, par M. Martin de Gray
[Paris : Amyot. Trois volumes, in-8, IV-472+462+486 pp., 1853-1854].

Ancien député, le baron Alexandre François Joseph Martin de Gray [1773-1864] a travaillé une vingtaine d’années sur cet ouvrage avant de le publier.
Numérisé Gallica BNF
Deuxième édition en 1858
Un long compte-rendu local, élogieux, de ce travail, évoquant la préface de Charles Weiss [« Un savant distingué, digne représentant de l’érudition franc-comtoise à l’Institut »] paraît en 1854, sous la plume de Jules Sauzay [1823-1919] : Étude sur l'histoire de Napoléon, de M. le Bon Martin, par Jules Sauzay.
[Gray : Imprimerie et lithographie de A. Roux. In-16, 31 p., 1854].
Numérisé :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6140177f/f30.image.texteImage

1853. HISTOIRE DES RÉFUGIÉS PROTESTANTS EN FRANCE.
Histoire des réfugiés protestants de France depuis la révocation de l'édit de Nantes jusqu'à nos jours, par M. Ch. Weis, professeur d'histoire au lycée Bonaparte.
[Paris : Charpentier, libraire-éditeur, 19, rue de Lille. Deux volumes in-18, XI-440+455 pp., 1853]. Préface. Table des matières.
Numérisé : Hathi Trust.
https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=hvd.32044087865978;view=1up;seq=11?id=vK8PAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

L’ouvrage est réédité en 1980 :
Histoire des réfugiés protestants de France depuis la révocation de l'Édit de Nantes.
[Le Lavnadou : Éditions du Layet. Deux volumes, XI-440 + 455 pp., 1980]. En appendice, choix de documents.

Réédité en 2013.
Les réfugiés huguenots depuis la révocation de l'Édit de Nantes au 19ème siècle
[Maisons-Laffitte : Éditions Ampelos. Deux volumes, 412+358 pp., 2013].  

1854. PRIX GOBERT DE L’ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.
À la suite de la succession du baron Napoléon Gobert [1807-1833] deux entités attribuent annuellement le prix Gobert. D’une part l’Académie française, décernant un Grand prix Gobert ; d’autre part l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres attribuant un Premier prix Gobert, ainsi qu’un second prix Gobert.
Pour l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le montant des neuf dixièmes de l’intérêt du capital provenant de la moitié des biens du baron Gobert est attribué « pour le travail le plus savant et le plus profond sur l’histoire de France et les études qui s’y rattachent » ; et le montant d’un dixième est destiné à récompenser « le morceau le plus éloquent d’histoire de France, ou celui dont le mérite en approchera le plus ».

En 1854, l’Académie des Inscriptions-et-Belles-Lettres donne à Charles Weiss le premier prix Gobert pour son « Histoire des protestants de France ».
La même année, le second prix Gobert étant accordé à Francisque Michel, de la Faculté des lettres de Bordeaux pour ses Recherches sur le commerce, la fabrication et l’usage des étoffes de soie, d’or et d’argent […] pendant le Moyen-âge.

1881. DÉCÈS LE 27 DÉCEMBRE 1881.
Après une longue maladie, Charles Weiss meurt le 27 décembre 1881, à la Maison de santé de Vanves [Seine].
Sa mort est annoncée dans le Journal des Débats du 2 janvier 1882.
Une brève notice lui est consacrée dans le Bulletin historique et littéraire de la Société de l’histoire du Protestantisme français. Tome XXXI. Troisième série, première année. 1882, page 48.
http://www.regard.eu.org/livres/BulletinHistoire_1876-1885.php

SOURCE.
Michel Espagne, Françoise Lagier, Michael Werner. [Revue] Philologiques, II. « Les premiers enseignants d’allemand en France [1830-1850] » [Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme. 240 p., 1991].

Data BNF
http://data.bnf.fr/fr/12443096/charles_weiss/