Roger, Nicolas (1797-1857), un censeur du collège Saint-Louis, suspendu de ses fonctions

Tout d'abord simple maître répétiteur dans une institution privée parisienne, puis à la fois agrégé de grammaire et des classes supérieures des lettres, censeur à Louis-le-Grand et à Saint-Louis, Nicolas Roger, après avoir été « petit recteur » de l'académie départementale du Jura achève sa carrière comme inspecteur d'académie.   

Nicolas Roger [1797-1857]. Né le 18 juillet 1797, à Langres [Haute-Marne] ; mort le 25 octobre 1857, à Dijon [Côte-d'Or].
À distinguer de François [Victor] Roger [1798-1872], professeur titulaire [1836-1855] dans la chaire d'Histoire de la Faculté des Lettres de Caen. 
1817-1819. MAÎTRE RÉPÉTITEUR À PARIS, À L'INSTITUTION FAVARD.
L'Institution Favard, dans l'ancien Hôtel de Mayenne et d'Ormesson, 212 rue Saint-Antoine, prépare ses pensionnaires à suivre l'enseignement du collège Charlemagne, qui depuis sa création en 1802, ne reçoit que des élèves externes.
Nicolas Roger y est maître répétiteur, de 1817 à début 1819.
1819. MAÎTRE D'ÉTUDES AU COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Nommé le 6 février 1819, maître d'études de troisième et de seconde au collège royal de Louis-le-Grand, alors que Jean Baptiste Lemarchand est professeur de seconde, et Quesnon, professeur de troisième.
Il est ainsi l'un des onze maîtres d'études du collège : Domenjoud ; Bordière ; Burglin ; Roger ; Scribe ; Morisson ; F. Humbert ; Lavaud ; Perron ; Gratien ; Roberge.
1822. AGRÉGATION DE GRAMMAIRE À PARIS.
Bachelier et titulaire de la licence ès-lettres, Nicolas Roger est reçu à l'agrégation de grammaire à Paris.
Sont reçus à l'agrégation de grammaire à Paris, le 6 novembre 1822, dans l'ordre de classement : 
Nicolas Roger [1797-1857], qui sera reçu en 1831 à l'agrégation des classes supérieures des lettres ; Alexandre Sabathier [1795-1866], ancien élève de l'École normale [1814], futur professeur de sixième puis de quatrième au lycée de Rouen.
Depuis 1821, première année de fonctionnement, et jusqu'en 1829 inclus, le concours pour l'agrégation de grammaire se déroule, en proportion des besoins, dans plusieurs villes universitaires. Selon les années : Bourges ; Caen ; Dijon ; Paris ; Metz ; Pau ; Poitiers ; Rennes ; Strasbourg ; Toulouse.
En 1822, le concours se déroule à Dijon [un agrégé : Alexandre Gerbier ] ; Paris [deux agrégés : Nicolas Roger, Alexandre Sabathier] ; Rennes [un agrégé : Hazard] ; Strasbourg [pas d'agrégé], Toulouse [pas d'agrégé].
1826. PROFESSEUR DIVISIONNAIRE DE TROISIÈME AU COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Le 13 septembre 1826, Nicolas Roger, antérieurement « agrégé » en seconde auprès du professeur titulaire Jean Baptiste Polyeucte Humbert [1793- ], est nommé professeur divisionnaire de troisième au collège Louis-le-Grand.
Il est nommé auprès de Pierre Guyot [1794-1832], ancien élève de l’École normale [1813], le professeur en titre, et remplace Louis Charpentier nommé en seconde.
1831. AGRÉGATION DES CLASSES SUPÉRIEURES DES LETTRES.
Sont reçus à l'agrégation pour les classes supérieures des lettres, en 1831, par arrêté du 20 septembre 1831, dans l'ordre de classement : 
Philippe Roux [1808-1887], ancien élève de l'École normale [1826, École préparatoire], docteur ès-lettres [Toulouse, 1841], futur professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Bordeaux, comme chargé de cours [18 septembre 1838-1843], puis comme professeur titulaire [1843-1881] et doyen ; Nicolas Roger, [1797-1857] déjà agrégé de grammaire en 1822 ; Frédéric Hatry [1801-1842], ancien élève de l’École normale [1821], chargé des fonctions de censeur au collège royal de Nancy ; François Génin [1803-1856], ancien élève de l’École normale [1821] ; Dlonet dit Émile [Athanase] Delaunay [1799-1875], suppléant au collège Rollin ; Jules [Charles] Genouille ; Paul [Edmond] Galeron, maître d'études au collège royal Henri-IV ; André Chanselle ; Louis [Marie Alexandre] Jourdain [1807-1872], ancien élève de l'École normale [1826, École préparatoire], chargé de la sixième au collège royal d'Orléans, futur recteur départemental de 1850 à 1854, proviseur du lycée impérial de Montpellier ; Pascal [Auguste Prosper] Bazin [1807-1854], maître d'études au collège royal Louis-le-Grand.
1834. PROFESSEUR DIVISIONNAIRE DE SECONDE AU COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Professeur divisionnaire de troisième, depuis septembre 1826, tout d'abord auprès de Pierre Guyot, puis auprès d'Étienne Gros [1797-1856], Nicolas Roger est nommé professeur divisionnaire en seconde en 1834. il y reste quelques mois, avant d'être nommé censeur suppléant au même collège.
1834. CENSEUR SUPPLÉANT, PUIS CHARGÉ DE FONCTION AU COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Alors que Jules Amable Pierrot Deseilligny [1792-1845] est le proviseur [1830-1845], Nicolas Roger est nommé, le 21 septembre 1834, censeur suppléant au collège royal de Louis-le-Grand, auprès d’Eutrope René Gustave Emond [1797-1852], censeur titulaire depuis septembre 1825, provisoirement en congé [octobre 1834-novembre 1835] pour raisons de santé.  
Nicolas Roger garde cette fonction jusqu'au 25 août 1838. Date à laquelle il est maintenu comme chargé de fonction, en remplacement d’Eutrope René Gustave Emond, admis à la retraite. Nicolas Roger y reste quelques semaines, jusqu’en septembre 1838.
Après quoi est nommé censeur des études à Saint-Louis [1838-1845].
Nicolas Roger est remplacé comme censeur à Louis-le-Grand par Mathurin Aubert-Hix [1791-1855], en poste de 1838 à 1849.
1838-1845 CENSEUR DES ÉTUDES AU COLLÈGE SAINT-LOUIS.
Nicolas Roger est nommé, le 21 septembre 1838, censeur des études au collège royal de Saint-Louis. Il remplace François Emery, ancien censeur à Nantes, censeur à Saint-Louis depuis 1823, qui vient d'obtenir un renouvellement de son congé.
Il travaille auprès de Paul Lorain [1799-1861], proviseur du collège du 1er mars 1837 au 14 février 1845. Puis, après le départ de Paul Lorain, nommé recteur de l'académie de Lyon [14 février 1845-septembre 1848], Nicolas Roger travaille quelques mois auprès de Prosper Auguste Poulain de Bossay [1789-1876], proviseur du 14 février 1845 jusqu'en 1852.  
Nicolas Roger reste en fonction comme censeur des études au collège royal Saint-Louis jusqu'au 10 octobre 1845, date de sa nomination comme l'un des deux inspecteurs de l'académie de Toulouse.
ROGER SUSPENDU DE SES FONCTIONS DE CENSEUR.
En septembre 1845, Nicolas Roger, alors qu'il est censeur des études du collège royal de Saint-Louis, quitte son poste plusieurs jours, sans en avoir obtenu l'autorisation préalable, alors que le proviseur Prosper Auguste* Poulain de Bossay [1798-1876], absent par congé, n'était pas encore de retour.
Au vu du rapport, rédigé par l'Inspecteur général des études, chargé de l'administration de l'académie de Paris, le Ministre de l'instruction publique, Achille Salvandy, prend un arrêté, en date du 24 septembre 1845, qui suspend Nicolas Roger de ses fonctions.
François Ragon [1795-1872], inspecteur de l'académie de Paris [septembre 1838-septembre 1848], est chargé de l'administration du collège Saint-Louis, jusqu'au retour du proviseur. 
1845-1848. INSPECTEUR DE L'ACADÉMIE DE TOULOUSE.
Puis, par arrêté ministériel° en date du 10 octobre 1845, Nicolas Roger est nommé inspecteur de l'académie de Toulouse « en remplacement de Louis Jacques Faucon [1791-1848], appelé à d'autres fonctions ». Il travaille auprès d'Auguste de Nouzeilles [1798-1881], recteur de l'académie de Toulouse, de novembre 1841 à août 1850. 
Est remplacé comme censeur du collège royal de Saint-Louis, au 8 octobre 1845, par Jules Frédéric Edmond Didier [1810-1868], ancien professeur de sixième au collège royal Louis le-Grand.
Reste en fonction comme inspecteur d'académie à Toulouse jusqu'au 13 septembre 1848. À la suite de quoi, Nicolas Roger est remplacé comme inspecteur à Toulouse par Louis Jourdain [1807-1872].
1848-1850. INSPECTEUR DE L'ACADÉMIE DE DIJON.
Nicolas Roger est nommé inspecteur de l'académie de Dijon le 13 septembre 1848, en remplacement de Louis Hyacinthe Méline [1791- ], inspecteur à Dijon depuis 1835.
Il travaille auprès de Charles Nicolas Huart [1793-1866], recteur de l'académie de Dijon [Côte-d'Or ; Haute-Marne ; Saône-et-Loire], du 7 avril 1848 jusqu’au 10 août 1850. 
Nicolas Roger reste en fonction comme inspecteur d'académie à Dijon jusqu'au 10 août 1850, date de sa nomination comme recteur de l'académie départementale du Jura [chef-lieu académique : Lons-le-Saulnier].
1850-1854. RECTEUR DE L'ACADÉMIE DÉPARTEMENTALE DU JURA.
La loi organique du 15 mars 1850, inspirée par Alfred de Falloux [1811-1886], et mise en oeuvre par le ministre de l’Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851] Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], modifie profondément la fonctionnement universitaire qui prévalait : les académies, jusqu’alors regroupement de départements, voient leur ressort restreint. Conçues pour un encadrement plus étroit du personnel enseignant, elles deviennent strictement départementales et de « petits recteurs », aux attributions réduites, sont désignés.
L'article 7 de la loi stipulant qu'il est établi une académie par département, quatre-vingt sept académies sont créées [dont celle d’Alger]. Quatre-vingt-sept postes sont à pourvoir, dont beaucoup seront occupés par d'anciens inspecteurs d'académie.
C'est dans cette conjoncture que Nicolas Roger est nommé recteur de l'académie départementale du Jura [10 août 1850-22 août 1854]. 
Il est assisté par Foullon, secrétaire d'académie.
Il est en poste, à Lons-le-Saulnier, pendant quatre ans, jusqu'à l'établissement de seize nouvelles grandes académies, dont un certain nombre au nouveau périmètre : Aix ; Besançon ; Bordeaux ; Caen ; Clermont ; Dijon ; Douai ; Grenoble ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Paris ; Poitiers ; Rennes ; Strasbourg ; Toulouse. 
1854-1855. INSPECTEUR D'ACADÉMIE EN RÉSIDENCE À DIJON.
L'académie de Dijon est maintenue. Elle est administrée par Antoine Augustin Cournot [1801-1877], ancien Inspecteur général des études [1838-1854], ancien recteur de l'académie de Grenoble, en fonction comme recteur de l'académie de Dijon jusqu'au 12 février 1862. Le recteur est assisté d’autant d’inspecteurs d’académie qu’il y a de départements dans la circonscription, chacun des inspecteurs en résidence dans la ville de préfecture. 
Le ressort de l'académie de Dijon s'étend sur les départements suivants : Aube [Troyes] ; Côte-d'Or [Dijon] ; Haute-Marne [Chaumont] ; Nièvre [Nevers] ; Yonne [Auxerre].
C'est dans ce cadre que Nicolas Roger est nommé pour quelques mois inspecteur d'académie à Dijon [août 1854-janvier 1855].
Puis à la retraite [décret du 13 janvier 1855], Nicolas Roger est remplacé comme inspecteur par Eugène Garsonnet [1814-1876], en résidence à Dijon [janvier 1855-novembre 1861], futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire pour les lettres [1874-1876]. 
DÉCORATION.
Chevalier de la Légion d'Honneur.
SOURCE.
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs [1er mai 1802-1er juillet 1893] [Paris : Firmin Didot. In-4, 526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles, page 235.
2006. Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006].
Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits de rapports d'inspection.