Brunel, Joseph (1746-1818), auteur d’ouvrages d’éducation destinés à la jeunesse

Un Cours de mythologie en 1800 ; Le Phèdre français, ou Choix de Fables françaises en 1803 ; le Parnasse latin moderne, ou Choix des meilleurs morceaux des Poètes latins en 1808 sont les trois ouvrages publiés par Joseph Brunel dans lesquels se croisent sa compétence en latinité et son penchant pour la poésie. 

Joseph Brunel. Né en 1746, à Arles [Provence, aujourd’hui département des Bouches-du-Rhône] ; mort le 6 janvier 1818, à Lyon [Rhône].
Après ses études au Collège des Jésuites, s’installe à Lyon où il exerce comme maître de pension. Enseigne la grammaire, et se déclare comme professeur de Belles-Lettres.
Publie, ici ou là, une production poétique si abondante, qu’il finit par se faire un nom par ses petits vers.
1818. DE LA DIFFICULTÉ DE MOURIR À LA BONNE DATE.
La « notice de personne » de la Bibliothèque nationale de France donne la date de 1820 pour le décès de Joseph Brunel. 
Mais plusieurs sources donnent 1818, comme année de son décès. 
D’une part, la Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud, dans son supplément de 1835, à la notice concernant Brunel [improprement prénommé Jean] déclare : « Naquit à Arles en 1743 […] il resta constamment étranger aux débats de la politique comme aux rêves de l’ambition ; et mourut dans sa patrie adoptive, le 6 janvier 1818 ».
D’autre part, l’ouvrage de Winfried Busse et de Françoise Dougnac intitulé François-Urbain Domergue grammairien patriote [1745-1810] publié en 1992, dans une note en bas de page [page 45, note 65] indique, mais en reprenant peut-être les éléments de la notice de Michaud : « Brunel d’Arles, Jean. 1746 Arles-1818 Lyon. Après avoir étudié chez les Jésuites, il s’installe à Lyon pour enseigner la grammaire […] ».
1773. COLLABORATEUR AUX JOURNAUX DE FABIEN DOMERGUE.
Contribue à la « Feuille Littéraire de Lyon », publiée par Fabien Domergue [1745-1810], et dédiée au duc de Villeroy, paraissant sur seize pages in-8, tous les quinze jours, à partir du 15 mai 1773 [et jusqu’au 1er mai 1774].
L’abbé Brunel d’Arles « maître des langues latine et française » est un des contributeurs lyonnais, avec Andrieu ; Dumas, avocat au Parlement ; Grafin d’Orçans ; Étienne Mayet [1751-1825], directeur des Manufactures de Prusse.
Ultérieurement Joseph Brunel est, auprès de Fabien Domergue, rédacteur du « Journal de la Langue française, soit exacte, soit ornée », bi-mensuel paraissant le 1er et le 15 de chaque mois. Ainsi Joseph Brunel est-il, avec le grammairien Pierre Morel [1723-1812], procureur à la Cour de Lyon, l’un des principaux collaborateurs du Journal, paraissant du 1er septembre 1784 à août 1795, comme bimensuel lyonnais [1784-1788], puis hebdomadaire parisien [1791-1792].
1800. COURS DE MYTHOLOGIE.
Cours de mythologie, orné de morceaux de Poésie analogues à chaque article, ouvrage qui manquait à l’éducation, par J. Brunel, 
[Lyon : Tournachon-Molin ; Paris, Charles Pougens, an 8 (1800), X-372 p., 1800].
Avant-Propos.
Épigraphe : Point de poésie sans fiction. Plutarque.
Numérisé.
http://obvil.sorbonne-universite.site/corpus/mythographie/brunel_cours-mythologie_1800/
L’ouvrage, après un hommage à Homère, est composé de cinq grandes parties : les Dieux ; les Déesses ; les Demi-Dieux ; les Héros ; les Personnages célèbres de la Fable.
S’y ajoutent les chapitres intitulés : Métamorphoses ; Monstres fabuleux ; Lieux célèbres dans la Fable ; Divinités allégoriques.
RÉÉDITION DE 1807, DU COURS DE MYTHOLOGIE.
Il s’agit d’une seconde édition. °Cours de Mythologie, Orné de morceaux de Poésie analogues à chaque article. Ouvrage qui manquait à l'éducation. Seconde édition revue et augmentée. Par J. Brunel, d’Arles, ancien Professeur. 
Avec en exergue, sur la page de titre : « Point de poésie sans fiction. Plutarque ».
[A Lyon : Chez Tournachon-Molin. In-12, VIII-398 p., 1807]. Orné d’un frontispice. 
Avant-Propos V-VIII. Table des matières. Table alphabétique des poètes cités dans cet Ouvrage.
Numérisé :
http://obvil.sorbonne-universite.site/corpus/mythographie/brunel_cours-mythologie_1807.
RÉÉDITION POSTHUME DE 1823, DU COURS DE MYTHOLOGIE.
Il s’agit d’une troisième édition. Cours de mythologie orné de morceaux de poésie analogues à chaque article, ouvrage qui manquait à l'éducation, par Jo. Brunel. Troisième édition, revue et augmentée par A. M. D. G. [lire : Ad  majorem Dei gloriam].
[Avignon : L. Aubanel. In-12, 427 p., 1823].
Orné de vignettes. Imprimerie de Xr. Jullien, à Montpellier.
LE FRONTISPICE DU COURS DE MYTHOLOGIE.
Le « Cours de Mythologie » est conçu comme un ouvrage d’initiation à destination des jeunes gens. Aussi s’ouvre-t-il par un frontispice offrant l’image d’un Panthéon simplifié, où figurent pourtant les principales divinités païennes citées dans les textes classiques : Jupiter ; Junon ; Cybèle ; Minerve ; Bacchus ; Satyres ; Pluton ; Vulcain ; Neptune ; Mercure ; Mars ; Vénus ; Cupidon ; Pan ; Apollon ; Diane ; Saturne ; Hercule.
1803. PUBLICATION DE « LE PHÈDRE FRANÇAIS ». 
Le Phèdre français, ou Choix de Fables françaises, à l'usage de l'enfance et de la jeunesse… Nouvelle édition… par J. Brunel.
[Paris : Brunot-Labbe. In-12, VIII-168 p., 1803].
L’ouvrage, avec son titre complet, est annoncé en 1802 dans une des livraisons du journal Le Bulletin de Lyon, de Ballanche. Est ajouté : « Ce nouveau classique, qui manque à l’enseignement littéraire, paraîtra incessamment ».
Réédité en 1812 : même pagination.
Le Phèdre français, ou Choix de Fables françaises, à l'usage de l'enfance et de la jeunesse… ; nouvelle édition, revue et augmentée ; par J. Brunel, auteur du cours de mythologie et du Parnasse latin moderne.
[Paris : Brunot-Labbe ; Lyon : chez Babeuf. In-12, VIII-168 p., 1803].
L’ouvrage est imprimé à Lyon, imprimerie de Mistral.
1808. PUBLICATION DE « LE PARNASSE LATIN MODERNE ».
°Parnasse latin moderne, ou Choix des meilleurs morceaux des Poètes latins qui se sont le plus distingués depuis la renaissance des lettres jusqu'à nos jours, avec leurs notices et la traduction française ; à l’usage des Professeurs de latinité. Par J. Brunel, d’Arles, Ancien professeur de Belles-Lettres, auteur du Cours de Mythologie et du Phèdre François. Dédié à M. Fourcroy 
[A Lyon : Yvernault et Cabin, Libraires, rue Saint-Dominique, n° 64. Deux volumes in-12, XV- 447+486 pp., 1808]. Dédicace. Avertissement. Table. Errata.
Avec une citation en exergue : « Antiquos venerare : novos ne sperne poetas. J. B. » [Pour rendre hommage aux anciens poètes ; et ne pas mépriser les nouveaux].
Dans la préface, Brunel cite, parmi les personnes qui l’ont aidé dans ce travail, Raynal, ex-bibliothécaire de la ville de Lyon.
Le texte se présente sur deux pages, sur la page de gauche, le texte latin, sur la page de droite le texte en français. 
L’ouvrage, en deux volumes, recueille les textes en latin, et leur traduction en vers, de plus de soixante poètes « modernes », et par là-même généralement peu connus, plus particulièrement des religieux, aujourd’hui bien tombés dans l’oubli.
Pour le Tome 1 :
Benoît Accolti, Amalthée, Andrelini, Ausone, Baldo, Barloeus, Le Beau, Martin Becan, Bembo, Théodore de Bèze, l'abbé Bizot, Nicolas Bourbon, le Père Brumoi, Buchanan, P. Burman, Calcagnini, Capilupi, Casanova, Charles Cosin, le Père Commire, le Père Cossart, Cotta, Crouzet, Datti, le Père Daugière, F.J. Terrasse Desbillons, Louis Doissin, Urbain Domergue, Flaminio, Jérôme Fracastor, Fraguier, Pomponius Gauric, Etienne-Louis Geoffroy, J.-B. Giraldi, J.-B. Giraud, Gravina, Grotius, Bapt. Guarini, Nicolas Heinsius, Michel de l'Hôpital, Huet, le Père Le Jay, Jean Second, Gilbert Jonin, Landini, Laurent Lippi, Jean Macrin, Madelenet, l'abbé Massieu, Ménage. 
Pour le Tome II : 
L'abbé Métivier, Molsa, La Monnoye, Muret, le Père Oudin, Owen, l'abbé Paul, François Philelphe, Cardinal de Polignac, Claude Quillet, René Rapin, l'abbé Revers, Rollin, le Père de La Rue, Sainte-Marthe, le Père Sanadon, Sannazar, le Père de La Sante, Santeuil, Mathias-Cazimir Sarbiévius, le Père Sautel, Jules-César Scaliger, Sidronius Hischius, Titus Stroza, le Père Tarillon, le Père Tissard, le Père Vinot, le Père Vanière, Varchi, le Père Vavasseur, Verino, Marc-Jérôme Vida, Wallius, 
Poétes manquant de notices : Albani, Anselmi, Arconautus, Bargioccho, Bentio, Biderman, Caux de Cappeval, Cadotius Parisinus, Chrylostomi, Conradin, Fabretti, Fénélon, Frencellius, Georgius Carolidas, Glandorpius, Ines, Lauterbachius, Melissus, André Naugeri, Parthenio, Segni, Straten, Valeriano, Vitalis, Vulpe, J. B*** d'Arles.
Premier tome. Numérisé.
https://archive.org/details/parnasselatinmo00brungoog/page/n8
Second volume. Numérisé.
https://archive.org/details/parnasselatinmo01brungoog/page/n7
Raynal [écrit parfois Reynal], cité par Joseph Brunel comme bibliothécaire de la ville de Lyon, est un des libraires de Lyon, nommé avec Sébastien Brun, pour assister François Tabard [1746-1821], désigné en 1790 comme « garde provisoire », puis comme conservateur de la Bibliothèque municipale [1793-1803]. 
Quant à Fourcroy, auquel est dédié le Parnasse latin moderne, il s’agit d’Antoine François Fourcroy [1755-1809], chimiste de renom et homme politique, membre du Comité de l’Instruction publique [1793] sous la Convention, Conseiller d’État [1799], Directeur général de l’Instruction publique depuis 1802, concepteur de l’Université impériale qui verra le jour en 1808, mais dont l’ancien émigré Louis de Fontanes [1757-1821] sera le Grand-Maître. 
1807. PRÉ-PUBLICATION DU PARNASSE LATIN MODERNE.
Le Bulletin de Lyon, en 1807, sur plusieurs de ses numéros, publie de larges extraits du Parnasse latin moderne. Ainsi le 14 janvier, dans le numéro 4 ; le 17 janvier, dans le numéro 5 ; le 14 mars, dans le numéro 21. 
1808. DES CRITIQUES CONTRASTÉES DU PARNASSE LATIN MODERNE.
Paraissant à Lyon, le Parnasse latin moderne, de Joseph Brunel, ayant bénéficié d’une publicité avant même sa parution, fait, bien entendu, une fois paru, l’objet d’articles dans le Bulletin de Lyon.
Le Bulletin de Lyon, journal de quatre pages, en format in-4, paraissant trois fois par décade [selon le vocabulaire du nouveau calendrier révolutionnaire], est publié du 3 vendémiaire an XI [25 septembre 1802] au 30 décembre 1809, dirigé et imprimé par les Ballanche père [Hugues Jean Ballanche, 1748-1816] et fils [Pierre Simon Ballanche, 1776-1847], sis aux Halles de la Grenette.
Ainsi le Bulletin de Lyon, dans sa livraison du 13 février 1808 [Numéro 13, page 49] signale sur une quinzaine de lignes la parution du Parnasse latin moderne.
Un compte rendu élogieux paraît quelques jours plus tard, dans la livraison du 24 février 1808 [Numéro 16, page 63] sous forme d’une lettre aux Rédacteurs du Bulletin de Lyon, signé N. Brod…
« Amateur des Muses latines, j’y ai trouvé, parmi d’anciennes connaissances, plusieurs morceaux, neufs, pour moi ; et cet intéressant recueil m’a tellement charmé, qu’une fois engagé dans les sentiers fleuris de ce nouveau Parnasse, je n’ai pu les abandonner qu’après les avoir tous parcourus […]. 
Le texte célébrant l’ouvrage de Joseph Brunel se répartit sur trois colonnes du Bulletin.
Par contre, le 30 mars 1808 [Numéro 28, pages 102 sq.], un long article signé E. S. est critique et moqueur : 
« En m’engageant dans les sentiers de ce nouveau Parnasse, je croyais, sur le témoignage d’un savant aussi éclairé, n’avoir à parcourir que des routes agréables et fleuries. Je me suis trompé ; et pour me servir des expressions de M. Brunel, j’ai trouvé le chemin si rocailleux et si âpre, que j’ai failli vingt fois renoncer à l’entreprise […] » Et de signaler au passage, les nombreux « emprunts » au Dictionnaire historique d’Antoine François Delandine.
1818. DÉCÈS LE 6 JANVIER 1818.
Joseph Brunel meurt le 6 janvier 1818, à Lyon, dans sa soixante-douzième année.
Le journal littéraire, Le Conservateur lyonnais, qui paraît tous les quinze jours, signale dans sa livraison du 20 janvier 1818 [Numéro 18, page 135] :
« M. J. Brunel, d’Arles, ancien professeur de belles-lettres, est mort, il y a quelques jours, à Lyon, où il résidait depuis fort-longtemps, et où il se livrait à l’enseignement. »
Suit la liste habituelle de ses publications. Et en complément : « Il a fait insérer dans les journaux et dans différents recueils, de petites pièces de poésie, qui n’avaient guère d’autre mérite que celui de la correction ». 
LE JUGEMENT DES CRITIQUES.
Les notices nécrologiques, souvent écrites à la hâte, et simplement pour mémoire, se répétant, sinon se copiant froidement, n’introduisent jamais que de faibles variations, dûes, non bien sûr à la recherche, mais seulement à la relative habileté du rédacteur, cherchant à dissimuler ses emprunts.
Le ton, déjà donné par le Conservateur, est repris pour les décennies suivantes par la Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud, dans son supplément de 1835. À la notice, signée A. P., concernant Joseph Brunel, il est écrit : « Brunel qui rimait avec beaucoup trop de facilité, a fait un grand nombre de vers qui ont été insérés dans différents recueils périodiques, mais qui n’avaient guère d’autre mérite que celui de la correction ou de la circonstance ».
Ce à quoi fait écho le propos du Tome VII [1853] de la Nouvelle biographie universelle de Hoefer : « Il faisait facilement des poésies de circonstance, dont quelques-unes ont été publiées dans plusieurs recueils ». 
Ou encore, un peu plus tardivement, dans le tome II du Grand dictionnaire universel du XIXème siècle [1866-1877] de Pierre Larousse : « Brunel, qui faisait des vers avec une extrême facilité, a publié dans plusieurs recueils un assez grand nombre de poésies, pour la plupart sur des sujets de circonstance ».
SOURCE.
Pour le Journal de la Langue française :
http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0658-journal-de-la-langue-francaise
Pour le Bulletin de Lyon : 
https://books.google.com › books › about › Bulletin_de_Lyon_1802