Dijon : Colombot, Zacharie, premier professeur de philosophie

L'abbé Zacharie Colombot [1762-1821], est le premier professeur de philosophie au lycée impérial [puis collège royal] de Dijon et à la Faculté des Lettres de Dijon [Côte-d'Or], de 1809 à 1819. 

Colombot, abbé Zacharie.
Né le 12 mai 1762, à Conflandey vers Faverney [aujourd'hui département de Haute-Saône] ; mort le 3 juillet 1821, à Faverney [Haute-Saône].
1808-1810. L'ENSEIGNEMENT DE LA PHILOSOPHIE AU LYCÉE.
L'enseignement de la Logique est inscrit dans l'article 5 [Titre I ; article 5] du décret impérial du 17 mars 1808, portant organisation de l'Université : « Les lycées, pour [l'enseignement des] langues anciennes, l'histoire, la rhétorique, la logique, et les éléments des sciences mathématiques et physiques ». 
Cet enseignement de la Logique est à comprendre encore dans l'esprit de la Grammaire générale, entendue au sens des Idéologues. 
Une inflexion du contenu de l'enseignement, dans un sens plus conforme à la tradition des collèges royaux d'avant la Révolution française, apparaît dans le règlement du 19 septembre 1809, qui organise l'enseignement. 
L'article 5 indique : « Il y aura une année de philosophie dans les lycées chefs-lieux d'académies ». Soit trente-cinq lycées situés dans les frontières, et hors frontières, de la Révolution.
L'article 17 du règlement du 19 septembre 1809 détermine avec précision la matière de cet enseignement.
Ainsi, c'est à partir de cette date que se met en place, dans les lycées de l'Empire, un enseignement de philosophie comprenant : les principes de la Logique, de la Métaphysique, de la Morale ; ainsi que l'Histoire des opinions des philosophes. 
Le cours est prononcé soit en latin soit en français. Il est confié à un professeur spécifique, à raison de quatre leçons par semaine, de deux heures chacune. Il est indiqué également : Le professeur fera composer ses élèves sur des matières philosophiques.
Pour le traitement et le rang, le professeur de philosophie est un professeur de premier ordre, comme celui de mathématiques transcendantes et de rhétorique.
« Les professeurs de premier ordre des lycées des chefs-lieux d'académie sont professeurs de faculté, et en prendront rang hors du lycée ; mais ils n'en seront pas moins subordonnés au proviseur dans l'intérieur de la maison ».
Enfin, un arrêté du 10 février 1810 décide une extension : « Il sera établi des chaires de philosophie dans tous les lycées qui ne sont pas placés dans les chefs-lieux d'Académies ».
LA DÉMARCHE DE LAROMIGUIÈRE.
Cette réintroduction de l'enseignement de la philosophie se fait vraisemblablement à la suite d'une démarche de Pierre Laromiguière [1756-1837], auprès de l'abbé Martial Borye Desrenaudes [1755-1825], l'un des dix conseillers titulaires du Conseil de l'Université, créé par le décret impérial du 17 mars 1808. 
Démarche complétée par une lettre à Louis de* Fontanes [1757-1821], Grand-Maître de l'Université, nommé par un autre décret du 17 mars 1808. Texte dont rend compte François Mignet, dans sa Notice historique sur Laromiguière [1862]. 
C'est ce qu'indique clairement, Prosper Alfaric, dans son ouvrage : « Laromiguière et son École. Étude biographique » [pages 63 sq.].
ZACHARIE COLOMBOT, PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE DIJON.
C'est dans ce cadre que Zacharie Colombot [1762-1821] est le premier professeur de philosophie au lycée de Dijon [classé lycée de troisième classe], de fin 1809/1810, jusqu'en 1819 inclus.
Est remplacé en 1820, dans la chaire de philosophie du lycée, par l'abbé François Astier [1762-1843]. Ce dernier reste titulaire du poste jusqu'en 1821 inclus.
Ainsi les différents professeurs de philosophie au lycée de Dijon, sont successivement :
L'abbé Zacharie Colombot [1762-1821], de 1809 à 1819 ; l'abbé Louis Renaud [1762-1834], de 1820 à 1824 ; Charles Gardaire [1795-1856] de 1825 à 1827 ; Jacques [Prosper] Michel [vers 1794-1854] de 1827 à 1834 ; Joseph Tissot [1801-1876] de 1835 à 1838 ; Anthelme Gunet [1806-1868] de 1839 à 1852.
Le type de recrutement des professeurs de philosophie se modifie avec Jacques Michel. Dans un premier temps l'enseignement de philosophie est assuré le plus souvent par des prêtres, qui sont parfois en même temps aumônier de leur lycée. 
Charles Gardaire, quant à lui est seulement bachelier, même s'il finit par être nommé inspecteur d'académie à Besançon [mars 1836] et même recteur départemental [Doubs, 10 août 1850-septembre 1853].
Jacques Michel est un ancien élève de l'École normale [1814] et agrégé des lettres supérieures [Dijon, 1829] ; Joseph Tissot, agrégé de philosophie [1831] ; Anthelme Gunet, agrégé de philosophie [13  septembre 1841].
PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE À LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON.
Selon la norme de l'époque, sa position de professeur de philosophie [professeur de première classe] au lycée de Dijon amène Zacharie Colombot à devenir en même temps professeur à la Faculté des Lettres de la ville.
Ainsi de décembre 1809, et ce jusqu'en 1819, l'abbé Zacharie Colombot est professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Dijon.
Zacharie Colombot est remplacé, comme professeur de Philosophie à la Faculté par l'abbé Louis Renaud [1762-1834], titulaire de la chaire de Philosophie à la Faculté de 1820 à 1824.
Ainsi les différents professeurs de philosophie de la Faculté des Lettres de Dijon, sont successivement :
L'abbé Zacharie Colombot [1762-1821], titulaire de 1809 à 1819 ; l'abbé Louis Renaud [1762-1834], titulaire de 1820 à 1824 ; Charles Gardaire [1795-1856], professeur chargé du cours [1824-1827], puis titulaire [1827-1836] ; Claude Tissot [1801-1876], professeur chargé du cours [1836-1839], puis titulaire [1839-1870] ; Ernest Bersot [1816-1880], professeur suppléant [1843] ; Henri Joly [1839-1925], professeur chargé du cours [1871-1873], puis titulaire [1873-1880] ; Alexis Bertrand [1850-1922], professeur titulaire [1881-1884]. 
SECRÉTAIRE DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON.
L'abbé Zacharie Colombot, en même temps qu'il est professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres, est secrétaire de la Faculté, auprès du Doyen de la Faculté des Lettres, l'abbé Jacques Fleury [1741-1815], titulaire de la chaire d'Histoire, jusqu'à son décès survenu le 11 avril 1815, à Dijon. 
Zacharie Colombot continue d'assurer ses fonctions de secrétaire auprès du second Doyen : [Jean Baptiste] Frédéric [Hugues] Guéneau de Mussy [1787-1831], Professeur de Littérature grecque, en charge du décanat, jusqu'à son décès survenu le 31 janvier 1831. 
L'abbé Zacharie Colombot reste en fonction comme secrétaire jusqu'en 1819, année à laquelle il est mis à la retraite.
Après quoi, la fonction de secrétaire de la Faculté de Dijon disparaît jusqu'en 1830 inclus. En 1831, c'est Étienne François Mathieu [1767-1840], Professeur de Littérature latine, qui assure cette fonction avant de devenir, en 1832, Doyen de la Faculté des Lettres [1832-1840], en remplacement de Frédéric Guéneau de Mussy [1787-1831].
CURRICULUM ET PUBLICATIONS.
Après sa retraite, en 1819, l'abbé Zacharie Colombot se retire dans son village natal, et devient, jusqu'à son décès, survenu le 3 juillet 1821, le curé-doyen de Faverney [diocèse de Besançon].
En 1822, signé Zacharie Colombot, paraissent posthumes : Observations sur des arrêtés de la commission d'instruction publique [Dijon : imprimerie de Carion. In-8, 56 p., 1822]. 
H. Clément-Janin : Les Imprimeurs et les libraires dans la Côte-d'Or, consacrant un chapitre à l'imprimeur Carion, donne la date de 1821, pour le livre de Zacharie Colombot, en ajoutant : « Mémoire fort curieux de Colombot, ancien professeur ».