Caro, Elme Marie (1826-1887, le spiritualisme universitaire contre le positivisme

Chronologiquement placé entre Victor Cousin [1792-1867] et Henri Bergson [1859-1941], Elme Marie Caro, a fait de tous ses ouvrages, discours, mémoires, rapports, une machine de guerre contre le positivisme scientifique.
En passant par tous les degrés académiques : École normale, agrégation de philosophie, doctorat ès-lettres. Et en obtenant tout à la fois la reconnaissance sociale [Académie française, Académie des Sciences morales et politiques] et les succès mondains comme disert et brillant conférencier.

Elme Marie Caro[1826-1887]. Professeur de philosophie. Né le 4 mars 1826, à Poitiers [Vienne] ; mort le 13 juillet 1887, à Paris.

Elme Marie Caro fait partie de ce groupe d'universitaires catholiques « fidèles au spiritualisme français », parmi lesquels on peut citer : Léon Ollé-Laprune [1839-1898], de l'Académie des Sciences morales et politiques [1897] ; Amédée de Margerie [1825-1905] ; Thomas Henri Martin [1813-1884], membre libre de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres [1871] ; Jean Félix Nourrisson [1825-1899], de l'Académie des Sciences morales et politiques [1870] ; Claude Charaux [1828-1906] ; George Fonsegrive [1852-1917].

PREMIÈRES ÉTUDES.
Famille bretonne et catholique. Son père, Jean François Alain Caro [1790-1872], est professeur de philosophie au collège royal de Poitiers, puis inspecteur d'académie à Dijon [1838-1848]. Il a publié en latin, puis en français plusieurs ouvrages de philosophie destinés à l'enseignement, dont en 1830, réédité en 1835, un Cours élémentaire de philosophie destiné aux Collèges royaux et communaux, suivi de l'histoire abrégée de la philosophie [Paris : Hachette. Deux volumes in-8, 1835].

Études à Rennes. Puis à Paris, au collège Stanislas, dirigé depuis 1840 [et jusqu'en 1846] par le Père Alphonse Gratry [1805-1872]. Elme Marie Caro y a parmi ses professeurs Frédéric Ozanam [1813-1853] chargé de la classe de rhétorique [1840-1844].

1845. PRIX D'HONNEUR DE PHILOSOPHIE.
Reçoit en 1840, à Stanislas, avec quatre autres élèves, le Prix d'étude de la religion.  Et obtient le Prix d’honneur de philosophie au concours général [1845]. Elme Marie Caro est ainsi, après François Huet [1814-1869] en 1834, le second élève de Stanislas à obtenir le Prix d'honneur de philosophie.

1845. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE.
Ancien élève de l'École normale, qui change cette année [1845] d'appellation pour devenir l'École normale supérieure.   
Elme Marie Caro est reçu second au concours d'entrée, Charles Glachant [1826-1889], futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire, étant major.

Sont reçus cette année, dans l'ordre alphabétique : Charles Nicolas Aubertin [1825-1908], futur recteur et professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon [1862] ; Charles Ernest Beulé [1826-1874] futur professeur d’archéologie à la Bibliothèque impériale [1854] ; Félix Blanchet [1826-1861] futur professeur de rhétorique au lycée de Strasbourg ; Louis Bonnefont [1825-1881], futur professeur d’histoire du lycée Fontanes ; Elme Marie Caro [1826-1887] futur professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris ; Jean Baptiste Scolastique Clémencet [1825- ] ; Charlemagne Cuvillier [1825- ], futur professeur de quatrième au lycée Michelet à Vanves ; Pierre Ernest Delépine [1824-1892], futur inspecteur d’académie à Nîmes ; Bertrand Ernest Delilbes [1825-1908], futur professeur d'histoire au lycée de Marseille ; Adrien Delondre [1824-1863], futur professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Douai, de Besançon ; Eugène Dunière [1822-1847] ; Charles Glachant [1826-1889], futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire ; Edmond Leune [1825-1912], futur professeur de philosophie au collège Rollin ; Charles Maréchal [1825-1877], futur censeur des études au lycée Charlemagne ; Alfred Mézières [1826-1915], futur professeur de Littérature étrangère à la Faculté des lettres de Paris [1863-1899] ; Léon Auguste Molliard [ -1900], futur préfet des études au collège Sainte-Barbe ; Grégoire Moreau-Duviquet [1825- ] futur professeur ; Jean Auguste Ohmer [1822-1898], futur proviseur du lycée Charlemagne ; Maurice Salomon [1825-1892], futur professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand ; Hubert  Thirion [1825-1884], futur professeur de cinquième au lycée Condorcet.

Elme Marie Caro effectue à l'École normale supérieure une scolarité de trois ans. Au cours de sa seconde année est reçu à la licence ès-lettres [1846].
En plus des cours suivis à la Faculté ses enseignants à l'École sont Émile Deschanel [1819-1904], pour la langue et la littérature grecques [1845-1850] ; Adolphe Berger [1810-1869], pour la langue et la littérature latines ; Eugène* Géruzez [1799-1865], pour la langue et la littérature françaises [1844-1852] ; Émile* Egger [1813-1885], pour la grammaire générale et comparée [1839-1861] ; Henri Wallon [1812-1904], pour l'histoire [1838-1849]. Il a Jules Simon [1814-1896] comme professeur de philosophie [1842-1851] et Émile Saisset [1814-1863] lui enseigne l'histoire de la philosophie [1842-1857].

1848. AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE.
Au sortir de l'École, en septembre 1848, Elme Marie Caro est reçu à l'agrégation de philosophie.
La même année, Georges Ozaneaux étant président du jury, sont reçus, dans l'ordre de classement : Ernest Renan ; Émile Beaussire, ancien élève de l’École normale [1844] ; Elme Marie Caro, ancien élève de l'École normale supérieure [1845] ; Frédéric Morin, ancien élève de l'École normale [1844] ; Alexandre Dupont ; Jean René [Augustin] Allanic, professeur de philosophie au collège de Brest.
Dix places avaient été mises au concours. Il y avait vingt candidats. Six candidats seulement ont été reçus.

Comme en 1847, c'est l'Inspecteur général Georges Ozaneaux [1795-1852], et non Victor Cousin qui préside le jury d'agrégation de philosophie pour les lycées de 1848.

Siègent aussi comme membres du jury d’agrégation de philosophie en 1848 : Joseph Danton [1814-1869], Inspecteur de l’académie de Paris, et qui a été chef de cabinet du ministre de l'Instruction publique Abel François Villemain ; Charles Mallet [1807-1876] inspecteur d’académie ; Amédée Jacques [1813-1865] fondateur de la revue La Liberté de penser ; Auguste Daunas [1814-vers 1850-1851], professeur de philosophie à Marseille.

PREMIÈRE CARRIÈRE DE PROFESSEUR : ALGER ; ANGERS ; RENNES.
Professeur de philosophie au lycée d’Alger [1848], où il succède à Jacques Denis [1821-1897], lui aussi ancien élève de l'École normale [1841], agrégé de philosophie [1846], docteur ès-lettres [1847], professeur de philosophie à Alger [1849-1850], qui vient d'être nommé à Tournon [1850-1853].

Caro reste un an à Alger, puis revient en France, pour être nommé au lycée d’Angers [1848], en remplacement de Léon Delens [1809-1882], lui aussi ancien élève de l'École normale [1828], nommé proviseur du lycée de Grenoble.
Il édite son discours de distribution des prix du lycée d’Angers, du 12 août 1850, sous le titre Du Scepticisme actuel [Angers : impr. de Cosnier et Lachèze. In-8, 19 p., 1850].

Elme Marie Caro est nommé au lycée de Rennes [1850], en remplacement d'Antonin Rondelet [1823-1893], ancien élève de l’École normale [1841], futur professeur suppléant [1858-1864], puis professeur titulaire de Philosophie à la Faculté des lettres de Clermont [1860-1874].
C'est à Rennes, que Caro commence à préparer sa thèse de doctorat ès-lettres sur le Mysticisme.

En 1852, Elme Marie Caro est nommé, en Seine-Inférieure, au lycée impérial de Rouen [1852], dans le poste rendu vacant par le départ provoqué de Jules Barni [1818-1878], rétrogradé en province, après avoir été plusieurs  années professeur à Paris, et qui vient de refuser de prêter serment à Napoléon III, après le coup d'État du 2 décembre.
Elme Marie Caro, en fonction de la réforme des programmes imposée par le ministre de l’Instruction publique d’alors, Hippolyte Fortoul [décembre 1851-juillet 1856], y est professeur de Logique.
Caro reste à Rouen, comme professeur de lycée, jusqu'en 1854 [premier semestre], puis est nommé à la Faculté des Lettres de Douai.

Pendant son séjour à Rouen, Elme Marie Caro est élu, en 1853, membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, dans la classe des Lettres et des Arts.
Dans la séance de réception, Caro prononce un discours <contre les sectes […] qui lui semblent s'être mises en insurrection ouverte contre les principes élémentaires qui constituent le code de l'imagination réglée et la législation du bon sens> : Du Sensualisme dans la littérature et dans l'art.
Comme membre de l'Académie, compose le Rapport sur le concours ouvert pour l'éloge d'Adrien Turnèbe, lu dans la séance publique du 8 août 1854, tenue dans la grande salle de l'Hôtel de Ville. Le texte paraît dans le Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen pendant l'année 1853-1854, et en est publié en tiré à part [Rouen : Alfred Péron. In-8, pp. [47]-63, 1854].
Il communique également, dans les séances des 2 et 23 juin 1854, des Fragments d'une étude sur Mme de Staël.
Après sa nomination à Douai, Caro deviendra correspondant de l'Académie de Rouen.  

1853. SAINT-DOMINIQUE ET LES DOMINICAINS.
Catholique pratiquant affirmé, Elme Marie Caro publie tout d’abord, chez Hachette, dans la Bibliothèque des chemins de fer [Deuxième série, Histoire et voyage], un °Saint Dominique et les dominicains, par E. Caro, professeur au lycée de Rouen [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie. Rue Pierre Sarrazin, n° 14. In-12, I74 p., 1853], où, sans vouloir répéter l'ouvrage de Lacordaire, il se propose de « raconter la vie d'un saint et l'histoire d'un ordre ».
Puis, l'année suivante, en janvier 1854, sous le pseudonyme de E. de Saint-Hermel, et encore une fois dans la Bibliothèque des chemins de fer de Hachette, une vie de <°Pie IX, par E. de Saint-Hermel [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie. Rue Pierre Sarrazin, n° 14. In-16, 208 p., 1854], qui, alors que le pape Pie-IX [1792-1878] est toujours vivant, couvre d'un point de vue historique la période 1846-1850.

1852. DOCTORAT ÈS-LETTRES SUR LE MYSTICISME.
Docteur ès-lettres [Paris, 9 août 1852] avec une thèse publiée sous le titre : °Essai sur la vie et la doctrine de Saint-Martin, le philosophe inconnu par E. Caro, Professeur agrégé de philosophie au Lycée de Rennes [Paris : librairie de L. Hachette, rue Pierre Sarrazin, 12. In-8, 310 p. 1852]. L’ouvrage porte en avant-titre : Du Mysticisme au XVIII ème siècle.

Le livre est dédié : «  À Messieurs Jules Simon et Émile Saisset, mes Maîtres et mes  Amis. E. Caro. Juillet 1852 ».
Dans le préambule Elme Marie* Caro passe en revue différents jugements portés sur
Saint-Martin :
« M. Cousin, dans la revue des systèmes philosophiques au dix-huitième siècle, qu'il définit avec une précision lumineuse en quelques traits de sa plume énergique et savante, marque à Saint-Martin une place d'honneur dans le groupe des mystiques français : « Il est juste, dit-il, de reconnaître que jamais le mysticisme n'a eu en France un représentant plus complet, un interprète plus profond et plus éloquent, et qui ait exercé plus d'influence que Saint-Martin. » On sait d'ailleurs quel juge est M. Cousin en pareille matière. Personne n'a pénétré avec plus de grâce et plus de force que lui dans le secret de la pensée mystique ».

La thèse latine porte sur l’Idée de vie bienheureuse chez Sénèque [Quid de beata vita senserit Seneca. [Parisiis : apud L. Hachette. In-8, 47 p., 1852].

La thèse de Caro fait l'objet de deux chroniques des < Lundis > de Charles Augustin Sainte-Beuve, du 19 et 26 juin 1854.

1852. LES DOCTEURS ÈS-LETTRES DE 1852.
Cette même année 1852, sont également docteurs de la Faculté des Lettres de Paris, Louis Lescoeur [1825-1910], membre de l'Oratoire de l'Immaculée Conception ; Félix Nourrisson [1825-1899], futur professeur de Philosophie moderne du collège de France ; l'abbé Leblanc [1825-1902], principal du collège de Tourcoing ; Ernest Renan [1823-1892], futur professeur du collège de France, dans la chaire de Langues hébraïque, chaldaïque, et syriaque ; Félix Robiou [1818-1894], futur professeur d'Histoire à la Faculté des Lettres de Rennes, comme chargé de cours [1875-1877], puis titulaire [1877-1881] ; Charles Lévêque [1818-1900], futur professeur de Philosophie grecque et latine du collège de France, comme chargé de cours [1857-1860], puis titulaire [1861-1900] ; Charles Damien, professeur de Littérature ancienne  à la Faculté des Lettres de Clermont [1867-1884] ; Alexis Chassang [1827-1888], futur Inspecteur général de l'Instruction publique pour l'enseignement secondaire [1873-1888].  
 
1854. PROFESSEUR DE FACULTÉ.
Après le doctorat, Elme Marie Caro est nommé professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Douai, qui vient d'être rétablie le 22 août 1854.
Il y est d'abord chargé de cours [1854-1856] puis professeur titulaire de la chaire [1856-1857].
Il édite sa leçon d’ouverture, prononcée le 19 décembre 1854 [Douai : impr. de Adam. In-18, 16 p., s. d.].

LA FACULTÉ DES LETTRES DE DOUAI.
La Faculté des Lettres de Douai avait été créée 1810-1811, dans le cadre de la réorganisation de l'Université française, par décret impérial du 17 mars 1808. Elle fonctionne de 1810 à 1815, année de sa suppression.
En effet, un arrêté de la commission de l’Instruction publique du 31 octobre 1815, présidée par Pierre Paul Royer-Collard [1763-1845], arrêté confirmé par l’ordonnance royale du 18 janvier 1816, décide de la suppression de la Faculté des Lettres de Douai, l’une des dix-sept Faculté des Lettres supprimées [Amiens ; Bordeaux ; Bourges ;  Cahors ; Clermont ; Douai ; Grenoble ; Limoges ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Poitiers ; Rennes ; Rouen].
La Faculté des Lettres de Douai est rétablie le 22 août 1854.
Tandis que Caro est nommé dans la chaire de Philosophie, sont nommés en même temps que lui Benjamin Martha [1820-1895] en Littérature ancienne, comme chargé du cours [1854-1857], avant d'être nommé professeur suppléant de Sainte-Beuve au collège de France ; Ferdinand Colicamp [1821-1879] en Littérature ancienne, comme professeur [1854-1879] ; Valentin Parisot [1800-1861] en Littérature étrangère, comme professeur [1854-1861], qui décède en fonction ; Charles Filon [1800-1875] en Histoire, comme professeur [1854-1857].

Mais, étant rapidement nommé dans un grand lycée parisien, ce qui est une étape dans sa promotion universitaire, Elme Caro est remplacé dans la chaire de Douai par Adrien Delondre [1824-1863], de sa propre promotion de l'École normale [1845], chargé de cours [1856-1857], professeur suppléant [1858-1860], professeur titulaire [1860-1862].
 
À Paris, Elme Caro est d’abord professeur de Logique au lycée impérial Bonaparte [Condorcet]. La même année [1854] est chargé de cours dans la chaire de  Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, où il supplée Adolphe Garnier [1801-1864], titulaire de la chaire de Philosophie depuis décembre 1845.
C’est dans cette chaire qu’Elme Marie Caro, après avoir été chargé de cours, sera suppléant de 1858 à 1862, puis professeur titulaire de 1864 à 1887.
Édite le texte de la leçon d’ouverture prononcée à la Sorbonne le vendredi 4 février 1859 [Paris : impr. de Panckoucke. In-8, 19 p., 1859].
 
1855. ÉTUDES MORALES SUR LE TEMPS PRÉSENT.
En 1855, publie des Études morales sur le temps présent [Paris : Hachette, in-12, XXXVIII-377 p., 1855], qui recueillent différents articles parus dans des journaux et des revues [Revue contemporaine, Revue de l’Instruction publique], réédité en 1869 ; 1875 ; 1879 ; 1887 [cinquième édition].
L'ouvrage distribue les chapitres en deux grandes parties : Études philosophiques ; Études littéraires.
Les études portent notamment sur Auguste Comte, Michelet, Toussenel, Stendhal, Henri Heine, William Channing, Jean Reynaud.

1856. CONFÉRENCE DEVANT LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE D'ANVERS.
En 1856, Elme Marie Caro est choisi par Hippolyte Fortoul [1811-1856], ministre de l’Instruction publique [1851-1856], pour aller exposer, devant la Société littéraire d’Anvers, « les doctrines spiritualistes et religieuses de l’Université de France » [Vapereau].

1856. COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE FRANÇAISE.
Les Études morales sur le temps présent sont couronnés, en 1856, par l’Académie française, en recevant le prix Montyon [décerné aux ouvrages les plus utiles aux mœurs, publiés par des Français], attribué la première fois en 1829.

Cette année 1856, reçoivent pour le prix Montyon, 3 000 francs, Victor de Laprade [1812-1883] pour son recueil de poésies Symphonies ; Christian Bartholmèss [1815-1856], pour les Doctrines religieuses de la philosophie moderne.
Reçoivent 2 000 francs, Émile Saisset [1814-1863], pour La Cité de Dieu de saint Augustin ; Paul Janet [1823-1899], pour La Famille ; Elme Marie Caro [1826-1887], pour Études morales ; Mme de Bawr, pour ses Contes de l'enfance.
Reçoit 1 000 francs, Mme R. Garde pour ses Nouvelles.
 
1869. NOUVELLES ÉTUDES MORALES.
Ces études sont prolongées, treize ans plus tard en 1869, alors que Caro vient d'être élu à l'Académie des Sciences morales et politiques, par de °Nouvelles études morales sur le temps présent, par E. Caro, membre de l'Institut [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, 77. In-16, VI-373 p., 1869], comprenant : Du suicide dans ses rapports avec la civilisation. L’ Hygiène morale, ses principes et ses règles. La direction des âmes au XVIIe siècle. M. de Lamennais d'après sa Correspondance. Les Misères d'un Dieu, Henri Heine d’après sa Correspondance. Les moeurs littéraires au temps présent.
Rééditées en 1875, en 1879, en 1887.
 
1857-1864. MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L’ÉCOLE NORMALE.
Maître de conférences de Philosophie à l’École normale supérieure [1857-1864], où il succède à Émile Saisset [1814-1863], maître de conférences de 1842 à 1857, qui vient de s'installer dans la chaire d'Histoire de la philosophie moderne de la Faculté des Lettres de Paris [1856-1863].

Elme Marie Caro, au moment où il est nommé dans la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris le 9 août 1864 [1864-1877], est remplacé par Jules Lachelier [1832-1918], comme maître de conférences de philosophie [1864-1877].  
 
1861. INSPECTEUR D'ACADÉMIE DE PARIS.
En 1861, alors que Adolphe Mourier [1807-1890] est vice-recteur [novembre 1861-janvier 1879], Elme Marie Caro est nommé inspecteur de l'académie de Paris, tout en même temps qu'il continue  d'assurer sa maîtrise de conférences à l'École normale supérieure.
La plupart des inspecteurs de l'académie de Pa    ris ont un domaine d'inspection préalablement défini. Caro, pour sa part, est attaché à la Faculté de Théologie.
L'Académie de Paris comprend alors neuf départements : la Seine ; l'Eure-et-Loir ; le Cher ; le Loir-et-Cher ; le Loiret ; la Marne ; l'Oise ; la Seine-et-Marne ; la Seine-et-Oise.

Elme Marie Caro fait partie des neuf inspecteurs de l'académie de la Seine :
La liste des inspecteurs pour la Seine s'établit comme suit :
Hippolyte Sonnet [1803*-1879], attaché à la Faculté des Sciences.
Alphonse Marie Florimond Delalleau de Bailliencourt [1801-1869], ancien recteur départemental de l'Académie du Pas-de-Calais [1850-1854], chargé des affaires qui concernent l'enseignement libre.
Narcisse Landois [1800-1874], ancien recteur départemental de l'Académie  de Seine-Inférieure [février 1853-août 1854] chargé des affaires qui concernent les écoles primaires publiques ou libres.
Auguste Nisard [1809-1875], ancien recteur de l'Académie de Grenoble [août 1854-janvier 1857].
Charles Auguste Désiré Filon [1800 1875], attaché à la Faculté des Lettres.
Elme Marie Caro [1826-1887], attaché à la Faculté de Théologie.
Charles Caboche [1810-1874], futur Inspecteur général de l'enseignement secondaire [1868-1874]
Alexis Faurié, ancien professeur, frère de Jean Baptiste Faurié futur Inspecteur général.
Louis Dubief [1821-1891], ancien inspecteur d'académie départemental de la Meurthe, futur directeur de l'Institution Sainte-Barbe.  

Elme Marie Caro reste dans la fonction d'inspecteur d'académie de Paris, de 1861 à août 1864. Il y remplit, comme d'autre inspecteurs de l'académie de la Seine, des missions d'Inspection générale : en 1861, en 1862, en 1863.
À partir de 1864, bien qu'il ne soit plus inspecteur d'académie de Paris, Caro continue à être sollicité pour des missions, en même temps qu'il est professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris : en 1867, en 1868, en 1869.
 
1864. PROFESSEUR DANS LA CHAIRE DE PHILOSOPHIE.
Après avoir été un temps, un des inspecteurs d’académie de Paris [1861], remplissant par délégation les fonctions d’Inspecteur général, Elme Marie Caro est nommé
dans la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris le 9 août 1864.

Elme Marie Caro  succède ainsi à Adolphe Garnier [1800-1864], auprès duquel il a été chargé de cours [1854] et suppléant de 1858 à 1862.
Il restera en poste comme professeur jusqu’à son décès en fonction, le 13 juillet 1887, à Paris. Il sera alors remplacé dans la chaire de Philosophie par Paul Janet [1823-1899] qui restera dans la chaire de novembre 1887 à novembre 1898.
 
Publie en 1865, le texte de sa leçon d’ouverture du cours de Philosophie, à la Faculté des Lettres. Édité dans la Revue des cours littéraires, ainsi qu’en tiré à part [Paris : Germer Baillière. In-8, 26 p., 1865].
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LA CHAIRE DE PHILOSOPHIE DE LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS.
La chaire de Philosophie de la Faculté des Lettres de Paris, neuvième chaire de la Faculté, a été créée le 19 septembre 1809.

Elle a été occupée successivement par Pierre Laromiguière [1756-1837], titulaire de la chaire du 19 septembre 1809 au 12 août 1837, date de son décès ; Théodore Jouffroy [1796-1842], deuxième titulaire de la chaire de Philosophie, du 28 novembre 1837 au 1er mars 1842, date de son décès ; Jean Philibert Damiron [1794-1862], troisième titulaire de la chaire de Philosophie, du 30 mars 1842 au 9 décembre 1845, jusqu'à sa nomination dans la chaire d’Histoire de la philosophie moderne [1845-1852] ; Adolphe Garnier [1800-1864], quatrième titulaire de la chaire de Philosophie, du 9 décembre 1845 jusqu'au 4 mai 1864, date de son décès ; Elme Marie* Caro [1826-1887], cinquième titulaire de la chaire de Philosophie , du 9 août 1864 au 13 juillet 1887, date de son décès ; Paul Janet [1823-1899], sixième titulaire de la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, du 11 novembre 1887 au 1er novembre 1898 ; Gabriel Séailles [1852-1923], septième titulaire de la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, du 10 décembre 1898 au 1er décembre 1917 ; André Lalande [1867-1963], huitième titulaire de la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, du 1er novembre 1918 à 1937.
 
1864. L'IDÉE DE DIEU ET SES NOUVEAUX CRITIQUES.
En 1864, fait paraître °L’ Idée de Dieu et ses nouveaux critiques, par E. Caro [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, n° 77. In-16, 508 p., 1864].
La première édition est publiée avec un Avant-Propos, daté du 1er février 1864. Auquel s'ajoute, pour les autres éditions une Préface.

Elme Marie Caro s'y présente comme un défenseur résolu du spiritualisme, < alors attaqué de toutes parts >. L’ouvrage comprend les chapitres suivants : Les Origines de la philosophie nouvelle. L’École critique, M. Renan. La Renaissance du naturalisme, M. Taine, Le Dieu de l’idéalisme, le système de M. Vacherot. Les Doctrines récentes de la vie future. Le Spiritualisme et ses adversaires.
Réédité en 1865 ; 1868 ; 1878 ; 1889 ; 1894 ; 1905 ; 1913.

Dans le cadre des démarches effectuées par Caro, pour se faire élire à l'Académie des Sciences morales et politiques, à la suite du décès de Émile Saisset [1814-1863], survenu le le 27 décembre 1863, Adolphe Garnier présente, à l'Académie des Sciences morales, dans la séance du 16 avril 1864, au nom de Elme Marie Caro <L’idée de Dieu et ses nouveaux critiques>.
 
1867. LE MATÉRIALISME ET LA SCIENCE.
Publie en 1867, °Le Matérialisme et la science, par E. Caro, Professeur à la Faculté des Lettres de Paris [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, n° 77. VI-292 p., In-16, VI-292 p., 1867], dans lequel il va affirmer ses convictions chrétiennes, opposées au matérialisme scientifique. L’ouvrage connaît de nombreuses rééditions : 1868 ; 1876 ; 1883 ; 1890 ; 1905.

1864. VERS L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.
À la suite du décès d'Émile Saisset [1814-1863], survenu le 27 décembre 1863, Elme Marie Caro pose sa candidature à sa succession, afin de pouvoir être élu dans la section de Philosophie de l'Académie des Sciences morales et politiques.
Mais, le le 6 mai 1865, face à Charles Lévêque [1818-1900], professeur de Philosophie grecque et latine du collège de France sa candidature est malheureuse.
Il en est de même le 23 juin 1866 face à la candidature de Victor de Broglie [1785-1870], ou encore le 7 mars 1868, face à Étienne Vacherot [1809-1897].

Finalement Elme Marie Caro abandonne le projet de se faire élire dans la section de Philosophie, où il n’y a pas de fauteuil à pourvoir. Et choisit de se présenter dans la section de Morale, où u