Livres du XVe siècle – 1

Livres du XVe siècle
et du début du XVIe siècle

 

Au milieu du XVe siècle, on distingue, de manière schématique, 4 formes de lettres :

  • Lettre de somme utilisé par les théologiens.
  • Gothique, utilisée pour les livres d’Eglise.
  • Gothique « bâtarde » utilisé dans les livres courants.
  • Ecriture humanistique, qui donnera les « romains« , créée par les humanistes italiens dont Pétrarque et inspirée de ce que l’on croyait être l’écriture antique.

Il existe cependant de nombreuses variantes régionales : elles inspirent les imprimeurs qui, à cette époque, fabriquent leur propre matériel typographique. Mais, par souci de standardisation – les échanges commerciaux se développent -, après 1480, le « romain » s’impose en Europe. Avant cette date, il ne représente qu’une petite partie de la production.

L’impression xylographique, dont nous donnons quelques exemples (Donat, Bible des Pauvres, Ars moriendi), utilise des techniques totalement différentes de l’imprimerie et n’est pas considérée comme son ancêtre. Textes et images sont gravés en un seul bloc, il n’y a pas de presse ; les feuilles sont posées sur la planche de bois et frottées pour permettre le report de l’encre (souvent médiocre), à la manière des estampages chinois. Ce type de publication, peu coûteuse, survit quelques années après l’apparition de l’imprimerie en caractères mobiles.

On pense que la fameuse Bible de Gutenberg (ou Bible à 42 lignes, par opposition à la Bible à 36 lignes), qui est considérée comme un des premiers livres imprimé en caractères mobiles, est parue vers 1454-1456. Le premier livre daté avec certitude paraît en 1457. L’invention se diffuse très rapidement à travers toute l’Europe (Paris, 1470 ; Lyon, 1473 ; Venise, 1469 ; Louvain, aux Pays-Bas, 1473 ; Cracovie, 1474).
La forme des livres (titres, place de l’ornement, de l’illustration etc.), proche encore des manuscrits, reste encore éloignée de celle qu’elle prendra dans les livres modernes, mais évolue très rapidement
La marque de l’imprimeur apparaît. C’est d’abord une marque que l’on dessinait sur les balles des livres expédiés. Elle est ensuite imprimée sur la dernière page du livre, avant de passer sur la page de titre, laquelle apparaît vers 1475-1480.
Celle-ci s’étoffe de la fin du XVe au XVIe siècle. Elle offre de nombreuses variantes : alignement à gauche, justification partielle, ornementation de lettrines ou de gravures sur bois, ou formes plus complexes. A partir de 1510, les encadrements gravés se multiplient.
L’illustration, qui était très utilisée dans les manuscrits, apparaît très tôt en Allemagne, vers 1461, où elle s’inspire de la xylographie. Elle se répand dans toute l’Europe (Venise, Paris etc.)

Voir la chronologie de Paul Dupont

Grammaire latine de Donat, XVe s., deux éditions xylographiques : une page 1 2
Bible des Pauvres (Biblia Pauperum), XVe s., édition xylographique : une page
Ars moriendi, XVe siècle, édition xylographique : une page
Bible de Gutenberg (ou Bible à 42 lignes), considérée comme un des premiers livres imprimé en caractères mobiles (vers 1454-1456) : une page
Psautier de Fust et Schöffer, 1457 : détail d’une page
Bible à 36 lignes
, Bamberg, 1459-60 : première page (Genèse)
De Boec des Gulde Throens, Harlem (Pays-Bas), 1484
Decameron, Venise, 1492 : frontispice illustré
Le Roman de la Rose, Lyon, 1480 : page illustrée
Grandes Heures, Paris, Antoine Vérard, 1488 : page
Le livre de la chasse, Paris, Le Caron, 1489 : titre
Sébastien Brandt, La nef des fous, Bâle, Bergman de Olpe, 1497 : titre
Ovide, Paris, Le Noir, 1499 : titre
La grant danse macabre, Troyes, Nicolas Le Rouge, 1496 : titre
Virgile, Géorgiques, Strasbourg, Sébastien Brandt, 1502 : page
Les fantasies de mere Sote, Paris, Gringoire, 1516 : titre
Erasme, Eloge de la Folie, Paris, Galliot du Pré, 1520 : titre
Thomas More, Epigrammata, Bâle, Froben
Erasme, Bâle, 1516 : titre et verso du titre

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