Jules Amable Pierrot, dit Pierrot-Deseilligny, ancien élève de la première promotion de l’École normale [1810], conjugue les fonctions de professeur de rhétorique à Charlemagne et à Louis le Grand, d’enseignant d’Éloquence française à la Faculté des Lettres de Paris, de traducteur de classiques latins, et d’administrateur, en étant pendant quinze ans [1830-1845] proviseur au collège Louis-le-Grand.
PIERROT Jules [Amable], dit PIERROT-DESEILLIGNY.
[1792-1845]. Né le 15 novembre 1792, à Paris ; mort le 5 février 1845, à Paris.
C’est par décret du conseil d’État, du 10 mai 1842, que Jules Amable Pierrot est autorisé à s’appeler Jules Amable Pierrot-Deseilligny.
1810. MAÎTRE D’ÉTUDES À HENRI-IV.
Maître d’études au lycée Napoléon [actuellement lycée Henri-IV], dans le dernier trimestre 1810.
1810. ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE.
Pierrot-Deseilligny est nommé sans concours élève de la première promotion de l’École normale, où il effectue une scolarité de deux ans, à partir de décembre 1810.
Sont, pour cette année, nommés élèves à l’École, dans l’ordre alphabétique : Mathurin Aubert-Hix, Joseph Banal, Toussaint Charles Boucley, Raphaël Bouvier, Nicolas Brigandat, M. N. Caresme, Cartailles, A. Claude Charbonnier, Louis Charpentier, Antoine Cordival, Louis Magloire Cottard, Victor Cousin, Charles Étienne Daulne, De Condren de Suzanne, De Fontmartin, Louis Delahaye, Nicolas Dépinay-Montaux, Jean Ambroise Ducondut, Edouard Dumont, François Émery, Jacques Faucon, Pierre Favart, Jean Flavier, Claude Antoine Félix Frémion, Théodore Gaillard, Aimé Guyet de Fernex, Nove-Josserand, Jean Jousse, Leloup, Augustin André de Lignac, Arsène Ambroise Joseph Liez, Charles François Maignien, Louis Éléonore Marie Maignier, Jean Meynard, de l’Outoulle, Julien Paquot, Charles Pelletier, Henry Pérard, Jules Pierrot [Pierrot-Deseilligny], Ange Pilhan-Laforest, Jean Jacques Ract-Madoux, Raoul-Rochette, Firmin Rogier, Rose, Roze, Sallandrouze, Jean Joseph Soulacroix, Valentin Testard.
1812. DOCTEUR ÈS-LETTRES.
Pierrot-Deseilligny soutient oralement sa thèse de doctorat devant un jury de la Faculté des lettres de Paris, le 18 juillet 1812 [Paris, 1812]. La thèse latine porte sur De existentia et attributis Dei [De l’existence et des attributs de Dieu] in-4, 8 p.
La thèse française a pour titre De la satire [In-4, 18 p.].
Ses thèses n’ont été éditées qu’à l’usage de la Faculté.
Les deux premières thèses soutenues à la Faculté des Lettres de Paris, l’ont été en 1811. En 1812, ce sont neuf thèses, soutenues entre la mi-mars et fin juillet [dans l’ordre chronologique : Pierre François Cimttierre Saint Amand ; Jean Baptiste Polyeucte Humbert ; Hules Amable Pierrot ; Valentin Testard ; Claude Antoine Félix Frémion ; Théodore Gaillard ; Jean Ambroise Ducondut ; Jean Sallandrouze ; M. C. Frédéric Vaultier].
1812. ENSEIGNANT À LYON.
Après son doctorat Pierrot-Deseilligny est nommé à Lyon, et reçoit le titre d’agrégé en rhétorique au lycée de Lyon.
1814. LYCÉE CHARLEMAGNE : ENSEIGNANT ET CENSEUR.
En janvier 1814, est au lycée Charlemagne, où, par l’autorité centrale, sur demande du proviseur, il est nommé agrégé professeur, titre attribué généralement à tous les anciens élèves de l’École normale. Est en même temps nommé censeur-adjoint.
1815. RESTAURATION ET RÉVOCATION.
En rapport avec les mesures prises par la seconde Restauration contre les enseignants soupçonnés de sympathies napoléoniennes Pierrot-Deseilligny est révoqué de son poste de Charlemagne en octobre 1815.
1816. COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Quelques mois après, Pierrot-Deseilligny est nommé en avril 1816, agrégé professeur de cinquième au collège Louis le Grand. Puis à partir de septembre [jusqu’à octobre 1817] agrégé professeur de troisième.
En 1819, le 17 août, prononce le discours latin à l’occasion de la distribution des prix des quatre collèges royaux de Paris, et celui de Versailles, sur les différents genres d’éloquence chez les anciens et les modernes.
1819. PROFESSEUR D’ÉLOQUENCE FRANÇAISE.
Fin novembre 1819 est nommé professeur suppléant d’Éloquence française à la Faculté des Lettres, alors que Jean Marie Nicolas de Guerle [1766-1824] a été, du 6 mai 1809 au 13 novembre 1815, le premier titulaire de la chaire et que Jean Louis Laya a été professeur adjoint dans la période 1810-1815.
De novembre 1815 à mai 1852, François Villemain [1790-1870] est le second titulaire de la chaire. C’est auprès de lui que Pierrot-Deseilligny exerce comme professeur suppléant de fin novembre 1819 jusqu’en octobre 1822.
Édite, à partir de ses deux années d’enseignement à la Faculté, un Cours d’éloquence. Publié dans le Journal des cours publics de jurisprudence, histoire et belles-lettres [Paris. 2 volumes in-8. 1820-1822].
1824-1830. PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE.
Chargé de la rhétorique au collège Charlemagne [1824-1825] ; puis au collège royal de Louis le Grand [1825-1826 et à nouveau en 1827-1828]. Pierrot-Deseilligny est nommé professeur titulaire en novembre 1828.
1825. SATIRES DE JUVÉNAL.
Pierrot-Deseilligny mène une activité soutenue de traducteur et collabore à Bibliothèque latine-française éditée par Charles Louis Fleury Panckoucke [1788-1844] entre 1825 et 1837.
En 1825-1826, publie une nouvelle édition, revue et corrigée, des Satires de Juvénal, traduites initialement par Jean Dusaulx, dans la Bibliothèque latine-française de C. L. F. Panckoucke, 2 volumes, texte latin et traduction française en regard [Paris : C. L. F. Panckoucke. 2 volumes in-8, 1825-1826]. Comprend une Notice sur la vie et les ouvrages de J. Dusaulx, par Jules Pierrot et Discours sur les satiriques latins.
1826. LETTRES DE PLINE LE JEUNE.
En 1826-1829 édite des Lettres de Pline le Jeune, traduites initialement par Louis Sylvestre de Sacy [1654-1727], nouvelle édition revue et corrigée par Jules Pierrot, dans la Bibliothèque latine-française de C. L. F. Panckoucke, collection de classiques latins. n°30 [Paris : C. L. F. Panckoucke. 3 volumes in-8 [XL-466+401+435 pp., 1826-1829]. Le tome premier comprend : Livres I-V, et extrait de l'"Eloge de De Sacy" par d'Alembert ; le tome second : Livres VI-IX. – 13e livraison ; le tome troisième : Livre X et "Panégyrique de Trajan". – 24e livraison.
Édité par J. R. T. Cabaret-Dupaty [rééditées en 1863, en 1889, chez Garnier frères [in-12, XV-459 p.], et en édition électronique BNF en 1995]. La Bibliothèque latine-française comporte le texte latin, avec la traduction française en regard, notes en français.
1827. HISTOIRE UNIVERSELLE DE JUSTIN.
Traduit, avec Joseph Édouard Boitard, dans la Bibliothèque latine-française de C. L. F. Panckoucke un Extrait de l’Histoire universelle de Justin [extrait de Trogue-Pompée], en 1827-1829, 2 volumes [réédité en 1833]. La Bibliothèque latine-française comporte le texte latin, avec la traduction française en regard, notes en français.
Réédité en 1862 [Paris : Garnier] dans une édition soigneusement revue par E. Pessonneaux.
1830. DE LA VIEILLESSE DE CICÉRON.
Traduit, avec Amédée Pommier [1804-1877], dans la Bibliothèque latine-française de C. L. F. Panckoucke, le dialogue de Cicéron : de la Vieillesse, en 1830, réédité en 1839. [Paris : C. L. F. Panckoucke. In-8, 448 p., 1839]. Cette traduction fait suite à la traduction nouvelle du Traité des Devoirs de Cicéron, par Jean François Stiévenart [1794-1860] ; dans la collection des Œuvres complètes de Cicéron, numéro 32. La Bibliothèque latine-française comporte le texte latin, avec la traduction française en regard, notes en français.
Repris en 1995, dans la collection Les Trésors de la littérature. Le Grand livre du mois.
1830-1845. PROVISEUR AU COLLÈGE LOUIS LE GRAND.
En remplacement de Pierre Laurent Laborie [1767-1847], admis, après la Révolution de Juillet, à faire valoir ses droits à la retraite, [et qui avait été proviseur de juillet 1824 à juillet 1830], Pierrot-Deseilligny est nommé proviseur à Louis le Grand, en août 1830.
Reste en exercice jusqu’à son décès en fonction le 5 février 1845. Il sera remplacé par Jacques Rinn [1797-1855] qui restera proviseur jusqu’en janvier 1853.
Il fait ainsi le septième proviseur du Lycée louis le Grand [Lycée puis Collège]. Dans l’ordre chronologique : Jean François Champagne [1751-1813], de 1803 à 1810 ; Louis Joseph de Sermand [1759-1829], de 1810 à 1815 ; l’abbé Louis Gabriel Taillefer [1767-1852], de 1815 à 1819 ; François Christophe Malleval [1785-1845], de 1819 à 1823 ; Nicolas Berthot [1776-1849], de 1823 à 1824 ; Pierre Laurent Laborie [1767-1847], de 1824 à 1830.
1838. CHOIX DE COMPOSITIONS FRANÇAISES ET LATINES.
Fait paraître en 1838 un Choix de compositions françaises et latines, ou narrations, scènes, discours historiques, développements, vers latins des meilleurs élèves de l'Université moderne, avec les matières et les arguments [Paris : Delalain, 1838].
Réédité à de nombreuses reprises, de façon posthume : troisième édition en 1860 ; quatrième édition revue et augmentée par Julien Girard en 1866, sous le titre de Choix de compositions françaises et latines ; cinquième édition en 1875, sous le titre : Choix de compositions françaises et latines, ou Narrations, scènes, discours, lieux communs, développements historiques, vers latins des meilleurs élèves de l'université moderne, avec les matières ou les arguments. Recueil publié par J. Pierrot-Deseilligny, par Julien Girard [Paris : L. Hachette. In-8, IV-796 p., 1875].
DÉCORATION.
Officier de la Légion d’honneur [10 mars 1839].
SOURCE.
Gustave Dupont-Ferrier. [La Vie quotidienne d’un collège parisien pendant plus de trois cent cinquante ans] Du collège de Clermont au lycée Louis le Grand [1563-1920]. Tome 3. [Paris : E. de Boccard, éditeur, 1925].
Fournit les dates détaillées des nominations et les sources des Archives.
jjb 05-2010