Moncourt, Edme (1822-1861), normalien, latiniste, professeur et traducteur

Prix d'honneur de rhétorique au concours général de 1841, Edme Moncourt, reçu major à l'École normale [1842], major à l'agrégation des lettres [1845] achève sa carrière universitaire comme professeur de seconde à Paris, au lycée Henri-IV.
Entre-temps il a été titulaire d'une chaire de Littérature française dans la toute nouvelle Faculté des Lettres de Clermont [1855-1859], Maître de conférences quelques mois à l'École normale [1859].
Il a publié quelques ouvrages et acquis une réputation de parfait latiniste

ÉTAT-CIVIL.
Né le 29 octobre 1822, à Sens [Yonne] ; mort en décembre 1861, à Sens.
Parents artisans. Frère aîné d'Eugène Montcourt [1826-1902], ancien élève de l'École normale supérieure [1848], professeur de mathématiques

PREMIÈRES ÉTUDES.
École communale de Sens. Études à Paris, au collège privé Sainte-Barbe, où il est admis comme élève boursier, puis études au collège Louis-le-Grand.
Prix d'honneur de rhétorique au concours général de 1841, avec le sujet : Theocles Atheniensis ad cives.

1842. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE.
Ancien élève de l'École normale [1842], à bourse entière, où il est reçu major.
Sont reçus, dans l'ordre alphabétique : Louis Désiré Brissaud [1822 -1889], Professeur de géographie à l'École normale de Sèvres
 ; Eugène Brochard, Professeur libre à Paris ; Jean Marie Arthur Chalamet [1822-1895], Vice-président du Sénat ; Charles Chappuis [1822-1897], Inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire ; Henri Chardon, Professeur de troisième au lycée de Poitiers ; Martin Chotard [ -1904], professeur d'histoire et doyen de la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand ; Étienne Georges Denis Delbès [1821-1877], Professeur de troisième au collège Rollin ; Nicolas Deltour [1822-1904], Inspecteur général de l'instruction publique ; Jean Baptiste Dupont [1821-1875], Professeur de philosophie au lycée de Clermont-Ferrand ; Edme Fouinat, Professeur libre à Paris ; Mathias Hémardinquer [1822-1875], Professeur de rhétorique au lycée de Nancy ; Marie Leclaire, professeur de troisième au lycée de Colmar ; Alphonse Lesans, Professeur de cinquième au lycée de Lyon ; Adolphe Marpon [1821-1888], Professeur de quatrième du lycée Condorcet ; Louis Ménard [1822-1901], homme de lettres ; Edme Moncourt [1822-1861], professeur de seconde au lycée Henri-IV  ; Henri Ouvré [1824-1890], recteur de l'Académie de Bordeaux ; Louis Passerat [ -1902], professeur de seconde du lycée de Tours.

Pendant qu'il est encore élève de l'École normale supérieure est élu [1844] membre correspondant de la Société archéologique de Sens, sa ville natale, l'année même de la création de la société. Il en est encore membre en 1846, et en 1858, alors qu'il est professeur de Faculté à Clermont.   

1845. AGRÉGATION DES LETTRES.
À la sortie de l'École, Edme Moncourt est reçu major à l'agrégation des lettres en 1845.
Le président du jury de l'agrégation des lettres étant Paul François Dubois, sont reçus cette année, dans l'ordre de classement : Edme Moncourt, ancien élève de l'École normale [1842] ; Thalbot, Nicolas Deltour, ancien élève de l'École normale [1842] ; Mathias Hémardinquer, ancien élève de l'École normale [1842] ; Nicolas Charles Leclerc, ancien élève de l'École normale [1839] ; Jules Rossigneux, ancien élève de l'Ecole normale [1840] ; Antonin Bonnel, ancien élève de l'École normale [1839] ; Victor Ferdinand Legenty, ancien élève de l'École normale [1839].

1845-1847. ENSEIGNEMENT À GRENOBLE.
Après l'agrégation des lettres, Edme Moncourt enseigne en seconde et en rhétorique au collège royal de Grenoble [1845-1847], où il est, pour la rhétorique, chargé du cours en lieu et place de Joseph Delaistre [ -1857], ancien élève de l'Ecole normale [1817] en congé ; son propre enseignement en seconde est assuré par Nicolas Roger, agrégé des lettres [1831], qui est aussi enseignant en troisième.
Dans ce collège de Grenoble, l'enseignement de la philosophie est assuré par Guillaume Anne Patru [1798-1879], agrégé des lettres [Toulouse, 1826], docteur ès-lettres [Paris, 1848] avec une thèse sur la Philosophie du Moyen-âge, membre résidant de l'Académie delphinale ; l'enseignement d'histoire par Léger-Dufour ; l'enseignement de quatrième par Pupat, Martin étant chargé du cours ; la cinquième par Perret, chargé du cours ; la sixième par Victor, chargé du cours.

1847-1850. ENSEIGNEMENT AU LYCÉE DE LYON.
En 1847, par arrêté en date du 11 septembre, Edme Moncourt est nommé professeur divisionnaire au collège, puis lycée, de Lyon. Il est professeur de la deuxième division de la classe de troisième, alors que Demange, agrégé des lettres en 1843, est professeur de première division.
Au lycée de Lyon, l'abbé Noirot [1793-1880] est professeur de philosophie depuis 1827 ; Nicolas professeur de rhétorique ; Jean Baptiste Vendries [ -1893], ancien élève de l'École normale [1829], agrégé de grammaire et d'histoire, est professeur d'histoire, et Perrin est son adjoint ; Louis Hignard [1819-1893], ancien élève de l'École normale [1838] est professeur de seconde ; Ponchelle et Jean Louis Taulier [1816-1896], ancien élève de l'École normale [1834] sont professeurs en quatrième ; Brun et Joseph Ferdinand Lemaire [1812-1843], ancien élève de l'École normale [1832], sont professeurs en cinquième ; Gargan et Alphonse Lesans, ancien élève de l'École normale [1842], agrégé de grammaire en 1845 sont professeurs en sixième.

1850-1855. ENSEIGNEMENT AU LYCÉE DE DIJON.
En 1850, Edme Moncourt est nommé au lycée de Dijon. Il est professeur en seconde.
Au lycée de Dijon, Anthelme Gunet, agrégé de philosophie en 1843, est professeur de philosophie ; Ferdinand Joseph Colincamp [1821-1879], ancien élève de l'Ecole normale [1840] professeur de rhétorique ; Coué agrégé d'histoire et géographie en 1850, est professeur d'histoire ; Léon Lescoeur [1821-1907], Ancien élève de l'École normale [1841],
 est professeur de troisième ; Gerbier est professeur de quatrième ; Joseph Nicard, ancien élève de l'École normale [1819], agrégé de grammaire en 1825 est professeur de cinquième ; Baudot est professeur de sixième.

1851. DOCTORAT ÈS-LETTRES.
*Docteur ès-lettres [Paris, 9 août 1851], avec une thèse latine : De Parte satirica et comica in tragoediis Euripidis [Divione : ex typis Douillier. In-8, 96 p.,1851].
La thèse française a pour titre : De la Méthode grammaticale de Vaugelas [Paris : Vve Joubert. In-8, 170 p., 1851].

Dans un des ses Nouveaux Lundis [lundi 28 décembre 1863] le critique Sainte-Beuve, indique , pour ceux qui voudraient approfondir leurs connaissances de Vaugelas : " […] Ne pas oublier d'y joindre l'étude essentielle intitulée De la Méthode grammaticale de Vaugelas, par M. E. Moncourt, ancien élève de l'Ecole normale. L'homme de mérite qui prit ce sujet de thèse en 1851, excellent esprit, très-fort latiniste, et, à ce titre, devenu plus tard maître de conférences à cette même École dont il avait été un des élèves les plus distingués, est mort il y a deux ans ".

1855-1859. FACULTÉ DES LETTRES DE CLERMONT.
A la suite d'une inspection à Dijon, de Désiré Nisard, Inspecteur général de l'Instruction publique, Edme Moncourt est nommé professeur dans la chaire de Littérature française de la Faculté des Lettres de Clermont, qui vient d'être créée [1854].
Alexandre Olleris [1808-1895], professeur d'Histoire, ancien recteur départemental du Cher [1850-1854] en est le doyen [1854-1868]. Les différentes chaires sont en Philosophie, Jean Félix Nourrisson [1825-1899] ; en Littérature ancienne, Charles Thurot [1823-1882] ; en Littérature française, Edme Moncourt ; en Littérature étrangère, Eugène Baret [1814-1887], futur inspecteur général ; en Histoire, Alexandre Olleris [1808-1895].
Edme Moncourt y prononce le discours d'ouverture, le 15 janvier 1855 [Clermont : impr. de Thibaud-Landriot frères. In-8, 19 p., 1855].
Il y reste pendant trois ans, puis revient à Paris, où, en 1859, il est chargé d'une conférence de Langue et littérature latines, à l'École normale supérieure.

Edme Moncourt est remplacé dans sa chaire de Littérature française par Pierre Antoine Grenier [1823-1881], ancien membre de l'École française d'Athènes [1846], chargé du cours ; Damien étant suppléant.

PORTRAIT EN VERS DU PROFESSEUR EDME MONCOURT.
Dans un petit ouvrage en vers de P. Aigueperse, intitulé Les professeurs de la Faculté des lettres et des sciences de Clermont-Ferrand, publié vers 1858, le portrait de Montcourt est ainsi composé :  
" A l'élégant Moncourt faisons la révérence !
De nos auteurs français il est la quintessence.
Quand il les a soumis aux vis de son pressoir,
Et juchés à leur rang sur un vaste dressoir ;
Quand son triage est fait, quand la liste est complète,
Il leur met à chacun une belle étiquette,
Indiquant nom, prénoms, naissance, mort, écrits,
Afin que  d'un coup d'œil, en en voyant le prix,
Sans hésitation tout le monde vous dise :
Admirez de Montcourt la riche marchandise !…

1859. MAITRE DE CONFÉRENCES À L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE.
En 1859, il est chargé, pendant un peu moins d'un an d'une conférence de Langue et littérature latines, à l'École normale, en remplacement de Léon Pierre Gibon [1799-1859], qui a assuré la conférence de 1826 à 1859, année de son décès.
Il y est en même temps que Adolphe Berger [1810-1879], nommé à nouveau en 1857 et qui assurera une conférence jusqu'en 1865.
Mais il est remplacé, au bout de quelques mois, par Hector Lemaire [1810-1871], professeur au collège royal Saint-Louis, nommé en 1859 et en charge jusqu'en 1865.

1860-1861. PROFESSEUR AU LYCÉE HENRI-IV.
Après ces quelques mois passés comme maître de conférences, Edme Moncourt est nommé professeur titulaire de seconde au lycée impérial Napoléon [Henri-IV].
Il y prononce, le 13 août 1861, un Discours à la distribution solennelle des prix, paru sous forme de brochure  [Paris : impr. de E. Donnaud. In-16, XV p., 1861].

Il décède quelques mois après, en décembre 1861. Il est enterré au cimetière de Sens.

PUBLICATIONS.

1848. PREMIER LIVRE DE L'ANABASE DE XENOPHON.
En 1848, fait paraître en grec le livre premier de l'expédition de Cyrus [Anabase] de Xénophon [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie. Collection de classiques grecs. In-12, 59 p., 1848].

1852. RES MEMORABILES DE TITE-LIVE.
Fait paraître, en latin, une édition de Tite-Live Res memorabiles, sive Narrationes excerptae. Nouvelle édition, avec sommaires et notes en français, par M. Moncourt [Paris : Dezobry, E. Magdeleine. In-12, VIII-268 p., 1852].
Réédité en 1858, et en 1862, chez le même éditeur et avec la même pagination.
Réédité en 1872 [Paris : C. Delagrave. 1872]. Même pagination.

1853. SALLUSTE : CONJURATION DE CATILINA.
Participe à la Collection des auteurs latins expliqués par une double traduction française, l'une correcte et l'autre mot à mot avec le texte en regard de chaque traduction, par une Société de professeurs, en éditant de Salluste : Conjuration de Catilina, par M. Moncourt [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-16, XX-VIII-237 p., 1853].

Une édition du Catilina de Salluste paraît également en 1855 : Caii Sallustii Catilinarium et Jugurthinum bella. Nouvelle édition avec sommaires et notes en français [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-8, VIII-74 p.,1855]. Ne contient que Catilina.
Réédité en 1857.

1855. SALLUSTE : GUERRE DE JUGHURTA.
Edme Moncourt publie : Guerre de Jughurtha [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-8, XI-413 p., 1855].

L'ouvrage fait l'objet d'une autre édition, sous une forme différente, en 1856, avec seulement une traduction française avec le texte en regard : Salluste. Guerre de Jugurtha, par M. Moncourt [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-18, XI-227 p., 1856].

1861. COURS COMPLET DE LANGUE LATINE.
L'année de son décès [1861], paraît de Michel Guérard et Edme Moncourt : Cours complet de langue latine. Théorie et exercices. Par MM. Guérard, agrégé de l'Université, Préfet des études à Sainte-Barbe, chevalier de la Légion d'honneur ; Moncourt, professeur au lycée Napoléon, Docteur ès-lettres de la Faculté de Paris. Abrégé de la grammaire latine d'après Lhomond. [Paris : Dezobry, F. Tandou et Cie. In-8, 288 p., 1861].
Réédité en 1867.

Michel [Prosper] Guérard [1808-1888] est aussi un ancien élève de l'Ecole normale [1828], agrégé de grammaire [1831], préfet des études à Sainte-Barbe, directeur du collège privé Sainte-Barbe des Champs [Fontenay-aux-Roses], établi entre 1851 et 1899, dans une ancienne maison seigneuriale, réaménagée par l'architecte Henri Labrouste.

Cet ouvrage paraît en plusieurs volumes.
Pour la Théorie.
Élements de la grammaire latine, d'après Lhomond, livre du Maître, nouvelle édition, corrigée et refondue. In-12.
Élements de la grammaire latine, d'après Lhomond, livre de l'Eleve, nouvelle édition, corrigée et refondue. In-12.
Abrégé de la grammaire latine, d'après Lhomond. In-12.

Pour les Exercices.
Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d'après Lhomond ainsi qu'à l'Abrégé. Première partie, nouvelle édition refondue, comprenant les Exercices sur les neuf parties du discours, les premières règles de la syntaxe, l'analyse grammaticale et logique, la construction. Livre du Maître ; Livre de l'Éleve.

Cours de thèmes latins, sur la deuxième partie. Livre du Maître ; Livre de l'Éleve.

Cours de versions latines, sur la deuxième partie. Livre du Maître ; Livre de l'Éleve.

SOURCE.
Annuaire de l'Association des anciens élèves de l'École normale. [1862. Notice non signée, pp. 9-11].

Notice biographique sur E. Moncourt, par Thurot, professeur de seconde au lycée Napoléon, à Paris, mort en décembre 1861. [Paris : Dezobry, Fd. Tandou et Cie, Libr. Éditeurs, rue des Écoles, 78. Près du Musée de Cluny et de la Sorbonne. In-8, 14 p., 1861].
Charles Thurot a été collègue de Edme Moncourt à la Faculté des Lettres de Clermont de 1855 à 1859.