Lesieur, Augustin Henri (1800-1875), inspecteur général honoraire de l’enseignement supérieur

Ancien élève de l'École normale [1819], la suppression de l'établissement en 1822 conduit Augustin Henri Lesieur à devenir bibliothécaire, puis à partir de 1837, à mener une carrière administrative dans les bureaux de l'Instruction publique.  En même temps, après quelques éditions savantes, collabore à l'aventure de Louis Hachette, un autre normalien, parti à la conquête du marché éditorial de l'enseignement primaire.Augustin Henri Lesieur, né le 6 mars 1800, à Paris ; mort le 8 mars 1875, à Paris.

Son père étant employé à la bibliothèque du lycée Impérial [Louis-le-Grand], Henri Augustin Lesieur, à partir de 1808, y fait ses études. Il y prépare le concours d'entrée à l'École normale.
 
1819. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE.
Ancien élève de l’École normale [1819]. S[1] [2] [3] [4] ont reçus à l’École en 1819, section lettres, dans l’ordre alphabétique : Auguste Bascou [vers 1800-1843], futur titulaire de la chaire de Littérature française à la Faculté des Lettres de Besançon [1838-1843] ; Constant Borin ; Marie Bourquin, principal du collège de Sainte-Menhould ; Austremoine Boyer [1798-1865] futur inspecteur d'académie à Montpellier ; François Caresme [ -1841], professeur au lycée de Bourges ; Jean Charbonnier [ -1823], professeur au collège d’Alais ; Thomas Delhomme [ -1866], professeur de rhétorique du lycée d’Évreux ; Thomas Dizy [1799-1887], recteur de l’académie de Grenoble [1845-1847] ; Louis Dubois [ -1884], professeur de quatrième au collège Rollin ; Prosper Durand ; Georges Farcy [1800-1830], homme de lettres ; Eugène Géruzez [1799-1865], secrétaire de la Faculté des Lettres de Paris ; Louis Hachette [1800-1864], éditeur ; André Idt ; Augustin Henri Lesieur [1800-1875], Inspecteur général de l’enseignement supérieur ; Joseph Nicard, professeur de cinquième au lycée de Dijon ; Jean Baptiste François Pérennès [1800-1873], professeur de Littérature française et doyen de la Faculté des Lettres de Besançon ; Charles Pons [1802-1853], professeur d’Histoire, doyen de la Faculté des Lettres d’Aix ; Louis Quicherat [1799-1884], Conservateur à la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
 
Il accomplit une scolarité de trois ans.
À la sortie de l’École, en 1822, alors que celle-ci vient d'être fermée par arrêté royal en date du 6 septembre 1822, comme foyer d’agitation libérale, tandis que Mgr. Denis Frayssinous [1765-1841] est Grand-Maître de l’Université, depuis le 1er juin 1822, Augustin Henri Lesieur est nommé simplement régent de rhétorique, dans les Ardennes, au collège de Sedan.
 
Il est à remarquer que pas un seul des dix-neuf élèves de la promotion 1819 ne figure sur la liste, de Paris ou de province, des agrégés des lettres, ou de grammaire de l'année 1822. En effet, compte-tenu de la suppression de l'École, les élèves sortis en 1822 ne sont pas autorisés à se présenter au concours d'agrégation.
 
1825. LA BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ.
En 1825 l’Académie de Paris est installée dans les bâtiments de la Sorbonne. On y établit une bibliothèque : c’est la bibliothèque du collège Louis-le-Grand [ex-collège de Clermont, ex-collège des Jésuites] qui sert à fonder la bibliothèque de l’Université [dite improprement bibliothèque de la Sorbonne] et celle de l’École normale.
 
Augustin Henri Lesieur succède à son père comme employé puis comme sous-bibliothécaire, sous la direction de Pierre Laromiguière [1756-1837]. En effet, ce dernier, en même temps qu’il est, depuis la création de l’Université impériale, professeur de Philosophie à la Faculté des lettres de Paris [1809-1837] est en même temps, depuis 1825, le conservateur de la bibliothèque de l’Université.
En 1825, à côté de Pierre Laromiguière, sont conservateurs-adjoints [on dit aussi sous-bibliothécaires] : J. B. Mablin et Théodore Lebrun. Augustin HenrI Lesieur [orthographié Le Sieur] y est employé.
 
MABLIN CONSERVATEUR-ADJOINT DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ.
J. B. Mablin, dont le nom exact est Beato Mablini [1774-1834]*, anciennement employé à la Bibliothèque de Turin, ancien secrétaire du Chancelier de l'Université, Mgr. de Casal, a été à  partir de 1810, maître de conférences pour la langue grecque à l'École normale, alors que Pierre Laromiguière [1756-1837], y est maître de conférences de philosophie en 1811-1812. Mablin perd cet emploi avec la fermeture autoritaire de l'École normale en septembre 1822.
Nommé en 1824, conservateur-adjoint de la bibliothèque de la Sorbonne, il est chargé d’assurer le catalogage des livres transférés de la bibliothèque l'École normale, désormais sans emploi, dans les bâtiments du collège royal Louis-le-Grand, puis enfin en Sorbonne.  
Mablin retrouve son emploi de maître de conférences à l'École normale en 1830.
 
1827. PROSODIE LATINE.
En même temps qu'il est employé à la Bibliothèque de l'Université, Augustin Henri Lesieur commence à publier des ouvrages savants. L'éditeur par excellence de ces ouvrages universitaires est alors Jacques Auguste Delalain, établi à Paris 5 rue des Mathurins St-Jacques.
 
Il y publie en 1827, en collaboration avec Émile Lefranc [1798-1854], lui aussi ancien élève de l'École normale [1817], agrégé des lettres : Prosodie latine, sur un plan entièrement nouveau, par MM. É. Lefranc […] et A. Lesieur [Paris : A. Delalain.  In-12, VIII-66 p., 1827]. Ouvrage publié avec autorisation ministérielle du 8 septembre 1827.
 
En complément à cet ouvrage, Augustin Henri Lesieur publie également : Matières de vers latins, à l'usage des élèves de quatrième et de troisième, ouvrage destiné à servir d'application aux règles de la Prosodie de MM. É. Lefranc et A. Lesieur, par les mêmes [Paris : A. Delalain. In-12, IV-50 p., 1827].
Réédité en 1849.
 
1828. ÉDITION D'AUTEURS DE L'ANTIQUITÉ CHEZ HACHETTE.
Augustin Henri Lesieur est resté en relation amicale avec Louis Hachette, son condisciple à l'École normale [1819-1822], et commence à lui apporter sa collaboration.
 
En effet, Louis Hachette, n'ayant pas été autorisé, au sortir de l'École en 1822, à concourir à l'agrégation de lettres ou de grammaire [créées en 1821], ni même à ouvrir un pensionnat, se prépare à la carrière d'avocat et, après avoir gagné sa vie en donnant cours dans des institutions privées, comme Sainte-Barbe, et des leçons particulières aux enfants de Me Pierre Foucault de Pavant, se porte acquéreur en août 1826, par l'intermédiaire d'un emprunt, du brevet de libraire, du local et du fonds de Jacques François Brédif, établi au 1 de la rue du Battoir Saint-André [actuellement rue Serpente]. Hachette reçoit son brevet de libraire début novembre 1826.
La librairie qu'il achète ne dispose que d'un fonds restreint d'ouvrages publiés en 1825 et en 1826 : une traduction des Catilinaires par Jean-Louis Burnouf [1775-1844], professeur du collège de France dans la chaire d’Éloquence latine [1817-1844] ; des Éléments de rhétorique française, par Auguste Filon [1800-1875] ; un Répertoire de tous les mots poétiques de la langue latine, par J. J. Michel, professeur de seconde au lycée de Bordeaux ; un Traité de versifications latine, par Louis Quicherat [1799-1884] ; et deux ou trois autres titres.
 
Louis Hachette demande à Louis Quicherat, qui est lui aussi un ancien élève de l'École normale de sa propre promotion [1819], de poursuivre sa collaboration, et se trouvent publiés en 1828, coup sur coup,  en latin les Oeuvres d'Horace ; les Oeuvres de Perse ; les Oeuvres de Phèdre.
 
L. Hachette choisit plus particulièrement la collaboration d'anciens élèves de l'École : celle de Louis Magnier [1792-1875] de la première promotion [1810], avec une Analyse  critique et littéraire de Virgile [1828] ; celle de François Ragon [1795-1872] de la promotion 1813, avec une Analyse et des extraits des discours de Cicéron [1827, réédité en 1828] ; avec une Analyse et des extraits des Harangues de Démosthène, Eschine, Lysias et Isocrate [1827] ; celle d'Augustin François Théry [1796-1878] de la promotion 1816, avec des Satires de Perse et de Sulpicia, traduits en vers français [1827].
 
C'est dans ce mouvement général qu'Augustin Henri Lesieur édite des œuvres de Salluste : C. Crispi Sallustii Opera. Ad optimorum codd. et edd. fidem recensuit […] [Paris : L. Hachette. In-12, IX-170 p., 1828, réédité en 1846, et en 1850 ] ; et édite du Plutarque [Paris. In-12, 1828]. 
 
1834. OUVRAGES POUR LES ÉCOLES PRIMAIRES.
Mais Augustin Henri Lesieur va aussi apporter sa contribution à la collection de la <Petite bibliothèque des écoles primaires>, mise au point par Louis Hachette, édité conjointement par L. Hachette et Firmin Didot.
Matériellement chaque ouvrage forme un volume composée d'une seule feuille, pliée au format in-18. Aussi tous les titres sont strictement des livres de 36 pages. La présentation est au plus simple : pas de pages de garde, pas de page de faux-titre, la couverture elle-même est imprimée et sert de page de titre. Le texte en Didot 16, imprimé donc en un assez gros caractère, est facile à déchiffrer, pour des élèves de l'école primaire.
Le prix est fixé au minimum : 10 centimes [deux sous] pour un volume broché ; 15 centimes pour un volume cartonné.
 
Paraît dans cette nouvelle collection une première série de dix titres, en 1834, 1835 et 1836.
1. Alphabet des Écoles primaires, extrait de l'Alphabet et premier livre de lecture, approuvé par le Conseil royal de l'instruction publique ; 2. Petite Histoire Sainte ; 3. Modèle des Cinq genres d'Écriture [Bâtarde, Coulée, Ronde, Gothique et Anglaise] ; 4. Premières notions de Grammaire ; 5. Premières notions de Calcul ; 6. Petite Géographie de la France, précédée de la division du globe et de quelques définitions géographiques ; 7. Les Rois de France, avec la chronologie des principaux évènements de leur règne ; 8. Petite Histoire ancienne ; 9. Petite Histoire romaine ; 10. Petite Histoire moderne.
 
Dans cette collection, Augustin Henri Lesieur, sans les signer, rédige cinq petits ouvrages : 
 
Une Petite histoire sainte, publiée par MM. Firmin Didot et L. Hachette. Prix : broché, 2 sous ; cartonné, 3 sous. [Paris : L. Hachette, rue Pierre Sarrazin, n° 12 ; Firmin Didot frères, rue Jacob, n° 24. In-18, 36 p., 1834], mais sans que son nom apparaisse.
[L'encadré de la page de titre porte sur la ligne supérieure la mention] : [5] [6] [7] [8] [9] Petite bibliothèque des écoles primaires. 1 ère série, n° 2.
[L'encadré de la page de titre porte sur la ligne inférieure la mention] : Paris, imprimerie de Decourchant, rue d'Erfurth, n° 1.
 
[10] [11] [12] [13] [14] Les rois de France et la chronologie des principaux évènements de leur règne, [15] [16] [17] [18] [19] publiés par MM. Firmin Didot et L. Hachette. Prix : broché, 2 sous ; cartonné, 3 sous. [Paris : L. Hachette, rue Pierre Sarrazin, n° 12 ; Firmin Didot frères, rue Jacob, N° 24. In-18, 36 p., 1834], mais sans que son nom apparaisse. Réédité en 1861, avec son nom : A. Lesieur. Inspecteur général honoraire de l'Instruction publique.  
[L'encadré de la page de titre porte sur la ligne supérieure la mention] : [20] [21] [22] [23] [24] Petite bibliothèque des écoles primaires. 1 ère série, n° 7.
Réédité en 1853, 1859, 1861, 1870.
 
La Petite histoire ancienne [Paris : L. Hachette, rue Pierre Sarrazin, n° 12 ; Firmin Didot frères, rue Jacob, n° 24. In-18, 36 p., 1834], mais sans que son nom apparaisse. Réédité en 1838 et en 1844.
[L'encadré de la page de titre porte sur la ligne supérieure la mention] : [25] [26] [27] [28] [29] Petite bibliothèque des écoles primaires. 1 ère série, n° 8.
Réédité en 1838 et en 1844 : Petite histoire ancienne, par M. A. Lesieur [Paris : L. Hachette. In-16, 36 p., 1844].  
 
La Petite histoire romaine [Paris : L. Hachette, rue Pierre Sarrazin, n° 12 ; Firmin Didot frères, rue Jacob, n° 24. In-18, 36 p., 1834], mais sans que son nom apparaisse.
[L'encadré de la page de titre porte sur la ligne supérieure la mention] : [30] [31] [32] [33] [34] Petite bibliothèque des écoles primaires. 1 ère série, n° 9.
Réédité en 1847.
 
La Petite histoire moderne [Paris : L. Hachette, rue Pierre Sarrazin, n° 12 ; Firmin Didot frères, rue Jacob, n° 24. In-18, 36 p., 1834], mais sans que son nom apparaisse.
[L'encadré de la page de titre porte sur la ligne supérieure la mention] : [35] [36] [37] [38] [39] Petite bibliothèque des écoles primaires. 1 ère série, n° 10.
Réédité en 1868.
 
DEUXIÈME SÉRIE DE LA BIBLIOTHÈQUE DES ÉCOLES PRIMAIRES.
Louis Hachette édite une deuxième série de la Petite bibliothèque des écoles primaires. Cette fois chaque livret est de 72 pages, et le prix a légèrement augmenté, passant de 10 centimes à 20 centimes pour les volumes brochés, de 15 centimes à 25 centimes pour les volumes cartonnés.
 
Après quelques hésitations, le catalogue s'établit comme suit :
N° 1. Premier livre de lecture à l'usage des écoles primaires ; N° 2. Petite civilité chrétienne, ou règles de la bienséance ; N° 3. Petit livre de prières à l'usage des écoles primaires catholiques ; N° 4. Premières connaissances, par Théodore Soulice ; N° 5. Éléments de chronologie, par le même ; N° 6. Beaux traits de courage qui ont mérité à leurs auteurs les prix Monthion ; N° 7. La science du bonhomme Richard et autres opuscules de Franklin ; N° 8. Histoire de Prosper Brinquart, par Michel Sincère ; N° 9. Petite morale en action ; N° 10. Histoires tirées de la Bible et de l'Évangile.
 
Le succès de la collection est tel qu'Hachette décide de prolonger cette deuxième série : un numéro 11 qui n'était pas prévu initialement, est rédigé par Augustin Henri Lesieur sous le titre Petite mythologie, qui paraît en 1838 [In-18, 72 p., 1838], une fois encore sans nom d'auteur.
Réédité en 1846, comme nouvelle édition [Paris : L. Hachette. In-18, 72 p., 1846].
L'ouvrage est réédité, comme nouvelle édition en 1861, avec la mention de l'auteur : A. Lesieur, inspecteur général honoraire de l'enseignement supérieur [Paris : Librairie Hachette et Cie. Boulevard Saint-Germain].
 
1836. MANUEL POUR LE BREVET DE CAPACITÉ.
Augustin Henri Lesieur, toujours chez Hachette, participe à l'équipe, composée de Louis Lamotte, inspecteur spécial de l'instruction primaire du département de la Seine, et de deux géographes Achille Meissas [1799-1874], auteur de plusieurs ouvrages élémentaires et Auguste Michelot [1792-1854] ancien élève de l'École polytechnique, qui publie le Manuel des aspirantes aux brevets de capacité pour l'instruction primaire et aux diplômes de maîtresses de pension et d'institution : contenant les réponses aux questions renfermées dans le programme, par plusieurs membres de l'Université [Paris : L. Hachette. In-8, 605 p., 1836].
 
L'intitulé de la page de titre montre l'étendue du programme, et le poids de l'Église, en précisant : « Contenant les questions qui peuvent être adressées aux aspirantes, sur l'instruction morale et religieuse, la lecture, l'écriture, la grammaire française, l'arithmétique, le système légal des poids et mesures, la cosmographie, la géographie, l'histoire, la littérature, la physique, l'histoire naturelle, le chant, les travaux des femmes, le dessin linéaire, les méthodes d'enseignement, l'Ordonnance sur l'Instruction primaire des filles, etc., etc.
Réédité en 1843, 1847, 1849.
 
Dans cet ouvrage écrit à plusieurs mains, A. Lesieur a rédigé les Conseils pour la leçon orale, les Éléments de logique, de rhétorique et d'histoire littéraire, les Conseils pour développer par écrit un sujet donné, l'Exposition des Principes d'éducation.
 
Ce Manuel deviendra, distinction recherchée, car assurant une large diffusion, un <Ouvrage autorisé par le Conseil royal de l'Instruction publique> Cette mention sera portée sur sur la deuxième édition de 1843.
 
PUBLICATIONS D'OUVRAGES SCOLAIRES.
Rédige des ouvrages scolaires pour les candidats au baccalauréat : des Réponses aux questions littéraires contenues dans le programme adopté pour l'examen du baccalauréat ès-lettres, par M. Lesieur [Paris : [Paris : L. Hachette. in-18, 154 p., 1841]. Réédité à de nombreuses reprises, notamment en 1844, comme cinquième édition.  Sous un titre légèrement différents, en 1848 : Questions littéraires pour l'examen du baccalauréat ès-lettres, développées par A. Lesieur. Nouvelle édition.
Réédité en 1849.
 
A l'égard du même public : des Notices historiques et littéraires sur les auteurs et les ouvrages grecs, latins et français indiqués pour l'examen du baccalauréat ès lettres […] par A. Lesieur [Paris : L. Hachette. In-18, VIII-76 p., 1848].
 
[Jean-jacq40]
1837-1859. CARRIÈRE ADMINISTRATIVE.
Augustin Henri Lesieur, en 1837, à la mort de Laromiguière, survenue le 12 août 1837, est appelé à quitter ses fonctions de sous-bibliothécaire, et entre dans l’administration du Ministère de l’Instruction publique, alors que François Guizot est pour la troisième fois ministre de l’Instruction publique [septembre 1836-avril 1837]. Il y est nommé chef de bureau de la première division [1837-1843].
 
En 1843, devient chef de section de l’Instruction secondaire [1843-1847], alors que Abel François Villemain [1790-1870], succédant à Victor Cousin, est pour la deuxième fois, ministre de l'Instruction publique [octobre 1840-décembre 1844].  
 
Enfin en 1847, alors que Narcisse Achille de Salvandy [1795-1856] est ministre de l'Instruction publique [février 1845- février 1848)], Augustin Henri Lesieur devient chef de la première division, qui regroupe l’administration générale et académique, l’instruction supérieure et secondaire.
 
Il garde ses fonctions pendant une quinzaine d'années, jusqu’à l’arrivée d’Hippolyte Fortoul [1811-1856], comme ministre de l'Instruction publique [1851-1856] liée au coup d’État du 2 décembre 1851. Augustin Henri Lesieur est évincé à la suite de <la réorganisation de l’administration centrale> [Havelange].
 
1859. A LA RETRAITE.
A. H. Lesieur part à la retraite en 1859, avec le titre d’Inspecteur général honoraire de l’enseignement supérieur. [décret du 28 août 1859].
 
Il se retire à Wissous [Seine-et-Oise, aujourd'hui Essonne] au sud-ouest de Paris, dont il devient le maire pendant un an, 1860-1861, succédant à Prosper Piot, maire de 1853 à 1860. Il est remplacé par Louis Reynart [1861-1862].
 
En 1850 est secrétaire honoraire du Conseil d’administration de la caisse de secours mutuels des anciens élèves de l’École normale.
 
1862. CHOIX GRADUÉ DE MATIÈRES DE VERS LATINS.
En 1862, A. H. Lesieur publie Choix gradué de matières de vers latins, avec les corrigés à l'usage des classes de quatrième et de troisième [Paris : J. Delalain. 1862].
Réédité en 1862, comme troisième édition [Paris : J. Delalain. In-12, VI-112 p., 1862] ; en 1876, comme quatrième édition [Paris : J. Delalain. 1876].
 
1864. NÉCROLOGIE DE LOUIS HACHETTE.
Louis Hachette [1800-1864], élève du collège Louis-le-Grand, est reçu à l'École normale en 1819. Il y suit sa scolarité pendant trois ans, en même temps que A. H. Lesieur.
Né le 5 mai 1800, à  Réthel [Ardennes], Louis Hachette meurt le 31 juillet 1864, au château du Plessis-Piquet [aujourd'hui Plessis-Robinson] acheté en 1853. 
 
A. H. Lesieur publie une Notice sur la vie de M. L. Hachette, suivie des discours prononcés à ses obsèques et des articles nécrologiques consacrés à sa mémoire [Paris : Imprimerie générale de de Ch. Lahure, rue de Fleurus, n°9. in-8, 83 p., 1864].
L'ouvrage est composé de deux parties : une notice biographique rédigée par A. H. Lesieur [I-XXIV], et un ensemble de documents [discours et extraits des journaux, 27-83] se rapportant aux cérémonies des obsèques le 2 août 1864. Figure le texte du discours prononcé par A. H. Lesieur sur la tombe de L. Hachette, au cimetière Montparnasse, en tant que <l'un des plus anciens et des plus fidèles amis de M. Hachette>.
 
1866. RÉCITS ET BIOGRAPHIES DE L'HISTOIRE DE FRANCE.
A. H. Lesieur participe avec Guillaume Bélèze [1803-1878], lui aussi ancien élève de l'École normale [1821], à la publication de Récits et biographies de l’Histoire de France [Tours : Alfred Mame & Cie. In-12, 362+346 pp., 1866]. Réédité en 1870.
 
1867. UNE ÉDITION DE PASCAL.
En 1867, édite le Texte primitif des Lettres provinciales de Blaise Pascal, d'après un exemplaire in-4 [1656-1657] où se trouvent des corrections en écriture du temps. Édition contenant, outre ces corrections, toutes les variantes des éditions postérieures [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, Boulevard Saint-Germain, 77. In-4, XIX-358 p., 1867].
 
Précédé d'un Avertissement où A. H. Lesieur donne un historique détaillé des premières éditions successives des dix-huit Lettres Provinciales, depuis la première parution en 1656 [pour les seize premières lettres] et en 1657 [pour les deux dernières], publiées sur des feuilles volantes in-quarto, sous le pseudonyme de Louis de Montalte : la réimpression faite par Nicole en 1657 [in-4], à Cologne, chez P. de la Vallée ; les deux éditions elzéviriennes de 1657 [in-12] à Cologne, chez P. de la Vallée [en réalité à Amsterdam, chez Louis et Daniel Elzévier ; la traduction latine par Nicole des Lettres provinciales faite en 1658 ; l'édition de 1659 [in-8], à Cologne, chez Nicolas Schoute.
A. H. Lesieur, qui a disposé d'un exemplaire in-4, des dix-huit Provinciales, où se trouvent des corrections manuscrites et où chaque lettre a sa pagination séparée, donne les variantes de ces premières éditions.
 
1866. NOTICE SUR EUGÈNE GÉRUZEZ.
Eugène Géruzez [1799-1865], ancien élève de l'École normale [1819] reçu la même année que A. H. Lesieur, fait partie de la promotion qui en 1822, au bout de ses trois ans d'études, voit son débouché fermé par la suppression de l'École par l’ordonnance royale du vendredi 6 septembre 1822, signée Jacques Corbière [1766-1853], ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur, dans le ministère Villèle.
Après avoir obtenu l'agrégation des lettres [1828] Eugène Géruzez, choisi par François Villemain [1790-1870], titulaire de la chaire, est nommé son suppléant dans la chaire d’Éloquence française, à la Faculté des lettres de Paris [1833], et assume cette fonction de 1833 à 1852. En même temps, de 1844 à 1852, il est maître de conférences de Langue et littérature françaises à l’École normale.
Ensuite de quoi Eugène Géruzez devient secrétaire de la Faculté des Lettres de Paris.
 
Décédé le 29 mai 1865, ses amis font paraître en 1866, quelques mois après sa mort : Mélanges et pensées par E. Géruzez [Paris : Librairie de L. Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, n° 77. In-8, 395 p., 1866]. Le volume rassemble une vingtaine d'articles critiques et compte-rendus d'ouvrages.
 
Préfacé par Lucien Anatole Prévost-Paradol [1829-1870], l'ouvrage contient une <Notice sur M. Eugène Géruzez> rédigée par A. H. Lesieur <ami de ses premiers et derniers jours>.
 
1867. DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE.
En 1867, fait paraître, chez Mame, le Nouveau dictionnaire usuel de la langue française [Tours : A. Mame et fils. In-16, VIII-711 p., 1867]. Réédité en 1871.
 
COLLABORATION.
Revue de l'Instruction publique.
 
DÉCORATION.
Officier de l’Université.
Officier de l’ordre royal du Sauveur [Grèce].
Officier de la Légion d’honneur.
 
SOURCE.
Notice nécrologique dans l'Annuaire de l’Association des anciens élèves de l’École normale [1876, 3-6 signée Louis Quicherat].
Une nécrologie paraît aussi dans le Bulletin administratif du Ministère de l'Instruction publique, des cultes et des beaux-arts [n° 357] et en tiré à part : Notice sur M. Lesieur, inspecteur général honoraire de l'enseignement supérieur [par] L. Quicherat. Ministère de l'Instruction publique, des cultes et des beaux-arts [Paris : impr. de P. Dupont. in-8, 8 p., 1875].
 
Isabelle Havelange, Françoise Huguet, Bernadette Lebedeff. Les Inspecteurs généraux de l'Instruction publique, dictionnaire biographique 1802-1914, sous la direction de G. Caplat. Paris : Institut national de recherche pédagogique. Éditions du Cnrs. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 702 p.,1986.