Le Chevalier de Nerciat et Les joies de Lolotte

Une image très descriptive. On est porté à s'inquiéter : cet équilibre improbable est-il vraiment garanti par la robustesse du tabouret et la stupéfiante agilité de ces trois demoiselles de bonne volonté ?
Rassurons-nous ! Nous sommes ici dans l'ordre obscur de l'imaginaire. Les fantaisies accumulatives, acrobatiques et homosexuelles se moquent bien des prescriptions de la morale et des lois de la pesanteur.

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L'image est empruntée à la réédition de 1864 de l'ouvrage d'André de Nerciat, paru initialement en 1792 à Berlin : Mon noviciat et les Joies de Lolotte [s. n. s. l. In-12, [4] III-235+[4] 242 [1] pp.
Cette réédition est faite à Bruxelles : Poulet-Malassis. 1864. Avec deux images libres hors-texte sur acier. Le tirage est sur Hollande, quelques exemplaires ont été tirés sur Chine.

ESQUISSE D'UNE VIE.
André Robert Andréa de Nerciat [1739, Dijon ; 1800, Naples], alors qu'il est gendarme ordinaire du Roi [1771] introduit dans les salons aristocratiques et fait l'expérience des cercles libertins.
Chargé, semble-t'il, de missions secrètes, il parcourt l'Europe tout en étant ici ou là, officier, agent secret, surintendant, chambellan, libraire. On le trouve au Danemark, en Italie, en Allemagne, en Hollande, à Paris, à Vienne, à Milan, à Naples, à Rome.
Homme de lettres, il recherche la notoriété, et écrit des romances, des poèmes, des contes et des pièces de théâtre, un opéra-comique. Il se fait aussi une spécialité de textes libertins.

DES OUVRAGES LIBERTINS.
Son premier texte, Felicia ou mes fredaines, orné de figures en taille-douce, publié initialement en 1772 [4 parties en 2 volumes in-12, [2] 216+[2] 256 pp.], sans nom d'auteur, porte le nom d'Amsterdam comme lieu d'édition fictif. Il connaît un grand succès. Est édité à de nombreuses reprises, avec parfois la mention de Londres, ou Les Marchands de nouveauté : 1775 [avec 12 gravures], 1776 [avec 12 gravures], 1778, 1780, 1782, 1784, 1785, 1789, 1798.
Sur la page de titre est portée la phrase : La faute en est aux Dieux qui me firent si folle.

En 1788, fait paraître Le Doctorat impromptu [S. l. s. n., In-8, 120 p., 1788].

En 1792, fait paraître Mon noviciat ou les joies de Lolotte [Berlin. 2 volumes in-18, avec deux gravures. 1792]. L'ouvrage est sans doute édité à Paris.
Avec comme épigraphe, repris à la Foutromanie, chant 1 :
Pour être heureux, ô lubriques mortels !
Faut-il, hélas, un trône et des autels !
Dans cet ouvrage, Andréa Nerciat fait raconter à Lolotte, dans un récit à la première personne, son apprentissage libertin, qui se déroule sur une période de trois mois. A la suite d'un inceste – elle est enceinte des œuvres de son père, la marquis de Pinange – elle épouse un vieux magistrat qui la laisse bientôt veuve.

En 1792, il publie également Monrose, ou le libertin par fatalité [S. l. s. n., 4 volumes [1] 179+[1] 214+[3] 205+200 [IV-2]. 1792].
Avec sur la page de titre : " Mars, ô Vénus, te devait ses devoirs. Quelque part ".
L'ouvrage est conçu come une suite de Mon noviciat.
Il existe une autre édition en 1792. Réédité en 1795 [avec 24 gravures], 1797, 1799.

En 1793, fait paraître Les écarts du libertinage et du tempérament, ou vie licencieuse de la comtesse de Motte-en-jeu, du Vicomte de Molengin, du Valet Pine-fort, de la Conbanal, d'un âne et de plusieurs autres personnages, nouvelle édition. [À Conculix, chez l'abbé Boujarron, bon bretteur. In-18, 132 p., figures.1793].

Egalement en 1793 : Les Aphrodites ou Fragments thali-priapiques pour servir à l'histoire du plaisir. [Lampsaque. Suite de huit parties, imprimées séparément. In-8, 80 p. 1 planche pour chacune des parties. 1793]. L'adresse est fictive.