Imagerie Pellerin : une cure thermale salutaire.

Les imageries d’Épinal ne sont pas tournées seulement vers la célébration du sentiment religieux, qui a fait à l’origine leur fortune. Elles ont su s’adapter à l’esprit du temps. La République proclamée, l’école laïque confortée, il était temps d’abandonner une religiosité sans effet politique immédiat, et d’introduire, enfin, à l’aube du XXe siècle, un peu d’humour. Il était temps.

DIVERSITÉ DE LA PRODUCTION DE L’IMAGERIE PELLERIN.
L’Imagerie Pellerin, fondée dans les années 1790 et qui a survécu jusqu’aux années 1980 [puis rachetée en 1984], est l’une des maisons établie en France à Épinal [Vosges], fonctionnant tout au long du XIX ème siècle, et au delà, spécialisée dans l’imagerie : cartes à jouer ; imagerie religieuse ; planches illustrées < à compartiments > reprenant des légendes, des contes de la littérature populaire et enfantine [Perrault, Mme d’Aulnoy, Grimm] ; questions-devinettes ; planches de soldats français et étrangers ; batailles et sujets historiques d’actualité ; planches à découper pour des petites, moyennes ou grandes constructions ; affiches publicitaires ; livrets ; albums ; abécédaires, etc.

LES DIFFÉRENTES SÉRIES D’ESTAMPES.
Sur un peu plus de cent-vingt ans, l’Imagerie Pellerin édite, à un grand nombre d’exemplaires, plusieurs  milliers d’estampes, d’abord gravées sur bois, puis  à partir des années 1830, lithographiées, et le plus souvent colorées au pochoir.


Ces estampes se répartissent en  plusieurs séries :

Imagerie d’Épinal. Chaque estampe porte un numéro. Il y en a près de quatre mille.

Série aux armes d’Épinal : Histoires et scènes humoristiques, contes moraux, merveilleux. Chaque estampe porte un numéro. Il y en a environ cinq cents.

Série supérieure aux armes d’Épinal. Chaque estampe porte un numéro.

LA SÉRIE AUX ARMES D’ÉPINAL.
La série aux armes d’Épinal regroupe des Histoires et scènes humoristiques, contes moraux, merveilleux. Elle comprend au moins cinq cents estampes lithographiées, publiées à partir des années 1890.
Les coloris sont moins criards, beaucoup de planches sont dessinées par des artistes alors en renom : G. Angeli ; Caran d’Ache ; G. Ghosty ; Jules Henault ; B. Moloch ; Benjamin Rabier.

Ici, il s’agit d’une scénette à l’humour noir, mettant en cause tout à la fois les effets supposés des cures thermales aux Pyrénées [Cauterets, Luchon, Eaux-Bonnes] encore fort à la mode ; la bonhomie imbécile d’un ignorant plus prophète que bon médecin ; et la terreur provoquée par l’ours pas toujours débonnaire.