Cendrillon, ou la petite pantoufle de verre, images d’Epinal

Pendant tout le dix-neuvième siècle la ville d’Épinal, dans les Vosges, est le lieu de production de « L’Imagerie d’Épinal ». Imagerie populaire, avec des sujets religieux, des évènements historiques, des faits-divers, des récits légendaires et des contes féérique. Dans les années 1850 l’usage de la pierre lithographique, remplaçant la gravure sur bois, fait passer l’imagerie d’un stade artisanal à une phase industrielle avec des tirages en plus grand nombre. 

LA PETITE CENDRILLON, ALBUM D’IMAGES.
L’ album d’images < La petite Cendrillon >, est en format 20 x 13, 8, de trente pages, non paginées. Il se compose de seize planches lithographiées [non signées] et rehaussées de couleurs passées au pochoir. 
Chaque image est légendée d’un texte de deux, trois, quatre, cinq ou six lignes, composées en caractères gras.
La couverture coloriée est en papier fort. L’ensemble est broché, avec un fil en piqûre centrale.
 
 
La première de couverture illustrée [le moment où Cendrillon se sauve du bal et perd sa pantoufle], avec un filet d’encadrement, indique en sur-titre la collection : Album d’images. 
Le titre : La petite Cendrillon. Conte des Fées. 
En pied de page, l’éditeur-imprimeur : Imprimerie Lith. Olivier-Pinot Éditeur à Épinal (Vosges).
Mention : Déposé P. V. [Déposé Préfecture des Vosges].
 
[La quatrième de couverture, avec un filet d’encadrement identique à celui de la couverture, indique les titres parus dans la collection Albums d’images]. 
On trouve chez le même Éditeur : Albums d’images.
[sur la colonne de gauche].
Nouveau Syllabaire récréatif ; La Poupée merveilleuse ; Le petit Poucet ; le Chaperon rouge ; le Chat botté ; Cendrillon ; la Belle au Bois dormant ; Peau d’âne ; L’Oiseau bleu ; Robinson Crusoë ; le Loup, la Chèvre & ses Biquets ; l’Éducation de la Poupée ; la St-Nicolas ; Alphabet amusant ; Alphabet des Objets familiers ; Alphabet des grandes lettres.
 
[sur la colonne de droite, Annonce des Nouvelles Publications]. 
Les Oeufs de Pâques ; La Veillée de Noël ; Nos bons petits Oiseaux ; Les Jeux de l’Enfance ; Scènes enfantines ; Bonne Maman Brebis ; Les Vacances de Paul.
Paul et Virginie ; Guillaume Tell ; Le Docteur Polichinel ; Les Naufragés ; Joseph vendu par ses frères ; Fables de Florian. 
Grands Albums illustrés des Fables de La Fontaine, 2 volumes.
 
 
Imprimerie, Olivier-Pinot Edit. À Épinal (Vosges).
 
LA PAGE DE TITRE.
Elle reprend le titre exact du conte : Cendrillon, ou la petite pantoufle de verre,
sous-titré : Conte des Fées.
Avec l’indication de l’éditeur et du lieu : Imp. Lith. Olivier-Pinot Éditeur. Épinal. Vosges.
L’illustration représente une jeune fille assise au coin d’une cheminée où brûlent quelques bûches. Ses yeux sont baissés, elle semble vaguement endormie.
Celà fait allusion, mais d’une façon bien lointaine, au frontispice de l’édition originale des Contes [1697] où l’on voit face à la cheminée, où brûle un feu de bûches, deux garçons et une jeune fille écouter une paysanne [la mère Loye] qui file la quenouille tout en racontant des histoires du temps passé.
Le profil d’une tête d’animal, décorant un chenêt, est visible au premier plan, ainsi qu’un chenêt en son entier, plus au fond. 
 
 
1875-1888. LA MAISON OLIVIER-PINOT.
La maison Olivier-Pinot, établie à Épinal, fonctionne de 1875 à 1888, date de son rachat par la maison Pellerin.
C’est la troisième période de l’histoire de la maison d’édition Pinot.
 
La première période, de 1860 à 1872, correspond au moment où [François] Charles Pinot [1817-1872], né à Épinal, ancien élève à Paris de l’École des Beaux-Arts, ayant quitté l’imagerie Pellerin, où il travaillait comme dessinateur-graveur, fonde, avec d’autres employés, sa propre maison concurrente [La nouvelle imagerie d’Épinal] avec le financier H. Sagaire [Société au capital de 300 000 F divisé en actions de 500 F].
 
La deuxième période, de 1872 à 1874, correspond au moment où Charles Pinot, resté seul, rebaptise la maison de son seul nom.
 
La troisième période, de 1874 à 1888, correspond au moment où, après la mort de Charles Pinot [1er décembre 1874], la maison est reprise par son beau-frère Jean Charles Olivier [1813- ] et son neveu Charles Olivier [1848-1886], et prend le nom d’Olivier-Pinot. 
Jusqu’à ce que, après presque trente ans d’exercice, la maison fondée en 1860 soit rachetée, en 1888, par l’Imagerie Pellerin.
 
1881. LA PETITE CENDRILLON.
L’Album La petite Cendrillon ne porte pas de date. Mais la référence < Imprimerie Lithographie Olivier-Pinot Éditeur à Épinal > indique clairement que le livret a été composé entre 1875 et 1888.
Le catalogue en ligne de la Bibliothèque Nationale de France ne fournit pas de notice  pour cet Album. On peut cependant supposer que l’Album a été édité en 1881. En effet, en cette année [1881] paraissent chez Olivier-Pinot, coup sur coup, et dans le même format, l’Histoire de la Belle-au-bois dormant ; l’Histoire de Peau d’Âne ; l’Histoire du petit Chaperon rouge ; l’Histoire du petit Poucet.
 
En fait, il s’agit plutôt d’une réédition : < La petite Cendrillon, conte des fées > était déjà parue, sous la marque Pinot, en 1873 et en 1874.
 
Quant au texte édité il suit assez fidèlement celui qui paraît la première fois en 1697, dans le recueil, avec Privilège de Sa Majesté, paru sans nom d’auteur : Histoires ou Contes du temps passé. Avec des Moralitez [À Paris : chez Claude Barbin, sur le second perron de la Sainte-Chapelle au Palais. In-12, [VI] 229 p., [3]. 1697] Frontispice face à la page de titre. Avec une Épitre dédicatoire « A Mademoiselle » signée P. Darmancour. Table. Extrait du Privilège du Roi [Fontainebleau. 28 octobre 1696]. Fautes à corriger.
 
L’ouvrage contient les contes : La belle au bois dormant ; Le petit chaperon rouge ; La Barbe bleue ; Le Maistre Chat, ou le Chat Botté ; Les Fées ; Cendrillon, ou la petite pantoufle de verre ; Riquet à la Houppe ; Le petit Poucet.
Les trois derniers contes [Cendrillon ; Riquet à la Houppe ; Le petit Poucet] ne figurent pas dans le manuscrit de 1695. 
 
PETITS REMANIEMENTS.
Cependant le format imposé de la brochure avec sa contrainte d’espace amène une composition resserrée qui ne respecte pas les alinéas et les blancs de ses passages à la ligne.
De même le texte la seconde moralité : « C’est sans doute un grand avantage, d’avoir de l’esprit, du courage, etc. », petit poème de neuf vers, disparaît purement et simplement.
Il y a quelques modifications dans la ponctuation. Et même dans le texte : n’osait s’en plaindre devient n’osait se plaindre ; lors qu’elle avait fait devient lorsqu’elle ; vétues très magnifiquement devient vêtues magnifiquement ; qu’il en pria devient qu’il y pria ; Culcendron devient Cucendron ; fait autre chose toute leur vie devient fait autre chose de toute leur vie ; etc., etc.