Tranchant, Charles Marcel (1767-1831), la carrière d’un Inspecteur général

Passant de « principal », de 1809 à 1812, à « censeur », de 1812 à 1816 ; accédant à la fonction de proviseur, de 1816 à 1821, Tranchant devient inspecteur de l’académie de Paris de 1821à 1824. Autrement dit, c’est une carrière rapide qui le conduit à l’Inspection générale des études, exercée jusqu’en 1830.

Charles Marcel Tranchant [1767-1831], (écrit aussi parfois Tranchand) est né le 3 novembre 1767 à Chauvigny (Chauvigny-sur-Seine), sur le territoire de la paroisse Saint-Léger [Poitou, aujourd’hui département de la Vienne] ; mort le 18 février 1831, à Triel [Seine-et-Oise, aujourd'hui département des Yvelines].
1809. PRINCIPAL DU COLLÈGE DE SENS.
Charles Marcel Tranchant est nommé le 11 avril 1809, principal du collège communal de Sens [département de l’Yonne], créé en début 1803.
Il reste en poste jusqu’en février 1812, date de sa promotion comme censeur au lycée de Nice.
1812. CENSEUR AU LYCÉE DE NICE.
Le comté de Nice est rattaché à la France le 16 pluviôse an I [4 février 1793]. Le lycée de Nice est fondé par décret quelques mois plus tard, 1er vendémiaire an XII [24 septembre 1803]. Mais les travaux ne sont achevés qu’en 1809.
Le statut de l’établissement est celui d’un collège [1809] et la transformation en lycée [de troisième classe] n’eût lieu qu’en 1812.
C’est dans ce cadre que Charles Marcel Tranchant est promu, le 21 février 1812, comme premier censeur des études au lycée de Nice [département des Alpes-Maritimes ; académie d’Aix].
Il travaille auprès de Jean François de Orestis [1773-1847], nommé maire de Nice [7 mai 1808], proviseur du lycée de Nice du 21 février 1812 au 6 octobre 1814.
Mais après l’effondrement de l’Empire napoléonien, le traité de Paris, du 11 avril 1814, rend l’ancien comté de Nice au roi de Sardaigne. 
Charles Marcel Tranchant est alors rapatrié en France et nommé censeur à Reims.
1814. CENSEUR AU COLLÈGE DE REIMS.
Charles Marcel Tranchant est nommé, le 6 octobre 1814, censeur au collège royal de Reims [département de la Marne ; académie de Paris], en remplacement d’Arsène Liez [1790-1838], censeur pour quelques semaines, d’avril au 6 octobre 1814, nommé ultérieurement professeur au collège royal de Versailles, également dans l’académie de Paris. 
Il travaille auprès de l’abbé Legros, proviseur du collège pour la deuxième fois, de 1814 au 23 août 1827. 
Charles Marcel Tranchant reste en fonctions à Reims jusqu’au 17 février 1815, date à laquelle il est nommé censeur au collège royal de Marseille.
Est remplacé par Lelièvre [1768-1849], censeur du 2 mai 1815 au 22 avril 1822. 
1815. CENSEUR AU COLLÈGE DE MARSEILLE.
Charles Marcel Tranchant est nommé le 17 février 1815, censeur des études au collège royal de Marseille, en remplacement de l’abbé Louis Auguste de Saint-Chamas [1760-1836], censeur du 24 septembre 1810 au 17 février 1815.
Il travaille auprès de Pierre Jean Joseph Dubruel [1760-1828], en poste de 1814 au 10 octobre 1816, ultérieurement proviseur du collège royal d’Orléans.
Reste en poste jusqu’au 10 octobre 1816, date à laquelle il est nommé lui-même proviseur au même collège.
Est remplacé comme censeur par l’abbé Arnaud Denans [1760-1841].
1816. PROVISEUR DU COLLÈGE ROYAL DE MARSEILLE.
Alors qu’il était censeur des études, Charles Marcel Tranchant est promu, le 10 octobre 1816, proviseur du collège royal de Marseille, en remplacement de Pierre Jean Joseph Dubruel [1760-1828], en poste de décembre 1813 au 10 octobre 1816, ultérieurement proviseur du collège royal d’Orléans.
C’est le cinquième proviseur du collège de Marseille, après l’abbé Jacques Roman [1744-1823], proviseur de 1802 à 1804 ; Antoine Joseph Reboul [1738-1816], de 1804 à 1810 ; l’abbé Marie Charles Emmanuel Verbert [1752-1819], de 1810 à 1813 ; Pierre Jean Joseph Dubruel [1760-1828], de 1813 à 1816.
Il est assisté par l’abbé Denans [1760-1841], ancien aumônier et professeur de philosophie du lycée, censeur des études du 18 octobre 1816 au 29 septembre 1821.
Charles Marcel Tranchant reste en poste jusqu’au 3 novembre 1821, date de sa promotion comme inspecteur de l’académie de Paris.
Après que Mazel est désigné pour quelques semaines, du 29 septembre au 7 novembre 1821, comme proviseur, Charles Marcel Tranchant est finalement remplacé comme proviseur du collège royal de Marseille par son ancien censeur : l’abbé Arnaud Denans [1760-1841] en poste comme proviseur du 7 novembre 1821 jusqu’au 23 septembre 1823.
1821. INSPECTEUR DE L’ACADÉMIE DE PARIS.
Le corps des inspecteurs de l’académie de Paris a été créé en 1809, dans le cadre de l’Université impériale. Il est alors composé de quatre personnalités : François Becquey [1759-1834], homme de lettres ; l'abbé Denis Frayssinous [1765-1841], futur Grand-Maître de l’Université ; Jean François Ruphy [1775-1826] ; Frédéric Cuvier [1773-1838], futur Inspecteur général des études. 
Les inspecteurs de l'académie de Paris ont une mission de contrôle des établissements et des enseignants du second degré situés dans le ressort territorial de l’académie de Paris, à savoir, en 1809-1810, les départements de la Seine, de l’Aube, de l’Eure-et-Loir, de la Marne, de la Seine-et-Marne, de la Seine-et-Oise et de l’Yonne.
Il est souvent le passage obligé pour l’accès au corps prestigieux et restreint des Inspecteurs généraux. Sa composition va lentement s’étoffer au cours des années jusqu’à atteindre généralement sept titulaires.
En 1821, les Inspecteurs de l'académie de Paris sont :
Frédéric Cuvier [1773-1838], nommé en 1809, en poste jusqu’en 1830 ; François Becquey [1759-1834], nommé en 1809, en poste jusqu’en 1830 ; Hippolyte Rousselle [1785-1863], nommé le 6 février 1814, en poste jusqu’à sa nomination à l’Inspection générale en 1821 ; Vincent Campenon [1772-1843], de l'Académie française, nommé en 1815, en poste jusqu’à la fin de l’année 1820 ; l’abbé Louis Gabriel Taillefer [1767-1852], nommé le 29 mars 1819, en remplacement de l'abbé André René Pierre Daburon [1758-1838], reste en poste jusqu’au 1er octobre 1843, date de sa mise à la retraite  ; Augustin Létendard [écrit aussi L'Étendard], nommé en mars 1819, en poste jusqu’à 1833 ; l'abbé Charles Marie* de Féletz [1767-1850], adjoint, nommé en 1820, en poste jusqu’à la fin de l’année 1830.
C’est Hippolyte Rousselle [1785-1863], devenu Inspecteur général des études [1821], puis en 1824 Inspecteur général de l'Université, qui est chargé, en coiffant les inspecteurs, de l'administration de l'académie de Paris.
Sont nommés inspecteurs de l’académie de Paris au cours de l'année 1821 :
• Le 29 octobre, Louis Bourdon [1779-1854], professeur de mathématiques spéciales au collège royal Henri-IV [1816-1821], nommé inspecteur de l'académie de Paris, en remplacement d'Hippolyte Rousselle [1785-1863], appelé à l'Inspection générale.
• Le 3 novembre 1821, Charles Marcel Tranchant [1764-1831], antérieurement proviseur du collège royal de Marseille.
Charles Marcel Tranchant reste en fonction comme inspecteur de l’académie de Paris jusqu'à sa promotion à l'Inspection générale des études par l’ordonnance du 2 septembre 1824, à l’avènement du roi Charles X, et Denis Frayssinous [1765-1841] étant devenu, le 26 août 1824, Ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique.
Charles Marcel Tranchant en étant nommé, Inspecteur général des études, libère une place parmi les inspecteurs de l'académie de Paris.
Ce n'est pas un, mais deux inspecteurs d'académie de Paris qui sont nommés.
D'une part, l'abbé Marie Nicolas Silvestre Guillon [1749-1857], aumônier de la duchesse d'Orléans [1820], aumônier du collège royal de Louis-le-Grand, qui va rester en poste pendant quatorze ans jusqu'en septembre 1838.
D'autre part, l'abbé Nicolas Thibault [1769-1830], qui va rester seulement quatre ans en poste, jusqu'au 11 novembre 1828, date à laquelle il culmine sa carrière en étant nommé Inspecteur général des études.
1824. INSPECTEUR GÉNÉRAL DES ÉTUDES.
Au lendemain de la mort de Louis XVIII, survenue le 16 septembre 1824, et dès l’avènement du roi Charles X [1757-1836], Denis Frayssinous [1765-1841] étant devenu, le 26 août 1824, Ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique, des modifications sont apportées à la liste des Inspecteurs généraux.
C’est dans cette situation historique particulière, qui marque un glissement net vers plus de légitimisme, que Charles Marcel Tranchant doit sa nomination comme Inspecteur général des études. 
Il fait ainsi partie d’une « fournée » de huit personnalités nouvellement nommées :
Adrien Jacques* de Lens [1786-1846] ; Laurent de Luynes [1794-1884]. Charles Marcel Tranchant [1764-1831] ; Charles Louis Félix Dinet [1775-1856] ; Charles Marie Dominique Blanquet-Duchayla [1773-1844] ; Pierre Sébastien* Laurentie [1793-1876] ; Étienne Esquirol [1772-1840] ; Pierre Jean Joseph Dubruel [1760-1828]. 
Mais cette orientation implique « a contrario » la non reconduction d’anciens membres du corps des Inspecteurs, soupçonnés d’être trop modérés. À savoir : 
André Marie Ampère [1775-1836] ; Louis Poinsot [1777-1859] ; l'abbé Barthélemy Philibert d'Andrezel [1757-1825] ; Pierre Chaudru de Raynal [1768-1849]. 
Inspecteurs généraux qui, sauf Pierre Chaudru de Raynal nommé en 1819, ont tous été promus sous le régime de l’Empire napoléonien : en septembre 1808 pour Ampère ; en octobre 1808 pour Poinsot ; en novembre 1809 pour d’Andrezel
Cependant les inspecteurs non compris dans la nouvelle organisation recevront une pension de retraite, laquelle ne pourra être inférieure à leur traitement.
Dans l'ordre du Recueil des lois et règlements concernant l'Instruction publique, la liste des Inspecteurs généraux des études s'établit ainsi, à la suite de l'ordonnance du 22 septembre 1824 :
• Gaspard Gilbert* Delamalle [écrit aussi de Lamalle] [1752-1834], conseiller d'État ;
• Eustache Antoine Hua [1759-1836], conseiller à la Cour de Cassation, nommé le 1er octobre 1821, en poste jusqu’au 24 août 1830. 
• Adrien Jacques de Lens [écrit aussi Delens] [1786-1846], docteur en médecine, qui remplace Dupuytren, nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’en 1830. 
• Étienne Esquirol [1772-1840], docteur en médecine, qui remplace Antoine Athanase Royer-Collard [1768-1825], nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’en 1830.
• François Joseph Michel* Noël [1756-1841], nommé 11 juin 1802 [22 prairial an X], en poste jusqu’en 1830. 
• Antoine Jean Letronne [1787-1848], membre de l'Académie des Inscriptions-et-Belles-Lettres, nommé le 19 avril 1819, comme Inspecteur général de l'Université et des Écoles militaires, en poste jusqu’en 1833. 
• Pierre Jean Joseph Dubruel [1760-1828], proviseur du collège royal de Versailles, nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’au 28 mars 1828, date de son décès en fonctions.
• L'abbé André René Pierre Daburon [1758-1838], nommé le 21 septembre 1808, en poste jusqu’en juillet 1830.
• L'abbé Jean Jacques Fayet [1786-1849], vicaire général de Rouen auprès de François Pierre de Bernis [1752-1823], archevêque de Rouen, en poste jusqu’en septembre 1830. 
• Pierre Sébastien* Laurentie [1793-1876], chef de bureau à la Préfecture de Police [1822], nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’au 5 novembre 1826, date de sa révocation. 
• Ferdinand François Désiré* Budan de Boislaurent [1761-1840], nommé le 21 septembre 1808, en poste jusqu’au 5 octobre 1835. 
• Henri Louis Coiffier de Verfeu [1770-1831], nommé le 21 septembre 1808, en poste jusqu’en septembre 1830. 
• Hippolyte Rousselle [1785-1863], nommé le 12 mars 1821, en poste jusqu’en 1851 
• François Antoine Joan Mazure [1776-1828], nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’au 8 novembre 1828, date de son décès en fonction. 
• Laurent de Luynes [1794-1884], nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’au le 31 août 1830. 
• Charles Marcel Tranchant [1764-1831], inspecteur de l'académie de Paris, nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu’au 31 août 1830.
• Charles Louis Félix Dinet [1775-1856], professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Paris, nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu'en 1835, date de sa retraite. 
• Charles Dominique Marie Blanquet du Chaylat [1773-1844], recteur de l'académie d'Aix, nommé le 22 septembre 1824, en poste jusqu'au 14 septembre 1838.
Sont maintenus : Gaspard Gilbert Delamalle [1752-1834] ; Eustache Antoine Hua [1759-1836] ; François Joseph Michel* Noël [1756-1841] ; Henri Louis Coiffier de Verfeu [1770-1831] ; Ferdinand François Désiré* Budan de Boislaurent [1761-1840] ; François Antoine Joan Mazure [1776-1828] ; Antoine Jean Letronne [1787-1848] ; l'abbé André René Pierre Daburon [1758-1838] ; Hippolyte Rousselle [1785-1863] ; l'abbé Jean Jacques Fayet [1786-1849].
RETRAITE.
Charles Marcel Tranchant rend sa retraite le 31 août 1830. Il est alors dans sa soixante-troisième année.
CÉLÉBRATION.
Un buste de Charles Marcel Tranchant, sculpté par M. O. Hivonnait, a été posé, en 1862, au premier étage dans la grande salle de l’hôtel de la Mairie de Chauvigny.
SOURCE.
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois 
[Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles. Page 507.
1986. Isabelle Havelange, Françoise Huguet, Bernadette Lebedeff. Les Inspecteurs généraux de l'Instruction publique, dictionnaire biographique 1802-1914, sous la direction de G. Caplat. 
[Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Éditions du CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 702 p., 1986].
Fournit des informations sur les rapports rédigés par Tranchant, entre 1825 et 1830.
La notice concernant Charles Marcel Tranchant est numérisée : 
https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_1986_ant_11_1_6587