Michel Renard (1798-1852), de la position de maître d’études à celle de proviseur.

Un doctorat ès-lettres, obtenu en 1823, est le viatique qui permet le passage de l’état modeste d’enseignant à celui d’un fonctionnaire d’autorité, gouvernant successivement les collèges de Tours ; de Strasbourg ; de Caen ; de Tours ; et enfin le lycée de Nancy.

Abbé Michel [Mathurin Hippolyte] Renard : Né le 27 août 1798, à Orléans [Loiret] ; mort après 1852. Ancien élève du Séminaire d'Orléans. Licencié ès-lettres.
 
1820. COLLÈGE DE CHINON.
Au 1er mars 1820, l'abbé Michel Renard est maître d'études au collège de Chinon [département d'Indre-et-Loire ; académie de Poitiers], et chargé de la classe de seconde.
La position de maître d'études est au rang le plus bas de l'échelle définie à l'article 31 du décret, du 17 mars 1808, portant organisation de l'Université impériale. Cependant elle n'est accessible qu'à des bacheliers. En ce qui concerne l'enseignement, le niveau juste au-dessus est celui de « régent de collège », que l’abbé Michel Renard obtiendra rapidement en un an.
 
En effet, l'année suivante, le 21 mai 1821, Michel Renard passe du statut de maître d'études à celui de régent : nommé régent de quatrième au même collège de Chinon.
 
1822. COLLÈGE DE LOCHES.
Au 8 octobre 1822, reste dans la même académie, en étant nommé régent de quatrième et de cinquième au collège de Loches [département d'Indre-et-Loire ; académie de Poitiers].
 
Au 20 septembre 1823, l'abbé Michel Renard est nommé régent de seconde au collège de Blois [département du Loir-et-Cher ; académie d'Orléans].
 
1823. DOCTORAT ÈS-LETTRES.
L'abbé Michel Renard est docteur ès-lettres [23 août 1823, Paris], avec une thèse latine : °De Argumentatione. La page de titre porte : Universitas regia. Facultas litterarum in academia parisiensi. Dissertatio philosophica. De Argumentatione, quam ad publicam disceptationem die 23 augusti MDCCCXXIII, proponit ad doctoris gradum promovendus, M. M.-H. Renard, Seminarii aurelianensis alumnus, olim philosophiae in Blesensi seminario professor, in Facultate litterarum jam licentiatus [In-4, 11 p., 1823].
La thèse est dédiée° : « Deo optimo maximo ».
 
La « Thèse de littérature ancienne et moderne », en français [20 août 1823], a pour titre : De l'Ode [s. l. (Paris) Imprimerie Cellot. In-4, 20 p., 1823].
La page de titre porte° : Université de France. Académie de Paris. Thèse de Belles-Lettres. Littérature ancienne et moderne. Les Points de Doctrine exposés dans cette thèse seront développés, éclaircis et défendus, le 20 août 1823, par M. M.-H. Renard, élève du séminaire d'Orléans, licencié, aspirant au grade de docteur.
Sur la dernière page est imprimée la mention : Vu ce 25 juin 1823, Barbié du Bocage, Doyen de la Faculté des Lettres de Paris ;
Permis d'imprimer, Paris, le 9 juillet 1823. Le conseiller Recteur de l'Académie, Nicolle.
La thèse est dédiée° : « A ma Mère ».
Numérisée :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k317593j/f6.image
• Bibliothèque de l'École normale supérieure, ULM LSH, salle 4 [cote : Thèse 67]. Les deux thèses reliées. À consulter sur place.
 
LES THÈSES DE DOCTORAT ÈS-LETTRES SUR L'ODE.
Plusieurs personnalités sont auteurs de thèses de doctorat ès-lettres, en français, ayant pour titre De l'Ode, dans les quinze premières années qui suivent l'année 1811 :
André Marie Ruinet [1766-1838] en 1811 ; Jean Baptiste Polyeucte Humbert [1773- ] en 1812 ; Théophile Janson en 1821 ; Abbé Michel Renard [1798- ], en 1823.
 
1824. RÉGENT DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE DE BLOIS.
Un an après le doctorat, l'abbé Michel Renard est nommé, le 14 octobre 1824, régent de philosophie au collège de Blois, puis, quelques mois après, le Ministère prenant en compte son doctorat, au collège royal d'Orléans.
 
1824. COURS DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE ROYAL D'ORLÉANS.
Depuis la création du lycée d'Orléans [département du Loiret ; académie d'Orléans], institué par le décret du 16 floréal an XI [6 mai 1803], et en fonction à partir du 1er nivôse an XII [23 décembre 1803], les différents professeurs de philosophie sont successivement : l'abbé Pierre Denis d'Regel [1766-1843], de fin 1809 à fin mars 1810 ; l'abbé Jean Denis Rousseau [1765-1835], du 5 mai 1810 au 25 septembre 1815 ; Labrousse, en 1816 et en 1817 ; l'abbé Étienne Nicolas Girard [1758- ], à partir de fin 1817 jusqu'en fin 1824.
 
Le 4 décembre 1824, l'abbé Michel Renard est chargé de cours de philosophie au collège royal d'Orléans, en remplacement de l'abbé Étienne Girard [1758- ] en poste de 1818 à 1824.
L'année universitaire suivante [1824-1825], il est professeur en titre.
Il reste en poste jusqu'au 3 octobre 1833, quittant ses fonctions pour être nommé à Tours.
 
Il est alors remplacé, comme professeur de philosophie, par Pierre Lafaist [1809-1867]. Cette nomination de Pierre Lafaist, antérieurement professeur suppléant de philosophie à Paris, au collège Louis-le-Grand, qui reste en poste à Orléans jusqu'au 31 août 1837, marque une rupture dans la logique des nominations : en effet c'est un laïque et non un religieux qui est désigné ; formé spécialement à l'École normale, dont il a été élève de 1829 à 1832 ; et agrégé de philosophie au sortir de l'École [1832].
 
1833. NOMINATION AU COLLÈGE ROYAL DE TOURS.
Le 3 octobre 1833, l'abbé Michel Renard est chargé de l'administration du collège royal de Tours, au poste qu’occupait Louis Hippolyte Billacoys de Boismont [1793-1842], du 27 septembre 1831 au 26 septembre 1833, et qui vient d’obtenir un congé.
En même temps l'abbé Michel Renard est chargé de la classe de philosophie au collège.
L'année suivante, au 29 septembre 1834, est nommé proviseur en titre du collège royal de Tours, et reste en même temps professeur de philosophie.
Il est assisté, comme proviseur, par Philippe Jules Archambault [1795-NNN], agrégé de physique, censeur des études du 29 septembre 1834 au 24 octobre 1848.
En tant que professeur de philosophie, Michel Renard succède à Olivier Chouteau [1796-1853], agrégé de philosophie [1830], en poste de 1830 à 1833.
L'abbé Michel Renard reste en poste à Tours jusqu'au 8 mars 1842, date de sa nomination à Strasbourg. Il y reviendra une seconde fois comme proviseur, de 1848 à 1852
Comme professeur de philosophie, est remplacé par Charles Maignien [1805-1881], docteur ès-lettres [Lyon, 1839], antérieurement professeur de philosophie au collège de Dieppe.
 
Le 12 mars 1839, est un moment nommé proviseur à Caen, mais finalement est maintenu à Tours.
 
1842. PROVISEUR AU COLLÈGE ROYAL DE STRASBOURG.
Le 8 mars 1842, l'abbé Michel Renard est nommé proviseur du collège royal de Strasbourg [1842-1844], en remplacement de François Étienne Michelle [1799-1858], proviseur du 15 septembre 1837 au 8 mars 1842.
Il est assisté par Pierre Hilaire Martinet [1797-1854], censeur des études, du 29 septembre 1834 au 1er octobre 1846.
L'abbé Michel Renard reste en poste à Strasbourg jusqu'au 20 août 1844, étant nommé à Caen. Il est remplacé par Louis Auguste Sandras [1795-1876], proviseur du 20 août 1844 au 28 mars 1848, futur recteur départemental de l'Indre-et-Loire [1850-1854].
 
1844. PROVISEUR AU COLLÈGE ROYAL DE CAEN.
Le 20 août 1844, l'abbé Michel Renard est finalement nommé proviseur du collège royal de Caen, en remplacement de Louis Auguste Sandras [1795-1876], nommé, dans une sorte de chassé-croisé, à Strasbourg pour le remplacer.
Il est assisté par Constant Joseph Milfaut [1803-1882], censeur des études, du 22 décembre 1843 au 10 septembre 1846, puis ce dernier étant nommé proviseur au collège royal de La Rochelle, par l'abbé Jean François Desprez [1811-1881], ancien aumônier, censeur du 10 septembre 1846 au 7 février 1853.
En tant que proviseur fait partie, pour la période triennale du 1er janvier 1846 au 31 décembre 1848, du Comité d'Instruction primaire.
L'abbé Michel Renard reste en poste au collège royal de Caen jusqu'en septembre 1848, étant nommé à Tours.
Il est remplacé par Narcisse Landois [1800-1874], ancien professeur à Paris, au collège Bourbon [Condorcet].
 
1848. PROVISEUR AU COLLÈGE DE TOURS.
Le 25 septembre 1848, l'abbé Michel Renard est nommé proviseur au collège [puis lycée, puis lycée impérial] de Tours [département de l’Indre-et-Loire ; académie de Poitiers], en remplacement de Henri Hautôme, censeur du 19 mai 1847 au 8 septembre 1848.
Il est assisté par Philippe Jules Archambault [1795-NNN], censeur des études une deuxième fois, du 24 octobre 1848 au 18 août 1849, puis par Aimé Joseph Louis Guiot, [1808-1903] censeur du 18 août 1849 au 14 juin 1852.
 
Au 27 septembre 1850, Michel Renard est nommé membre de la Commission d'examen pour les aspirants aux brevets de capacité de l'instruction secondaire. Sont également membres de cette commission : Armand Borgnet [1806-1891], professeur de mathématiques au lycée ; Désiré Saucié [1818-1855], professeur de rhétorique au lycée ; Louis Phocion Todière [1804-1877], professeur d'histoire au lycée ; Philippe Jules Archambault [1795-NNN], ancien censeur du lycée, membre du conseil académique ; Plailly [1805-1885], curé de Saint Pierre des Corps, membre du conseil académique.
L'abbé Michel Renard, en tant que proviseur du collège de Tours, reste en poste jusqu'au 5 février 1852, date de sa nomination à Nancy.
Il est remplacé par Vincent Louis Joguet [1815-1874], proviseur à Tours pour quelques mois, du 5 février au 13 septembre 1852, puis proviseur à Reims.
 
1852. PROVISEUR DU LYCÉE DE NANCY.
Le 5 février 1852, l'abbé Michel Renard est nommé proviseur du lycée impérial de Nancy [département de Meurthe-et-Moselle ; académie de Nancy], en remplacement de Vincent Louis Joguet [1815-1874], proviseur de septembre 1848 au 5 février 1852. Autrement dit dans une sorte de chassé-croisé de Joguet et de Renard entre Tours et Nancy.
L'abbé Michel Renard est assisté par Henri Valéry Marc Druon [1819-1908], censeur des études, de septembre 1848 au 20 août 1853.
L'abbé Michel Renard reste en poste jusqu'au 13 septembre 1852, date où il est admis à faire valoir ses droits à la retraite.
 
Il est remplacé par Valentin Davau [1817-1884], ancien principal du collège de Lorient, agrégé des sciences, proviseur du 13 septembre 1852 au 19 septembre 1874.
 
SOURCE.
Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles, pages 465-466.