Fitte, abbé Jean Baptiste (1753-1828), professeur de Littérature française

Émigré pendant la Révolution française, l’abbé Jean Baptiste Fitte bénéficie de la politique du Concordat, et intègre avec succès l’Université impériale, favorisant systématiquement les religieux exerçant sous l’Ancien régime.

Abbé Jean Baptiste Fitte. Né le 25 mai 1753, à Labastide [aujourd’hui Hautes-Pyrénées], canton de La Barthe-de-Neste ; mort le 30 octobre 1828, à Bagnères-de-Bigorre [Hautes-Pyrénées].

Ancien membre de la Congrégation religieuses des Doctrinaires.
Études au collège des Doctrinaires de Tarbes.

Puis à Toulouse, au collège de l’Esquille, dirigé également par les Doctrinaires. Y soutient ses thèses. Accède à la prêtrise.

Enseigne au collège d’Auch pendant treize ans.

  1. PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES ET DE PHILOSOPHIE.
    En 1780, est professeur de Belles-Lettres et de Philosophie au collège royal de Toulouse. Y exerce en même temps, une fonction d’autorité en étant < préfet des études >.
  2. REFUS DE PRÊTER SERMENT.
    Jean Baptiste Fitte se démet de sa chaire, pour ne pas avoir à prêter le serment exigé par la Constitution civile du clergé, finalement promulguée par le Roi, le 24 août 1790, mais condamnée par le Pape en mars 1791.
    Se rend à Bordeaux, où réside son frère, et devient précepteur dans une famille noble, qu’il accompagne un peu plus tard en émigration.

1792-1801. ÉMIGRE
Ainsi, Jean Baptiste Fitte quitte la France et séjourne un temps en Espagne. Émigre ensuite pour la Hollande et l’Allemagne.

  1. PROFESSEUR DE LATIN AU LYCÉE IMPÉRIAL DE BORDEAUX.
    Jean Baptiste Fitte revient en France autour de 1802 et séjourne à Bordeaux.

Jean Baptiste Fitte est nommé professeur de la première classe de latin au lycée impérial de Bordeaux [la classe la plus élevée], avec Jean Roch Messier [NNN-1810], professeur de la deuxième classe ; et Jean Pierre Camoin [1755-1836], professeur de la troisième classe.

Le professeur de belles-lettres est Louis Joseph de Sermand [1759-1829], nommé par arrêté du 3 prairial an XI [23 mai 1803], antérieurement principal du collège royal de Langres [Haute-Marne].

1805-1806. PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES AU LYCÉE DE BORDEAUX.
Jean Baptiste Fitte devient professeur de Belles-Lettres, au lycée impérial de Bordeaux, en remplacement de Louis Joseph de Sermand [1759-1829], qui vient d’être nommé censeur des études du lycée de Bordeaux [15 novembre 1805].

André Abbal [1763-1837] ; Jean Roch Messier [NNN-1810] ; Valentin Camoin [1755-1836] sont professeurs de latin

Pour la rentrée scolaire 1809/1810, l’appellation des enseignements change. La classe de < belles-lettres > devient classe de < rhétorique >.
Pour l’enseignement des lettres à Bordeaux, de la classe la plus basse à la classe la plus haute : Grammaire, première année [Dumirat] et seconde année [Migneret] ; Humanités, première anné : Jean Roch Messier [NNN-1810] et deuxième année : André Abbal [1763-1837] ; Rhétorique : Jean Baptiste Fitte. Le tout est couronné par une année de Philosophie : Antoine Marie Toucas de Poyen [1755-1835].

1809-1815. PROFESSEUR DE LITTÉRATURE FRANÇAISE À LA FACULTÉ.
Jean Baptiste Fitte, selon l’usage de cette époque, en même temps qu’il est d’abord professeur de rhétorique au lycée impérial, est nommé par la suite professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Bordeaux.

En 1809, les cinq chaires de la Faculté des Lettres se répartissent ainsi : Philosophie, avec Victor de Sèze [1754-1830], de 1809 à 1815, suppléé par l’abbé Antoine Marie Toucas de Poyen [1755-1835], de 1810 à 1815 ; Littérature grecque, avec François Latapie [1739-1823], de 1809 à 1815 ; Littérature latine, avec André Abbal [1763-1837], de 1809 à 1815 ; Littérature française, avec l’abbé Jean Baptiste Fitte [1753-1828], de 1809 à 1815 ; Histoire, avec Gervais Darnaud [1754-NNN], en même temps secrétaire de la Faculté, de 1809 à 1815.

Il reste en poste jusqu’en 1815, date de la suppression de la Faculté des Lettres. En effet, pour des raisons invoquées d’économie, liées à la défaite de 1814, mais vraisemblablement aussi pour des raisons idéologiques propres à la Restauration, un arrêté de la commission de l’Instruction publique du 31 octobre 1815, présidée par Paul Royer-Collard [1763-1845], arrêté confirmé par l’ordonnance royale du 18 janvier 1816, décide de la suppression de Facultés au sein de dix-sept académies sur les vingt-deux créées sous l’Empire, à l’intérieur des frontières de la France telles qu’elles étaient définies au moment de la Révolution française] : Amiens ; Bordeaux ; Bourges ; Cahors ; Clermont ; Douai ; Grenoble ; Limoges ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Poitiers ; Rennes ; Rouen.

Sont maintenues, en Lettres, seulement six Facultés : les Facultés de Besançon, Caen, Dijon, Paris, Strasbourg, Toulouse.

Jean Baptiste Fitte est admis à la retraite en 1817. Il est alors dans sa soixante-quatrième année.

Membre de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. Élu le 22 juin 1809, sur le rapport de Henri Charles Guilhe [1756-1842].

PUBLIE :
Ode à Catherine seconde. Ode héroïque en l’honneur de la tsarine Catherine II, décédée en 1796. Obtient, parmi les soixante participants, un accessit, avec une médaille en vermeil, qui lui est remise à Munster, par Piotr Doubrowski [1754-1816], secrétaire de la Légation russe.

Hommage à la Mémoire de M. de la Rochefoucauld, ancien archevêque de Rouen, décédé en Allemagne pendant l’émigration.
[Dominique de la Rochefoucauld-Langeac. Né le 26 septembre 1712, à Saint-Chély-d’Apcher ; mort le 23 septembre 1800, à Münster]

SOURCE.
• Françoise Huguet et Boris Noguès. Les Professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880).
http://facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=400

• Paul Courteauld. Les Origines du lycée de Bordeaux. Le lycée de l’an XI. 1802-1809.
[Bordeaux : Imprimerie G. Gounouilhou. In-8, 170 p., 1905].
https://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/files/original/ef1e6702792b9e1fe6bd8bff2dbacd5d95a4164f.pdf