Courtade, Marcel (1803-1873), un pyrénéen proviseur du lycée de Marseille

Déjà formé à l'enseignement par sa fonction de régent, puis de chargé de cours, Marcel Courtade, avec l'agrégation de philosophie réussie en 1834, voit s'ouvrir la position de professeur dans les collèges royaux [Douai, Toulouse]. Sa carrière se poursuit avec des fonctions d'autorité comme proviseur [Toulouse ; Marseille], et comme recteur [Gers ; Basses-Pyrénées ; académie de Grenoble].

 
Marcel Courtade [1803-1873]. Né le 4 mars 1803, à Bagnères-de-Bigorre [Hautes-Pyrénées] ; mort le 22 août 1873.
Études au lycée de Pau [Basses-Pyrénées].
Prix d'honneur de philosophie [1824]
Licence en Droit.
PREMIÈRES CLASSES.
Chargé, en 1824, d'une classe élémentaire au collège royal de Pau [département des [Basses-Pyrénées ; académie de Pau].
À dater du 29 octobre 1830, régent de philosophie au collège communal d'Auch [département du Gers ; académie de Cahors]. Ensuite, chargé du cours de philosophie au collège royal d’Auch [5 novembre 1833], au moment où le collège communal est enfin transformé en collège royal [de troisième classe], par une ordonnance royale du 18 octobre 1833, alors que la première demande de la municipalité datait de 1823. 
1834. REÇU À L'AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE.
Victor Cousin [1792-1867] étant le président du jury d'agrégation de philosophie de 1834, Marcel Courtade est reçu major.
Sont reçus, à l'agrégation de Philosophie, en 1834, dans l'ordre de classement [par arrêté du 3 septembre 1834, signé François Guizot], deux candidats, [sur huit candidats qui se présentent] : 
Marcel Courtade [écrit aussi Courtades], chargé du cours de philosophie au collège royal d’Auch. 
Françis Marie Riaux [1810-1883], élève actuel de l’École normale [1830], futur professeur de logique, à Paris, au lycée Bonaparte [Condorcet] de 1856 à 1862. 
LE PROGRAMME DES QUESTIONS D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE.
Dès le 22 octobre 1833, un arrêté du Conseil royal de l'Instruction publique définit les questions suivantes d'histoire de la philosophie qui serviront de base à l'épreuve de l'argumentation pour l'agrégation de philosophie en 1834 : 
1. Quelle méthode faut-il appliquer à l'étude de l'histoire de la philosophie ?
2. En combien d'époques générales peut-on diviser l'histoire de la philosophie ?
3. Faire connaître Socrate et le caractère de la révolution philosophique dont il est l'auteur.
4. Donner une analyse philosophique du Phédon.
5. Exposer le but et le plan de la République.
6. Examen des cinq premiers livres de la métaphysique d'Aristote.
7. Analyse du Novum organum.
8. Analyse des Méditations.
9. Rendre compte de la polémique de Gassendi et de Descartes sur les Méditations.
10. Examen du second livre de l'Essai sur l'entendement humain.
LES MEMBRES DU JURY DU CONCOURS D'AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE.
Auprès de Victor Cousin [1792-1867], président du concours depuis 1830, sont membres du jury d'agrégation de philosophie en 1834, siégeant à partir du 23 août :
Frédéric Cuvier [1773-1838], Inspecteur général des études ; Jacques Matter [1791-1864], Inspecteur général des études ; Jean Jacques Séverin de Cardaillac [1766-1845], inspecteur de l’académie de Paris [1829-1845] depuis le 7 octobre 1829 ; Pierre Laromiguière [1756-1837], professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, titulaire de la chaire depuis le 19 septembre 1809.
1834. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE ROYAL DE DOUAI.
Quelques jours, après avoir été reçu à l'agrégation, Marcel Courtade est nommé, le 11 septembre 1834, professeur de philosophie au collège royal de Douai [département du Nord ; académie de Douai], en remplacement d'Adolphe Franck [1809-1893], en poste depuis 1832, qui vient d'être nommé à Nancy.
Marcel Courtade reste en poste à Douai jusqu'au 19 août 1837, date de sa nomination à Toulouse.
Marcel Courtade est remplacé à Douai par Amédée Jacques [1813-1865], ancien élève de l'École normale [1832], antérieurement professeur de philosophie à Amiens.
1837. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE ROYAL DE TOULOUSE.
Marcel Courtade est nommé professeur de philosophie au collège royal de Toulouse [département de Haute-Garonne ; académie de Toulouse], le 19 août 1837, en remplacement de Marie Joseph Camille Mahusiès, agrégé de philosophie en 1827, en poste depuis le 10 novembre 1829, nommé en mars 1837 inspecteur d'académie [mars 1837-septembre 1846].
1838. SUPPLÉANT DE PHILOSOPHIE À LA FACULTÉ DES LETTRES DE TOULOUSE.
En même temps qu'il est professeur au collège royal, Marcel Courtade est enseignant de Philosophie à la Faculté des Lettres de Toulouse, dans la chaire occupée par Adolphe Félix Gatien-Arnoult [1800-1886], professeur suppléant en 1830-1831, puis titulaire de 1831 à 1870.
Marcel Courtade assure cette suppléance en 1838-1839 et en 1842-1845.
1848. PROVISEUR DU LYCÉE DE TOULOUSE.
Marcel Courtade est nommé proviseur du lycée de Toulouse, le 11 septembre 1848, en remplacement de Louis Jourdain [1807-1872], ancien inspecteur d'académie, proviseur du 20 août 1844 au 11 septembre 1848.
Marcel Courtade reste en poste comme proviseur du lycée de Toulouse jusqu'au 11 septembre 1852, date de sa nomination comme recteur de l'académie du Gers.
Il est assisté comme proviseur par Joseph Jean Théodore Laprade [1808-1895], ancien professeur, censeur du 28 septembre 1846 au 29 août 1850 ; par Jean Pierre Antoine Bazy [1804-1883], censeur du 31 août 1850 au 18 août 1851 ; et enfin par André François Bourgeois [1813- ], censeur du 18 août 1851 au 24 août 1854.
Marcel Courtade étant nommé recteur du Gers, est remplacé comme proviseur par Louis Seignette [1807-1893], en poste au lycée de Toulouse du 13 septembre 1852 au 18 août 1859.
1852. RECTEUR DE L'ACADÉMIE DU GERS.
La loi organique du 15 mars 1850, inspirée par Alfred de Falloux [1811-1886], et mise en œuvre par Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], ministre de l’Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851], avait modifié profondément en août 1850, la carte universitaire : les académies, jusqu’alors regroupement de départements, voient leur ressort restreint. Conçues pour un encadrement plus étroit du personnel enseignant, elles deviennent strictement départementales et de « petits recteurs », aux attributions réduites, sont nommés.
L'article 7 de la loi stipulant qu'il est établi une académie par département, quatre-vingt sept académies sont créées [dont celle d’Alger]. Quatre-vingt-sept postes sont à pourvoir, dont beaucoup sont seront occupés par d'anciens proviseurs ou d'anciens inspecteurs d'académie.
Beaucoup des recteurs nommés en août 1850, ne restent que deux ans en poste.
C'est le cas de l'académie départementale du Gers.
Déjà deux recteurs s'étaient succédés. Tout d'abord Joseph Guichemerre [1794-1870], inspecteur d’académie à Bordeaux [janvier–août 1850], recteur de l’Académie de la Creuse pour une quinzaine de jours [août 1850] puis recteur départemental du Gers le 31 août 1850, et restant en fonction jusqu’au 18 avril 1851.
Ensuite Jean Peyrot [1813-1889], deuxième recteur départemental du Gers, du 18 avril 1851 au 11 septembre 1852, date de sa nomination comme recteur départemental de l’académie de l’Aude [chef-lieu académique : Carcassonne].
Marcel Courtade, nommé le 11 septembre 1852 devient ainsi le troisième recteur départemental de l'académie du Gers, établi à Auch, chef-lieu académique.
Il reste en poste à Auch jusqu'au 10 janvier 1853, date de sa nomination à Pau, comme recteur de l'académie départementale.
Il est remplacé par Louis François Poumeau de Laforest [1804-1872], quatrième recteur départemental du Gers, en poste jusqu'au 24 août 1854, date du décret impérial sur la nouvelle organisation des académies.
1853. RECTEUR DE L'ACADÉMIE DES BASSES-PYRÉNÉES.
Marcel Courtade est nommé le 10 janvier 1853, recteur [3 ème classe] de l’académie départementale des Basses-Pyrénées [1853-20 août 1854], en remplacement de Louis Jourdain [1807-1872], nommé recteur d'Ille-et-Vilaine [chef-lieu : Rennes].
Marcel Courtade réside à Pau, chef-lieu de l'académie. Il ne dispose pas d'inspecteur d'académie, mais seulement, en la personne de Minville, ancien premier commis, d'un secrétaire d'académie [3 ème classe], nommé le 19 août 1850 ; ainsi que de cinq inspecteurs primaires.
1854. PROVISEUR DU LYCÉE DE MARSEILLE.
Août 1854, voit la fin de l'expérience des rectorats départementaux et la refonte de la carte universitaire avec à nouveaux de grandes académies. Marcel Courtade est alors nommé proviseur d'un grand lycée.
Proviseur [1ère classe] du lycée de Marseille [24 août 1854-10 mars 1864], en remplacement de Jean Baptiste Jullien [1801-1886], proviseur du 30 août 1850 au 24 août 1854, nommé à Paris au lycée Napoléon [Henri-IV]. 
Marcel Courtade est assisté par une série de censeurs : Rose Eugène Cournuéjouls [1819-1898], censeur du 13 septembre 1852 au 18 janvier 1856 ; Pierre Perbosc [1809- ], censeur du 18 janvier 1856 au 28 mars 1859 ; Jean Louis Génulphe Dujol [1815-1884], censeur du 2 mai 1859 au 22 août 1862 ; Charles Théodore Chanson [1814-1898], censeur du 26 août 1862 au 9 septembre 1863 ; Augustin Amédée Touraille [1826- ], agrégé de mathématiques [1849], censeur du 9 septembre 1863 au 29 novembre 1866. 
Marcel Courtade reste en poste, pendant presque dix ans, jusqu'au 10 mars 1864, date de sa nomination comme recteur de l'académie de Grenoble. Il est remplacé au provisorat du lycée de Marseille, par Vincent Joguet [1815-1874], en poste pendant un an jusqu'au 5 août 1865.
1864. RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE GRENOBLE.
Marcel Courtade est nommé, le 10 mars 1864°, recteur de l'académie de Grenoble, en remplacement de Jean Antoine Quet [1810-1884], ancien recteur, nommé Inspecteur général de l’enseignement secondaire, pour les sciences.
La loi du 14 juin 1854, complétée par le décret impérial du 24 août, met fin aux dispositions antérieures prévues par la loi organique du 15 mars 1850. 
Dans son article 1, la loi de juin 1854 ramène de quatre-vingt-six à seize le nombre d'académies, dont les chefs-lieux sont : Aix, Besançon, Bordeaux, Caen, Clermont, Dijon, Douai, Grenoble, Lyon, Montpellier, Nancy, Paris, Poitiers, Rennes, Strasbourg, Toulouse.
 
Le ressort de l'académie de Grenoble s’étend alors sur les quatre départements suivants : Hautes-Alpes [chef-lieu : Gap] ; Ardèche [chef-lieu : Privas] ; Drôme [chef-lieu : Valence] ; Isère [chef-lieu : Grenoble].
Il est secondé par autant d'inspecteurs d'académie que de départements de l'arrondissement académique. 
Marcel Courtade reste en poste jusqu'au 5 novembre 1871, étant admis à la retraite le 12 février 1872.
Il est alors remplacé par Charles Chappuis [1822-1897], recteur de fin 1871 à 1877.
DÉCORATION.
Chevalier de la Légion d'Honneur [16 août 1854].
SOURCE. 
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles, page 235.
2006. Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006].
Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits de rapports d'inspection.
Notice de Marcel Courtade numérisée : http://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_2006_ant_12_2_4303
http://facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=247