Camaret, Louis (1795-1860), recteur de l’académie d’Amiens

Censeur des études très jeune, à vingt-trois ans, Louis Camaret est aussi un jeune proviseur à trente-deux ans. Un doctorat soutenu en 1831, lui permet de passer rapidement du statut d’inspecteur d’académie à celui de recteur. Carrière perturbée sur sa fin par les turbulences institutionnelles de la période 1848-1850 : suppressions d’académies et abaissement de la fonction rectorale.

Louis Camaret [1795-1860]. Né le 15 mars 1795, à Barzin, commune d’Assérac [Loire-Inférieure, ultérieurement Loire-Atlantique] ; mort le 16 janvier 1860, à Paris.
A distinguer de l’abbé Yves Camaret [1756-1831], prêtre réfractaire, principal du collège d’Ancenis [selon l’Almanach de l’Université impériale, en 1811 et 1812].

ÉTUDES.
Baccalauréat ès-lettres.
Licence de droit.
Docteur ès-lettres. [Paris, octobre 1831], avec une thèse latine : De duello historice et philosophice spectato thesis philosophica
La thèse en français a pour titre : De l’Éloquence de la tribune.

NOMINATION À AMIENS.
Louis Camaret [1795-1860], recteur de l’académie de Bourges est nommé le 10 septembre 1847, recteur de l’académie d’Amiens, en remplacement de Pierre Martin [1793-1864], recteur du 7 janvier 1833 au 23 juin 1847, admis sur sa demande à la retraite.
Louis Camaret est remplacé à Bourges, par Eugène Louis Desroziers [1802-1876], inspecteur de l’académie d’Orléans.
Le ressort de l’académie d’Amiens, depuis 1808, s’étend sur les départements suivants : l’Aisne [chef-lieu : Laon] ; l’Oise [chef-lieu : Beauvais] ; la Somme [chef-lieu : Amiens].

Les deux inspecteurs qui l’assistent sont, en première ligne : Charles Joseph Hubert [1790-1864], en poste depuis le 27 septembre 1835.
Et en deuxième ligne : Pierre Jouen [1798-1856], en poste depuis le 27 janvier 1847.

Louis Camaret reste en poste à Amiens, un peu moins d’un an, jusqu’au 7 septembre 1848, date de la suppression de l’académie d’Amiens, l’une des neuf académies supprimées par un arrêté du Président du Conseil des ministres [Louis Eugène Cavaignac] : Amiens ; Clermont-Ferrand ; Corse (Ajaccio) ; Limoges ; Metz ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Rouen.

ANTÉRIEUREMENT.
1813.
Régent de la deuxième classe élémentaire,le 8 septembre 1813, au collège d’Ancenis [département de Loire-Inférieure ; académie de Rennes].
La position de régent [impliquant l’obtention de la licence], dans l’échelle définie à l’article 31 du décret du 17 mars 1808, portant organisation de l’Université impériale, se situe au dessus de la position la plus basse de maître d’études [impliquant quant à elle l’obtention du baccalauréat].

1815.
Nommé le 7 octobre 1815, régent de la classe de seconde au collège d’Ancenis.

1823.
Censeur des études au collège royal de Reims [19 novembre 1823-27 novembre 1826], auprès de l’abbé Legros [1753-1832], une deuxième fois proviseur, de 1814 au 23 août 1827. A été nommé en remplacement de Lelive [1768-1849], censeur du 2 mai 1815 au 22 avril 1822, nommé principal du collège de Sedan.

1826.
Censeur des études au collège royal de Lyon [27 novembre 1826-23 août 1827], auprès de l’abbé Jean Denis Rousseau [1765-1835], proviseur du 27 septembre 1817 au 13 septembre 1827.
A été nommé en remplacement de Joseph François Casimir Cadas [1789-1841], censeur du 14 octobre 1820 au 27 novembre 1826, nommé proviseur à Bourges.

1827.
Proviseur du collège royal de Reims [23 août 1827 à mai 1829], nommé en remplacement de l’abbé Legros [1753-1832], proviseur une deuxième fois, de 1814 au 23 août 1827, admis à la retraite.
Il est secondé par Stanislas Mondelot [1792-1858], censeur des études du 25 septembre 1827 au 12 septembre 1829.

1829.
Inspecteur de l’académie de Dijon [Côte d’Or] [16 mai 1829-septembre 1838], auprès de Nicolas Berthot, ou Berthod, ou encore Berthaut [1776-1850], professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des Sciences de Dijon [1809-1815] nommé recteur de l’académie de Dijon, le 2 septembre 1815, et en poste jusqu’au jusqu’au 24 mars 1848.
Le ressort de l’académie de Dijon s’étend sur les trois départements suivants : Côte-d’Or [chef-lieu : Dijon] ; Haute-Marne [chef-lieu : Chaumont] ; Saône-et-Loire [chef-lieu : Mâcon].

Est nommé inspecteur en remplacement de Pierre Renaud [1748-1829], placé en première ligne, décédé le 10 avril 1829.
L’autre inspecteur est Gabriel Peignot [1767-1849], placé en deuxième ligne.

1830.
Chargé pour quelques mois, au titre d’inspecteur, de l’administration du collège royal de Nantes [26 février-8 septembre 1830], en remplacement de l’abbé Barthélémy Penicaud [1794-NNN], proviseur du 6 décembre 1827 au 20 février 1830, en congé puis démissionnaire.
Louis Camaret reprend ses fonctions comme Inspecteur de l’académie de Dijon [8 septembre 1830].
Reçoit le titre d’inspecteur honoraire [18 septembre 1832].

1832.
Nommé le 13 août 1832, principal du collège de Châlons-sur-Marne [département de la Marne ; académie de Paris].
Y enseigne également quelque temps en classe de sixième.
Reste en fonction jusqu’au 14 mars 1838, date à laquelle il démissionne.

1838.
Premier proviseur du collège de Bourbon-Vendée [ultérieurement La Roche-sur-Yon] [9 septembre 1838-11 septembre 1839], qui vient d’être érigé, le 7 mai 1838, en collège royal [de troisième classe].
Il est secondé par Jean Baptiste Célestin Maury [1799-1849], censeur des études du 2 octobre au 19 novembre 1838, puis par Jean Nicolas Bazinet [1804-NNN], censeur des études du 8 octobre 1838 au 4 octobre 1839.
Louis Camaret est remplacé comme proviseur par Eugène Louis Desroziers [1802-1876], en fonction du 20 septembre 1839 au 30 août 1841.

1839.
Proviseur du collège royal de Rennes [11 septembre 1839-23 août 1842], nommé en remplacement de Lary [1788-NNN], proviseur du 26 mars au 11 septembre 1839.
Il est secondé par Alexandre Mouillard [1807-1871], censeur du 18 septembre 1838 au 21 septembre 1843.

1842.
Nommé recteur de l’académie de Douai le 23 août 1842, en remplacement de Pierre Alexandre Gratet-Duplessis [1792-1853], ancien recteur de l’académie de Lyon [1828-1830], à nouveau recteur de l’académie de Douai, poste qu’il avait déjà occupé de 1827 à 1828, admis sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite.
Le ressort de l’académie de Douai s’étend sur les deux départements : Nord [chef-lieu : Douai] ; Pas-de-Calais [chef-lieu : Arras].

Les deux inspecteurs qui l’assistent sont, en première ligne, Philippe Lebailly [ou Le Bailly] [1795-1874], ancien professeur de rhétorique au collège royal d’Amiens, en poste comme inspecteur de l’académie de Douai depuis le 18 septembre 1838.
En deuxième ligne, Adrien Vincent [1793-1853], en poste depuis le 11 septembre 1839, et en fonction jusqu’à sa retraite, le 15 octobre 1848.

Reste en poste jusqu’en janvier 1847, date de sa nomination pour quelques mois, comme recteur de l’académie de Bourges.

1847.
Nommé recteur de l’académie de Bourges, en janvier 1847, en remplacement de Charles Nicolas Huart [1793-1866], recteur d’août 1846 jusqu’en janvier 1847, nommé recteur de l’académie de Grenoble.
Le ressort de l’académie de Bourges s’étend sur les trois départements : le Cher [chef-lieu : Bourges] ; l’Indre [chef-lieu : Châteauroux] ; la Nièvre [chef-lieu : Nevers].

Les deux inspecteurs qui l’assistent sont : en première ligne Claude Charles Pierquin de Gembloux [1798-1863], ancien inspecteur d’académie à Grenoble [1831-1837].
En deuxième ligne : Augustin Thiel [1787-1869], ancien professeur de philosophie au collège royal de Metz.

Louis Camaret reste en poste à Bourges jusqu’au 10 septembre 1847, date de sa nomination comme recteur à Amiens.

ULTÉRIEUREMENT.
1849.
À nouveau recteur de l’académie de Douai, l’une des dix-huit académies maintenues dans le nouveau découpage universitaire du 7 septembre 1848, en vigueur de 1848 à 1850 [Aix ; Angers ; Besançon ; Bordeaux ; Bourges ; Caen ; Cahors ; Dijon ; Douai ; Grenoble ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Paris ; Poitiers ; Rennes ; Strasbourg ; Toulouse].
D’une part, de février 1849 à août 1850, alors que l’académie de Douai a pour ressort les trois départements : Nord [chef-lieu Lille] ; Pas-de-Calais [chef-lieu Arras] ; Somme [chef-lieu Amiens]. Nommé en remplacement de Henri François Braive [1798-1868], recteur de l’académie de Douai depuis septembre 1846, et en poste jusqu’en février 1849.
Louis Camaret est assisté par deux inspecteurs : Charles Joseph Hubert [1790-1864], en première ligne et Pierre Jouen [1748-1856] en deuxième ligne.

1850.
D’autre part, d’août 1850 à 1852, où siégeant à Douai, il devient recteur de l’académie départementale du Nord.
En effet, la loi organique du 15 mars 1850, inspirée par Alfred de Falloux [1811-1886], et mise en oeuvre par le ministre de l’Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851] Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], modifie profondément la fonctionnement universitaire : les académies, jusqu’alors regroupement de plusieurs départements [souvent trois ou même quatre], voient leur ressort restreint. Conçues pour un encadrement plus étroit du personnel enseignant, elles deviennent strictement départementales et de « petits recteurs », aux attributions réduites, sont nommés.
L’article 7 de la loi stipulant qu’il est établi une académie par département, quatre-vingt sept académies sont créées [dont celle d’Alger].
L’inspecteur qui assiste Louis Camaret à Douai est Auguste Walras [1801-1866], ancien chargé de cours à la Faculté des Lettres de Caen dans la chaire d’Éloquence française.

1852.
Louis Camaret est admis à la retraite le 12 septembre 1852. Il est alors remplacé, comme recteur de l’académie départementale du Nord par Achille François [1809-1865], ancien recteur de l’académie de l’Aisne [août 1850-septembre 1852], nommé recteur départemental de l’académie du Nord en septembre 1852, restant en fonction jusqu’en août 1854. Date à laquelle de nouvelles académies, regroupant plusieurs départements, revoient le jour. Au nombre de seize : Aix ; Besançon ; Bordeaux ; Caen ; Clermont ; Dijon ; Douai ; Grenoble ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Paris ; Poitiers ; Rennes ; Strasbourg ; Toulouse.

Membre de l’Académie nationale des sciences, arts et belles-lettres de Caen

DÉCORATION.
Officier de l’Université.
Chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur [9 septembre 1838], au moment de sa nomination comme proviseur du collège royal de Bourbon-Vendée.

SOURCES.
• https://data.bnf.fr/fr/10211719/louis_camaret/
• Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006]. Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits, parfois pittoresques, de rapports d’inspection.
https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_2006_ant_12_2_4270