Vacherot, Étienne (1809-1897), une agrégation de philosophie bien méritée

Pendant treize ans, de 1838 à 1851, Étienne Vacherot est Directeur des études à l’École normale. Ancien élève de l’École [1827, École préparatoire], il échoue une première fois à l’agrégation des lettres [septembre 1829], puis à l’agrégation de philosophie [septembre 1832]. Pour l’emporter enfin haut la main en septembre 1833.
SEPTEMBRE 1833. LES DEUX ARRÊTÉS DE FRANÇOIS GUIZOT.
Le 2 septembre 1833, un arrêté de François Guizot, ministre de l’Instruction publique [depuis le 11 octobre 1832], dans le premier cabinet du maréchal Nicolas Jean-de-Dieu Soult [1769-1851], nomme « agrégé de philosophie » M. Vacherot, élève de l’École normale, chargé du cours de philosophie au collège royal de Cahors.

À la même date, un second arrêté, en son article 1, nomme M. Vacherot professeur de philosophie au collège royal d’Angers [Maine-et-Loire], et en son article 2, charge le recteur de l’académie d’Angers [Aimé Collet-Dubignon] de l’exécution du présent arrêté.

AOUT-SEPTEMBRE 1833. LE RAPPORT D’AGRÉGATION DE VICTOR COUSIN.
Ces deux arrêtés de François Guizot font suite au rapport, du 2 septembre, rédigé par Victor Cousin [1792-1867], membre du Conseil royal de l’Instruction publique, président du concours d’agrégation de philosophie, qui s’est déroulé à la Sorbonne du 24 août au 2 septembre 1833.

Le 2 septembre 1833.

« Monsieur le ministre,
Le samedi 24 août 1833 je me suis rendu à la Sorbonne avec MM. Frédéric Cuvier et Matter, inspecteurs généraux des études, Cardaillac, inspecteur de l’académie de Paris, et Damiron, professeur au collège royal de Louis-le-Grand, et j’ai ouvert le concours d’agrégation, conformément à l’arrêté du conseil royal en date du 30 novembre 1832. Les trois épreuves du concours ont eu lieu dans l’ordre accoutumé et selon les règles prescrites par le règlement.

[Première épreuve]
Voici les deux questions qui ont été le sujet de la première épreuve, celle de la composition :
Question de philosophie. « Donner une théorie complète du jugement, dans laquelle devront se trouver résolues les questions suivantes : 1. Tous les jugements impliquent-ils une comparaison ? 2. A quelle classe de jugements rapporter le jugement j’existe ? 3. Le jugement n’appartient-il pas à une faculté plus générale, laquelle, dans le jugement comme dans les autres modes d’exercice, aperçoit et affirme le vrai et le faux, le bien et le mal, etc. ? »
Question d’histoire de la philosophie. « Quelles sont les différences les plus générales qui distinguent la philosophie moderne de la philosophie ancienne ? »
Sur la première question, toutes les copies des concurrents, au nombre de huit, nous ont paru faibles, une seule exceptée, que je suis heureux de vous signaler comme la composition la plus remarquable qui ait encore passé sous mes yeux depuis que j’ai l’honneur de présider les concours d’agrégation de philosophie. Cette composition appartient à M. Vacherot, élève de l’école normale, chargé du cours de philosophie au collège royal de Cahors.
Sur la question d’histoire de la philosophie, la composition du même M. Vacherot nous a paru au premier rang sous tous les rapports, et nous avons aussi distingué celle de M. Morelle, élève de l’école normale, chargé du cours de philosophie au collège royal d’Angers.
[Seconde épreuve].
La seconde épreuve, celle de l’argumentation, porte uniquement sur des questions d’histoire de la philosophie, publiées au moins six mois d’avance. Parmi celles que le conseil royal avait arrêtées dans sa séance du 30 novembre 1832, le sort a désigné les suivantes : « 1. Exposer les règles générales de la critique historique dans leur application à l’histoire de la philosophie. 2. Diviser en un certain nombre d’époques l’histoire entière de la philosophie, faire connaître le caractère de chacune de ces époques, et dans leur succession, montrer les progrès de la philosophie elle-même. 3. Recueillir, discuter, coordonner tous les fragments qui subsistent de Démocrite. 4. Rechercher les différents passages de Platon où se rencontre la théorie de la réminiscence, et discuter le mérite de cette théorie. 5. Exposer en détail les idées contenues dans les trois premiers livres de la Métaphysique d’Aristote. 6. Histoire de la scolastique de l’université de Paris au douzième et treizième siècles. 7. Donner une analyse du Novum Organum de Bacon, et apprécier la méthode générale de Bacon dans son application à l’étude spéciale de la philosophie. 8. Discuter le mérite de la méthode employée par Condillac dans le Traité des sensations. »
Cette épreuve a été soutenue d’une manière satisfaisante par deux concurrents : 1. Le même M. Vacherot ; 2. M. Bonnin, régent de philosophie au collège communal de Bourbon-Vendée.

[Troisième épreuve].
La troisième et dernière épreuve, celle de la leçon, porte uniquement sur des questions de philosophie. Voici celles que le sort a distribué aux concurrents : « 1. Dans quelle fin et en quelle mesure l’histoire de la philosophie doit-elle être introduite dans l’enseignement des collèges ? 2. Des principales divisions de la philosophie et de leur ordre. 3. De l’activité volontaire et libre ; décrire le phénomène de la volonté dans toutes ses circonstances. 4. De la certitude ; des différentes espèces de certitudes 5. De l’énumération et de l’appréciation des diverses preuves de l’existence de Dieu. 6. Des principaux attributs de Dieu ; de la divine Providence ; du plan de l’univers. 7 Des divers motifs de nos actions ; est-il possible de les ramener à un seul ? quelle est leur importance relative ? de la faculté de connaître, ou de la raison ; du caractère propre de cette faculté ; des facultés qui s’y rapportent ».
Cette épreuve, qui est la plus importante de toutes, a été soutenue très faiblement par tous les concurrents, excepté M. Vacherot, qui seul nous a paru posséder la méthode et la fermeté d’esprit et d’élocution, sans lesquelles il n’y a point de professeur.

[Nomination de M. Vacherot].
Après avoir comparé les résultats des trois épreuves du concours, et après une mûre délibération, la commission à l’unanimité a décidé que, parmi les huit concurrents, un seul, M. Vacherot était digne d’obtenir une des six places d’agrégé mises au concours par l’arrêté du 30 novembre 1832. Je viens donc vous proposer, en son nom, M. le ministre, de nommer agrégé M. Vacherot, qui a obtenu le premier rang dans chacune des épreuves, et qui, dans la double épreuve de la composition, a montré un talent très remarquable. Elle m’a chargé de mettre sous vos yeux les deux dissertations de ce concurrent : je les joins à ce rapport. La sévérité consciencieuse de la commission ne peut que relever l’importance du titre d’agrégé, sans décourager aucun candidat ; car ce même M. Vacherot, qui a eu cette année tous les honneurs du concours, n’est arrivé à ce résultat qu’après avoir deux fois succombé dans les concours précédents.
Ci-joint le procès-verbal détaillé des opérations du concours, signé de tous les membres de la commission.
Je suis avec respect, M. le ministre, etc.,
Le conseiller au conseil royal de l’instruction publique.
Président du concours d’agrégation de philosophie,
V. Cousin. »

BREF HISTORIQUE DE L’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE.
Dans le cadre de l’Université d’Ancien Régime d’avant la Révolution française, des agrégations sont créées en 1766. Dans l’ordre des lettres : une agrégation de grammaire, dite de troisième ordre ; une agrégation de belles-lettres, dite de second ordre ; une agrégation de philosophie dite de premier ordre. Ce système fonctionne régulièrement de 1766 jusqu’en 1790, inclus.

C’est quelques années après la Restauration de 1815 qu’un nouveau concours de l’agrégation est établi en 1821, avec une agrégation de lettres, de grammaire et de sciences.
Dans la volonté de « restaurer » complètement le système de l’ancienne Université, un arrêté du Conseil royal de l’instruction publique, pris en date du 12 juillet 1825, présidé par Mgr. Denis Frayssinous [1765-1841], Ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique, décide de la création d’une agrégation de philosophie.
Ainsi, en septembre 1825 a lieu, dans l'académie de Paris, le premier concours d’agrégation de philosophie [quatre reçus : Alexandre Edme Gibon ; Jean Saphary ; Adolphe Félix Gatien-Arnoult ; André François Cassin].
Pas de concours en 1826.
En 1827, toujours dans l’académie de Paris, un second concours d’agrégation de philosophie [cinq reçus : Patrice Larroque ; l’abbé Edmond Louis Albert Perrot ; Adolphe Garnier ; Marie Joseph Camille Mahusiès ; Abdon Llabour].
Pas de concours, ni en 1828, ni en 1829.
Après la Révolution de Juillet, le concours d’agrégation de philosophie deviendra annuel à partir de 1830 et se déroulera sans interruption, comme concours national se déroulant exclusivement à Paris, jusqu’en 1851 inclus. Le concours est supprimé en 1852. Le concours d’agrégation de philosophie reprendra en 1863, est suspendu en 1870, et fonctionne régulièrement par la suite.
De nouvelles agrégations apparaissent : Histoire et géographie en 1831 ; Mathématiques en 1841, et Physique en 1841, qui dédoublent l’agrégation de Sciences ; Allemand en 1849 ; Anglais en 1849 ; Enseignement spécial en 1866 : Sciences naturelles en 1881.

UNE SÉVÉRITÉ CONSCIENCIEUSE.
Si, après la Restauration, dans le cadre de la nouvelle université royale qui prolonge l’Université impériale, l’agrégation de philosophie est belle et bien reconstituée dès 1825, la période qui s’ouvre en 1830 ouvre en réalité une nouvelle époque.
Victor Cousin, pendant vingt ans, d’année en année hormis quelques rares exceptions [1838, 1840, 1841, 1847, et 1848] en est le président de 1830 à 1850.
« La sévérité consciencieuse » qu’il impose à la commission du concours qu’il préside l’amène presque toujours à recevoir moins de candidats que de places offertes par le Conseil royal.
En 1830, cinq places mises au concours ; cinq reçus : Georges Bach [1808-1837] ; Antoine Charma [1801-1869] ; Charles Mallet [1807-1875] ; Jean F. Perron [1804-1882] ; Olivier Chouteau [1796-1853].
En 1831, cinq places mises au concours ; trois reçus : Charles Bénard [1807-1898] ; Louis de Lens [1809-1882] ; Joseph Tissot [1801-1876].
En 1832, huit places mises au concours ; trois reçus : Adolphe Franck [1809-1893] ; Jean Antoine Nougarède ; Pierre Lafaist [1809-1867].
En 1833, six places mises au concours ; un seul reçu : Étienne Vacherot [1809-1897].
En 1834, six places mises au concours ; deux reçus : Marcel Courtade [1803-1873] ; Françis Marie Riaux [1810-1883].
Etc.

ÉTIENNE VACHEROT DE 1833 À 1838.
Etienne Vacherot, né le 29 juillet 1809, a vingt-quatre ans en septembre 1833. Son succès au concours d’agrégation de philosophie lui ouvre, maintenant sans difficulté, une carrière classique de professeur.
Le jour même où est pris l’arrêté qui le nomme agrégé, il est désigné le 2 septembre 1833 comme professeur de philosophie au collège royal d’Angers. Non plus régent ou chargé du cours, mais professeur. Non plus dans un collège communal, mais dans un collège royal.

Commence alors une carrière professorale, avec des affectations à chaque fois d’une durée assez brève et des sortes d’aller-retour. À Angers [Maine-et-Loire] il ne reste que six semaines, puisque dès le 21 octobre il est nommé dans l’académie de Paris, à Versailles.
À Versailles [Seine-et-Oise], il reste deux ans, du 21 octobre 1833 à septembre 1835.
Puis il est nommé à Caen [Calvados], où il reste un an de septembre 1835 au 27 août 1836.
Nommé à Rouen [Seine-Inférieure] pour un an, du 27 août 1836 au 19 août 1837.
Nommé une deuxième fois à Versailles, le 19 août 1837.

Entre temps Étienne Vacherot a été reçu docteur ès-lettres à Paris, en août 1836, avec une thèse latine sur saint Anselme et l’autorité de la raison, et une thèse française sur la Théorie des premiers principes selon Aristote.

Enfin, c’est alors qu’il est chargé du cours de philosophie au collège royal de Versailles, qu’Étienne Vacherot, en plein milieu d’année scolaire, à l’initiative de Victor Cousin, est nommé Directeur des études à l’École normale [1838-1851], par un arrêté ministériel en date du jeudi 4 janvier 1838.
Passant du statut d’enseignement au statut d’encadrement, avec une fonction d’autorité au sein d’une École prestigieuse, la carrière d’Étienne Vacherot prend une nouvelle dimension.

Étienne Vacherot restera treize ans en fonction à l’École normale, jusqu’à sa mise en disponibilité le 29 juin 1851, par Dombidau de Crouseilhes, nouveau ministre de l’Instruction publique, prenant prétexte de l’âpre polémique engagée par l’aumônier de l’École normale, l’abbé Alphonse Gratry [1805-1872].
Ce dernier, examinant de près le texte du troisième volume de l’Histoire critique de l’École d’Alexandrie, qui paraîtra le 7 juillet 1851, finira par dénoncer publiquement, dans sa Lettre à M. Vacherot [Paris : Gaume frères. 1851], les thèses historico-théologiques et l’athéisme supposé de l’auteur.

1829. ÉTIENNE VACHEROT AU SORTIR DE L’ÉCOLE NORMALE.
Mais si en 1838 la carrière d’Étienne Vacherot prend son envol, en ses tout débuts, le parcours d’Étienne Vacherot avait connu quelques soubresauts.
Certes, après ses études au collège communal de la ville de Langres où il suit avec profit l’enseignement de philosophie de Patrice Larroque [1801-1879], et une année supplémentaire effectuée à Paris au collège royal de Louis-le-Grand, il est reçu, en août 1827, à l’École normale [supprimée septembre 1822, reconstituée en septembre 1826, tout en étant débaptisée en École préparatoire].
Il y effectue sans problème, comme élève boursier pensionnaire, les deux années d’études réglementaires, en suivant à l’École, comme il l’indique lui-même, la maîtrise de conférences de Jules Michelet [1798-1874] sur la psychologie écossaise, et à la Faculté des Lettres les leçons de Victor Cousin [1792-1867] sur la philosophie de l’histoire.

Les difficultés surgissent après. Au sortir de l’École préparatoire les élèves doivent se présenter à l’agrégation. En 1829, contrairement à 1825 et 1827 il n’y a pas de concours pour la philosophie. Seules deux options en lettres sont possibles : l’agrégation de grammaire, ou l’agrégation des lettres [toutes deux créées en 1821, et dont les épreuves, jusqu’en 1830, se passent aussi bien en province qu’à Paris].

Étienne Vacherot se présente à Paris, à l’agrégation des lettres dont les épreuves se déroulent fin septembre-début octobre 1829. Seulement dix candidats y sont reçus, dont Adolphe Berger [1810-1869], le seul élève de la même promotion de l’École préparatoire qu’Étienne Vacherot. Mais ce dernier n’est pas reçu.

1829. NOMMÉ RÉGENT AU COLLÈGE COMMUNAL DE CHÂLONS-SUR-MARNE.
L’échec d’Étienne Vacherot à l’agrégation des lettres, l’empêche d’être nommé dans un collège royal de province, avec le statut de professeur, de professeur suppléant, ou même à un degré moindre de chargé de cours.
Son statut est nécessairement celui de simple régent, degré immédiatement supérieur à celui de maître d’études.
Aussi, par l’arrêté ministériel du 20 octobre 1829, Étienne Vacherot « licencié ès-lettres, élève de l’École préparatoire, est nommé provisoirement régent de troisième au collège de Châlons, département de la Marne, Académie de Paris », en remplacement de M.[Joseph] Bouzeran [1799-1868], licencié ès-lettres, nommé régent de rhétorique au collège de Cambrai.

Étienne Vacherot y reste un an, jusqu’en octobre 1830, date de sa nomination à Cahors.

1830. CHARGÉ DU COURS DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE ROYAL DE CAHORS.
La Révolution de Juillet a amené un certain nombre de changements au sein de l’Université. Victor Cousin est appelé, dès le 6 août 1830, à siéger au Conseil royal de l’Instruction publique, tandis que quelques semaines plus tard, le 25 septembre, il est nommé titulaire de la chaire d’Histoire de la philosophie ancienne à la Faculté des Lettres de Paris.

C’est sans doute en rapport avec Victor Cousin [1792-1867], que le nouveau ministre de l’Instruction publique et des Cultes, Victor de Broglie [1785-1870], adresse une lettre à Étienne Vacherot concernant sa nomination comme chargé du cours de philosophie au collège royal de Cahors, en remplacement de Raymond Joseph Delmas [1793-NNN], promu proviseur au même collège.
Comme l’indique Léon Ollé-Laprune : « À cette nomination il y avait une condition : le Ministre, faisant remarquer au jeune professeur l’importance de Cahors, lui enjoint de justifier le choix dont il est l’objet en obtenant le titre d’agrégé au prochain concours ».

Malgré cet impératif, Étienne Vacherot ne se présente pas au concours d’agrégation de philosophie d’août-septembre 1831. Mais est cependant maintenu, pour la deuxième année consécutive [année scolaire 1831-1832] dans le poste de philosophie de Cahors.

LES ÉPREUVES DU CONCOURS D’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE DE 1832.
L’année universitaire 1831-1832 étant achevée, Étienne Vacherot est quasiment obligé de se présenter à Paris au concours d’agrégation de philosophie de septembre 1832.
Les conditions sont à peu près identiques, en ce qui concerne la nature des trois épreuves.
Une première épreuve à l’écrit avec deux compositions, l’une sur « un point de philosophie », l’autre sur « l’histoire de la philosophie ».
Une seconde épreuve à l’oral, celle de « l’argumentation », portant sur des questions d’histoire de la philosophie.
Une troisième épreuve à l’oral, celle de la « leçon ».

LE JURY DU CONCOURS D’AGRÉGATION EN 1832.
Le jury est composé de manière relativement identique à celui de 1831. Victor Cousin étant président, il est assisté en 1832, selon l’ordre de préséance, par Frédéric Cuvier [1773-1838], Inspecteur-général des études depuis le 31 mars 1831 et en poste dans cette fonction jusqu’à son décès survenu le 24 juillet 1838.
Frédéric Cuvier gardera naturellement sa place au jury d’agrégation de philosophie jusqu’en 1837 inclus.

Jean Jacques Séverin de Cardaillac [1766-1845], inspecteur de l’académie de Paris, depuis le 7 octobre 1829 et qui restera en poste jusqu'à son décès survenu le 22 juillet 1845 ; ancien suppléant de Pierre Laromiguière [1756-1837] dans la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris, de 1824 à 1829.
Jean Jacques Séverin de Cardaillac restera d’une manière continue au jury d’agrégation de philosophie jusqu’en 1841 inclus, en occupant la place rendue vacante par le décès de Frédéric Cuvier.

Pierre Laromiguière [1756-1837], professeur à la Faculté des Lettres de Paris, titulaire de la chaire de « Philosophie » depuis le 19 septembre 1809, et qui le restera jusqu’à son décès survenu le 12 août 1837.
Après 1832, Pierre Laromiguière participera encore une fois au jury d’agrégation de philosophie, en 1834.

Théodore Jouffroy [1796-1842], professeur-adjoint de 1830 à 1837 à la Faculté des Lettres de Paris dans la chaire « Histoire de la philosophie », dont Pierre Paul Royer-Collard [1763-1845] est le titulaire du 24 octobre 1810 au 4 septembre 1845, date de son décès.
Théodore Jouffroy, décédé en février 1842, remplacera Victor Cousin comme président du jury d’agrégation de philosophie en 1838, en 1840, en 1841.

RÉSULTATS DU CONCOURS D’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE EN 1832.
Le concours se déroule du 1er au 11 septembre 1832. Huit places étaient mises au concours. Sept concurrents se sont présentés, parmi lesquels Étienne Vacherot.
Seuls trois candidats sont reçus : Adolphe Franck [1809-1893], déjà docteur ès-lettres [Toulouse, 15 mai 1832] ; Jean Antoine Nougarède, déjà professeur de philosophie au collège royal d'Avignon ; Pierre Lafaist [1809-1867], ancien élève de l’École normale [École préparatoire, 1829].

Dans son rapport à Amédée Girod de l’Ain [1781-1847], ministre de l’Instruction publique du 30 avril 1832 au 11 octobre 1832, Victor Cousin précise : « Parmi les autres concurrents, nous avons distingué MM. Morelle et Vacherot ; nous vous prions de bien vouloir les soutenir et les encourager dans une carrière à laquelle ils conviennent ».

Auguste Morelle [1807-1887], ancien élève de l’École normale [1828. École préparatoire], chargé du cours de philosophie au collège royal d’Angers, échoue au concours d’agrégation de philosophie en 1832, en 1833. Sera reçu en 1838. Et nommé professeur de philosophie à Douai [1838-1859].

Quant à Étienne Vacherot, il est maintenu, comme chargé du cours de philosophie au collège royal de Cahors. Puis, des huit concurrents, pour six places offertes, sera le seul candidat reçu à l’agrégation de philosophie en septembre 1833.

1850. CÉLÉBRATION D’ÉTIENNE VACHEROT PAR VICTOR COUSIN.
Ainsi revient-on au point de départ de cette notice, sur l’agrégation bien méritée d’Étienne Vacherot « seul candidat reçu à l’agrégation de philosophie en septembre 1833 ».
Et lorsque Victor Cousin publiera en 1850, dans un volume de ses Oeuvres le texte de son rapport rendant compte du concours d’agrégation de philosophie de 1833, il prendra soin de publier en note ce complément louangeur : « M. Vacherot est devenu docteur ès-lettres ; il a remporté un prix à l’académie des sciences morales et politiques sur l’École d’Alexandrie, et il a fait du mémoire couronné un livre qui place son auteur parmi les têtes pensantes et les meilleurs écrivains philosophiques de notre temps. M. Vacherot est aujourd’hui directeur des études à l'école normale ».

SOURCE.
• 1832. Le texte du rapport de Victor Cousin concernant l’agrégation de philosophie pour l’année 1832, daté du 11 septembre 1832, est publié dans la livraison du dimanche 16 septembre 1832 du Journal officiel de l’instruction publique, volume I, n° 92, pages 383-384.
Il est également reproduit par Victor Cousin lui-même, dans Œuvres de M. Victor Cousin, cinquième série. Instruction publique. Tome II. Nouvelle édition, revue et corrigée.
[Paris : Pagnerre, éditeur. 14 bis rue de Seine. In-8, 478 p., 1850].
Dans un encadré, sur la page de titre : Instruction publique en France sous le Gouvernement de Juillet. Discussions de 1843, 1844, 1845, 1846. Défense de l’Université et de la philosophie.
Numérisé.
https://archive.org/details/oeuvresdemvicto01cousgoog/page/n430/mode/2up

• 1833. Le texte du rapport de Victor Cousin concernant l’agrégation de philosophie pour l’année 1833, daté du 2 septembre 1833, est publié dans la livraison du jeudi 5 septembre 1833 du Journal officiel de l’instruction publique, volume II, page 350, sur une colonne entière.
Il est également reproduit par Victor Cousin lui-même, dans Œuvres de M. Victor Cousin, cinquième série. Instruction publique. Tome II. Nouvelle édition, revue et corrigée.
[Paris : Pagnerre, éditeur. 14 bis rue de Seine. In-8, 478 p., 1850].
Dans un encadré, sur la page de titre : Instruction publique en France sous le Gouvernement de Juillet. Discussions de 1843, 1844, 1845, 1846. Défense de l’Université et de la philosophie.
Numérisé.
https://archive.org/details/oeuvresdemvicto01cousgoog/page/n432/mode/2up

• 1893. Léon Ollé-Laprune, Membre de l’Institut. Maître de conférences à l’École normale supérieure. Étienne Vacherot. 1809-1897.
[Paris : Librairie académique Didier. Perrin et Cie, Libraires-Éditeurs. 35, quai des Grands-Augustins. In-8, VIII-104 p., 1898].
Numérisé.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207307w.image