Calmels, Magloire Alexandre (1789-1848), un ecclésiastique mi-recteur, mi-vicaire général

La Restauration, jusqu’en 1830, favorise largement la carrière de ses prêtres au sein de l’Université royale. Et, après la Révolution de Juillet qui, elle, les met plutôt à l’écart, l’Église, les reprenant en son sein, leur assure à nouveau, en en faisant des vicaires-généraux, d’importantes fonctions d’administration.
Abbé Magloire Alexandre Calmels. Né le 31 mai 1789, à Massals [Tarn] ; mort le 6 janvier 1848. [Écrit aussi parfois Calmelz].
Études au séminaire. Baccalauréat.

1808. PROFESSEUR AU SÉMINAIRE DE MONTPELLIER.
L’abbé Magloire Alexandre Calmels est tout d’abord, pendant cinq ans, régent de latin, et professeur de mathématiques élémentaires au petit Séminaire de Montpellier [Hérault].

Puis, à partir de 1813, professeur de philosophie et de physique au grand Séminaire. Institution cléricale qui assure la formation des prêtres du diocèse, établi dans les locaux du couvent des Récollets.
Il y exerce son enseignement pendant quatre ans.

1817. PRINCIPAL DU COLLÈGE DE CASTELNAUDARY.
Nommé le 24 novembre 1817, principal du collège de Castelnaudary [département de l’Aude ; académie de Montpellier]. Il y est en même temps professeur de philosophie.
Reste en poste jusqu’au 21 novembre 1820, date de sa nomination au collège de Carcassonne.

1820. PRINCIPAL DU COLLÈGE DE CARCASSONNE.
L’abbé Calmels est nommé le 21 novembre 1820, dans la même académie, principal du collège de Carcassonne [département de l’Aude ; académie de Montpellier].
Reste en poste jusqu’au 1er octobre 1821, date de sa nomination comme censeur au collège royal de Marseille.

1821. CENSEUR DU COLLÈGE ROYAL DE MARSEILLE.
L’abbé Calmels est nommé, le 1er octobre 1821, censeur des études au collège royal de Marseille [département des Bouches-du-Rhône ; académie d’Aix], en remplacement de l’abbé Arnaud Denans [1760-1841], censeur du 18 octobre 1816 au 29 septembre 1821, qui vient d’être nommé proviseur au même collège.
C’est, depuis la fin décembre 1802, le sixième censeur du lycée, puis collège de Marseille, poste tenu successivement par Jean François Reydellet [1741-1817] ; Pierre Raynal [1755-1833] ; abbé de Saint-Chamas [1760-1836] ; Charles Marcel Tranchant [1764-1831] ; Arnaud Denans [1760-1841.
Travaille donc auprès de l’abbé Arnaud Denans [1760-1841], nouveau proviseur du collège, du 7 novembre 1821 au 23 septembre1823.
L’abbé Calmels reste en fonctions comme censeur à Marseille, pendant un peu moins d’un an, jusqu’au 22 juillet 1822, date de sa nomination à Rodez. Il est remplacé comme censeur à Marseille, par Paul Louis Lecomte [1796-1857], ancien professeur de quatrième, censeur du 22 juillet 1822 au 27 novembre 1823.

1822. PROVISEUR DU COLLÈGE ROYAL DE RODEZ.
Passant de la fonction de censeur à celle de proviseur, l’abbé Calmels reçoit une promotion, en étant nommé, le 22 juillet 1822, proviseur du collège royal de Rodez [département de l’Aveyron ; académie de Montpellier], en remplacement de l’abbé Girard [c.1752-1822], proviseur de 1812 à juillet 1822, décédé en fonction.

Il est assisté dans ses fonctions par l’abbé Guillaume Baumevielle [1792-NNN], censeur des études du 2 décembre 1821 au 18 octobre 1823 puis par Liabastres [1774-1830], censeur du 18 octobre 1823 au 6 octobre 1824.
L’abbé Calmels reste en poste à Rodez, jusqu’au 30 septembre 1824, date de sa nomination comme recteur de l’académie de Besançon.

1824 RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE BESANÇON.
L’abbé Calmels, chanoine honoraire de Montpellier, est nommé, le 30 septembre 1824, second recteur de l’académie de Besançon, en remplacement de Jean Jacques Ordinaire [1770-1843], premier recteur de l'académie de Besançon, du 24 août 1809 jusqu’en juin 1824, date de sa première mise à la retraite.

Le ressort de l’académie de Besançon s’étend sur les départements du Doubs [Besançon], du Jura [Lons-le-Saulnier] et de la Haute-Saône [Vesoul].

Les deux inspecteurs qui l’assistent sont : Paul Louis Leconte [1796-1857], ancien censeur du collège de Marseille [juin 1822-novembre 1823], nommé inspecteur en novembre 1823, et l’abbé Jean Alexis Perruche [1773-1846], ancien proviseur du collège royal de Besançon, nommé inspecteur le 7 juin 1826.
Paul Louis Leconte restera en poste comme inspecteur jusqu'en octobre 1830, puis sera nommé pour quelques mois inspecteur d'académie à Rennes [octobre-décembre 1830]. Deviendra recteur départemental du Cantal [août 1850-août 1854].
L’abbé Jean Alexis Perruche restera en poste comme inspecteur jusqu’au 20 janvier 1834, date de sa mise à la retraite.

Le secrétaire est F. A. Buignet. Sera ultérieurement professeur de mathématiques au collège royal de Besançon. Examinateur-adjoint pour les sciences à la Faculté.
Auteur d’Éléments d’arithmétique, par F. A. Buignet [Paris : Brunot-Labbé. In-8, II-267 p., 1828].
1830. MISE À LA RETRAITE DE QUELQUES RECTEURS.
Mais à la suite de la Révolution de Juillet 1830, une dizaine de recteurs, dont le trop net attachement aux Bourbons semble être un obstacle au bon accomplissement de leurs fonctions sous le nouveau régime des Orléans, sont mis à la retraite.
Cette mesure touche tout particulièrement des prêtres : l’abbé Magloire Alexandre Calmels [1789-1848], recteur de l’académie de Besançon ; l’abbé Guillaume Antoine Faucon [1769-1851], recteur de l’académie de Rouen ; l’abbé Pierre François Jamet [1762-1845], recteur de l’académie de Caen ; l’abbé Jacques Jourdan [1758-1831], recteur de l’académie de Pau ; l’abbé Jean Charles Mougin [1786-1851], recteur de l’académie de Bourges.

Ainsi l’abbé Calmels est-il placé à la retraite de l’Université par l’arrêté du 9 octobre 1830. Il reçoit une pension de douze cents francs.
Il est remplacé comme recteur de l’académie de Besançon par Eloi Bertaut [1782-1834], qui avait été précédemment écarté du rectorat de Cahors en décembre 1824, et mis d’office à la retraite par l’abbé Frayssinous.
Eloi Bertaut est en poste comme recteur jusqu’au 25 juillet 1834, date de son décès en fonctions.

1833. VICAIRE GÉNÉRAL À ALBI.
Le 2 mars 1833, trois ans après sa mise à la retraite de l’Instruction publique, l’abbé Magloire Alexandre Calmels est nommé vicaire général auprès de François Marie Edouard de Gualy [1786-1842], anciennement évêque de Saint-Flour [Cantal], archevêque d’Albi [Tarn] du 18 mars 1833 au 16 juin 1842, date de son décès en fonction.
Un vicaire général, appelé aussi grand-vicaire, seconde, ou remplace un évêque de diocèse, ou un supérieur général d’un ordre religieux.
C’est fréquemment une étape pour accéder à la position d’évêque.

Magloire Alexandre Calmels est l’un des trois vicaires-généraux d’Albi se partageant différentes missions. Dans l’ordre indiqué par l’Almanach du clergé de France : Magloire Alexandre Calmels, nommé en 1833 ; de Perrin de Brassac, nommé en 1834 ; François Vergne, nommé en 1834, tous ayant obtenu l’agrément royal.

Après le décès de François Marie Édouard de Gualy [1786-1842], survenu le 16 juin 1842, c’est Jean Joseph Marie Eugène de Jerphanion [1796-1864], ancien évêque de Saint-Dié, qui devient archevêque d’Albi, du 15 juillet 1842 jusqu’au 20 novembre 1864. L’abbé Calmels demeure Vicaire général, toujours en même temps que Perrin de Brassac ; et Vergne.

Est également, en tant que vicaire général, vice-président du Bureau d’administration du Séminaire diocésain, composé de l’archevêque, comme président ; de l’abbé Calmels, comme vice-président ; de Barthélemy Joachim Aimé Boularan, supérieur du séminaire ; de Jean Baptiste Germain Laurens, trésorier ; de Seignan, économe ; de Berbié, secrétaire.

1836. NOMMÉ ÉVÊQUE DE SAINT-FLOUR, MAIS REFUSE.
Jean Pierre Marie Cadalen [1788-1836], désigné évêque de Saint-Flour en 1833, décède le 17 avril 1836. L’abbé Magloire Alexandre Calmels est nommé pour le remplacer. Mais ce dernier refuse cette nomination, en prétextant des raisons de santé.
C’est finalement Frédéric-Gabriel-Marie-François de Marguerye [1802-1876], ancien vicaire général de Soissons, qui est nommé à Saint-Flour le 2 octobre 1837.

1842. LA PERSPECTIVE SANS SUITE DE L’ÉVÊCHÉ DE METZ.
Le 23 juillet 1842, Jacques François Besson [1756-1842], évêque de Metz depuis février 1824, décède en fonction.

La correspondance d’Antonio Garibaldi [1797-1853], alors à la tête de la légation pontificale en France, correspondance adressée à Mgr. Césaire Mathieu [1796-1875], archevêque de Besançon, montre combien le représentant du Pape s’intéresse à la nomination de l’abbé Magloire Alexandre Calmels à l’évêché de Metz.

Le 31 juillet 1842, Antonio Garibaldi écrit à son ami Mgr. Mathieu : « Je viens d’apprendre que vous allez à Metz pour les obsèques de Mgr. Besson qui doivent se faire le 2 août. Désirant vous communiquer au plus tôt une idée qui m’est venue pour le futur évêque de Metz […] ce serait de faire arriver à Metz M. Calmels, vicaire général d’Albi. Vous connaissez cet ecclésiastique. […] On m’a dit d’ailleurs que maintenant M. Calmels accepterait un évêché. La bonne opinion que j’avais sur lui, spécialement après ce que vous m’en aviez dit dans le temps, s’est maintenant beaucoup augmentée d’après ce que m’en a dit Mgr. l’évêque de Nevers [Paul Naudo] qui le connaît personnellement, qui l’a vu de près assez longtemps, lorsqu’il était dans l’Université, qui l’a entendu, avec une pleine satisfaction, prêcher plusieurs fois […] ».
L’ancienne position de l’abbé Calmels dans l’Université, sa connaissance de l’allemand sont autant d’atouts, pour un siège à Metz.
Citant Paul Naudo [1794-1848], tout récent archevêque d’Avignon, Antonio Garibaldi rapporte : « Il l’approuve [cette nomination] au point qu’il dit, qu’à son avis, on ne pourrait pas faire pour Metz une nomination plus adaptée et qu’il croit même qu’il n’existe pas en France d’ecclésiastique qui irait aussi bien à Metz que M. Calmels ».

Mais, malgré tous ces avis favorables, l’abbé Magloire Alexandre Calmels, qui a posé un dossier de candidature pour l’épiscopat, ne sera finalement pas nommé évêque à Metz, et restera vicaire-général d’Albi.
C’est Paul Dupont des Loges [1804-1886], anciennement vicaire général d’Orléans, qui sera nommé évêque de Metz, en remplacement de Jacques François Besson. Paul Dupont des Loges est nommé le 13 septembre 1842, confirmé par le Pape le 27 janvier 1843, sacré à Paris, le 5 mai 1843.

DÉCORATION.
Légion d’honneur. Nommé chevalier de l’ordre royal de la Légion d’honneur, le 1er mai 1838.

SOURCE.
Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique.
[Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006].
Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits de rapports d'inspection.

La notice correspondant à Magloire Alexandre Calmels est numérisée :
https://www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_2006_ant_12_2_4269

Paul Poupard. Correspondance inédite entre Mgr Garibaldi, internonce à Paris et Mgr Mathieu, archevêque de Besançon. Contribution à l’histoire de l’administration ecclésiastique sous la monarchie de Juillet.
[Paris : De Boccard, 1961. In-8, 426 p., 1961].

SITOLOGIE.
Légion d’honneur. Site Léonore.
Le dossier concernant Magloire Alexandre Calmels est accessible :
www2.culture.gouv.fr/LH/LH032/PG/FRDAFAN83_OL0410064v001.htm