Renaud, Pierre (1748-1829), inspecteur de l’académie de Dijon

Mathématicien de formation, Pierre Renaud fait partie de la quarantaine des premiers inspecteurs d'académie, nommés à chaque fois par deux, en 1808, comme collaborateurs des recteurs d'académie, nouvellement créés.Sa carrière suit celle de Pierre Jacotot [1756-1821], professeur, proviseur et recteur de l'académie de Dijon.Pierre Renaud [1748-1829]. Né le 23 juillet 1748, à Dijon [Bourgogne] ; mort le 10 avril 1829, à Dijon [Côte d'Or].
 
Études au collège de Dijon, où il a comme professeur de mathématiques l'abbé  Henri Jurin [orthographié également Jurain], ancien professeur de mathématiques à Reims.

1773. PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES AU COLLÈGE DE DIJON.

Pierre Renaud d'abord suppléant, succède à l'abbé Jurin, comme professeur de mathématiques au collège de Dijon.
Il reste en poste  jusqu'à la fermeture du collège, supprimé à la suite de la Révolution française.

1778. MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE DIJON.

Le 16 juillet 1778, Pierre Renaud est élu membre résidant de l'Académie des Sciences, arts et belles-lettres de Dijon.
Il y communique un Mémoire sur la forme que l'on peut donner aux ondes pour élever des poids le long d'une courbe quelconque.

1795. PROFESSEUR À L'ÉCOLE CENTRALE DE LA CÔTE-D'OR.

Le 22 mai 1795, Pierre Renaud est nommé professeur de mathématiques à l'École centrale de la Côte-d'Or, établie à Dijon, chef-lieu du département.
 
On sait que les Écoles centrales ont été créées par le décret du 25 février 1795, modifié ensuite par le titre II de la loi Daunou du 25 octobre 1795 [3 brumaire an IV].

Elles sont au nombre d'une soixantaine en 1797, pour atteindre [ramenés dans les limites territoriales de la Révolution] quatre-vingt cinq villes en 1802.

L'enseignement, dans les École centrales, est divisé en trois sections ; la première s'adressant à des élèves de douze ans [dessin, histoire naturelle, langues anciennes] ; la seconde s'adressant à des élèves de quatorze ans [mathématiques, physique, chimie] ; la troisième  s'adressant à des élèves de seize ans [grammaire générale, belles-lettres,  histoire, législation]. Ainsi, Pierre Renaud, comme professeur de mathématiques, enseigne-t'il à des élèves de 14-16 ans.

Il a pour collègues Pierre Jacotot [1756-1821] pour la physique ; Jacques Nicolas Vallot [1771-1860], médecin, pour l'histoire naturelle.

Il reste en fonction un peu plus de cinq ans, tout le temps de fonctionnement des Écoles centrales, jusqu'à leur fermeture imposée par la création des lycées, créés par la loi générale sur l'Instruction publique du 1er mai 1802 [11 floréal an X] .

1803. CENSEUR DES ÉTUDES AU LYCÉE DE DIJON.

C'est un arrêté du 6 mai 1803 [16 floréal an XI] qui annonce la création d'un lycée à Dijon.

À partir du 20 mai 1803, jusqu'au 23 mai 1809, Pierre Renaud est censeur des études au lycée de Dijon, installé d'abord dans les locaux de l'ancien collège Godran, puis dans la rue Saint-Philibert, qui devient rue du Lycée [aujourd'hui rue Condorcet].

Il est censeur auprès de Pierre Jacotot [1756-1821], qui y est Proviseur.
Il y reste six ans jusqu'à la création des rectorats, au moment de la mise en place des académies, par le décret impérial du 17 mars 1808.

1808. LA CRÉATION DES RECTORATS.

En application de la loi du 10 mai 1806 organisant l'Université impériale, les académies sont crées par le décret impérial du 17 mars 1808. L'Université est composée d'autant d'académies qu'il y a de Cours d'Appel. En même temps sont nommés les recteurs : Le recteur a sous sa dépendance les fonctions d’administration et d’enseignement. Il contrôle la gestion financière des établissements ; il veille à la moralité et à la discipline. Avec l’aide de deux inspecteurs d’Académie, il préside le conseil d’Université.

Une première vague de nominations est effectuée, par le décret du 10 mars 1809,  qui nomme une dizaine de recteurs : André Alexandre d’Eymar, pour l’académie d’Aix ; Clément Joseph Duquesnoy, pour l’académie de Metz ; l’abbé Dominique Eliçagaray, pour l’académie de Pau ; Pierre Jacotot, pour l’académie de Dijon ; Jacques Benoît Pal, pour l’académie de Grenoble ;  Pierre Chaudru de Raynal, pour l’académie de Bourges ; Jean Luc Ferry de Saint Constant [alias Giovani Ferri], pour l’académie d’Angers ; Vacher de Tournemine, pour l’académie de Clermont ; etc.

Louis de Fontanes, Grand-Maître de l’Université, procède le 24 août 1809 à une seconde vague de nominations, portant sur quinze recteurs, et désignant Pierre Robert Alexandre, pour l’académie de Caen ; l'abbé Éloy Bellissens, pour l’académie de Poitiers ; Louis Nompère de Champagny, pour l’académie de Lyon ; l'abbé Edmé Georges de Champeaux, pour l’académie d’Orléans ; Charles Louis Dumas, pour l’académie de Montpellier ; Louis Urbain de Maussion, pour l’académie d’Amiens ; Jean Jacques Ordinaire, pour l’académie de Besançon ; Nicolas Rémy Paulin, pour l’académie de Cahors ; Paul Victor de Sèze, pour l’académie de Bordeaux ; André Taranget, pour l’académie de Douai ; l'abbé Pierre Tédenat, pour l’académie de Nîmes ; etc.

D'autres nominations s'échelonneront encore sur quelques mois.

1808. LE RECTORAT DE DIJON.
L'arrondissement de cette académie, créée en 1808, s'étend sur les départements suivants : Côte-d'Or ; Haute-Marne ; Saône-et-Loire.
Le chef-lieu est situé à Dijon, département de la côte-d’Or.
Le premier recteur est Pierre Jacotot [1756-1821], en même temps proviseur du lycée de Dijon, nommé, avec dix autres recteurs, par le décret du 10 mars 1809.

Le recteur, comme le prévoient les textes, est assisté par deux inspecteurs. Ceux-ci sont, pour l'académie de Dijon : Pierre Renaud et Brun, ex-oratorien et ancien proviseur du lycée de Liège [alors sous la domination française].
Le secrétaire est Clément du Metz.

1808-1829. INSPECTEUR À L’ACADÉMIE DE DIJON.
Pierre Renaud, censeur des études au lycée de Dijon, auprès de Pierre Jacotot, proviseur du lycée de Dijon, le suit à l’académie de Dijon. Il y est inspecteur d’académie, en même temps que Brun, ancien proviseur du collège de Liège.

Pierre Renaud est maintenu comme inspecteur, quand Pierre Jacotot, après le 2 septembre 1815, est remplacé, pour des raisons politiques, par Nicolas Berthot, ou Berthod, ou encore Berthaut [1776-1850], aux convictions royalistes affirmées, professeur de mathématique appliquées à la Faculté des Sciences de Dijon [1809-1815], nommé recteur de l’académie de Dijon.

Il restera en poste jusqu’à son décès en fonction le 10 avril 1829. Pierre Renaud est alors remplacé par Louis Camaret [1795-1860], ancien proviseur du collège royal de Reims [1827-1828], futur proviseur du collège royal de La Roche-sur-Yon [septembre 1838-septembre 1839], futur recteur de l'académie de Douai [1842-1846 et 1849-1852].