Bataillé, abbé Charles François Jean (1792-1868), recteur de l’académie départementale des Vosges

Aumônier, puis professeur de philosophie [Nancy ; Strasbourg], Charles François Jean Bataillé, après son doctorat [1834] est nommé professeur à la Faculté des Lettres de Strasbourg, puis culmine sa carrière en devenant recteur à Épinal [1850].

Charles François Jean [Marie] Bataillé. Né le 26 août 1792, à Bains [Vosges] ; mort le 5 décembre 1868, à Bains.

  1. BATAILLÉ CONTRE LAMENNAIS.
    Lamenais publie en 1817 le premier tome de son Essai sur l’Indifférence en matière de religion [Paris : Tournachon-Molin et H. Seguin].

L’ouvrage provoque dès sa publication une importante polémique. Charles François Jean Bataillé participe à la campagne déclenchée contre cet ouvrage, en écrivant :
Lettre à Monsieur de La Mennais, contre sa méthode de philosophie [28 juin 1821] ; par M. l’abbé Bataillé.
[À Paris : Librairie monarchique de N. Pichard. Quai Conti, n° 5. In-8, 30 p., 1821]. 

Résumé des deux écrits contre la « Défense de l’Essai sur l’Indifférence », par l’abbé Bataillé.
[À Paris : Librairie monarchique de N. Pichard. Quai Conti, n° 5.  In-8, 31 p., 1821]

  1. PHILOSOPHIE DE DESCARTES.
    La Philosophie de Descartes justifiée de l’accusation de scepticisme, par l’abbé Bataillé.
    [À Paris : Librairie monarchique de N. Pichard. Quai Conti, n° 5. In-8, 44 p., 1821].
  2. AUMÔNIER AU COLLÈGE DE NANCY.
    Au 15 janvier 1822, aumônier au collège royal de Nancy [département de la Meurthe], nommé en succession de l’abbé Chaput.
    Occupe cette fonction quelques mois, jusqu’au 15 novembre 1822.
    À la suite de quoi est nommé suppléant de philosophie au même collège.
  3. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE DE NANCY.
    Le 16 novembre 1822, Charles François Jean Bataillé est nommé suppléant de philosophie au collège royal de Nancy, et au bout d’un an, au 18 octobre 1823, professeur titulaire de la chaire en remplacement de l’abbé Jacques Alexis Jacquemin [1750-1832], premier titulaire en 1809-1810 de cet enseignement au lycée impérial de Nancy, futur évêque de Saint-Dié.
    Tout en gardant sa fonction d’aumônier, Charles François Jean Bataillé reste en poste comme professeur de philosophie au collège royal de Nancy jusqu’au 28 octobre 1825, date de sa nomination au collège de Strasbourg.
    Est remplacé à Nancy par Jean Saphary [1796-1865] qui vient d’être reçu second, sur quatre, à la première agrégation de philosophie [28 octobre 1825].
  4. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE DE STRASBOURG.
    Au 28 octobre 1825, Charles François Jean Bataillé est nommé professeur de philosophie au collège royal de Strasbourg [département du Bas-Rhin ; académie de Strasbourg], en remplacement de l’abbé Jean Baptiste Boegert [1793-1831], en poste de 1824 à 1825, nommé principal du collège de Colmar [Haut-Rhin].
    Reste en poste pendant près de vingt-cinq ans jusqu’au 1er juillet 1850, date de sa nomination comme recteur de l’académie départementale des Vosges.
  5. DOCTORAT ÈS-LETTRES.
    Docteur ès-lettres [Strasbourg, 1834], avec une thèse latine : °De diversa virtute qua tum veteres recentioribus, tum veretibus recentiores in historicis operibus antecellant aut cedunt.
    Litteraria commentation quam ad doctoris gradum rite obtinendum, Facultati humanorium litterarum in academia Argentoratensi obtulit et publice defendet C. F. J. M. Bataille, in Facultate humaniorum litterarum jam licentiatus, et in collegio regio Argetoratensi, philosophiae professor
    [Argentorati : typis G. Silbermann, place Saint-Thomas, n° 3. In-4, 23 p., 1833].
    La thèse n’est pas dédiée.

Face à la première page du texte de la thèse, est portée la mention : 
Président de la thèse. / M. C. Cuvier, /Professeur d’histoire à la Faculté des Lettres. / 
Statut universitaire du 9 avril 1825. / article 41 /
Pour chaque thèse, le doyen désigne un Président parmi les Professeurs devant qui elle devra être soutenue. Ce Président examine la thèse en manuscrit ; il la signe et il est garant des principes et des opinions que la Thèse contient, sous le rapport de la religion, de l’ordre public et des mœurs.
• Bibliothèque de l’École normale supérieure, Ulm salle 4 [Cote : Thèse 127].

La thèse, en français [14 août 1834], a pour titre : Des principes fondamentaux de la moralité.
[Strasbourg : impr. de G. Silbermann. In-4, 44 p., 1834].

  1. PROFESSEUR SUPPLÉANT DE PHILOSOPHIE À LA FACULTÉ DES LETTRES.
    En 1841, pour quelques mois, est à la Faculté des Lettres de Strasbourg, professeur suppléant de Louis Bautain [1796-1867], professeur de Philosophie et doyen de la Faculté des Lettres de Strasbourg [1838-1849], contraint par l’Inspection générale de l’Instruction publique de suspendre son cours à la Faculté. 
    Plusieurs enseignants seront suppléants dans cette chaire de Philosophie : Laurent Delcasso [1797-1887], de 1830 à 1835 ; l’abbé Charles François Jean Bataillé [1792-1868], en 1841 ; Giuseppe Ferrari [1811-1876], en 1841-1842. 
  2. RECTEUR DE L’ACADÉMIE DES VOSGES.
    Charles François Jean Bataillé est nommé le 10 août 1850, recteur de l’académie départementale des Vosges [chef-lieu académique : Épinal].
    Contrairement à un certain nombre de recteurs touchés au bout de deux ans par une mobilité, reste en fonction jusqu’au 24 août 1854. C’est la date à partir de laquelle
    il est admis à la retraite.
    Le secrétaire est Charles Étienne Halluitte [1792-1888], futur secrétaire de l’académie de Strasbourg, puis de Poitiers
  3. NOUVELLE LÉGISLATION POUR LES ACADÉMIES.
    La loi organique du 15 mars 1850, inspirée par Alfred de Falloux [1811-1886], et mise en oeuvre par le ministre de l’Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851] Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], modifie profondément la fonctionnement universitaire : les académies, jusqu’alors regroupement de départements, voient leur ressort restreint. Conçues pour un encadrement plus étroit du personnel enseignant, elles deviennent strictement départementales et de « petits recteurs », aux attributions réduites, sont nommés.
    L’article 7 de la loi stipulant qu’il est établi une académie par département, quatre-vingt sept académies sont créées [dont celle d’Alger]. Quatre-vingt-sept postes sont à pourvoir, dont beaucoup seront occupés par d’anciens inspecteurs d’académie.
  4. ÉPINAL : CHEF-LIEU ACADÉMIQUE DES VOSGES.
    Ainsi en 1850, le ressort de l’académie de Nancy éclate sur quatre départements : la Meurthe [chef-lieu : Nancy] ; la Meuse [chef-lieu : Bar-le-Duc] ; les Vosges [chef-lieu : Épinal] ; la Moselle [chef-lieu : Metz], avec pour chaque département un recteur.

Charles François Jean Bataillé est nommé, par décret du 10 août 1850, recteur de l’académie des Vosges, établie à Épinal. Restera en poste jusqu’au 22 août 1854.
Joseph Benjamin Caresme [1802-1873], déjà recteur de l’académie de Nancy [août 1846-10 août 1850] est nommé, par décret du 10 août 1850, recteur de l’académie départementale de la Meurthe, établie à Nancy. Restera en poste jusqu’en 1851.
Charles Joseph Hubert [1790-1864], inspecteur d’académie à Douai [septembre 1848-août 1850] est nommé, par décret du 10 août 1850, recteur de l’académie départementale de la Meuse, établie à Bar-le-Duc. Restera en poste jusqu’au 11 septembre 1852.
Nicolas Jules Percin [1804-1882], inspecteur d’académie à Nancy [janvier-août 1850] est nommé, par décret du 10 août 1850, recteur de l’académie départementale de la Moselle, établie à Metz. Restera en poste jusqu’au 2 septembre 1853.

  1. ADMIS À LA RETRAITE.
    Charles François Jean Bataillé est admis à faire valoir ses droits à la retraite [22 août 1854].

SOURCE.
• https://data.bnf.fr/de/10299526/charles_francois_jean_bataille/
• Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006]. Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits de rapports d’inspection