Caron, Abbé Jean Jacques (1760-1849), membre du jury d’agrégation de philosophie en 1825

Fait partie des cinq membres du premier jury d’agrégation de philosophie, reconstitué en 1825, pour renouer avec la tradition des agrégations qui prévalait avant la Révolution française.

Abbé Jean Jacques Caron [1760-1849] : Né le 28 décembre 1760 à Nullemont [Normandie. Ultérieurement Seine-Inférieure, aujourd’hui département de Seine-Maritime] ; mort le 2 janvier 1849, à Versailles [Seine-et-Oise].

Études au collège d’Aumale [Seine-Inférieure].

Maître d’études, puis professeur dans un pensionnat parisien, annexé au collège Duplessis établi rue Saint-Jacques.

Se rend à Versailles vers 1785.
Y est précepteur [1785-1789] dans une famille proche de la Cour.

1803
PROFESSEUR À L’ÉCOLE CENTRALE DE SEINE-ET-OISE
L’abbé Jean Jacques Caron est tardivement nommé professeur de Mathématiques à l’École centrale du département de Seine-et-Oise [Versailles] en janvier 1803, en remplacement de Pierre Denis Thuillier [1730-NNN], premier titulaire du poste, ancien professeur de mathématiques des pages du Roi.
Compte-tenu de la structure de l’enseignement des Écoles centrales l’abbé Jean Jacques Caron fait partie des enseignants de la seconde section ouverte aux élèves ayant de quatorze à seize ans et recevant sur deux ans un enseignement de Mathématiques, assuré par l’abbé Jean Jacques Caron [1760-1849] et de Physique expérimentale et Chimie, assuré par Antoine Joseph Dellard [1759-NNN].
L’abbé Jean Jacques Caron reste officiellement en poste jusqu’au 15 décembre 1806.

Selon les termes de l’Annuaire du département de Seine-et-Oise de 1802, Jean Jacques Caron assure son enseignement des mathématiques, les lundis, mercredis, vendredis, à midi.

Au moment de sa prise de fonction, l’abbé Jean Jacques Caron, prononce, selon l’usage, un discours.
Ce dernier est édité : Instruction publique. École centrale de Seine-et-Oise. Discours prononcé à la rentrée des classes de l’École centrale, le 1er brumaire an XII [24 octobre 1803], par le citoyen Caron.
[Versailles : Impr. de Dufaure. In-8, 19 p., s.d. [1803].

L’École centrale de Seine-et-Oise, établie à Versailles fonctionne du 1er messidor an IV [19 juin 1796], jusqu’au 1er brumaire an XIII [23 octobre 1804]. Et sans doute même un peu au delà, jusqu’à l’ouveture effective du lycée en mai 1807.

1804
PROFESSEUR DE MATHÉMATIQUES AU LYCÉE DE VERSAILLES
Après la suppression définitive de l’École centrale, fixée au 1er brumaire an XIII [23 octobre 1804], l’abbé Jean Jacques Caron est nommé professeur de mathématiques puis professeur de physique au lycée de Versailles, lycée créé par un arrêté du 27 septembre 1803, mais dont l’ouverture effective eût lieu seulement le 1er mai 1807.

La nomination de l’abbé Jean Jacques Caron est effective à dater du 15 décembre 1806.
Dans un premier temps, du 15 décembre 1806 au 11 janvier 1808, Jean Jacques Caron est professeur de mathématiques dans la 3ème et 4 ème classe ; puis passe au niveau supérieur, en étant professeur dans la 1ère et 2ème classe, du 11 janvier 1808 au 27 novembre 1810.
En 1810 le enseignements se répartissent de la classe la plus petite [5ème et 6ème classe] à la classe la plus élevée [ 1ère et 2ème classe] de la manière suivante : Antoine Joseph Dellard [1759-NNN] ; Debains ; Jean Jacques Caron [1760-1849].

Une fois nommé professeur de mathématiques Jean Jacques Caron reste en poste jusqu’au 27 novembre 1810. Il est remplacé en 1810 par Antoine Nicolas Duchesne [1747-1827], antérieurement professeur d’Histoire naturelle à l’École Centrale de Seine-et-Oise [Versailles], puis premier censeur des études au lycée de Versailles, du 24 septembre 1803 à 1810.

1809
PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU LYCÉE DE VERSAILLES
C’est seulement le règlement du 19 septembre 1809 qui introduit les cours de philosophie dans les lycées, mesure prise sous l’impulsion de Pierre Laromiguière [1756-1837] et qui vise à rétablir les formes pédagogiques de l’Ancien régime.

Le 27 novembre 1810, Jean Jacques Caron change d’affectation en étant nommé professeur de philosophie au lycée impérial de Versailles, tout en continuant pendant quelques mois à assurer les cours de sciences.

Il reste titulaire du poste de philosophie jusqu’au 1er octobre 1830, le lycée de Versailles étant devenu en 1814, collège royal.
Mais à partir du 6 décembre 1827, se fait suppléé par Adolphe Garnier [1801-1864], qui vient d’être reçu à la première agrégation de philosophie [l’abbé Jean Jacques Caron y figurant comme membre du jury].
Après le 1er octobre 1830, Adolphe Garnier est nommé comme titulaire. Sera lui-même ultérieurement suppléé par Joseph Danton [1814-1869].

En 1823, Jean Jacques Caron prononce le discours de distribution des prix :
Discours prononcé à la distribution des prix du Collège royal de Versailles, le 19 août 1823, par M. l’abbé Caron.
[Versailles : impr. de Dufaure. In-8, 15 p., (s. d.) 1823].

1825
RÉTABLISSEMENT DU CONCOURS D’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE
Quatre ans après les premières agrégations de lettres, de grammaire et de sciences [1821], se déroule en 1825, pour la première fois, une agrégation de philosophie. Ainsi, dans le domaine des lettres, se reconstitue pour les agrégations, le système ternaire de l’Ancien régime.
En effet, de 1766 à 1790 inclus, il y a dans l’Université de Paris, une agrégation de grammaire, dite de troisième ordre ; une agrégation de belles-lettres, dite de second ordre ; et une agrégation de philosophie , dite de premier ordre.

Dans l’esprit de cette < restauration > des anciens concours, l’agrégation de philosophie se déroule en 1825. Pas de session 1826 ; une session a lieu en 1827 ; pas de session en 1828 ni en 1829.
À partir de 1830, à l’initiative du philosophe Victor Cousin [1792-1867], mais dans un esprit différent de prééminence de l’État, et non plus de l’Église, le concours d’agrégation de philosophie se déroule régulièrement chaque année [sauf de 1852 à son rétablissement en 1863].

1825
CARON, MEMBRE DU PREMIER JURY D’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE
L’abbé Jean Marie Burnier-Fontanel [1763-1827], chanoine honoraire de Notre-Dame de Paris, promoteur général du diocèse de Paris, doyen de la Faculté de Théologie de Paris [depuis 1811] et professeur de Dogme préside le premier concours d’agrégation de philosophie en septembre 1825.
Avec comme membres du jury, Augustin Létendard [ou l’Étendard], inspecteur de l’académie de Paris, de mars 1819 à 1833, ancien professeur en classe de quatrième au lycée Napoléon [Henri-IV], de latin et de grec en classe de rhétorique au collège Charlemagne ; l’abbé Jean Jacques Caron [1760-1849] professeur de philosophie au collège royal de Versailles, depuis 1810 ; Pierre Laromiguière [1756-1837] professeur titulaire de la chaire de < Philosophie > à la Faculté des Lettres de Paris depuis le 19 septembre 1809, et son suppléant Jean Jacques Séverin de Cardaillac [1766-1845].

Sont reçus à la première agrégation de Philosophie, à Paris, le 28 octobre 1825, dans l’ordre de classement, sur huit candidats, les quatre concurrents suivants :
Alexandre Gibon [1798-1871] ; Jean Saphary [1796-1865] ; Adolphe Félix Gatien-Arnoult [1800-1886] ; André François Cassin [1795-1853].

APRÈS 1830
AUTRES EMPLOIS
Membre de la Commission de surveillance près l’École primaire de Versailles.

Membre de la Commission d’examen des instituteurs aspirants aux brevets de capacité.

1834
SOCIÉTÉ DES SCIENCES MORALES DES LETTRES ET DES ARTS DE SEINE-ET-OISE
L’abbé Jean Jacques Caron est, le 5 décembre 1834, un des vingt-sept membres fondateurs de la Société des Sciences morales de Seine-et-Oise.
Il en est, en 1837, le troisième président, après Auguste François Théry [1796-1878], proviseur du collège royal de Versailles, nommé le 12 décembre 1834 ; l’abbé Hervé Bouchitté [1818-1872], président en 1836, professeur d’histoire au collège royal de Versailles.

Parmi les membres fondateurs : Jean Baptiste Marie Baudry de Balzac [1796-1848] ; Antoine Félix Boisselier [1790-1857] ; Hervé Bouchitté [1818-1872] ; abbé Jean Jacques Caron [1760-1849] ; Joseph Adrien Le Roi [1797-1873] ; Pierre Gaspard Fournier de Vanson [1797-1864] ; Joseph Alexis Lefaivre [1798-1881] ; Eugène de Boucheman [1798-1878] ; Louis Auguste Montalant-Bougleux [1794-1873]; Marie Édouard Magnien [1795-1864] ; Louis Auguste Noble [1781-1853] ; Auguste François Théry [1796-1878] ; Louis Sandras [1795-1876] ; Pierre Louis Seignette [1807-1884].

Jean Jacques Caron donne plus d’une vingtaine de communications auprès de la Société.

PRIX DE VERTU ANNUEL
Au sein de la Société, l’abbé Jean Jacques Caron crée un Prix de vertu qui porte son nom, décerné annuellement.
Ce prix, dans l’esprit de l’abbé Caron, « étant réservé à une personne de la classe ouvrière ou domestique pour acte de dévouement et pour sa persévérance dans une conduite louable ».

En 1815, attaché au service du Trianon, en tant que chapelain

Chanoine honoraire de la cathédrale de Versailles.

MEMBRE DE SOCIÉTÉS SAVANTES
Société d’Agriculture de Seine-et-Oise. Secrétaire perpétuel de 1805 à 1820.

Société des sciences naturelles. 1832.

Société des Sciences morales. 1834.

Société d’Horticulture. 1840. Fondateur et président.

DÉCORATION
Officier de l’Université.
Légion d’honneur [29 avril 1839].