| Bibliophilie | Page d'accueil. Home page | Adhésion

Paul Dupont, Chronologie de l'histoire de l'imprimerie, 1853

Tableau chronologique des principaux faits qui se rattachent à l'histoire de l'imprimerie depuis son origine jusqu'à nos jours.

NOTE : Nous avons ajouté quelques remarques ou commentaires entres crochets [...].

XVe | XVIe | XVIIe | XVIIIe | XIXe siècle (jusqu'en 1850).

1801. La seconde exposition des produits de l'industrie a lieu à Paris sur l'esplanade des Invalides. - Pierre Didot y obtient une médaille d'or pour ses belles éditions imprimées au Louvre, où le gouvernement, voulant honorer la typographie en sa personne, l'avait autorisé à établir ses presses.

1804. Mort de François-Ambroise Didot, un des typographes les plus renommés du XVIIIe siècle. C'est lui qui introduisit en France l'usage du papier vélin (1780), déjà connu en Angleterre, et qui propagea le système des points typographiques.

1805. Le pape Pie VII, pendant son séjour à Paris, où il était venu pour sacrer Napoléon, va visiter l'imprimerie impériale. Marcel, directeur de cet établissement, fait imprimer sous les yeux du souverain pontife l'Oraison dominicale en cent cinquante langues différentes.

1806. Periaux, imprimeur à Rouen et membre de l'académie de cette ville, présente à cette compagnie les essais d'un procédé ingénieux pour exécuter avec des caractères mobiles les cartes géographiques. Il publie la même année le Recueil du Bulletin des armées françaises en Allemagne et en Italie pendant la guerre de huit semaines, accompagné d'une carte du théâtre de la guerre, exécutée avec des caractères mobiles; et l'année suivante une Carte du département de la Seine-Inférieure, exécutée par le même procédé.

1806. Le jury de l'exposition, qui a lieu cette année dans la cour du Louvre, déclare l'édition de Racine, imprimée par Pierre Didot avec les caractères gravés par Firmin Didot, le plus beau monument typographique de tous les pays et de tous les âges. Les deux frères reçoivent une médaille d'or.
Le célèbre Bodoni, imprimeur à Parme, ville qui faisait alors partie du royaume d'Italie, obtient aussi une médaille d'or.

1808. Mort de Hugues Barbou, dernier imprimeur de ce nom à Paris, où ses grands oncles s'étaient établis au commencement du XVIIIe siècle.
- La famille Barbou est aujourd'hui la plus ancienne qui exerce l'imprimerie en France. Dès 1539, Jean Barbou était imprimeur à Lyon, il alla plus tard à Limoges où ses descendants suivent encore la même profession.
- Auguste Delalain, libraire à Paris, succède comme imprimeur à Hugues Barbou, dont les héritiers lui cèdent l'établissement.

1809. G.-A. Crapelet, à l'âge de vingt ans, succède à son père, Charles Crapelet, imprimeur connu honorablement pour son savoir et ses travaux typographiques, et se place lui-même an rang des imprimeurs les plus distingués de Paris.

1810 (5 février). Un décret impérial réorganise en France l'imprimerie et la librairie qui, depuis 1791, étaient restées sans réglementation. Les imprimeurs et les libraires doivent être brevetés, et le nombre des imprimeurs de Paris est fixé d'abord à soixante, puis à quatre-vingts.

1814. Le comte de Lasteyrie, après avoir étudié en Allemagne les procédés de Senefelder, propage la lithographie en France. M. Engelmann, de Mulhouse, vient établir ses ateliers lithographiques à Paris en 1816, et depuis lors les progrès du nouvel art vont toujours croissant.
- Deux mécaniciens allemands, Koenig et Bauer, son élève, inventent à Londres une machine à imprimer qui consiste principalement en deux cylindres de bois, et distribue en même temps l'encre sur les caractères au moyen de rouleaux composés d'une matière élastique. Cette machine, construite aux frais de T. Bensley, imprimeur, et de M. Taylor, éditeur du Times, est employée pour la première fois à l'impression de ce journal.

1815. M. Didot Saint-Léger, fils de Pierre-François, invente la machine à fabriquer le papier sans fin.
- M. Plassan, homme de lettres et fils d'un imprimeur, allié aux familles Saugrain et Didot, est reçu imprimeur à Paris. En 1838, il adressa à M. de Montalivet, alors ministre de l'intérieur, un Mémoire sur l'imprimerie et la librairie, in-4°.

1818. Iles TAITI (Océanie). Le roi Pomaré favorise l'établissement d'une imprimerie formée par des missionnaires anglais.

1819. M. Gannal, à Paris, si connu par son procédé d'embaumement, invente les rouleaux gélatineux qui ont remplacé dans toutes les imprimeries les rouleaux de peau.
- M. Henri Didot, imprimeur et fondeur, fils de Pierre-François Didot, invente le moule polyamatype, pour lequel il obtient la médaille d'or à l'exposition de cette année.
- (1er janvier). - MM. Ambroise-Firmin Didot et Hyacinthe-Firmin Didot deviennent associés de leur père, Firmin Didot, pour la fonderie de caractères, l'imprimerie, la librairie et la papeterie. Ils soutiennent dignement la réputation de leur maison. Parmi les grandes et belles éditions sorties de leurs presses nous citerons la Bibliothèque des auteurs grecs, avec la traduction latine en regard; la Bibliothèque des auteurs français (grand in-8°) ; le Dictionnaire de Ducange (6 volumes in-4°); celui de l'Académie; les Ruines de Pompeï; l'Expédition en Morée; le Voyage dans l'Arabie Pétrée; la Description de l'Asie mineure, etc. MM . Didot frères obtiennent des médailles d'or aux expositions de 1819, 1823, 1827, 1834 et 1839. M. Ambroise-Firmin Didot étant nommé membre du jury d'exposition, ils n'exposent rien en 1844.

1820. On importe d'Angleterre la presse en fer dite Stanhope.
- Thompson, graveur anglais établi à Paris, se distingue dans la gravure sur bois de vignettes et de fleurons appliquée à la typographie, genre d'ornementation qui se pratiquait depuis quelque temps en Angleterre et qu'on avait négligé en France où il s'emploie aujourd'hui avec tant de succès.

1820. La Société des Bibliophiles français se forme à Paris, à l'instar du Roxburgh Club, fondé à Londres en 1812.

1820-1831. GRÈCE. Des presses sont établies à Chios, à Cydonie, à Missolonghi, et détruites pendant la lutte des Hellènes contre les Turcs. - D'autres imprimeries s'établissent successivement à Hydra, à Nauplie, et enfin une imprimerie royale est fondée à Athènes. - Les unes et les autres sont dues à l'entremise de MM. Didot, promoteurs de la typographie en Grèce [Une rue porte le nom de Didot à Athènes].

1822. Pinard, habile imprimeur de Bordeaux vient s'établir à Paris. - Son édition du Temple de Gnide de Montesquieu, tirée à 110 exemplaires sur papier vélin, in-folio, 1824, est d'une exécution admirable.
- BOULAK près du Caire (Égypte). Le vice roi Méhémet-Ali y fonde une imprimerie qui est aujourd'hui en pleine activité.
-
Iles SANDWICH (Océanie). L'imprimerie y est introduite par des missionnaires américains sous les auspices du roi Kameliameha II.

1823. La première presse mécanique, construite par MM. Applegath et Cowper, est importée d'Angleterre en France.
- M. Didot (Jules) présente à l'exposition des produits de l'industrie une édition in-folio sur satin des Fables de Phèdre, édition remarquable par la beauté des caractères, et obtient la médaille d'or.
- MM. Paul Dupont, Gauthier-Laguionie et Middemdorp présentent à l'exposition une presse mécanique à un seul cylindre, pouvant tirer environ 2,000 feuilles à l'heure.
- M. Paul Renouard est reçu imprimeur, et son frère Jules est reçu libraire en 1821. L'un et l'autre soutiennent dignement la réputation de leur père, Antoine-Augustin Renouard, libraire-éditeur et savant bibliographe, auteur des Annales des Alde, mort en 1853.

1825. Une commission est nommée pour déterminer les formes des nouveaux types de l'imprimerie royale; la gravure en est confiée à M. Marcellin Legrand, élève de Henri Didot, son oncle.

1827. M. Desrosiers, imprimeur à Moulins, se fait connaître avantageusement à l'exposition des produits de l'industrie, et obtient la médaille d'argent, dont il lui est fait rappel aux expositions de 1831, 1839 et 1844.

1827. M. Didot jeune publie une édition des Maximes de La Rochefoucauld, petit in-64 imprimé en caractères microscopiques de deux points et demi gravés et fondus par M. Henri Didot. Jamais rien de pareil n'avait encore été exécuté dans aucun pays.

1829 (29 décembre). - M. Ambroise-Firmin Didot est nommé imprimeur du roi ; c'est le dernier brevet accordé.
- M. Duverger invente des caractères mobiles pour la musique. Il prend la direction de l'imprimerie royale le 29 juillet 1830.

1830. Dans les premiers jours de la révolution de juillet, quelques ouvriers égarés brisent les machines et les presses mécaniques dans plusieurs ateliers et imprimeries de Paris et à l'imprimerie royale. - Les ouvriers de la capitale affichent une protestation contre ces coupables excès. M. Firmin Didot adresse aussi de sages observations aux ouvriers imprimeurs.
- A la même époque, M. Dupont (de l'Eure), alors ministre de la justice, offre la place de directeur de l'imprimerie royale à Firmin Didot qui met pour condition à son acceptation que ses fonctions seront gratuites, et que les impressions qui n'intéressent pas la sécurité du gouvernement seront rendues à l'imprimerie du commerce. Il n'est pas nommé.
- ALGÉRIE (Afrique française). L'imprimerie s'y propage rapidement. Outre l'imprimerie du Gouvernement à Alger, il y a maintenant dans les principales villes, Oran, Constantine, Bône, etc., quatorze établissements d'imprimerie, de lithographie et de librairie ; sept journaux s'y publient.

1831. M. Rignoux, habile imprimeur, essaye d'initier les femmes à l'art typographique dans un établissement qu'il forme à Montbar, et dont il confie la direction à M. Théotiste Lefèvre; mais cette tentative n'a pas de succès [sic]. - M. Lefèvre réussit mieux dans l'imprimerie fondée au Mesnil par MM. Didot, où de jeunes filles sont employées à la composition des ouvrages grecs et latins. - M. Crété forme un établissement semblable à Corbeil.

1834. Exposition des produits de l'industrie. - M. Duverger y présente des spécimens d'impression musicale exécutée d'après un nouveau procédé de son invention.
- M. Marcellin Legrand, graveur de l'imprimerie royale, expose des essais de gravure de 30,000 caractères chinois, décomposés de manière à n'exiger que 9,000 poinçons.

1835. M. Achille Collas, graveur, expose le 1er volume du Trésor de numismatique et de glyptique, les médailles, les monnaies, etc., sont gravées par un nouveau procédé qui donne aux objets reproduits l'apparence du relief.
- M. Everat, imprimeur à Paris, successeur de son père, est un des premiers qui publient des ouvrages illustrés, c'est-à-dire enrichis de gravures en bois insérées dans le texte et tirées typographiquement. Parmi ses belles éditions de ce genre on remarque Paul et Virginie, Corinne ou l'Italie et le Voyage en Perse. Il obtient à l'exposition la médaille d'argent, dont il lui est fait rappel en 1839.

1836. M. Jules Delalain est reçu imprimeur-libraire. Il est nommé imprimeur de l'Université. Il publie en 1850 une édition, annotée par M. Léon Feugère, de la Précellence du langage françois de Henri Estienne.
- Firmin Didot, fils d'Ambroise et frère de Pierre, meurt au Mesnil, près de Dreux, où il avait établi une papeterie. Les belles éditions qu'il publia, ses travaux en gravure de caractères, en typographie, en stéréotypie, lui méritèrent six fois la médaille d'or aux grandes expositions des produits de l'industrie. Littérateur distingué, Firmin Didot a composé plusieurs tragédies et publié de savantes traductions; il était chevalier de la Légion d'honneur et membre de la chambre des députés. - En 1827 il avait cédé son immense établissement à ses deux fils, Ambroise-Firmin et Hyacinthe, qui lui ont succédé comme imprimeurs de l'Institut de France, et qui ont entrepris une nouvelle édition du Thesaurus graecae linguae de Henri Estienne.

1837. M. Hachette, libraire à Paris, depuis 1826, est nommé libraire de l'Université.
- On érige à Mayence, au moyen d'une souscription européenne, une statue de Gutenberg en bronze, coulée à Paris dans l'atelier de M. Crozatier, d'après le modèle du célèbre sculpteur danois Thorwaldsen.

1838. Un journal intéressant est publié à Paris, sous le titre d'Annales de la typographie, par M. Alkan aîné, prote de l'imprimerie de M. Vinchon; mais, n'étant pas encouragé, il cesse de paraître en 1840. - Quelques autres journaux typographiques fondés vers la même époque ne sont pas plus heureux.

1839. MM. Paul et Auguste Dupont obtiennent à l'exposition deux médailles d'argent, dont il leur est fait rappel en 1844, 1° pour la découverte et l'exploitation des carrières de pierres lithographiques de Châteauroux; pour la reproduction des vieux livres et des anciennes gravures par le procédé litho-typographique; 3° pour leurs impressions et publications typographiques.
- MM. Lacrampe et Cie, qui, des premiers en France, ont imprimé en couleur, au moyen de rentrées, et en or ou argent sur papier de couleur, obtiennent à l'exposition la médaille d'argent, dont il leur est fait rappel en 1844. On leur doit un grand nombre d'ouvrages illustrés, parmi lesquels nous citerons le Voyage en zig-zag, le livre de Silvio Pellico, le Diable à Paris, et le journal l'Illustration, tiré aux presses mécaniques.
- Deux libraires, MM. Curmer et Dubochet, reçoivent à l'exposition la médaillé d'argent pour leurs magnifiques éditions de luxe.
- M. Brevière, graveur en bois, chargé par l'imprimerie royale de l'illustration de l'Histoire des Mongols et du Livre des Rois, obtient une médaille d'argent.
- M. Silbermann, imprimeur à Strasbourg, dont l'établissement date du siècle précédent, présente à l'exposition des impressions polychromes, remarquables par la vivacité et la variété des couleurs, et l'éclat de l'or et du bronze, qu'il applique avec autant de pureté que l'encre typographique. Il obtient la médaille d'argent à l'exposition de 1844.

1840. MM. Doré et Cie créent un établissement important pour la fabrication des encres typographiques.
- Le quatrième anniversaire séculaire de l'invention de l'imprimerie est célébré à Hambourg, à Stuttgard, à Stockholm, à Copenhague, etc. - A Strasbourg une statue est érigée à Gutenberg, d'après le modèle de M. David d'Angers, sculpteur, membre de l'Institut de France. - Plusieurs écrits sont publiés dans divers pays à cette occasion, entre autres l'Album typographique de M. Silbermann, imprimeur à Strasbourg; l'Histoire de l'invention de l'imprimerie par les monuments de M. Duverger, imprimeur à Paris, etc.

1842. G.-A. Crapelet, imprimeur à Paris depuis trente-deux ans, meurt en Italie oit il était allé pour rétablir sa santé, Il est éditeur des Oeuvres de Destouches et de Regnard (1822), des Poëtes français (1824), des Fables de La Fontaine, de la Collection des anciens monuments de la langue française (en quatorze volumes in-8°), et auteur de plusieurs écrits remarquables sur la typographie. Il avait reçu la croix de la Légion d'honneur et obtenu la médaille d'argent aux expositions de 1827 et de 1834.

1844. Mort de Charles-Louis-Fleury Panckoucke, imprimeur et libraire à Paris. Il a publié, entre autres ouvrages importants, le Dictionnaire des sciences médicales (60 volumes in-8°); les Victoires et conquêtes des Français (27 volumes) ; la Bibliothèque latine- française (118 volumes), à laquelle il travaillait lui-même comme traducteur; on lui doit notamment la traduction de Tacite. Enfin il a continué et terminé l'impression de l'Encyclopédie méthodique, commencée par son père en 1780. Fleury Panckoucke obtint des médailles aux expositions de l'industrie et la croix de la Légion d'honneur. - Son fils, M. Ernest Panckoucke, lui a succédé. Ce dernier avait déjà succédé à madame veuve Agasse, sa tante, comme imprimeur du Moniteur, créé par son aïeul en 1789.
- Exposition des produits de l'industrie, à Paris. - MM. Duverger, imprimeur, et Marcellin Legrand, graveur, obtiennent des médailles d'or pour la réussite des essais qu'il ont exposés en 1831.
- MM. Andrew, Best et Leloir, graveurs en bois, obtiennent une médaille d'or.
- M. Tissier obtient une médaille de bronze pour des gravures exécutées en relief sur pierre ou sur métal par un procédé chimique.
- M. Lemercier, à Paris, obtient une médaille d'or pour ses travaux lithographiques.
- MM Young et Delcambre présentent à l'exposition un clavier mécanique pour remplacer le travail du compositeur- typographe. Cette machine, fort ingénieuse, laisse beaucoup à désirer ; nous avons vainement essayé de l'employer dans nos ateliers. Néanmoins, le jury d'exposition, appréciant le mérite de l'intention, accorde à MM. Young et Delcambre la médaille d'argent.
- MM. Béthune et Plon, imprimeurs des Faits mémorables de l'histoire de France, d'une édition de Roland furieux, de l'Iliade et de l'Odyssée d'Homère, etc., obtiennent à l'exposition la médaille d'argent.

1847. La Société fraternelle des protes des imprimeries typographiques de Paris est fondée avec l'autorisation du ministre de l'intérieur.

1848 (1er mars). M. Pagnerre, libraire à Paris, est nommé secrétaire général du gouvernement provisoire.
- MM. Didot sont chargés par la Banque de France de l'impression de billets de cent francs et emploient avec autant de célérité que de succès, pour cette opération, des procédés de gravure exécutée au moyen de la galvanoplastie par M. Hulot, artiste attaché à la Monnaie.

1849. Exposition des produits de l'industrie. - M. Paul Dupont y présente un spécimen typographique et lithographique de son établissement, dans un volume in-fol., intitulé : Essais pratiques, précédés d'une notice historique sur l'imprimerie. Il obtient une médaille d'or. - Le jury mentionne honorablement MM. Bramet, prote; Maréchal, compositeur; Dalaud et Fistet ouvriers de l'imprimerie Paul Dupont.
- M. Plon reçoit une médaille d'or pour ses belles impressions.
- La même récompense est accordée à M. Mame, imprimeur à Tours, dont les charmantes publications joignent à l'élégance typographique l'avantage du bon marché.
- M. Desrosiers, imprimeur à Moulins, obtient la croix de la Légion d'honneur pour ses deux publications de l'Ancien Bourbonnais et de l'Ancienne Auvergne, ouvrages illustrés qui rivalisent avec ce que Paris a produit de plus parfait dans ce genre.
- M. Bachelier, imprimeur à Paris pour les mathématiques, introduit de grands perfectionnements dans l'impression de l'Algèbre, et obtient une médaille d'argent.
- M. Claye reçoit la même récompense pour ses éditions illustrées.
- MM. Laurent et de Berny, graveurs et fondeurs, exposent une édition, dite miniature, des Fables de La Fontaine, imprimée en caractères de deux points et demi par M. Plon. M. Derriey, graveur, présente des vignettes perfectionnées.
- M. Petyt expose une machine propre à frapper à froid des caractères d'imprimerie en cuivre et moins coûteux que les caractères fondus.

1849. M. Monpied, prote d'imprimerie, présente deux dessins au trait (l'Enlèvement de Pandore et l'Amour et Psyché), imprimés sur des planches qu'il a exécutées, en se servant exclusivement de filets typographiques contournés et fixés les uns près des autres sans soudure. Il obtient une médaille de bronze.
- M. Bailleul, président de la société des protes, et M. Lainé, prote de MM. Firmin Didot, reçoivent des médailles d'argent.

1851 (mai). Une exposition universelle a lieu à Londres, dans un édifice construit en verre et appelé Palais de Cristal. Toutes les nations envoient à ce vaste concours les divers produits de leur industrie. Six médailles d'honneur accordées à la typographie française sont décernées à MM. Claye, Paul Dupont, Plon frères, de Paris ; Desrosiers, de Moulins; Mame, de Tours, et à l'imprimerie nationale. L'imprimerie impériale de Vienne obtient la grande et unique médaille de première distinction pour ses nombreuses et remarquables exhibitions en typographie, en stéréotypie, en lithographie, en gravure, etc. - La télégraphie électrique, la photographie, la galvanoplastie, la litho-typographie, la paniconographie et autres découvertes récentes présentent les merveilleux résultats de leurs procédés appliqués à l'imprimerie et à la gravure.
- (25 novembre). Le président de la République distribue aux exposants français de Londres des récompenses nationales. M. Plon, imprimeur à Paris, reçoit la croix de la Légion d'honneur. Cette solennité a lieu dans le Cirque olympique des Champs-Élysées.
- Mort de Théophile Barrois, issu d'une ancienne famille qui exerçait la librairie depuis le commencement du XVIle siècle et qui compte plusieurs bibliographes distingués. Il avait formé à Paris une librairie spéciale pour les langues étrangères.
- Mort de Daguerre, inventeur des premiers procédés photographiques.

1852 (juillet). Henri Didot, ancien graveur de caractères et inventeur de la fonderie polyamatype, meurt à Lonjumeau près Paris, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Il avait travaillé avec son cousin Firmin Didot a la gravure des assignats. Il était Chevalier de la Légion d'honneur.

1852 (15 août). MM. Guiraudet et Paul Dupont, imprimeurs; M. Monpied, prote, et M- Delalain, libraire, sont nommés chevaliers de la Légion d'honneur par le prince-président.

1853 ( mars). M. Paul Dupont obtient un brevet d'invention pour un système d'impression avant pour but de rendre infalsifiables les titres, actions et billets. Une pierre lithographique soumise à des agents chimiques fournit un dessin dû au hasard et par conséquent inimitable; puis au moyen d'acides cette pierre est mise en relief et le tirage s'opère typographiquement, ce qui évite les longueurs d'un tirage en lithographie. Ce procédé est à la fois beaucoup plus économique et plus prompt que ceux qu'on avait employés jusqu'à, présent.
- M. Henri Maréchal, compositeur chez M. Paul Dupont, honoré déjà d'une médaille de bronze par la Société d'encouragement et d'une mention honorable à l'exposition de 1849 pour ses travaux typographiques, découvre un nouveau moyen d'obtenir des fonds de hasard, qui consiste à reproduire tous les dessins que forment naturellement les pores du bois et que, par le découpage, on peut varier à l'infini. Ce procédé, si simple et si peu couteux, présente contre la falsification toutes les garanties des fonds lithographiques dus au hasard. M. Paul Dupont, d'accord avec M. Maréchal, obtient un brevet d'addition et de perfectionnement pour l'exploitation de cette découverte.
- (8 mars). Décret impérial portant qu'une exposition universelle des produits de l'industrie, de l'agriculture et des beaux-arts aura lieu à Paris en 1855.
- (15 décembre). Antoine-Augustin Renouard meurt à Saint-Valery- sur-Somme, à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.
D'abord fabricant de gazes, il abandonna son commerce pendant la révolution et se fit libraire éditeur. A cette époque désastreuse les comités du gouvernement décident que les reliures portant des armoiries, les épîtres dédicatoires adressées à des princes, etc., doivent disparaître de tous les livres. Renouard rédige et Didot aîné imprime aussitôt les Observations de quelques patriotes sur la nécessité de conserver les monuments de la littérature et de l'art. Ce petit écrit est envoyé à la Convention nationale et provoque le décret du 2 brumaire an II (23 octobre 1793) qui met un frein au vandalisme révolutionnaire. Plus tard (1816) on dut aux vives réclamations de Renouard l'exemption du droit de timbre pour les prospectus et annonces de librairie; il est auteur des Annales des Alde et des Annales des Estienne, ouvrages fort remarquables. Il avait adopté pour marque l'ancre aldine que ses deux fils Paul Renouard, imprimeur, et Jules, libraire, ont conservée.

1853 (31 décembre). Pierre Didot, fils d'Ambroise et frère de Firmin Didot, meurt à Paris à l'âge de quatre-vingt-treize ans, doyen des typographes français et de son illustre famille dont le nom seul est un éloge. Les travaux qu'il a exécutés pendant sa longue carrière, les progrès que l'art typographique lui doit l'ont placé au rang des Alde et des Estienne.
- Mort de Debure, ancien libraire. - La famille Debure exerçait la librairie à Paris depuis 1660 ; plusieurs de ses membres sont connus comme bibliographes, entres autres, Guillaume-François Debure, auteur de la Bibliographie instructive.

1851 (11 mars). Marcel (Jean-Joseph) meurt à Paris, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Orientaliste distingué, il fit partie de l'expédition d'Égypte et fut chargé de diriger l'imprimerie établie au Caire pendant l'occupation française. Rentré en France, il fut nommé, par le premier consul, directeur de l'imprimerie du Gouvernement, place qu'il conserva jusqu'en 1814. C'est lui qui fit les premiers essais de l'impression en or, dont il présenta des spécimens à l'exposition de 1806.
- Brevet d'addition et de perfectionnement pris par MM. Paul Dupont et Victor Derniame, conducteur de mécaniques à l'imprimerie Paul Dupont, pour une presse à bielles et une machine à platine. Un des principaux avantages de ces ingénieuses machines est de fonctionner plus rapidement que les presses ordinaires.


© Textes Rares