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Le papillotage, ouvrage comique et moral,
À Rotterdam, Chez E.V.D.W & Compagnie, 1765.
176 x 110 mm, 136 pages
Présentation
| Extrait | Page de titre | Pages 1-29

Le Papillotage est tout à la fois un ouvrage comique et moral, sérieux et badin. Si cette brochure se veut un témoignage des moeurs de l'époque, elle se pose aussi comme une critique ironique de ces mêmes moeurs et de leurs adeptes. Le papillotage évoque l'action de mettre des papillotes sur la tête, mais c'est aussi, comme le précise le Littré, l'effet de ce qui éblouit l'esprit par trop de lumières et de couleurs sans véritablement l'éclairer.

 


« On eût demander il y a cent ans ce que signifioit le papillotage, & il eût fallu l'expliquer comme une énigme ; mais grace à nos moeurs, nous connoissons tous aujourd'hui ce qu'on entend par ce terme. Ce n'est pas le seul mot que nos gentillesses aient mis en usage, nous en avons plus de cinq cens que nos Peres ignoroient, & qui déposent en faveur de notre élégance ; si cela continue notre langue deviendra riche, & l'histoire de nos modes sera aussi volumineuse que variée.
Cette brochure est tout à la fois sérieuse et badine ; c'est-à-dire, comme le public à qui je l'offre, dont la moitié rit, & l'autre moralise ; mais un Livre déplaît, parce qu'ils ressemble trop à ceux qui le lisent.
Si l'on se formalise de la critique qui se trouve dans ce petit Ouvrage, il ne sera plus permis de badiner, Boileau ne prétendit point dans son Lutrin s'écarter du respect dû aux chanoines ; Gresset n'eut point intention dans son Ververs d'insulter à la profession des Religieuses. On ne doit jamais attaquer les Ordres ni les Corps ; Mais on peut ridiculiser quelques particuliers, lorsqu'on ne les nomme pas, & lorsqu'ils manquent aux décences inséparables de leur état ; ainsi toutes les fois qu'on raille un prédicateur bel esprit, on ne blesse point ceux qui honorent la Religion par la gravité de leur discours ; ainsi toutes les fois qu'on rit d'un militaire frivole, & voluptueux, on n'attaque point le Corps respectable des Officiers, & ainsi du reste.
L'Ironie fut toujours un moyen de corriger les ridicules, je souhaite que celle-ci ait le même effet ; alors il y aura parmi nous une grande métamorphose, & l'on aura lieu de crier au miracle.»

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