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Paul Dupont, Bodoni, 1853

Jean-Baptiste Bodoni, de Parme, a porté l'art typographique à un point de perfection où les secrets de la mécanique et les inspirations du goût pouvaient seuls permettre d'aspirer.
Cet imprimeur célèbre était né le 43 mars 1740, à Saluces, chef-lieu de l'une des provinces du Piémont. Son père, Augustin Bodoni, qui exerçait aussi la profession d'imprimeur, donna la première direction au talent du jeune artiste.
La carrière de Jean-Baptiste Bodoni, comme artiste, date de sa quinzième année. Il s'exerçait à travailler les métaux dans l'atelier d'un sieur Capra, serrurier. A dix-huit ans , il se rendit à Route pour se perfectionner (1758). Placé à l'imprimerie de la Propagande, sous la direction de l'abbé Ruggieri, celui-ci lui persuada d'apprendre les langues orientales, pour parvenir à être compositeur de livres a l'usage des missions étrangères. Bodoni fit de rapides progrès dans cette étude : un Missel arabe et l'Alphabet du Thibet, furent les premiers fruits de son travail.
Le 24 février 1768, Jean-Baptiste Bodoni arriva à Parme pour y prendre la direction de l'imprimerie ducale, qui acquit dans ses mains une grande importance. La multiplicité des éditions entreprises par Bodoni semble un prodige, et leur supériorité a été attribuée aux perfectionnements qu'il avait apportés dans les procédés pour graver les matrices et pour couler les caractères, et aussi aux améliorations introduites dans les diverses parties de la presse.
L'imprimerie de Parme a fourni des moyens d'impression à plusieurs nations. La France elle-même lui demanda, en 1798 (voir aussi une exemple d'impression par Bodoni à cette date), une frappe de caractères phéniciens et palmyréniens, pour assortir l'imprimerie nationale.
Bodoni, entre autres distinctions honorables, avait reçu le titre d'imprimeur du roi d'Espagne. L'empereur Napoléon lui accorda l'ordre impérial de la Réunion et une pension de 3,000 francs. Une autre pension lui était assignée par le prince Eugène. Le roi de Naples le décora de l'ordre des Deux-Siciles.
A l'exposition française de 1806, Bodoni obtint la médaille d'or.
Il est mort à Parme le 30 novembre 1813.

 

 

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