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Hardouin de Péréfixe, Histoire de Henri-le-grand, 1827 :

Hardouin de PéréfixeBiographie extraite de Michaud, Louis-Gabriel, Biographie universelle ancienne et moderne, 1843

PÉRÉFIXE (Hardouin de Beaumont de)
, archevêque de Paris, et le meilleur historien que Henri IV ait eu jusqu’ici, né en 1605, d’une famille originaire de Naples établie depuis un siècle dans le Mirabelais, il était fils du maître d’hôtel du cardinal de Richelieu.
Il commença ses études à Poitiers, et les acheva avec distinction à Paris, sous les yeux du cardinal, qui se déclara son protecteur et lui donna une place dans sa maison. Il se destinait à l’état ecclésiastique et après avoir reçu le doctorat en Sorbonne, il remplit avec éclat les principales chaires de la capitale.
Ses talents et la sagesse de sa conduite lui méritèrent l’honneur d’être désigné précepteur de Louis XIV, en 1644. Jamais, dit l’abbé d’Olivet , la France ne rappellera l’idée de ce grand roi, qu’elle ne bénisse la mémoire de ceux qui l'élevèrent dans la vertu. Ce fut pour servir à l’éducation de ce prince que Péréfixe composa les deux seuls ouvrages que l'on connnaisse de lui, et dont le dernier, la Vie de Henri IV, suffit pour lui assurer la réputation la plus durable.
Nommé en 1648 à l'évêché de Rodez , il alla visiter son diocèse, et établit un conseil pour l’administrer pendant son absence, qu’il ne dépendait pas de lui d’abréger. La place de confesseur du roi, qui lui fut donnée, fut un nouveau lien qui le retint loin de son troupeau. En 1654, l’Académie française le choisit pour succéder à Balzac. Enfin le roi, qui n’avait pas cessé de le combler de faveurs, l'éleva en 1662 à la dignité d’archevêque de Paris.
Il fut fait presque en même temps proviseur de Sorbonne, commandeur et chevalier des ordres du roi. Le sage prélat, doué de moeurs douces et d’un esprit conciliant, ne négligea rien pour apaiser les partis qui divisaient alors son Eglise. Il donna un mandement pour la signature pure et simple du Formulaire d'Alexandre VII, visita plusieurs fois les religieuses de Port-Royal , et n’omit rien pour triompher de leur résistance; mais lors de l’accommodement conclu sous Clément IX, et après un acte général de soumission qu’elles signèrent, il ne les inquiéta plus. On peut voir les détails de cette affaire dans l'Histoire des cinq propositions par Dumas.
L’archevêque favorisa l'établissement de plusieurs communautés dans la capitale, renouvela les anciens statuts du diocèse, prescrivit à ses curés de tenir tous tes mois des conférences ecclésiastiques, et défendit les droits de son Eglise.
Il mourut vivement regretté, le 31 décembre 1670, à l’âge de 65 ans.
Le premier ouvrage de Péréfixe est intitulé Institutio principis, Paris, 1647, in-16; c’est un recueil de maximes qui renferment les devoirs d’un roi enfant. Ce fut en cessant les fonctions de précepteur de Louis XIV qu’il publia la Vie de Henri IV, Paris, 1661, in-4. Elle est écrite avec élégance et dignité, et quoique abrtégée, elle fait bien connaître le grand prince dont la mémoire est si chère à tous les Français.
Les éditions de cet ouvrage, traduit dans toutes les langues de l’Europe, sont très-nombreuses. Les Elzeviers en ont donné quatre : la plus jolie est celle de 1661, in-12; mais quelques curieux donnent la préférence à celle de 1664, parce qu’elle est augmentée d’un Recueil de quelques belles actions et paroles de Henri le Grand (1).
On a voulu ravir à Péréfixe la gloire de cette production : des critiques ont prétendu qu’il avait emprunté la plume de Mézeray ; d’autres ont assuré que le véritable auteur était le P. Annat, confesseur de Louis XIV; mais tous leurs efforts ont été impuissants, et la Vie de Henri le Grand reste à Péréfixe, qui nous apprend qu’il l’a tirée d’un Mémoire de l’histoire générale de France, qu’il avait composé par l’ordre du roi, ouvrage demeuré inédit , et qui s’est perdu.
La gravure a reproduit un grand nombre de fois les traits de Péréfixe, dans tous les formats. Le portraits de ce Prélat les plus estimés sont ceux que l’on doit au burin de Nauteuil et de Masson in-fol. Outre son Oraison funèbre prononcée par divers orateurs indiqués par Lelong et Fontette, on a son Eloge historique par Martignac (Voy. le Journ. des savants de 1698, p. 191).
W -s .

(1) Ces divers éditions sont d'ailleurs très fautives. Celle de Paris, Renouard, 1816, in-8°, est bien imprimée et correcte ; une autres, Paris, Ledoux, 1822, in-8°, est enrichie d'une notice sur Henri IV, par M. Andrieux.

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