Jacques Delille, L'homme
des champs, 1800
Jacques Delille (1738-1813)
Né à Aigueperse (ou bien, selon certaines sources, à
Clermont-
Ferrand), le 22 juin 1738 ; mort à Paris, le 2 mai 1813.
Suit des études à Paris, au collège de Lisieux.
Maître ès-arts, il est enseignant
à
Beauvais, à Amiens (où il reçoit les ordres mineurs)
. Il enseigne
à
Paris, au collège de la Marche.
Il rédige des Odes et des Épîtres, dont une Épître
sur les ressources qu'offre la culture des arts et des lettres (1761),
une Épître sur l'utilité de la retraite pour les
gens de lettres, présentée à l'Académie
française (1761), et publiée sous forme d'ouvrage l'année
suivante). Il fréquente les salons, celui de Necker, celui de
Mme Geoffrin. Est lauréat de l'Académie de Marseille.
En 1770, publie une traduction en vers des Géorgiques
de Virgile, ouvrage qui connaît un grand succès et
lui vaut l'appui de Voltaire, qui, sans le connaître personnellement,
écrit
à
l'Académie française pour recommander sa candidature.
Delille, qui a le soutien du parti des philosophes, est élu par
l'Académie en 1772, en même temps que Suard. Mais, sous
le prétexte d'un vice de procédure, cette élection
fait l'objet d'un veto royal. L'élection de Delille n'a lieu
finalement qu'en 1774 (17 mars). Il succède au fauteuil de La
Condamine (et est reçu le 11 juillet 1774 par l'abbé de
Radonvilliers)
Delille occupe, la chaire de Poésie latine au Collège
de France (1781). Grâce au patronage du comte d'Artois, obtient
le bénéfice de l'Abbaye de Saint Severin, dont il devient
le commendataire, ce qui lui assure des revenus réguliers. En
1782 publie Les Jardins, ou l'Art d'embellir les paysages,
qui connaît l'année même de parution de très
nombreuses éditions [à Paris et
à
Reims], puis des traductions, (en italien, en 1792 et 1794 ; en anglais,
en 1798 ; en portugais, en 1800)
En 1786, il accompagne le Comte de Choiseul
à
Constantinople et visite la Grèce. C'est à cette époque
qu'il compose le poème L'Imagination (publié
beaucoup plus tardivement, en 1806).
Il poursuit sa carrière littéraire jusqu'à la Révolution
française. Mais la révolution lui fait perdre ses revenus.
Se retire
à
Saint-Dié, en Lorraine [où il poursuit sa traduction de
l'Énéide de Virgile], se rend en Suisse, en Allemagne
[où il compose La Pitié, qui paraîtra en
1803], en Angleterre [où il traduit Le Paradis Perdu de
Milton, et l'Essai sur l'homme de Pope], et ne rentre en France
qu'en 1802, où il retrouve son enseignement et son fauteuil
à
l'Académie [il a été nommé à L'Institut,
dans la troisième classe, le 12 décembre 1795, mais sa
place est déclarée vacante en 1799. Il est nommé
à
nouveau
à
l'Institut,
à
la réorganisation de 1803].
En 1800, alors que Delille n'est pas encore rentré en France
paraît L'Homme des champs, ou les Géorgiques
à la française (1800 - deux éditions la même
année, réédité en 1802, en 1805), traduit
en anglais en 1,801, en hollandais en 1803, et, situation particulièrement
piquante, en vers, latins, en 1808.
Il publie un Dithyrambe sur l'immortalité de l'âme,
suivi de la traduction du Passage du Saint-Gothard, de
Georgiana Cavendish, duchesse de Devonshire (1802, trois tirages la
même année ; traduction en italien en 1812), un long poème
sur Le Malheur et la pitié, poème en quatre chants
(1803), une traduction, en trois volumes, du Paradis perdu de
Milton (1805), Les Trois règnes de la Nature, avec des
notes de Cuvier et d'autres savants, en 1808 (2 volumes), type même
de la poésie didactique auquel le nom de Delille est attaché.
Un Recueil de poésies et de morceaux choisis, avec quelques
pièces inédites paraît en 1801. Les Oeuvres de
Delille, paraissent en 1818. Une nouvelle édition des Oeuvres
complètes en 1821, puis en 1824, en 1832, en 1833 (en deux
volumes).
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