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Mme Madeleine, La parfaite cuisinière bourgeoise

Gibiers à plume

TROUSSAGE ET EMBROCHAGE
On conserve la tête et le cou des perdreaux, des bécasses, des bécassines des alouettes, etc, on les ramène vers les cuisses; les pattes sont retour nées et repliées sur les cuisses, pour les perdrix et les bécasses. On enlève les yeux et les ailerons de la bécasse et de la bécâssine. Pour les gros volatiles, on replie les ailerons au dessous des ailes, excepté pour le canard auquel on les enlève ainsi que les pattes.
On fixe les bandes de lard au moyen d'une ligature qu'on retire au moment de servir.
On embroche les pièces en long, en maintenant avec un hatelet qui traverse le gras des cuisses, et l'on attache avec une ficelle les pattes au croupion en serrant bien autour de la broche.
Les petits oiseaux sont embrochés au travers du corps avec une barde de lard entre chacun.

FAISAN

C'est le gibier à plumes le plus estimé. On doit donner la préférence au coq quand il n'est pas trop vieux, ce qu'on reconnaît aux ergots qui sont en bouton quand l'animal est jeune. Le faisan ne doit être plumé qu'au moment de le faire cuire, car il se conserve mieux dans la plume.
On reconnaît qu'un faisan est mortifié au point désirable, à une légère odeur et au changement de couleur du ventre.

FAISAN ROTI

Videz, flambez et troussez votre faisan ; bardez-le de lard et mettez-le à la broche en ayant soin de l'envelopper de papier beurré pour qu'il ne se dessèche pas. Trois quarts d'heure suffisent pour que la cuisson soit parfaite ; on retire le papier et l'on saupoudre de sel. Quand le rôti a pris couleur, on sert avec une sauce piquante à laquelle on ajoute le jus. Il ne faut pas plus de 45 minutes pour le faire cuire à point.
Quand il s'agit d'un repas de cérémonie, on laisse la tête et le cou garnis de leurs plumes et on les entoure de plusieurs doubles de papier pour les conserver pendant la cuisson.

FAISAN EN SALMIS
Dépecez un faisan cuit aux trois quarts à la broche; coupez les ailes et les cuisses en deux; levez les blancs et toutes les chairs qui tiennent à la carcasse. Coupez-les en filets; mettez ces débris dans une casserole avec un verre de vin blanc, des échalottes hachées, un peu de zeste de bigarade râpé, deux cuillerées de jus ou de bon bouillon, sel, poivre et muscade râpée ; faites réduire, quelque temps avant de servir, ajoutez deux cuillerées d'huile fine, et le foie de faisan bien écrasé ; servez avec des croûtons passés au beurre.

PERDRIX

Il y en a deux sortes, les rouges et les grises ; ces dernières sont les plus estimées dans les pays où les rouges sont les plus communes ; c'est le contraire dans les contrées où il ne se trouve que des grises. On distingue les perdreaux des perdrix à la dernière grande plume de l'ailequi est pointue dans les perdreaux et ronde dans les perdrix.
On en trouve des blanches dans les Alpes et les Pyrénées.On reconnaît qu'une perdrix est jeune quand le bec est cassant. Ce gibier possède une viande excellente, agréable et facile à digérer, surtout lorsqu'elle a été convenablement mortifié.

PERDRIX AUX CHOUX
Mettez une perdrix dans une casserole avec des bardes de lard, du petit salé coupe en dés, du cervelas, des carottes, des ognons, sautez, faites dorer, ajoutez des choux blanchis et bien égouttés que vous avez ficelés; mouillez avec du bouillon ; raites cuire à petit feu. Lorsque la perdrix est cuite, vous la retirez et la tenez chaudement ; dégraissez la cuisson et faites réduire. Au moment de servir arrangez vos choux autour de la perdrix, entremêlez de carottes et de tranches de cervelas dont vous enlèverez la peau et versez la sauce sur le tout.

PERDREAUX AUX TRUFFES
Passez au beurre des truffes avec du sel et du poivre ; remplissez-en le corps de vos perdreaux ; recousez-les peaux pour que rien ne s'échappe; troussez-les et gardez 3 ou 4 jours dans un endroit frais ; enveloppez-les de feuilles de vignes avec des bardes de lard, et faites rôtir.

SALMIS DE PERDREAUX
Voyez salmis de faisan.

PERDREAUX ROTIS

Flambez-les légèrement; troussez les pattes sur les cuisses; enveloppez-les par-devant avec une feuille de vigne couverte d'une barde de lard, si c'est la saison, ou avec du papier beurré ; faites rôtir à feu modéré et servez à sec avec un citron coupé en deux ou avec une orange.
Quand on enveloppe le perdreau avec du papier beurré, il reste plus blanc mais il n'est peut-être pas si bon que lorsqu'il est un peu saisi par le feu. Une cuisson parfaite exige vingt minutes.

CAILLE

La caille a une chair plus délicate que celle de la perdrix ; elle est naturellement grasse et par conséquent meilleure rôtie. On l'accommode cependant de différentes manières pour entrées.

CAILLES ROTIES

Enveloppez vos cailles d'une barde de lord et d'une feuille de papier beurré; vous les embrochez par le flanc avec une brochette, en les pressant les unes contre les autres; vous attachez à la broche et faite cuire vivement pendant 20 ou 25 minutes et vous servez avec le jus auquel vous ajoutez le jus d'un citron.

BÉCASSE

La bécasse jouit d'une réputation bien méritée. C'est un gibier très délicat qui se conserve long. temps. Comme c'est un oiseau voyageur, ce n'est qu'à l'entrée et à la fin de l'hiver qu'il est facile de s'en procurer.
La bécassine est une variété plus petite qui n'est pas moins estimée ; quelques amateurs la préfèrent même à la bécasse.

BÉCASSE ROTIE

On ne vide pas la bécasse; on la couvre d'unefeuille de vigne, on barde de lard par dessus ; on met les rôties dans le léchefrite et se servent sans la bécasse. Il faut avoir soin d'arroser avec du beurre ou de l'huile d'olive parce que la bécasse rend peu de jus par elle-même.
Il faut cuire lentement et ne pas laisser plus de 20 à 25 minutes.

BECASSE EN SALMIS
Faites rôtir la bécasse, découpez-la lorsqu'elle est encore chaude et placez les morceaux près du fourneau avec les rôties qui les accompagnent. Mettez dans une casserole avec du vin blanc les débris de la carcasse bien broyés ; ajoutez une cuillerée de farine, du sel, du poivre, du laurier, du clou de girofle, mouillez, avec du bouillon ; faites bouillir ; mettez alors vos morceaux de bécasse sans laisser bouillir, dressez-les ensuite sur un plat avec les rôties dessous, et versez dessus la sauce très-chaude.

CANARD SAUVAGE
On reconnaît qu'un canard est tué depuis peu si, en examinant les pattes, on trouve la peau lisse et la couleur non terne. Il faut donner la préférence à la femelle.

CANARD SAUVAGE ROTI
Faites-le rôtir sans le piquer et sans le couvrir de bardes; mettez dans la lèchefrite du beurre, du sel, du bouillon, un jus de citron, et arrosez souvent. Le canard sauvage doit être cuit un peu rouge.

PLUVIER ET VANEAU

Le pluvier et le vanneau sont deux oiseaux presque de la grosseur d'un petit pigeon. La viande en est très délicate, cependant celle du premier est préférable à celle du second, surtout quand elle appartient au pluvier doré. On. les mange rôtis ou avec une sauce comme les cailles. Il ne faut pas les vider après les avoir plumés; on les barde de lard et on les met à la broche en ayant soin de disposer des rôties dans la lèchefrite pour recevoir la purée avec le (texte manquant).

PETITS OISEAUX

Les mauviettes ou alouettes se mangent rôties ou en salmis ; la grive, l'ortolan, et tous les petits oiseaux doivent être rôtis. Dix minutes suffisent pour que la cuisson soit parfaite. On ne les vide pas et l'on met comme pour la bécasse des rôtis dans la lèchefrite.

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